Charles Fils Elangue est incarcéré en attendant le paiement de sa caution de 156.000Fcfa et de son amende élevée à 2.000000Fcfa
L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a condamné hier jeudi 13 juin dans un communiqué l’incarcération et la condamnation du journaliste et caricaturiste camerounais, Charles Fils Elangue pour diffamation, en réclamant sa libération immédiate. Selon RSF, Charles Fils Elangue était accusé de diffamation et de propagation de fausses nouvelles par voie de presse pour un article publié sur le site internet Kawalai en 2012. Il a été condamné à une amende de 500.000 Francs CFA (760 euros), une caution de 156.000 Francs CFA (240 euros) et deux millions de Francs CFA (3.000 euros) de dommages, et incarcéré en attendant le paiement de sa caution et de son amende, indique l’ONG.
Nous dénonçons cette décision regrettable du tribunal de Ndokoti (Douala, capitale économique) et demandons la libération immédiate du journaliste, collaborateur de plusieurs médias dont la chaîne de télévision ABK, ajoute-t-elle. Après une accalmie passagère, les emprisonnements de journalistes pour diffamation reprennent au Cameroun, déclare RSF, qui parle de collusion entre les plaignants – souvent des personnalités locales puissantes dont les actions en justice se multiplient – et des juges qui leur donnent raison, même en l’absence d’éléments à charge contre les accusés. RSF cite le cas d’un autre journaliste, Jean-Marie Tchatchouang, directeur de publication du mensuel Paroles, condamné le 25 mars à deux mois de prison ferme, le juge ayant également ordonné la suspension de son journal. M. Tchatchouang était accusé de diffamation à l’encontre de Jean Ernest Ngallè Bibéhé, PDG de l’entreprise de transport urbain Socatur, pour une série d’articles publiée en novembre et décembre 2010 décrivant les pratiques de corruption et de clientélisme au sein de la Socatur, affirme RSF. Selon l’ONG, il avait déjà été condamné à six mois de prison avec sursis en 2011 dans la même affaire. La justice camerounaise a donc condamné le journaliste une deuxième fois pour la même charge, mais en rapport avec un article différent, dénonce-t-elle.