Le SDF annonce des activités pour commémorer le premier anniversaire de ces soulèvements
Jean Michel Nintcheu, le président du social democratic front pour la région du Littoral, et député de Wouri Est, était face à la presse hier à Douala.
Ensemble, construisons une démocratie véritable et respectueuse des droits de l’Homme au Cameroun, c’est sous ce thème que le principal parti de l’opposition, le SDF, va commémorer le premier anniversaire des émeutes qui ont ensanglantées plusieurs grandes villes du pays, du 25 au 28 février 2008. Face à presse hier dans son bureau au quartier Akwa Nord à Douala, le président régional du SDF pour le Littoral, Jean Michel Nintcheu, a dévoilé les différents axes de cette cérémonie. A cet effet, du 23 au 27 févier prochain, le SDF va se mobiliser à la faveur des campagnes d’information par voie de presse, affichage, rencontres avec les autorités administratives de la ville. Au cours de cette semaine commémorative, une visite sera également rendue aux personnes, pour la plupart des jeunes accusés d’avoir pris part aux émeutes et jetés en prison à l’issue d’un procès controversé et dénoncé par les avocats. De même, une messe de requiem et une journée de deuil en mémoire des victimes de cette triste période, sont au programme.
Par ailleurs, Jean Michel Nintcheu entend saisir le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine, Fritz Ntone Ntone, afin que le lieu dit « Rond-point Dakar » situé dans l’arrondissement de Douala IIIé, soit baptisé Rond-point des martyrs . C’est en effet au niveau de ce carrefour, que les premières victimes sont tombées le 23 février 2008, sous les balles de la police, alors que le SDF entendait tenir un meeting annulé quelques heures plutôt compte tenu du climat surchauffé. Mais la manifestation de cette année, ne sera pas surchauffée puisque le M. Nintcheu a particulièrement mis l’accent sur son aspect pacifique. L’année dernière, la grève des conducteurs de taxi, avait pratiquement débouché sur la lutte contre la vie chère, mais selon l’homme politique, on ne saurait circonscrire le contexte des émeutes au problème du pouvoir d’achat. Le soulèvement de la population intervenait au moment où le débat relatif à la modification de la constitution, faisait rage à travers le pays et divisait clairement l’opinion, rappelle M. Nintcheu.
Pour lui, les différentes mesures prises alors par le chef de l’Etat, Paul Biya, au lendemain de ces émeutes, n’ont véritablement pas eu l’effet escompté. Le leader d’opinion, fait remarque par exemple, que le taux de pauvreté de la population atteint le seuil de 40%, ce qui signifie que le pays compte huit millions de personnes qui vivent avec moins d’un dollar par jour, si l’on base le calcul sur les chiffres du ministère de la planification. Il faut une véritable amélioration des conditions de vie des habitants, estime le député Sdf qui pour cet évènement commémoratif, va bénéficier du soutien de Anicet Ekane, président du mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie, MANIDEM. Pour mémoire, les émeutes de févier dernier avaient fait officiellement 24 morts, mais le bilan est plus lourd, estime l’ONG camerounaise « La maison des droits de l’homme » qui parle d’une centaine de morts.