L’auteur de la célèbre chanson « l’orphelin » s’est éteint à l’hôpital régional de Garoua jeudi 26 Janvier 2012 des suites de maladie
On se souvient encore de ce fameux générique de la série « l’orphelin » dans les années 1992 qui retentissait sur la Ctv (Crtv actuel, ndlr) tous les samedis soir et qui était très regardée par les téléspectateurs. La nouvelle du décès d’Abdou s’est propagée de manière véloce à travers le triangle national. Bénito souffrait d’insuffisance rénale et de pneumonie, il est passé de vie à trépas aux premières heures de la matinée du 26 janvier. Sa disparition a laissé de nombreux fans sans voix Lorsque j’ai appris son décès j’étais vraiment touché car pour moi comme pour de nombreux camerounais, il était un artiste de renom. Je puis dire que le Cameroun vient de perdre une icône au vu de ce qu’il a fait pour son pays affirme Jean-Jacques, chanteur de cabaret. L’annonce de la mort d’Abdou Bénito m’a fait pleurer en sanglots. La première fois que j’ai écouté son titre « l’orphelin » je venais de perdre mes deux parents dans un accident de circulation et je vivais chez ma tante, la s ur aînée de mon père qui me maltraitait énormément. Lorsque j’écoutais cette musique, elle me réconfortait et m’a donné la force d’être ce que je suis aujourd’hui confie Paul, enseignant. Comme l’exige la tradition musulmane, l’inhumation de ce dernier a eu lieu vers 13 h ce même jeudi au cimetière musulman de Garoua et les funérailles ont eu lieu samedi dernier à son domicile sis au quartier Nkolbivess. Il laisse derrière lui quatre épouses et huit enfants, tous consternés.
Fils d’un berger islamisé originaire de l’Est et d’une mère foulbé de Garoua, Abdou Bénito est né en 1953 dans la région de l’Est. Il se convertit à l’islam quelques années après l’arrivée de son père dans la ville de Garoua. Il est découvert au début des années 90 grâce à sa chanson dédiée aux orphelins. L’inspiration de cette chanson vient du fait qu’il a perdu son père (1982), abattu, il décide d’écrire ce titre à succès. La sortie de cet opus ne fut pas brillante dans la mesure où les producteurs ne sont pas intéressés. Il a lui a fallu attendre trois ans à l’occasion de l’avènement de la télévision nationale en 1985 (Ctv) pour relancer cette musique. Enseignant de formation, il exerçait sa profession à l’Ecole nationale des instituteurs de l’enseignement général (Enieg). Nombre d’élèves-maîtres à Garoua s’accordent à reconnaître qu’Abdou Bénito était également un enseignant dévoué à la tâche. Il s’agit d’un métier qu’il a embrassé au même titre que la musique. C’est sous l’impulsion de Alim Hayatou, l’actuel lamido de Garoua par ailleurs secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Santé publique, que les rênes de la chefferie de Nkolbives sont confiées à Abdou Bénito. Les habitants du quartier Yelwa (Nkolbives) pleure un chef traditionnel exemplaire. Les élèves-maîtres de l’Enieg de Garoua un enseignant dévoué à la tâche. Et le monde artistique une célébrité.