Culture




« Bienvenue au Gondwana » au cinéma

Le film, inspiré des chroniques de Mamane diffusées sur Rfi, a été projeté mercredi 12 avril à l’Institut français du…

Le film, inspiré des chroniques de Mamane diffusées sur Rfi, a été projeté mercredi 12 avril à l’Institut français du Cameroun (Yaoundé), date de sa sortie officielle.

Ici c’est le Gondwana. Ici, c’est le pays d’une démocratie bien à lui, où on ne s’encombre pas de subtilité pour abuser du pouvoir, pour truquer les élections et user de force ou de ruse pour soumettre le peuple. Le pays du président fondateur de la très très démocratique république, est pauvre, sale et mal famé. Une vraie république bananière où tout le monde fait ce qu’il veut, sauf convoiter le trône du  président fondateur dont le fils ressemble étrangement (physiquement) à celui  de Teodoro Obiang Nguéma, le président de la Guinée équatoriale. Il a beau être très absent physiquement (on en parle comme un mythe) mais le président du Gondwana est tellement présent dans les esprits qu’il hante les moindres recoins des taudis du pays. La faute au culte de la personnalité et à une dictature bien huilée que rien, pas même une opposition corrompue, frileuse et divisée, encore moins une mission d’observation mandatée par l’Organisation des Nations Unies (Onu) n’arrivera à contester.

Julien Franchon, jeune français intègre, à cheval sur les principes de droit, ne savait rien de l’Afrique avant d’être envoyé en mission d’observation au Gondwana où se déroulent des élections « libres et démocratiques ». Il est censé assister le député-maire Delaville dans cette mission. Les deux hommes ne sont pas sur la même longueur d’onde. Franchon croit en la démocratie. Celle des livres. Il sera vite choqué par l’affairisme de son mentor (Delaville), à la recherche d’opportunités pour satisfaire son électorat exaspéré par ses promesses. En rencontrant le président-fondateur, l’homme politique trouvera peut-être un marché pour les producteurs d’asperges, l’essentiel de son électorat. Et il y parviendra, après des jeux d’intérêt, de positionnement et d’intimidation.

Le film est une caricature de la vie politique africaine. Une auto-dérision, dirait-on, du jeu politique, de l’excentricité de ses acteurs et de la résignation d’un peuple fatigué de crier aux loups. C’est toujours la même chose, quand bien même un mouvement révolutionnaire réussit à hacker les données informatiques pour faire de l’opposant historique, le président du Gondwana. Trop dur à assumer. Il ne veut pas en entendre parler, c’est président –fondateur le président. Pas lui. Et quand enfin l’opposant réalise sa « victoire », il se découvre un penchant dictatorial. Dommage, sa présidence n’aura duré que quelques secondes. Président- fondateur gagne toujours, même quand il perd. C’est le fin mot de l’histoire.

En une semaine, Julien Franchon aura eu sa dose de principes brisés et de désillusions sur le véritable sens de la notion de « communauté internationale ». Sa naïveté était presque touchante…

Le casting du film est relevé. Il réunit les meilleurs acteurs et humoristes de différentes nationalités africaines dont Michel Gohou, Michel Bohiri, Tigbeu, entre autres. On y retrouve aussi le camerounais Edoudoua non glacé, dans le rôle d’un policier vulgaire et mal poli. La Franco-Camerounaise Sandra Nkake apparaît également dans « Bienvenue au Gondwana ».

  • Titre : Bienvenue au Gondwana
  • Réalisation : Mamana
  • Scénario : Mamane
  • Producteur : Éric et Nicolas Altmayer
  • Production : Mandarin Cinéma et Gondwana-City Productions
  • Directeur de Production : Mat Troi Day
  • Directeur de la photographie : Antoine Marteau
  • Monteuse : Catherine Schwartz
  • Directeur du casting : David Bertrand
  • Genre : comédie satirique

 

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