Pour l’ex-Mintp camerounais accusé de détournement de plusieurs milliards de FCFA, la réquisition du ministère public à une condamnation à vie à son sujet est annonciatrice d’un lourd verdict du Tcs
Le ministère public camerounais requière une condamnation à vie contre Dieudonné Ambassa Zang, pour des faits de détournement de plusieurs milliards de FCFA dédiés à la construction du pont sur le Wouri et celui d’Ebebda. Le Tribunal criminel spécial (Tcs) se prononcera au mois de juin prochain sur cette affaire. Mais déjà, l’ancien ministre des Travaux publics et ancien député de la Mefou-et-Afamba, aujourd’hui exilé politique en France depuis juillet 2009, pense que ces réquisitions augure le pire.
Je note que entre le début de l’affaire et presque la fin aujourd’hui, le ministère public n’a pas bougé, malgré toute la communication que j’ai pu faire entre temps et malgré même le fait que mon conseil ait eu à notifier au ministère public la sentence arbitrale qui a été rendue dans le cadre de l’affaire du pont du Wouri à Paris, a commenté Dieudonné Ambassa Zang dans une vidéo publiée sur le site diaf-tv.info. «C’est à croire que je n’aurai jamais raison. Tout cela est annonciateur d’un lourd verdict contre moi au final puisque les réquisitions du ministère public augurent le verdict qui sera rendu», a-t-il ajouté, avant d’exprimer sa «désolation», face à ce qu’il considère comme un «délit flagrant d’injustice». «Aujourd’hui on a la preuve qu’on n’est pas dans le cadre de la recherche de la vérité. Il s’agit d’abattre une personne», a témoigné l’ex-Mintp camerounais.
Pourquoi dites-vous qu’on vous accuse à tort d’avoir détourné ces fonds?
«Parce qu’il ne s’agit pas de détournements de deniers publics, réponds Dieudonné Ambassa Zang, on n’a jamais donné au ministre des Travaux publics de l’argent à gérer. Je n’ai même pas été l’un des acteurs pour apposer ma signature sur les décomptes des travaux. «Quand vous avez une entreprise qui est chargée de réaliser les travaux, dans le cadre du pont sur le Wouri, et qu’elle ne réalise pas ces travaux-là, on rentre là dans le cadre de la responsabilité contractuel. Et justement, un tribunal (Tcs) qui est chargé de juger des affaires au pénal ne sera jamais compétent pour traiter des affaires de responsabilités contractuelles. C’est le préjudice causé par cette entreprise qu’on met à ma charge», explique Dieudonné Ambassa Zang dans cette interview mise en ligne le 16 mai 2015.