Ils sont poursuivis par des personnes agissant pour le compte du consortium des parents d’élèves.
Trois évêques sont attendus au Tribunal ce 21 avril au Palais de justice de Bamenda. Ils font l’objet d’une citation directe adressée par deux officiers supérieurs de l’armée camerounaise, agissant pour le compte du consortium des parents d’élèves. Mgrs Cornelius Fontem Esua, Michael Bibi et George Nku sont poursuivis pour la gestion foireuse de l’année scolaire 2016-2017 qui s’achève. Les plaignants, le colonel Tamambang et le lieutenant-colonel Sama, exigent la somme de 150 milliards de francs Cfa aux prélats, à titre de dommages et intérêts.
En effet, d’après ces parents d’élèves, les hommes de Dieu n’ont pas su « convaincre les parents de renvoyer leurs enfants à l’école ou de déposer les frais de scolarité dans un compte séquestre malgré la requête servie le 01er mars 2017 à ce sujet ». En d’autres termes, les plaignants reprochent aux prélats de n’avoir pas agi dans le sens d’un retour à la normale suite à la crise qui a paralysé les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Plus loin, les officiers supérieurs dénoncent le fait qu’après avoir perçu de l’argent des parents d’élèves pour les frais de scolarité, ces responsables des institutions éducatives catholiques aient « refusé d’enseigner, de nourrir, de loger les élèves comme convenu », relaie le quotidien Le Jour.
En réaction, les évêques ont publié un communiqué pour confirmer qu’ils répondraient à cette convocation. Mais, il n’a pas fallu attendre longtemps pour entendre de nombreuses voix s’élever pour questionner l’existence d’un tel consortium. De nombreux parents ayant pourtant payé des frais très élevés pour la scolarité de leurs enfants au sein d’institutions catholiques (et ne sachant pas s’ils seront remboursés), ne sont pas au courant d’un tel regroupement. Des chrétiens comptent se mobiliser pour aller soutenir leurs évêques vendredi au Tribunal. Ils protesteront, par la même occasion, contre cette démarche engagée par deux personnes agissant pour le compte de parents qui ne s’identifient pas forcément à elles. Par ailleurs, en ce moment, des tracts seraient en circulation dans la ville de Bamenda pour appeler à une protestation dans les rues de la ville.