Habitués aux espaces clos, les plasticiens de Douala entendent se rapprocher du public en exposant leurs uvres en pleines rues
Tout se passe à la rue de l’Union Française, plus connue sous le nom de « rue de la joie », précisément au lieu dit « ancien secrétariat ». Nous sommes au quartier Bali à Douala. Une rue réputée pour le poisson braisé qu’on y trouve, tous les soirs. D’un côté les étalages des « braiseuses », de l’autre des bars et call box, avec tout ce que cela comporte comme ambiance en nocturne.
Au milieu de tout ce brouhaha est venu s’installé Stéphane Eloundou avec son « Caf’Art », le Café des artistes. Un petit espace qui, comme son nom l’indique, réunit tout le temps, autour d’un café, les artistes musiciens, plasticiens, le promoteur lui-même faisant partie de cette dernière catégorie. C’est lui, avec deux autres artistes plasticiens dont Merlin Tefolo et en tête Hervé Yamguem, par ailleurs directeur du marché, qui a imaginé ce concept. Le marché des arts plastiques de Bali. Objectif, « rapprocher nos uvres du grand public. Vue que nous sommes habitués à exposer dans des endroits clos où le grand public n’a pas toujours accès » explique Stéphane Eloundou.
La première édition de ce rendez-vous de l’art plastique dans la rue s’est tenue les samedi 12 et dimanche 13 février, réunissant 34 artistes plasticiens en un lieu. Goddy Laye, Boris Nzebo, Salifou Lindou, Koko Komégné, Joel Mpah Dooh, Alioum Moussa, Aser Kash, Kemplo, Boudjeka, Joe Kessy, Cheuping Njoya, Patrick Wokmeni, Ginette Dalleu, Dallé Samuel., tous s’y retrouvent. Au total près de 300 toiles, vêtements, CDs, et autres objets d’arts arpentaient les murs de la rue. Le public a pût alors découvrir les uvres qui étaient vendues par la même occasion, tout en collant à chacune un visage, un auteur.
En plus des expositions-vente, le marché des arts plastiques de Bali a offert durant ces deux jours, deux plateaux poésie et slam, avec des poètes de renoms dont Valère Epée, Fernando D’almeida, Henri Kala Lobè, ainsi que les slameurs Stone, venu de Yaoundé, Marci et Tito. L’événement s’est achevé ce dimanche par une projection cinématographique de toutes les activités organisées lors de cette édition, une première qui visiblement a satisfait les organisateurs. Après un hommage au plasticien Rigobert Ndjeng décédé le 24 janvier dernier, « notre père dans ce métier », avoue l’un des artistes, les organisateurs espèrent pouvoir tenir cet événement au moins une fois chaque année. Une belle initiative, de l’avis général du public.