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Le Cameroun conserve ses notes B/B malgré des risques politiques

Selon l’agence S&P Global Ratings, les risques politiques en question sont liés à la succession de Paul Biya et la…

Selon l’agence S&P Global Ratings, les risques politiques en question sont liés à la succession de Paul Biya et la faiblesse du PIB et l’augmentation de la dette du Cameroun.

La Standard & Poor’s Ratings (S&P Global Ratings) a confirmé́, le 14 avril 2017,  sa note «B» attribuée à la dette souveraine à long et à court terme de la République du Cameroun. La perspective est stable en dépit d’un commentaire appuyé sur le risque politique.

Les notes du Cameroun sont contraintes selon nous par les risques politiques entourant la succession à la présidence, la faiblesse du revenu par habitant et par l’augmentation attendue de l’endettement public et extérieur dans les prochaines années”, indique le rapport.

L’agence s’interroge aussi sur l’appartenance du pays à la Cemac et, par ricochet, sur son degré de flexibilité monétaire dans ce qui ne manquera pas d’être vu comme une charge contre le FCFA. “Nous pensons également que l’appartenance du Cameroun à la Communauté́ économique et monétaire des Etats de l’Afrique Centrale (Cemac), qui comprend également la République du Congo, le Gabon, la République centrafricaine, le Tchad et la Guinée équatoriale, limite sa flexibilité́ monétaire, tout en permettant d’atténuer les risques extérieurs et de contenir l’inflation. La solvabilité́ du pays reflète nos prévisions selon lesquelles la croissance robuste du PIB réel va perdurer dans les prochaines années grâce à la mise en œuvre de vastes projets d’investissements publics.”

Le rapport de l’agence estime donc le risque politique du Cameroun élevé : “D’après nous, le risque lié à la succession du président de la République reste élevé́. Nous nous attendons à ce que le président Paul Biya reste au pouvoir jusqu’aux prochaines élections prévues fin 2018. Nous pensons que les risques liés à la stabilité́ politique existent, notamment compte tenu du manque d’expérience du pays en matière d’alternance politique (le président Paul Biya est au pouvoir depuis 1982). Les menaces du groupe terroriste Boko Haram persistent dans la région de l’Extrême-Nord, même si nous pensons que les risques de déstabilisation marquée restent contenus après les campagnes réussies de l’armée camerounaise et la coopération régionale et internationale, notamment avec le Tchad, le Nigeria et les Etats-Unis”.

En dépit des réserves sur le risque politique, S&P s’attend à une croissance économique du Cameroun solide grâce à la mise en œuvre de vastes projets d’investissements publics. Cependant, relève les analystes, “la solvabilité́ du pays reste selon nous contrainte par les incertitudes entourant la succession à la présidence, la faiblesse du revenu par habitant et l’augmentation de l’endettement extérieur et public”.

L’agence confirme donc les notes «B/B» de crédit souverain du Cameroun. La perspective stable reflète les prévisions de croissance solide et durable dans le pays, et de consolidation budgétaire progressive au cours de l’année prochaine.

 

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