Son arrestation, apprend-on, serait la conséquence d’un article publié en août 2010
Selon de nombreuses sources journalistiques, François Fogno Fotso, directeur de publication du bimensuel Génération Libre, aurait été enlevé lundi 05 septembre passé. Les mêmes informations font aussi état de ce qu’il serait au parquet du centre administratif de Yaoundé la capitale du pays. Son arrestation apprend-on, serait la conséquence d’un article de presse publié en août 2010. Dans l’article incriminé, il y était question de l’enrichissement illicite d’un certain Monsieur Celestin Tabouli, ex-fondé de pouvoir à la Trésorerie de Nkongsamba, dans la région du Littoral, et actuellement en service à Edéa. Officiellement on ignore encore pourquoi il est détenu, ni la suite qui sera donnée à son arrestation au terme des 48 heures de garde à vue. Mais déjà dans la communauté des journalistes camerounais, il y a de l’animation. Certains dénoncent. « L’Association des Journalistes Patriotes du Cameroun (AJPC), dénonce cette arrestation arbitraire d’un journaliste qui a osé faire son travail. Et exige la libération immédiate et sans condition de Monsieur Fogno Fotso François, embastillé dans les cellules infestes du commissariat central N°01 de la ville de Yaoundé ; après plusieurs passages dans les cellules du parquet de la même ville », peut on lire dans un communiqué signé des responsables de cette jeune association de journaliste. Pour d’autres, le spectre de Bibi Ngota, journaliste décédé en 2010 en prison plane autour de cette affaire. « Nous devons, je crois, manifester un élan de solidarité pour demander la libération immédiate et sans condition du Directeur de publication de Génération Libre. J’avais été très ému de l’enthousiasme et de la synergie agissante autour du décès du regretté Germain Ngotta Ngotta. Attendons nous un autre cas similaire, pour agir, même si pour certains, le décès du journaliste Bibi Ngotta avait été récupéré à d’autres fins ? » S’interroge un autre journaliste sur le forum des média camerounais
Mais la solidarité n’est pas au rendez vous pour tout le monde, du moins pas de manière automatique. «Avant tout, analysons d’abord pour voir si notre confrère a fauté ou pas. De ce fait attendons de voir ce qu’on lui reproche. Comprenons que le seul fait d’être journaliste ne veut pas dire qu’on ne peut pas être poursuivi si jamais on est auteur d’un fait délictueux. La défense systématique d’un confrère ne doit pas être la règle» fait savoir Dourlaye un journaliste camerounais. Une idée partagée par Agnès Tailé, elle aussi journaliste. «Pour que la corporation se sente spontanément concernée par un problème comme celui qui est posé, elle doit amplement connaître les faits pour éviter d’être ridiculisée. Parce qu’on doit se rendre compte que le confrère s’est peut-être trompé, mais qu’il était engagé dans une démarche servant le droit du public à l’information. Sinon, le jour approche où nous serons en train d’organiser la solidarité avec un repris de justice, condamné à mort, et qui aura choisi de prendre la toge du journaliste pour continuer à perpétrer ses forfaits» a-t-elle fait remarquer. Il reste effectivement difficile de savoir les motifs de l’arrestation du journaliste Fotso. Mais de manière globale, plusieurs organisations nationales et internationales exigent du pouvoir au Cameroun, que soient dépénalisés les délits de presse. De nombreux journalistes vont encore en prison en raison d’articles publiés sur de hauts responsables. Il a cependant souvent été mis à jour, des faits démontrant que dans la presse camerounaise, plusieurs journaux ne respectent toujours pas la déontologie du métier. Une situation parfois créée et entretenue par des personnes au pouvoir.