La jeune chef d’entreprise américaine d’origine camerounaise aimerait que le continent africain, où elle a ses origines, s’arrime aux savoir-faire des temps modernes.
Elle est une perle rare au c ur du développement technologique mondial. Elle souhaite que les pays d’Afrique s’approprient en temps réel la pratique des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), dans tous les domaines d’activités. Rebecca Enonchong en a fait son cheval de bataille à la conférence 9Ideas, organisée le 30 mars 2013, au siège du Groupement inter patronal du Cameroun (GICAM). La réunion a connu la participation massive de plus d’une centaine de jeunes chefs d’entreprises. Ils ont partagé leurs expériences et difficultés de terrain. Au cours de sa communication, Rebecca formule le v u de voir l’internet présent dans les zones rurales au Cameroun. Dans son intervention axée sur le développement durable, elle note que le Cameroun, l’un des plus pauvres du monde, paie dix fois le kilowatt de l’énergie électrique par rapport aux États-Unis d’Amérique. Elle déplore également le coût de l’internet au pays de Paul Biya. Rebecca trouve que le développement du Cameroun s’appuiera d’abord sur le changement individuel. Les populations de cette nation devraient éradiquer les propos du genre « nous sommes au Cameroun », face à des actes illicites. Pour mieux progresser, le camerounais doit s’habiller d’un esprit innovateur. Dans ce pays, comme dans plusieurs d’Afrique, on veut être leader, mais ne fait rien pour répondre aux normes exigées. Afin de passer de la phase passive à la phase active, certains participants de 9Ideas ont suggéré la création d’un syndicat d’internautes pour mieux agir, sous le regard satisfait de Rebecca Enonchong.
Une businesswoman engagée
Rebecca Ebangah Enonchong, rappelons-le, est de nationalité américaine. Elle est la Présidente directeur général (PDG) de la multinationale informatique AppsTech, spécialisée dans les solutions «Oracle». Créée en 1999 aux États-Unis d’Amérique, l’entreprise dispose actuellement de deux filiales au Cameroun et en France. On annonce d’ici peu, la réouverture des filiales du Ghana, de Côte d’Ivoire et d’Australie. Partenaire privilégié d’Oracle, AppsTech commercialise des logiciels de stockage de données. Avec plus de cinquante salariés directs sur trois continents, la structure offre ses services au secteur privé et public dans une cinquantaine de pays. Dame Enonchong soutient les jeunes entrepreneurs dynamiques. Elle est également mentor de plusieurs start-up technologiques africaines.
Des honneurs et titres bien mérités
Elle rêvait de travailler à la Banque mondiale (BM) ou encore au Fond monétaire international(FMI). Aujourd’hui, sa multinationale fait sa fierté. Titulaire d’un Bachelor et d’un Master en Sciences Économiques obtenus à la Catholic University of America, la quadragénaire a plusieurs fois fait les couvertures des magazines aux États-Unis, en Europe, etc. Présentement, elle siège au conseil d’administration de Venture Capital for Africa (VC4Africa), la plus grande communauté internet dédiée aux investisseurs et entrepreneurs pour l’Afrique. Administrateur de la fondation Salesforces.com, l’une des entreprises sociales les plus primées des États-Unis, Rebecca est également membre du conseil d’ActivSpaces (African Center for Technology Innovation and Ventures). Elle a travaillé entre autres chez Oracle Corporation, la Banque Interaméricaine de Développement (IADB), Atlantic Compagnie, Washington Business Group, Hyatt et pour l’homme d’affaires saoudien Cheikh Mohamed Al-Amoudi. La dame de fer est récipiendaire du « 2001 African Entrepreneurship Award », prix décerné par Entreprise Africa. Elle a également été nommée « Global Leader for Tomorrow » par le World Economic Forum de Davos en Suisse, dans le cadre des prix annuels distinguant des jeunes leaders du monde. Avec l’ensemble de son équipe de management d’AppsTech, elle décroche en 2003, le prestigieux prix « Benjamin Franklin Award » pour les PME, décerné par l’Etat de Pennsylvanie aux États-Unis.