Le manque d’accès à l’eau propre et à l’assainissement rend les habitants très vulnérables au mal
Les chiffres sont traumatisants : 2.466 morts sur les 85.000 cas enregistrés cette année dans le centre de l’Afrique. Dans la zone Cemac, l’épidémie gagne du terrain en progressant par les cours d’eau reliant ou longeant les pays de la région. Actuellement, trois grandes zones sont en alertes. Ce sont le bassin du lac Tchad comprenant le Tchad, le Cameroun, le Nigéria et le Niger; le bassin du Congo occidental comprenant la République démocratique du Congo (RDC), la République du Congo et la République Centrafricaine, et autour du lac Tanganyika comprenant la RDC et le Burundi. L’augmentation la plus significative est néanmoins concentrée au Tchad, au Cameroun et en RDC.
Les agences de l’ONU ont également relevé que des flambées de choléra se produisaient dans des endroits où la maladie n’est pas endémique et de plus petites épidémies ont lieu au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Libéria et au Togo où la situation serait sous contrôle. Le 11 octobre dernier, l’Unicef a exhorté les gouvernements concernés à renforcer la coordination au niveau national et avec les pays voisins pour lutter contre la propagation de l’épidémie. « L’échange d’informations entre les régions transfrontalières sur les cas et sur les déplacements des populations, ainsi que les inspections frontalières pour désinfecter et pour chlorer sont des mesures pour limiter la propagation de la maladie et pour sauver des vies, » a déclaré une porte-parole de l’UNICEF. L’organisme a également rassuré sur ses actions à mener, notamment la livraison de kits de traitement et des campagnes de sensibilisation. Au Cameroun, le gouvernement a mis sur pied le Centre de contrôle et de Coordination contre le Choléra (C4), devant coordonner les appuis au ministère de la Santé publique et à d’autre secteurs ; ceci dans le cadre de la mise en uvre des activités liées « au plan opérationnel de préparation et de riposte du choléra». L’objectif étant de mieux mettre la maladie sous contrôle. A Kinshasa, des centres de traitements contre la maladie ont été mis en place pour les populations, par COOPI un partenaire de l’UNICEF. L’organisme a également fourni 460 000 comprimés pour désinfecter et purifier l’eau susceptible d’être contaminée. Des points de traitement de l’eau ont aussi été installés le long du fleuve Congo.
Pour les ONG humanitaires, avec un traitement approprié, le taux de mortalité devrait être inférieur à 1%. Même si les mesures prises peuvent aider à freiner la propagation, la manière la plus efficace de combattre la maladie est d’assurer l’accès à l’eau potable propre et de sensibiliser les populations sur l’importance de l’assainissement et des mesures d’hygiène.