Assurances: Des professionnels font leur autocensure

C'est à la faveur d'un séminaire de renforcement de capacités sur les assurances obligatoires qui s'est tenu le 20 avril…

C’est à la faveur d’un séminaire de renforcement de capacités sur les assurances obligatoires qui s’est tenu le 20 avril 2011 à Douala

Combattre la sous-tarification
Les assureurs, courtiers et agents généraux. Voilà les principaux concernés par ce séminaire organisé par le bureau national de la carte rose Cemac (BNCR), en partenariat avec l’association des sociétés d’assurances du Cameroun (ASAC) et le pool TPV (Transport public de voyageurs) par véhicule terrestre à moteur. Le but premier de cet exercice était combattre plusieurs dérives qui dévisagent le marché de l’assurance automobile, parmis lesquelles la sous-tarification. «Balayer devant leur propre porte», pour reprendre une expression d’un des organisateurs. Le secrétaire permanent du BNCR va plus loin: En terme de souscription, on évalue le taux de non assurance à environ 50%, c’est-à-dire qu’un véhicule sur les deux qui devraient être assurés ne l’est pas. En cause, la méconnaissance par les usagers de ce que constitue réellement une police d’assurance ; mais surtout, un défaut de professionnalisme de la part de certains opérateurs, explique pierre Didier Ngoumou. Sur le terrain, un grand nombre d’opérateurs du secteur ne sont pas formés et commettent souvent des erreurs, parfois de bonne foi, parfois à dessein, dans l’optique de chiper le client du concurrent, poursuit-il. Le constat est clair: Il existe encore de nombreuses dérives dans le marché de l’assurance automobile. Et les artisans de cette situation sont dans la majeure partie des cas les professionnels eux-mêmes.

Réapprendre le métier aux professionnels
C’est partant de ce postulat que ce séminaire interactif a été organisé, dans l’optique de réapprendre le métier aux professionnels. En dehors de la souscription automobile, deux autres branches ont fait l’objet des enseignements. Il s’agit de la carte rose Cemac et du pool TPV. Bref, il s’agit des assurances dites obligatoires. Ce sont les assurances sans lesquelles vous ne pouvez mettre le véhicule sur la voie publique, précise Pierre Didier Ngoumou. Des séminaristes, une cinquantaine, ont réactualisé leurs connaissances sur la notion de sous tarification, la tarification de l’assurance automobile et ses textes de base, l’assurance flotte, la notion de pool TPV et son rôle dans la coassurance, la Carte rose CEMAC et son cadre réglementaire et légal, etc. Tous ces enseignements ont été dispensés par deux experts en assurance. A savoir, Oscar Ngangan et Aaron Lemb, respectivement vice-président de la commission automobile de l’ASAC et directeur du pool TPV. D’après Aaron Lemb, l’assurance automobile est une obligation, consacrée par la loi n°65-LF-9 du 22 mai 1965, et par d’autres textes tels que l’article 200 du code CIMA (Conférence interafricaine du marché des assurances).

Vue du panel
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Selon l’ASAC 100 000 souscriptions ont été enregistrées en 2010
Il ne s’agit donc pas d’une assurance pour la police, mais d’une véritable couverture pour un propriétaire. C’est une sécurité pour les personnes qui mettent en circulation un véhicule terrestre à moteur, ajoute-t-il. Mais, ce mercredi 20 avril, le point sur lequel insistent les formateurs est la sous-tarification. Elle consiste à percevoir une prime inférieure à celle prévue au tarif soit par le biais des réductions fantaisistes, soit par la non-prise en compte des caractéristiques propres à assurer, souligne Aaron Lemb. Cette pratique, d’après lui, entraîne des conséquences progressives qui peuvent aller jusqu’à la faillite et la liquidation de la compagnie d’assurance. En dehors des deux formateurs, deux autres experts participent au débat interactif. Il s’agit de Pierre Didier Ngoumou et de George Mandeng Likeng, le secrétaire général de l’ASAC. Les participants ont profité de nouvelles connaissances. Il s’agit, entre autres, de l’application stricte du tarif d’assurance automobile, l’assainissement du réseau de distribution de cette assurance, l’efficacité et le renforcement des sanctions prévues par la réglementation et l’exigence de plus de professionnalisme lors de la souscription de l’assurance. Le séminaire de Douala marque la fin d’une série commencée à Bamenda. Selon les chiffres de l’ASAC environ 100 000 souscriptions ont été enregistrées en 2010, pour plus de 250 000 attestations d’assurances. Ce qui équivaut à plus de 2 milliards de charge de sinistres, pour un montant des primes encaissées s’élevant la même année à 5 milliards de FCFA. La filière semble donc porteuse et attire les foules.

SG de l’Asac (à gauche) et secrétaire permanent de la carte rose (à droite)
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