Membre de la SIL, l’Américain pratique le Cameroun depuis une cinquantaine d’années.
Ron Thwing originaire de l’Etat de Washington, oublie parfois l’anglais au profit du Bulu, langue qu’il manipule avec dextérité. Sa passion des langues nationales fait qu’il s’exprime également en Vuté (parlée à Yoko). Il n’est pas non plus nul en Bassa. Entre cet Américain et le Cameroun, c’est une histoire d’amour. Il arrive au Cameroun à l’âge de deux ans avec ses parents. Nous sommes en 1946, peu après la fin de la deuxième Guerre mondiale. Son père Hal Thwing, ingénieur en génie civil de formation officie à Ebolowa comme directeur de l’école professionnelle Franck James (aujourd’hui collèges unis d’Elat). Il y enseigne la menuiserie et la mécanique. Ron Thwing s’exprime en Bulu à l’âge de cinq ans – mieux en Bulu qu’en anglais-, grâce à sa Baby Sitter (une Bulu). De retour aux Etats-Unis, les termes Bulu foisonnent dans sa tête. Le virus du Cameroun ne le quitte pas, il ne rêve plus qu’à revenir dans ce pays.
J’étais devenu instituteur. J’ai enseigné les élèves du grade «five» (cours moyen I) pendant un an. Lorsqu’il fallait remplir les fiches pour les volontaires du corps de la paix, on nous demandait de choisir trois pays, mais moi j’ai aligné trois fois le Cameroun. C’était en 1966. Et malheureusement, le Cameroun n’était pas au programme et on m’a envoyé au Gabon, confie Ron Thwing. Mais la destination du Cameroun n’échappera pas à cet Américain de 64 ans. En 1972, il est nommé administrateur de Sil-Cameroun, poste qu’il occupera pendant un an. Le sexagénaire est depuis 1972 personnel de la Sil ; il travaille invariablement à Bamenda, à Ebolowa, à Yoko… Il ne manque pas de transmettre le virus Cameroun à ses trois filles mariées à des Américains. A quelques mois de sa retraite, l’ivre de langues nationales n’entend pas abandonner la promotion des langues camerounaises. Après un court repos dans son pays d’origine, Ron Thwing compte revenir pour se mettre au service du développement des langues nationales dont il conseille l’apprentissage à toute personne avec qui il entre en contact.
Dossier préparé par Integration/www.integration-centralafrica.info