17 ans et déjà une réputation au-delà des frontières nationales
A 17 ans seulement, NANA ARDO tutoyait déjà les grands noms de l’humour et du théâtre camerounais. En remportant l’épis de bronze au festival national des arts et de la culture (FENAC) de Bafoussam en 2002, il s’est classé 2e, juste après l’équipe du théâtre national. Une façon de dire qu’aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. De son vrai nom NANA ISMAILA, l’artiste humoriste NANA ARDO est né le 15 juillet 1985 à AWA dans l’arrondissement de NGANHA, localité située à 65 km de la ville de Ngaoundéré. Humble, timide en dehors de la scène, toujours souriant et très ouvert, NANA ARDO est la Star de l’émission télévisée « vendredi show » sur la CRTV télé ou encore « sa majesté le roi du rire » comme l’appellent si bien affectueusement les intimes. Sa passion pour les arts dramatiques naîtra en 1999 au club théâtre du Lycée classique et moderne de Ngaoundéré alors qu’il est élève en classe de 5e. Un an plus tard, il va intégrer la troupe théâtrale de l’alliance franco camerounaise de l’Adamaoua, ce qui va lui permettre de participer à de nombreux stages de formation, parmi lesquels celui sur le théâtre et la clownerie à l’A.F.C. de Garoua sous la coordination du professionnel belge François PINTE.
Après son passage éclair au club théâtre la maturité de l’Université de Ngaoundéré où il était étudiant en sociologie, NANA ARDO va finalement déposer ses valises à l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) où il est actuellement étudiant en 3e année en jeunesse et animation. C’est tout cela qui lui permettra d’asseoir sa notoriété et de se faire un nom et une renommée qui dépasse aujourd’hui les frontières nationales. En 2004, il va décrocher son tout premier contrat avec le Groupe Technique Provincial (GTP) de l’Adamaoua en vue de sa participation aux caravanes de sensibilisation pour la lutte contre le SIDA dans le septentrion. Toujours en 2004, il va mettre sur le marché son tout premier album audio en collaboration avec la troupe Djala Djalna de Ngaoundéré. Hormis celui là, il a également à son actif un album vidéo en solo paru en 2006 et intitulé « la constitution ». Ses thèmes de prédilection sont la prostitution, le mariage sur Internet, la démocratie, la méritocratie, l’impérialisme, bref, tout ce qui milite pour une société juste et équitable. Sa dernière trouvaille est un pot de sketchs savamment conçu et monté, intitulé « le 15e viol », un titre qui a fait l’ouverture et la clôture du festival international de l’humour et de la comédie de Yaoundé (Yaoundé fou rire) en 2007 et en 2008. C’est avec ce même titre qu’il a représenté le Cameroun au festival international des arts dramatiques et plastiques de N’djaména du 3 au 9 novembre 2008 ainsi qu’au festival international de l’humour de la Guadeloupe et même au festival international paroles d’aïeuls d’Akonolinga le 23 novembre 2008.
Mais il faut le reconnaître, tout n’a pas été que rose pour ce jeune loup aux dents bien longues qui avoue avoir parfois été victime de quelques injustices. «En 2007, j’ai été malheureux finaliste au festival »cabarets francophones » de Yaoundé. On m’a seulement refusé le premier prix, car je ne comprend pas pourquoi c’est mon sketch qui a été choisi pour être diffusé sur la CRTV et même jusqu’à six fois sur TV5 ». Malgré aussi les rapports quelque peu tumultueux avec certains membres de sa famille qui le considèrent comme un rebelle, un voyou ou un raté, NANA ARDO poursuit magistralement sa chevauchée vers les cimes de l’excellence et n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Son code de vie, le travail et rien que le travail. Son objectif, tutoyer et même ravir la vedette aux humoristes de renom comme Jean Miché Kankan, Massa Batré, Evina Ngana, Keki Magno, Ondoua Philémon pour ne citer que ceux-là. Il ne nous reste plus qu’à dire, salut l’artiste, et bon vent !