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Il faut sanctionner Eneo Cameroun pour les délestages

Par le Réseau associatif des consommateurs de l'énergie (RACE) Il faut sanctionner Eneo Cameroun pour les délestages Depuis plusieurs semaines,…

Par le Réseau associatif des consommateurs de l’énergie (RACE)

Il faut sanctionner Eneo Cameroun pour les délestages
Depuis plusieurs semaines, le quotidien des consommateurs est à nouveau rythmé par les interruptions intempestives d’électricité. Aucune ville du Cameroun n’est épargnée par les délestages qui nous rappellent les pires moments de la crise énergétique de la période allant de février à juin 2015. Ces coupures, de plus en plus prolongées, durent souvent plusieurs semaines à l’exemple de la situation que vient de vivre la ville Santchou qui vient de passer toutes les fêtes de fin d’année jusqu’au 06 janvier 2016 dans le noir. En plus de l’insécurité et l’inconfort des usagers domestiques ; ces désagréments affectent terriblement l’économie nationale.

La situation que le pays a vécue le 31 décembre 2015 au soir où les 4/5 du pays étaient plongés dans l’obscurité totale est un aveu d’échec d’Eneo Cameroun et de ses dirigeants.

Face à cette situation deux questions se dégagent :
1-Eneo a-t-il boycotté le discours bilan du chef de l’Etat ?

2-Eneo Cameroun a-t-il les capacités techniques d’assurer la qualité de service que prévoient les dispositifs du règlement de service dans son article 3 ?

Si la cause facilement identifiable des délestages reste la faiblesse de l’offre de l’énergie par rapport à la demande nationale, leur persistance est davantage la résultante à la fois de l’incompétence managériale des administrateurs et de la direction générale d’Eneo ; mais également du laxisme de l’administration en charge du secteur de l’électricité (Minee et Arsel) à l’égard de cette entreprise. En réalité, les délestages constituent une violation flagrante du contrat de concession, du règlement de service de distribution publique d’électricité et de la loi en vigueur y relative.

Nous rappelons que, bien qu’imparfaite, la loi régissant le secteur de l’électricité, notamment l’article 3 précise que : « le service public de l’électricité a pour objet de garantir l’approvisionnement en électricité sur l’ensemble du territoire. Il concourt à la cohésion sociale et à la lutte contre l’exclusion. Il est géré dans le respect de l’égalité de traitement des usagers, de continuité, d’adaptabilité et dans les meilleurs conditions de sécurité, de qualité, de cout, de prix et d’efficacité économique, sociale et énergétique ».

Le chef de l’Etat ne doit pas seulement se limiter à demander qu’on auditionne les différents responsables de cette entreprise pour l’incident relatif au discours à la nation du 31 décembre. Nos autorités devraient avoir l’audace de s’inspirer du cas du Sénégal où M. Macky Sall a fait licencier le directeur de la Senelec pour deux jours de délestage dans une ville sénégalaise. Ce qui ne serait pas excessif quand on sait que nos villes et villages passent des semaines voire des mois sans électricité.

Eneo suspend systématiquement la fourniture d’électricité à tous consommateurs qui ne paie pas sa facture à la date limite de paiement. Face à la recrudescence des délestages et par souci d’équité, le RACE exige qu’Eneo soit systématiquement sanctionné autant pour ses manquements.

Nous sommes persuadés que l’application d’un parallélisme de forme sur ce point essentiel va limiter la spirale des délestages à laquelle font face l’immense majorité des consommateurs d’électricité. Il faut que les délestages soient désormais punis et que les compensations soient directement ou indirectement versées aux consommateurs.

Les pseudos explications qu’essaie de donner M. Atangana Kouna par rapport à cet incident le place en droite ligne comme le premier agent du fond britannique ACTIS contrairement à sa fonction de ministre de tutelle.

Le RACE demande au chef d’Etat de prendre des mesures fortes par rapport aux forfaitures que les consommateurs subissent tous les jours.

L’accès à l’énergie est un droit essentiel et inaliénable !

Fait à Douala le 14 janvier 2016.


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