PolitiqueInstitutionnel, Politique



EN CE MOMENT


Au Cameroun un dialogue à mener avec la minorité anglophone

Des experts des droits de l'homme de l'Onu ont appelé le gouvernement camerounais à faire preuve de retenue et à…

Des experts des droits de l’homme de l’Onu ont appelé le gouvernement camerounais à faire preuve de retenue et à entamer un dialogue avec les populations du Sud-Ouest et du Nord-Ouest

Les rapporteurs spéciaux Maina Kiai et Rita Izsak-Ndiaye se sont dits profondément préoccupés par la recrudescence de la violence dans le nord-ouest et le sud-ouest du pays, notamment par le recours à la force contre des manifestants anglophones qui protestaient contre la nomination de plus en plus fréquente de fonctionnaires francophones dans leurs régions. La plupart des manifestations ont été dirigées par des associations régionales des barreaux et des syndicats d’enseignants.

Les Camerounais anglophones déplorent depuis longtemps devoir faire face à la discrimination et à la marginalisation ainsi que d’être exclus des hautes fonctions et services publics. Ils affirment également que leur accès à la justice est limité, la majorité de la législation et des procédures judiciaires étant exclusivement en français.

« Nous appelons les autorités à engager un dialogue fructueux et inclusif avec la société, en particulier avec les syndicats d’avocats et d’enseignants des régions anglophones qui revendiquent des services publics bilingues et une meilleure inclusion des anglophones dans la sphère publique », ont déclaré les experts.

Le rapporteur spécial sur le droit à la liberté de réunion pacifique et d’association, Maina Kiai, s’est dit particulièrement alarmé par les informations selon lesquelles les forces de sécurité ont utilisé une force excessive lors de manifestations le 28 novembre à Buea et le 08 décembre à Bamenda.

Les sources indiquent que la police a utilisé des tirs à balles réelles pour disperser les manifestants, entraînant la mort d’au moins quatre personnes. Des dizaines d’autres personnes ont été blessées, arbitrairement arrêtées et auraient été torturées.

« J’exhorte le gouvernement du Cameroun à mener une enquête approfondie sur l’utilisation de la force contre les manifestants ces derniers mois et à faire preuve de la plus grande retenue dans la surveillance des futures manifestations », a déclaré M. Kiai.

La Rapporteuse spéciale sur les questions relatives aux minorités, Rita Izsak-Ndiaye, qui a effectué une visite officielle au Cameroun en 2013, a déclaré qu’il y avait des défis importants concernant les minorités linguistiques.

« Lors de ma visite au Cameroun, la discrimination à l’encontre des anglophones a été portée à mon attention comme une source de préoccupation majeure à Bamenda, en particulier en ce qui concerne l’accès aux fonctions publiques et politiques », a-t-elle noté.

Mme Izsak-Ndiaye a demandé au gouvernement camerounais de répondre aux inquiétudes exprimées par les anglophones concernant l’exercice de leurs droits linguistiques et de mettre pleinement en uvre une politique de bilinguisme.


Droits réservés)/n

Suivez l'information en direct sur notre chaîne