Le président candidat à sa propre succession a prononcé son premier discours de campagne dans un stade à moitié plein ce mardi à Maroua
Il n’y avait finalement pas tant de monde que cela mardi 04 octobre 2011 au stade Yaya Daïrou de Maroua (principale ville de la région de l’extrême nord), pour suivre le premier discours de campagne du président sortant Paul Biya du Cameroun, candidat à sa propre succession et présenté dans son slogan comme étant le choix du peuple. Comparé à la présidentielle de 2004, nous avons l’impression que la mobilisation a été moins forte cette année, le stade n’était finalement pas plein, a fait savoir Oumarou Dourlaï, un résident de la ville de Maroua joint par téléphone. Une situation que certains observateurs justifient par le manque de moyens. Habituellement, la mobilisation consiste à faire venir les populations des zones rurales, vous savez à l’extrême nord, on retrouve les gens beaucoup plus dans les localités reculées que dans les centre urbains, et contrairement aux apparences, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), n’a pas eu des facilités à collecter des fonds comme on peut l’imaginer, du coup cela peut expliquer cette mobilisation mitigée commente t-il. Autre explication, les différentes troupes savent la bataille des présidentielles acquise, et se réservent pour des législatives et des municipales prévues en 2012, et où le jeu des alliances ne comptera plus. Notre observateur précise cependant, que dans une société où les chefs tribaux ou ethniques ont un rôle important, leur seule présence sur les lieux de l’évènement suffit pour garantir un soutien au candidat du RDPC. Ils porteront le message voulu à leurs populations et il y a des fortes chances qu’elles s’y conforment, a-t-il conclu.
Au c ur des grandes réalisations
Dans la peau de candidat, le président Paul Biya a dévoilé en exclusivité sa vision des sept prochaines années. Trois grandes promesses peuvent être retenues. Au plan économique, Paul Biya a promis une politique favorable à l’amélioration de l’agriculture, par la relance des « grands bassins de production », la facilitation à la « création des entreprises agricoles », la mise en place d’une banque spécifiquement agricole et pour ce qui est de la région du grand nord, la relance de la culture du coton, principale source de revenus dans la zone et fragilisée par la baisse des prix, mais dont la demande mondiale semble repartie de plus belle. Le Cameroun doit retrouver sa place de grenier de l’Afrique centrale, a déclaré Paul Biya. Au plan économique encore, il a été question de la relance des projets structurants en matière d’énergie, de transport et aussi de l’application de la vision 2035. Au plan social, le candidat président a insisté sur l’amélioration des infrastructures sanitaires, avec pour ce qui intéresse le nord, la mise en place d’un centre de surveillance épidémiologique. Une nouvelle qui pourrait être bien accueillie par cette région qui a souffert une année durant d’une sévère épidémie de choléra. Paul Biya a aussi promis le renforcement de l’université de Maroua nouvellement crée avec la mise en place de nouvelles facultés, notamment celle spécifique de la médecine. Au plan politique, la grande annonce aura été celle de la mise en place effective du Sénat et du Conseil Constitutionnel. Paul Biya a aussi promis la poursuite du processus de décentralisation et de la lutte pour la bonne gouvernance.
La journée de campagne du président sortant s’est achevée par les traditionnelles audiences aux différentes personnalités. Le président a quitté Maroua mercredi 5 octobre 2011 pour la capitale Yaoundé.