Une expédition touristique autour des tortues marines a rendu le village très célèbre
Le village Ebodje est situé dans la zone touristique de Kribi. Il et peuplé près de 400 personnes et se présente aujourd’hui comme un exemple de rentabilisation optimale des avantages naturels. Les ressortissants de la localité ont pensé à se réunir autour d’un groupement d’intérêt économique dont le but est d’assurer la protection des tortues marines. L’organisation d’une initiative éco-touristique a emmené près de 200 touristes qui y sont allés pour voir spécialement des tortues marines dans un environnement strictement naturel. Ces touristes dont les nationalités sont fortement diversifiées ont vu leur nombre s’accroître au fil des temps depuis 2005. Désiré Foguekem le chargé du suivi écologique au programme Kudo-Zombo du fonds mondial pour la nature (WWF) explique que les tortues marines sont une excellente cible pour le tourisme de la faune car elles sont facilement visibles lorsqu’elles viennent sur la plage, et en plus, les gens sont toujours impressionnés par leur carrure massives. D’après le WWF, quatre espèces de tortues marines visitent les cotes de Kribi à Campo, dont certaines viendraient pour y faire leurs nids. Il s’agit de la tortue Luth qui est la plus grande des tortues marines avec un poids pouvant atteindre les 900 kilogrammes et possédant une structure sans véritable carapace ossifiée. On y recense plusieurs autres catégories de tortues toutes aussi rares les unes que les autres.
Si le tourisme est le premier objectif des organisateurs c’est parce que dans le village on a compris que cette activité peut être source de revenu. Les revenus du tourisme pour l’économie locale sont substantiels. En janvier 2008 par exemple le GIC Eboutours aurait enregistré un montant proche de 400 000 f CFA. Selon Tobie Mediko l’un des responsables du GIC et conservateur du musée de la tortue, les recettes sont davantage liées à la durée du séjour des touriste qu’à leur nombre. Ces entrées proviennent des ballades guidées le long de la plage, de l’hébergement, de la restauration ainsi que de la taxe pour la protection de l’environnement prélevée chez chaque touriste. La communauté possède ainsi des structures d’accueil d’une capacité de 25 personnes pour loger les visiteurs qui envisageraient de prolonger leur séjour. Les touristes lors de leurs passage au musée des tortues marines acquièrent des notions sur la vie des tortues, leurs histoires mais surtout ils sont sensibilisés sur la nécessité des protéger les tortues qui pour beaucoup sont des espèces protégées. Les touristes sont en général obligés de passer la nuit car les tortues des plages d’Ebodje sont nocturnes. Elles profitent toujours de la fraîcheur de la nuit pour venir pondre leurs ufs. Des sorties nocturnes sont donc organisées par petits groupes et au plus grands plaisir des touristes mais aussi du village.
Le village connaît en effet une amorce de développement grâce aux revenus touristiques. Dans la zone dans laquelle il est inclus, il est l’un des rares villages à être électrifié. L’énergie est produite et fournie au moyen d’un groupe électrogène à la capacité consistante. Dans le même cadre, nombre d’édifices tels les églises ou les écoles ainsi que celles servant à la capacité d’accueil des touristes ont été soit embellies, soit restaurées. On n’oubliera pas les rentrées non répertoriées d’argent en rapport avec le petit commerce et la prestation de service divers par la population locale. Conscient de l’apport des tortues marines dans le développement local, les populations ont vite compris l’avantage qu’elles pouvaient tirer d’avoir des tortues plutôt comme voisines que comme repas. Plusieurs organisations locales ont été mises sur pieds en vue d’assurer la protection des tortues.
Il y a la Maison Ndiva ou touristes et populations locales sont sensibilisés. Par ailleurs, une association communautaire locale dénommée Kud’atube composée de jeunes locaux uvre à la protection des tortues par le suivi permanent, l’organisation des patrouilles de surveillance contre les chiens ou pire, des chasseurs moins imprégnés de la protection de la faune et de ses avantages. Les efforts de la localité ont été bien perçus par le WWF qui apporte désormais son soutien au travers de subventions et assistance technique. De nombreux projets d’amélioration des infrastructures en vue du développement de l’écotourisme sont en perspective.