Le rappeur camerounais parle de sa récente participation à la 2ème du Festival mondial des arts nègres au Sénégal, ainsi que de ses projets. Interview.
Que ressent-on lorsqu’on revient d’un si grand rendez-vous tel que le Fesman?
Ça fait chaud au c ur et ça montre aussi jusqu’à quel point je suis un artiste reconnu sur le plan africain parce qu’il faut dire que le choix des artistes a été très sélectif.
Il y a-t-il eu une sélection quelconque au niveau du Cameroun ou c’est par une initiative personnelle que vous allez au Fesman, surtout qu’on sait que vous avez longtemps vécu au Sénégal?
Il n’y a pas eu de sélection quelconque. J’ai été contacté par la coordinatrice de la commission des cultures urbaines du Fesman. Cela n’avait rien à voir avec mon vécu au Sénégal mais plutôt avec mon implication artistique sur le continent africain. Je venais de terminer une tournée africaine de slam appelée slamophonie avec dix huit slameurs de six pays africain. Rien que cette tournée a pu avoir une répercussion car que j’ai été contacté pour le plateau réservé au slam.
Vous êtes l’un des rappeurs les plus adulés et respectés au Cameroun, notamment grâce aux idées que vous avancez dans vos chansons. Quel idéal défend exactement Boudor?
Je suis véridique. Je ne défends aucun idéal. Je suis dans le concret. Je vis ce que je dis et je dis ce que je vis. Je n’essaye pas de me mettre dans une quelconque bulle! J’aborde pratiquement tous les thèmes du vécu quotidien et je pense d’ailleurs que c’est le fait que tout le monde se reconnaisse dans ce que je fais qui fait ma force.
On a l’impression, notamment au niveau du Cameroun, que le mouvement rappologique revendique un certain statut, avez-vous l’impression en tant que rappeur camerounais d’être un peu marginalisé?
Je ne suis pas un rappeur camerounais. Je suis un artiste africain né au Cameroun. En ce qui concerne la marginalisation, je ne me sens pas du tout marginalisé. Je pense qu’il y a un temps pour tout et le mouvement rappologique est déjà en train de gagner du terrain. Ceux qui voient la marginalisation sont ceux qui sont pressés.
Au Cameroun vous avez initiez un concept qui s’appelle «Koubalanta» et qui consiste à permettre aux jeunes rappeurs de s’exprimer sur scène. Parlez-nous-en un peu
J’ai l’intention de monter un festival international de hip-hop africain mais le tout commence par une prise de conscience qui est la reconnaissance en vers la nouvelle génération. Koubalanta est le nom de ce mouvement qui consiste à tendre la perche à cette nouvelle génération. J’organise des soirées à mon domicile où je mets en exergue cette nouvelle génération. En gros, j’essaie d’entretenir la flamme du hip-hop africain et camerounais comme je peux. Et cette flamme je l’ai baptisée: Koubalanta. Grâce à l’amour de ce hip-hop que j’adore, j’ai même réussi à décrocher une tranche d’antenne sur la radio Nostalgie où je propose du hip-hop d’ailleurs et du Cameroun au public camerounais.
Quels sont les autres projets de Boudor?
Je prépare un maxi qui annoncera la sortie du nouvel opus que j’ai baptisé: Le Rap-el. Mais avant ça, le public aura droit à ce petit maxi qui aura pour nom: Une Nouv- el-le page. Je profite de cette interview pour souhaiter une bonne et heureuse année 2011 à tous mes fans et à toute la crème du hip-hop camerounais.