Son projet de créer un programme ludique avec des valeurs africaines séduit de nombreuses personnes il en explique les contours
Vous venez de conclure avec deux conférences d’appel aux investisseurs sur le projet que votre groupe appelle Kiro’o games avant de revenir sur le bilan de ces conférences une question, c’est quoi le Kiro’o Games?
Kiro Games pour notre équipe c’est trois choses :
Créer un genre « KIRO’O TALES » : KIRO’O vient de KIROHO MAONO en swahéli qui signifie « Vision Spirituelle » donc « Kiro’o Tales » veut dire « Contes de Vision Spirituelle ». Il s’agit de créer un genre complet, avec des règles de narration, des règles visuelles et des règles sonores. Je dis « Genre » au même titre que la science-fiction, le médiéval, etc. sont des genres avec leurs règles précises de créativités. La particularité du Kiro’o Tales sera donc de proposer une méthodologie pour créer des histoires et des mondes fantastiques, inspirés des mythes et traditions de l’Afrique.
Ouvrir un studio de jeu KIRO’O GAMES : le premier studio professionnel de jeu vidéo au Cameroun qui exploitera la méthodologie Kiro’o Tales.
Créer des jeux inspiré Kiro’o, tel que AURION : Le studio réalisera donc des jeux basés sur notre méthodologie, que nous vendrons à l’étranger (USA, Europe) et en Afrique. Les jeux seront disponibles en téléchargement payant ou gratuits selon les sources de financements.
Pourquoi le présenter au grand public et notamment aux investisseurs et quelle a été l’impact de cette initiative notamment à Douala et à Yaoundé?
Les conférences n’avaient pas le même but dans notre stratégie de communication.
A Yaoundé : nous voulions surtout communiquer sur l’idéologie de notre projet et sur son impact culturel et social. Pour nous c’est le plus important, c’est aussi l’évènement que nous avons voulu le mieux couvert. Son Excellence Mme le Ministre des Arts et de la Culture, nous a fait l’immense honneur de sa présence, ainsi que des illustres personnalités comme le Professeur NJOH MOUELLE qui nous soutient. Les personnes invités, notamment la presse sont repartis agréablement surprise et conquises par notre vision. Je pense que l’impact a pu se faire voir dans le buzz médiatique qui a suivi et qui continue.
A Douala : Nous avons surtout exposé auprès d’investisseurs privés, sur le contexte, la stratégie et le potentiel du projet. Les simulations ont été appréciées. Nous avons en effet décidé de mettre en vente des pourcentages de notre studio. L’achat d’1% est évalué à un potentiel de marge bénéficiaire de 400% d’ici 2017 selon nos simulations pragmatique (voir même pessimistes) et nous avons pu le démontrer.
La question qu’on se pose c’est comment vous est venue l’idée de ce projet et surtout de ce mode de recherche des partenariats?
Je veux personnellement faire des jeux vidéo depuis plus de 10 ans aujourd’hui. L’idée de créer le Kiro’o est plus récente (fin 2012) et nous est apparu évidente au terme d’une veille sectorielle que nous avons réalisé. Il faut savoir que l’industrie du jeu vidéo vit une crise de créativité et que les coûts de production (en moyenne 4 ou 5 millions de dollars pour un jeu moyen) rendent difficile le risque d’innovation pour un studio installé en Europe ou aux USA. Pourtant nos simulations montrent que nous pouvons innover à risques réduits (nous pouvons travailler dans des conditions optimales avec le quart des budgets étrangers). Toutefois, nous avons surtout voulu apporter une pierre significative à cette Afrique qui monte, pour que la jeunesse camerounaise à travers nous (et beaucoup d’autres) démontre qu’elle sera actrice de son destin et qu’elle sait se donner des ambitions fortes et cohérentes.
Pour notre mode de recherche de partenariats (vente de pourcentage)
Le projet est piloté par le groupe MADIA c’est quoi le groupe MADIA?
Le Groupe MADIA est constitué d’une Association et une SARL (Dont je suis Directeur Général). MADIA a été fondé par deux personnes : MADIBA Olivier et NGUIEBOURI MAMIA Patrick. Le mot MADIA vient d’ailleurs d’un jeu de mot entre nos deux noms. L’association MADIA (dont MAMIA Patrick est le Président) est essentiellement orientée vers des activités sociales pour promouvoir « l’informatique utile » en Afrique. Elle représente actuellement le Cameroun dans un projet international d’échange interculturel, financé par la francophonie : PANGAYA.
L’entreprise MADIA Sarl réalise des prestations informatiques pour des institutions publiques et privés, ainsi que pour des particuliers. Nous nous sommes fait un nom notamment dans la création des sites webs sur mesure de qualité internationale. Le groupe veut aujourd’hui s’agrandir en créant le premier studio professionnel de jeu vidéo au Cameroun, Kiro’o Games.
Votre projet on l’a vu, bénéficie du soutien du gouvernement à travers le ministère de la Culture, c’est le lieu de nous préciser l’intervention et la portée de la présence de ce département ministériel dans votre projet?
Nous avons bénéficié de l’énorme soutien technique du Ministère des Arts et de la Culture, dont l’équipe très dynamique et guidée par la ministre AMA TUTU MUNA nous a coaché pour l’organisation de l’évènement afin que ce dernier transparaisse du sérieux de la nouvelle dynamique du Cameroun émergeant. Je pense que c’est une très grande marque d’encouragement du Gouvernement Camerounais pour la jeunesse qui ose avec sérieux. Le Ministère nous soutiendra également techniquement pour la création du « Kiro’o Tales » (le genre en création) en nous permettant de profiter des ressources culturelles qui sont à sa dispositions (musée de l’art, Centre Culturel Camerounais, etc.)
On va parler du promoteur de MADIA vous-même Olivier MADIBA qui êtes-vous quel est votre parcours?
Je suis Né le 10 Octobre 1985 à Douala, je fais mes études primaires à Yaoundé au Centre éducatif d’Ekoudou Bastos et mon secondaire à Douala où j’obtiens un baccalauréat C au lycée Joss de Douala. J’arrive à l’université de Yaoundé 1, où je passe une année en mathématique pour finalement m’orienter en filière informatique où j’obtiens ma licence en 2009. Polyvalent, je suis à la fois scientifique et littéraire et je publie mon premier roman Jour et Nuit, un conte initiatique en 2009.
En 2007, à 22 ans, face aux difficultés locales et le manque de perspectives en fin de formation pour les étudiants camerounais, je monte sans financements (capital de départ 25 000 FCFA) avec des camarades de FAC, notamment « NGUIEBOURI Mamia Patrick » le Groupe MADIA (nom issu d’un jeu de mot entre MAMIA et MADIBA) constitué à ce jour d’une Association et d’une Entreprise dont le but est de promouvoir l’informatique et l’Internet utile pour l’Afrique.
Après 5 années à me forger sur le terrain difficile de l’entreprenariat camerounais, j’ai décidé de lancer le groupe MADIA sur les traces de mes premières vraies ambitions : positionner l’Afrique sur le secteur des jeux vidéo. Pragmatique et stratégique, mon équipe à analyser une panne et un besoin de créativité actuelle du secteur, ainsi qu’une forte tendance à la délocalisation et aux investissements dans les zones du tiers monde de la part des acteurs du monde vidéoludique (éditeurs, studios, etc.) qui veulent alléger les coûts de production. Toutefois, mon ambition va plus loin que servir de simple main d’ uvre pour des jeux classiques. Je propose le challenge de la création d’un nouveau genre basé sur une vision « fantastique » de la tradition africaine, tout en gardant un aspect universel pour une meilleure appropriation par toute les cultures : Le Kiro’o Tales. Mon ambition est de fournir une débouchée aux talents des jeunes informaticiens et artistes africains, en permettant à la culture africaine de se sublimer, en proposant un nouveau paradigme de pensée et actions au monde.
Vous recevez déjà des propositions où en êtes-vous en pourparlers ?
Nous avons été contactés par des groupes d’investisseurs privés, et les procédures sont en marche. Disons que nous sommes en très bonne voie pour avoir notre investissement. Nos potentiels partenaires ont pu saisir l’opportunité que nous leur offrons. Nous sommes toutefois ouverts à d’autres investisseurs avant que la vente ne soit bouclée.
Vous vous attaquez au marché du jeu vidéo là où des géants sont déjà implanté qu’est-ce qui vous motive et vous maintient en confiance dans votre projet?
Disons que nous avons la finesse d’esprit de ne pas nous poser en « adversaire » des lobbies étranger du secteur, mais en partenaire. Nous pensons en effet travailler étroitement avec eux quand nous aurons fait nos preuves en indépendants pour faciliter notre pénétration du secteur et bénéficier de leurs expériences. De plus comme j’ai dit plus haut, nous pensons qu’ils ont besoin de nous pour se renouveler, ceux qui sauront être assez visionnaires pour devenir nos premiers partenaires auront un avantage certains sur la concurrence.
Un dernier mot?
Pour finir je remercie déjà votre journal pour nous avoir accordé de l’intérêt. Et je demanderais humblement aux jeunes camerounais et Africains de continuer à croire en eux, et surtout d’agir pour le plus grand bien de l’humanité dans leurs projets. Nous avons un leitmotiv à MADIA : Le réalisme c’est trouver un moyen rationnel d’atteindre un but magnifique. Je prendrais aussi pour paroles inspirante les mots de S.E Mr Paul Biya le Président de la République du Cameroun, qui nous a dit d’Oser malgré toutes les difficultés. Car au final c’est ça être Camerounais : avancer là où personne ne vous attends et contribuer à la fierté d’une nation, d’un continent. Nous ferons de notre mieux pour évoluer dans cette aventure, et nous ne remercierons jamais assez le Ministère des Arts et de la Culture pour son dynamisme à nos côtés. Le projet étant pluri dimensionnel (culturel, informatique, etc.), nous espérons que d’autres soutiens se sentiront en synergie avec nous et nous appuierons. Merci.