Le 20 septembre était le jour de l’anniversaire de la reconnaissance du Cameroun par l’ONU
La résolution 1476 admet le Cameroun à l’ONU.
La tenue de la 64ème édition de l’Assemblée Générale de l’organisation des Nation Unies (AG/UN) coïncide avec le 49ème anniversaire de l’admission du Cameroun au sein de cette institution. Par la résolution 1476, l’Assemblée Générale décide d’admettre la république du Cameroun à l’Organisation des Nations Unies. C’était en 1960, lors de la quinzième édition de sa session ordinaire. L’histoire a cependant débuté depuis plus longtemps, aux lendemains de la victoire des alliés sur l’Allemagne Hitlérienne. Au passage, de nombreux africains qui ont participé à la grande guerre en renfort la France prennent conscience des valeurs universelles du droit à l’auto détermination. La France sort d’une guerre qui l’a affaiblie autant que les deux autres face à l’Indochine (Vietnam) et à l’Algérie. Elle décide pour les Etats africains sous sa tutelle de les conduire vers une indépendance qu’elle devra contrôler pour préserver ses intérêts.
Rencontre dans le compromis
Les travaux de l’historien Boupda Pierre Kame amènent à conclure, que la jeune institution onusienne qui à ses débuts manque de réel pouvoir de contrainte, interviendra pour la première fois au Cameroun en la défaveur de la volonté d’une bonne partie de sa population, mais au nom des valeurs politiques de l’occident. Quelques années avant les indépendances, le Cameroun lui aussi est fortement divisé sur les plans sociaux et politiques. Il y a d’une part les anglophones et de l’autre l’opposition entre ceux qui prônent une rupture radicale avec la France (UPC), et de l’autre ceux qui sont favorables à une rupture progressive et maitrisée (BDC), le Bloc Démocratique Camerounais. Face à la nécessité d’endiguer le risque communiste, l’ONU tranchera en faveur des intérêts poursuivis par la France, plus proche des valeurs occidentales dominant la sphère politique internationale déjà en ce moment là.
ONU-Cameroun, une relation fructueuse
Le Cameroun va connaître une évolution socio politique et atteindre une certaine maturité politique, aussi bien au plan interne qu’international. Paul Biya ayant entre temps succédé à Ahidjo, va placer la légalité internationale au centre de ses relations avec les autres pays. L’ONU entre temps a aussi évolué et tissé ses propres réseaux. Mais elle reste toujours sous l’influence des valeurs défendues par les grandes puissances, dont elle dépend financièrement. Ses missions sur la promotion du développement et de la paix sont aujourd’hui controversées au regard d la réalité politique internationale. C’est pourtant le croisement de ces intérêts imprécis qui fera naitre des relations entre le Cameroun et l’ONU, la jurisprudence Bakassi. En matière de conflits territoriaux, l’intangibilité des frontière, préconisée dans le différend entre le Cameroun et le Nigéria est aujourd’hui la règle applicable à toute forme de mutation territoriale internationale. Certains observateurs aiment souvent à dire qu’en servant ses intérêts l’ONU a servi la cause de la Paix à la frontière Camerouno-Nigériane.
La notion de compromis remise en cause
Mais l’organisation a souvent eu besoin du Cameroun, et en a toujours besoin. Le Cameroun a plusieurs fois fourni des soldats pour servir la cause de la paix onusienne à travers le monde. En raison de la stabilité dont elle jouit dans la sous région le HCR, y a installé un important camp de réfugié. En 2003 le Cameroun assure la présidence tournante du conseil de Sécurité. Peu d’officiels aiment l’admettre mais la diplomatie camerounaise sort l’institution d’une profonde crise. L’histoire retiendra que l’Amérique de Bush animée par le désir de vengeance sur l’Irak de Saddam, va accepter de légitimer son attaque, et surtout fera sien la nécessité de combattre les armes de destruction massive sous toute ses formes (Famine, pauvreté, épidémies, endémies.) La coopération avec l’ONU vit de beaux jours au Cameroun. Le pays sert de base pour près de 18 organes de l’institution dans la zone centrale de l’Afrique. Selon un expert de droit international qui a voulu garder l’anonymat, l’ONU gère le Cameroun comme elle l’a adopté ; dans un compromis dangereux. Le pays n’atteindra pas les objectifs du millénaire pour le développement, le chômage des jeunes y va grandissant, la démocratie reste une façade, autant de domaine de compétence de l’organisation des Nations Unies.