Le non-respect des normes de construction aurait été la cause de l’incident
Déjà quatre morts et trois blessés recensés
Sur les lieux de l’incident flotte encore en fin de journée un épais nuage fumé, signe du caractère récent du drame. Tout autour, la foule qui ne désemplit pas. De nombreux curieux sont venus pour voir ce qui s’est réellement passé. Dans cette foule on entend les pleurs d’un jeune monsieur. Son frère était le veilleur de nuit dans l’immeuble en construction. Il s’y trouvait au moment du drame. Sapeurs-pompiers, forces de police et de gendarmerie sont eux aussi présents. Ils assurent la sécurité et conservent intact le site du drame pour des enquêtes futures. Deux bulldozers sont sur les gravats. «Ils cherchent d’autres corps ou d’éventuels survivants », entend-on chuchoter. Selon certains témoignages une dizaine de personnes étaient sous l’immeuble encore en construction, lorsqu’il s’est effondré sur lui-même. Il était 21 heures jeudi dans la nuit. Aussi dans l’immeuble le veilleur de nuit, il y vivait avec sa famille. En s’effondrant, l’immeuble a fait des dégâts dans les habitations riveraines. A 16 heures ce vendredi 26 février 2010, les pompiers ont affirmé avoir sorti quatre corps. Deux hommes et deux femmes. L’une d’elle attendait un enfant. Trois blessés, grave, ont été conduits à l’hôpital
L’entrepreneur introuvable
A travers la conversation des habitants du quartier, on apprendra que l’immeuble était presque achevé. « C’était déjà beau à voir » lance un jeune homme dans la foule. D’autres commentaires se font aussi entendre, plus critiques. Quand tu vois la façon dont c’est tombé, tu sens que la fondation n’a pas supporté avance quelqu’un qui visiblement s’y connait en construction. Ce que tu ignores c’est qu’au départ, l’immeuble était prévu pour atteindre trois étages. Après ils ont décidé d’en faire deux de plus, voilà le résultat renchérit un autre. De toute évidence, l’immeuble s’est effondré sur lui-même et on a du mal à croire que là se trouvait un bâtiment de cinq niveaux. Je suis très surpris je suis passé ici il y’a cinq mois, il n’y avait pas d’immeuble, affirme une dame. Son voisin confirme. On a construit cet immeuble en six mois affirme-t-il. Le propriétaire apprend-on est un avocat. Il serait en Europe, et aurait confié la charge de la construction à un entrepreneur. Ce dernier est introuvable, les force de l’ordre admettent n’avoir pu le joindre.
Le non-respect des normes mis en cause
Pompiers, policiers et agents déblayeurs sont du même avis, l’immeuble était fait de matériaux légers, au regard des restes. Il ne semble pas qu’il respectait les norme architecturales requises, positionné comme il l’était dans un endroit à dénivellation affirme un des pompiers sur place. Dans la foule quelqu’un semble d’accord avec cette hypothèse. Depuis on a remarqué que les fondations n’étaient pas solides, parfois, on avait l’impression qu’à tout moment l’immeuble peut tomber, mais à chaque fois les maçons ajoutaient un niveau supplémentaire évoque une dame qui vit dans le voisinage. Il y a peu, la communauté urbaine de Yaoundé avait initié une action pour sanctionner les immeubles ne respectant pas les normes classiques de construction. L’initiative avait reçu la désapprobation de nombreuses personnes. La gendarmerie a promis ouvrir une enquête. Pour Demla Simon, il est désormais seul à Yaoundé. Son grand frère, le veilleur de nuit décédé, était son unique famille.