Ils étaient nombreux à Paris, pour une nouvelle marche de protestation contre le projet de loi du mariage pour tous. La manifestation s’est achevée par quelques affrontements avec la police.
Ils étaient nombreux, très nombreux selon les organisateurs qui avancent le chiffre de 1,4 million, à défiler dans les rues de Paris dimanche 24 mars 2013, pour protester une 2e fois contre le projet de loi dit du mariage pour tous. Les familles au complet, les couples, les jeunes, les vieux, les hommes politiques et de nombreux hommes d’église étaient dans les rangs. Les slogans étaient abondants pour dire « Un enfant, c’est un papa et une maman », « Je ne suis pas à vendre », « Ni à louer, ni à vendre », « Tous nés d’un père et d’une mère », « l’égalité pour tous les enfants, c’est un père et une mère », la famille c’est PME: Papa, maman, enfant», « Occupes toi du chômage, touches pas à ma famille ». La foule des opposants s’est rassemblée tout au long de l’axe la Défense – l’Arc de triomphe, en passant par Neuilly et les sablons, dans l’Ouest parisien. Ils ont atteint l’Arc de Triomphe en prenant l’Avenue de la Grande Armée, pour évoquer selon les organisateurs une « armée qui se lève ». De nombreux hommes politiques de droite étaient dans les cortèges, ainsi que les hommes d’église. Ces derniers durant les offices du dimanche, ont sensibilisé les chrétiens à la cause de cette marche.
Contrairement à la première manifestation, des débordements ont émaillé cette marche pourtant débutée dans une ambiance bon enfant. D’autant plus que de nombreuses familles avec enfants se comptaient dans les rangs. La police a eu recours aux gaz lacrymogènes et de nombreuses personnes en ont été victimes comme Christine Boutin, ancienne candidate à la présidentielle sous l’étendard du parti chrétien démocrate. Manuel Valls le ministre de l’intérieur a, dans les médias dimanche soir, estimé que les « la Manif pour avait incontestablement échappé à ses organisateurs ». Visiblement, des groupes proches des mouvements radicaux catholiques et du parti de l’extrême droite ont provoqué les forces de l’ordre et entrainé ce recours aux gaz : « Ils ont été débordés par des groupes extrémistes, je salue le sang froid de la police » a affirmé le ministre Valls.
Sénat, nouvel espoir ?
Déjà voté par les députés, le texte sur l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homosexuels sera examiné par les sénateurs à partir du 4 avril. Une étape cruciale pour les anti- mariage gay qui misent sur un retour en arrière. En effet, la majorité absolue dont dispose la gauche – six sièges – y est plus juste. Le PS doit donc éviter toute défection et compter avec les communistes, les écologistes et les radicaux de gauche pour faire passer le texte. Après l’adoption définitive du texte, l’opposition a d’ores et déjà annoncé qu’elle comptait saisir le Conseil constitutionnel. Les juges suprêmes devront se prononcer sur plusieurs arguments préparés avec un soin particulier par les parlementaires de l’UMP. La bataille est loin d’être achevée!