Le chef de l’Etat s’adressait à la nation à l’occasion du passage à la nouvelle année
Le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, a annoncé la revue à la baisse les prix du carburant à la pompe et la hausse du montant des allocations familiales versées aux travailleurs à compter du 1er janvier 2016 à l’occasion de son message de v ux à la nation.
Les nouveaux tarifs des carburants passent ainsi de 650 à 630 FCFA pour le super, et de 600 à 575 FCFA pour le gasoil.
Quant aux allocations familiales, fixées à 1800 par enfant et par mois depuis de nombreuses années, le niveau de leur revalorisation n’a pas été précisé.
Dressant les perspectives de la nouvelle année, au double plan économique et sécuritaire, Paul Biya a indiqué qu’il ne sera «pas question de baisser la garde», son pays ayant «si bien résisté aux épreuves de l’année 2015» et ce en dépit des défis qui restent nombreux.
Rappelant que le Cameroun doit atteindre l’émergence à l’horizon 2035, Paul Biya a exhorté ses concitoyens à continuer de fructifier leurs acquis pour moderniser le Cameroun et améliorer les conditions de vie des populations.
«Le souci qui m’anime demeure la promotion de la qualité de la vie dans notre société. Je sais que cela doit passer par une amélioration du pouvoir d’achat de nos populations.»
En termes de chantiers spécifiques qui interpellent le pays, le chef de l’Etat a rappelé l’organisation des Coupes d’Afrique des nations (CAN) de football dames (2016) et messieurs (2019), pour lesquels le gouvernement doit s’employer activement.
Globalement, l’objectif majeur demeure l’accélération de la croissance économique qui doit être plus forte, plus durable, plus inclusive et génératrice de plus d’emplois pour tous, notamment pour la jeunesse, les populations devant ressentir les effets bénéfiques de cette croissance.
M. Biya a ainsi indiqué avoir instruit le gouvernement d’accélérer la mise en place des conditions préalables à l’industrialisation du Cameroun à travers la disponibilité d’une énergie suffisante et permanente, la modernisation de l’agriculture et la transformation de sa production, l’exploitation et la transformation avantageuse des ressources minières, l’amélioration continue du climat des affaires, pour attirer toujours plus d’investisseurs, la mobilisation des financements nécessaires et le développement des infrastructures de communication et télécommunications.
S’agissant du dernier domaine cité, le président de la République a dit l’urgence de rattraper au plus vite le retard accusé dans le développement de l’économie numérique, pourtant un véritable accélérateur de croissance en plus d’être une véritable niche d’emplois nouveaux pour la jeunesse.
Jetant un regard rétrospectif sur 2015, Paul Biya l’a résumée en un seul mot : résilience c’est-à-dire la capacité à résister, à faire face aux défis quotidiens que tous les partenaires au développement reconnaissent à son peuple et qui s’est particulièrement manifestée sur les fronts de la performance économique de la situation sécuritaire.
L’économie camerounaise a bien résisté, dans cet environnement international défavorable, maintenant ses prévisions de croissance à 6% avec une inflation limitée à un peu moins de 3%.
«Ni les dépenses supplémentaires occasionnées par l’effort de guerre contre le terrorisme, ni même les perturbations de l’activité économique dans les zones attaquées n’ont pu nous empêcher d’atteindre nos objectifs.»
Il est bon de saluer ce bel effort, s’est-il réjouit, grâce auquel les indicateurs macroéconomiques du Cameroun sont plus viables et qui ont permis à l’économie locale de générer, jusqu’à fin novembre 2015, 337.660 emplois nouveaux contre 283.443 en 2014, soit 1.175.358 emplois recensés créés de 2011 à 2015.
Sur le plan sécuritaire, M. Biya a affirmé que le Cameroun «a su opposer une résistance farouche aux terroristes de Boko Haram» en 2015, avant de rendre un vibrant hommage aux forces de défense et de sécurité ainsi qu’aux populations.
«La vaillance et le professionnalisme des uns, l’engagement et le courage des autres, ont permis de préserver l’intégrité de notre territoire. Nous n’avons concédé aucun centimètre de celui-ci aux agresseurs. Mieux, en diverses occasions, nous leur avons infligé d’importants revers au plan militaire.»
Dans cette croisade contre le terrorisme, Paul Biya s’est félicité de l’appui de nombreux pays amis notamment l’Allemagne, la France, la Chine, les Etats-Unis, la Russie et bien d’autres encore.
Il a aussi salué la collaboration des voisins nigérian et tchadien, se réjouissant par ailleurs de la mise en activité de la Force multinationale mixte qui consacre l’implication effective de l’ensemble des pays de la Commission du Bassin du Lac Tchad dans ce combat.
Évoquant le recours de Boko Haram à la pratique odieuse des attentats-suicides, il a martelé que rien ne pourra entamer la détermination des forces de défense et de sécurité ou altérer le moral de la population, ni sa capacité de résistance.
«Cette grande mobilisation des uns et des autres a donné une résonance particulière à notre stratégie de défense populaire. Armée et Nation font bloc pour préserver notre territoire et notre souveraineté.»
Saluant le rôle des comités de vigilance en appui des forces de défense et de sécurité, il a salué la mémoire des compatriotes ayant perdu la vie dans cet exercice légitime de défense civile.
«A la barbarie aveugle des terroristes, ils ont su opposer leur vigueur patriotique, jusqu’au sacrifice suprême. En cela, ils constituent des modèles pour notre Nation.»
