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Le président du Syndicat des médecins du Cameroun dénonce des pressions

Pierre Yves Bassong affirme que la hiérarchie des hôpitaux menace de sanctions tous ceux qui observent un arrêt de travail.…

Pierre Yves Bassong affirme que la hiérarchie des hôpitaux menace de sanctions tous ceux qui observent un arrêt de travail.

La grève des médecins a connu un traitement mitigé dans la presse. Certains médias ont parlé de mot d’ordre de grève respecté, tandis que d’autres ont observé le boycott du mouvement d’humeur initié par le Syndicat des médecins du Cameroun, un regroupement dont le ministère de la Santé ne reconnaît pas l’existence légale. Un argument que l’institution avait utilisé pour sommer les médecins en service dans les hôpitaux d’assurer leur service. « En général, lorsqu’une organisation se met en place, elle transmet  à sa hiérarchie les statuts, la composition et les autorisations d’usage. C’est ce qui a été demandé à cette organisation, d’abord par l’intermédiaire du Minsanté et par la suite, a cours d’une réunion que j’ai organisée le 27 mars dernier…Au cours de cette rencontre, il a clairement été conseillé à ce groupe de respecter les textes et lois de la République. Lorsqu’il sera un syndicat reconnu, le groupe deviendra un interlocuteur du Minsanté », a déclaré André Mama Fouda dans une interview accordée à Cameroon tribune ce 19 avril.

A cela, Pierre Yves Bassong, le président du Syndicat des médecins du Cameroun (Symec) apporte une précision. « Le syndicat a entrepris les démarches administratives pour sa légalisation depuis le 25 juin 2016 à la Préfecture du Mfoundi. Les autorités n’ont pas réagi. Nous ne sommes pas responsables des lenteurs administratives. Et puis, selon la loi,  le silence de l’administration vaut autorisation ». Par ailleurs, « le Cameroun a ratifié la Convention de 87 de l’Organisation internationale du travail en 1960. Et selon cette convention, les travailleurs de tous les secteurs n’ont pas besoin d’autorisation préalable pour s’organiser en syndicat. L’article 45 de la Constitution du Cameroun de 1996 précise que lorsque le Cameroun a ratifié une convention internationale, celle-ci prend le dessus sur les lois nationales en la matière. Donc, l’article évoqué par le Minsanté est inapplicable », soutient le syndicaliste.

Audition en plein hôpital

Pour expliquer le mouvement d’humeur observé en demi-teintes, Pierre Yves Bassong dénonce les pressions des responsables des formations hospitalières. « Un collègue a reçu une demande d’explication hier pour avoir observé la grève. On a fait venir deux commissaires de police qui l’ont interrogé au sein de l’hôpital. On reçoit des menaces. Le directeur passe de bureaux en bureaux pour répertorier les grévistes pour envoyer leurs noms à Yaoundé. A Yagoua, le préfet a convoqué les médecins qui observaient la grève. Ils usent des menaces. Ils intimident les médecins pour dire que la grève n’est pas observée », dénonce Pierre Yves Bassong.

Le président du Symec en veut pour preuve qu’hier, il n’a pas pu répondre à une sollicitation d’une chaîne de télévision. « Je devais répondre à l’invitation d’une émission de télévision. J’ai demandé l’autorisation au directeur (de l’hôpital régional de Bamenda, ndlr) il a refusé et il m’a expliqué que si je m’obstine à partir, il ne serait pas responsable de ce qui va se passer. J’ai appelé le secrétaire général qui est basé à Akono (région du Centre, ndlr) pour qu’il me remplace. Quelques minutes après notre discussion téléphonique, il a reçu une mission d’inspection du ministère de la Santé. Les membres de cette mission lui ont dit qu’ils devaient rester jusqu’à vendredi et que toute absence serait retenue contre lui », s’indigne le président du Symec.

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