Les autorités de la santé publique de cette région ont fait le point de la situation épidémiologique au cours de la visite de travail du secrétaire d’Etat au Misanté
Le 05 juin dernier, le secrétaire d’Etat au ministère de la Santé publique, chargé des pandémies et des épidémies, Alim Garga Hayatou était dans la région de l’Adamaoua. Il a présidé une réunion de concertation sur la surveillance épidémiologique transfrontalière en présence des autorités administratives et des responsables sanitaires de la région. La région château d’eau, qui partage une large frontière avec deux pays, à savoir le Nigéria à l’Ouest et la République Centrafricaine à l’Est, connaît des mouvements incessants des personnes. Mêmes si aucune vague de réfugiés n’a été enregistré sur les deux frontières au courant de cette année 2013, la situation précaire qui sévit sur l’une ou l’autre des deux frontières, notamment la menace du Boko Haram au Nigéria et l’instabilité politique en RCA, a amené les autorités locales à prendre des dispositions pour réduire les risques. Mais la situation préoccupante des réfugiés centrafricains installés sur le sol camerounais depuis 2007 a fait l’objet d’une attention particulière. On dénombre à ce jour, selon le gouverneur Abakar Ahamat, 3465 réfugiés de ce pays qui sont installés dans 52 sites répartis dans 33 villages des départements du Mbéré et de la Vina. Les conditions de vie quotidienne et les mouvements de ces réfugiés ont suscité des interrogations du secrétaire d’Etat au ministère de la Santé publique qui a voulu en savoir plus sur la situation épidémiologique locale et les mesures prises pour y faire face. Le délégué régional de la santé de l’Adamaoua Hamadicko Harouna, pour sa part rassure que les risques de propagation des maladies telles que la poliomyélite, la rougeole, fièvre jaune, la méningite ont été endigués grâce aux Journées Locales de Vaccination (JLVs) qui ont permis de couvrir tous les différents les districts de santé de la région (Banyo, Bankim, Tignère, Kontcha , Meiganga et Djohong). Par ailleurs il a tout de même relevé qu’avec la saison pluvieuse, le risque zéro lié à la résurgence de l’épidémie de choléra est loin d’être atteint. C’est ainsi que le gouverneur invite le personnel de santé de la région à rester en alerte pour parer aux éventuels cas signalés.
Malgré d’énormes efforts consentis par le personnel de santé de l’Adamaoua, qui ont été loués par secrétaire d’Etat à la Santé chargé des épidémies et des pandémies, de nombreux défis restent à relever. En ce qui concerne les vaccinations dans les zones frontalières, 110% de population camerounaise ont été vaccinées, et nous avons prévu d’aller au-delà des frontières pour vacciner les populations nigérianes, et aussi centrafricaines pour éviter les surprises désagréables a mentionné Alim Garga Hayatou. Le manque de matériels roulants, les difficultés de communication et d’accès dans certaines zones des districts de santé constituent de véritables entraves pour la conduite des opérations de vaccinations dans les localités frontalières et la prise en charge des réfugiés. Grâce au soutien du Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR), qui a apporté une aide de 250 millions de francs CFA pour la construction et l’équipement de quatre centres de santé dans le district de santé de Meiganga, la lutte contre les épidémies connaît ainsi un coup de pouce.