Selon une publication d’une association camerounaise, le pays aurait importé pour près de 269 milliards de poisson et de riz
L’ACDIC, principale association de défense du monde paysan fait savoir selon ses statistiques à elles que, le Cameroun aurait importé 545 000 tonnes de riz, pour un montant global de près de 145 milliards de FCFA. Ce chiffre s’inscrit en hausse de plus de 35% par rapport à 2010. Autre produit ayant connu une augmentation de ses importations, le poisson. A côté du riz et du poisson, l’ACDIC a publié des chiffres qui apprennent que le Cameroun a importé pour près de 2,5 milliards de FCFA d’huiles de consommation, 710 millions de FCFA de tomate et 566 millions de FCFA d’oignon. Une combinaison de ces différents chiffres associés à ces ingrédients alimentaires fait du plat de riz au poisson et à la sauce tomate, le plat le plus cher à l’importation bien qu’étant accessible au plus grand nombre. On retrouve facilement à 400 FCFA un plat considérable au contraire des plats faits à base de cultures camerounaises. Un plat de plantain reviendrait ainsi plus cher et un plat de Macabo encore plus. Ces chiffres de l’ACDIC sont évocateurs de deux nouvelles. L’autosuffisance alimentaire du Cameroun est mise en mal, si l’on doit importer massivement pour nourrir les couches de la population parmi les moins nantis.
En effet lorsqu’au plat de riz à la sauce tomate et au poisson on ajoute du pain ou des pâtes alimentaires (spaghetti), les importations s’envolent à près de 307 milliards de FCFA, car le marché camerounais a importé pour près de 68 milliards de Blé selon l’ACDIC. Une légère augmentation du prix de ces trois produits suffirait à déstabiliser la population au moins pour un certain temps. Le Cameroun dispose pourtant de 240 000 hectares de surfaces arables disponibles pour la culture de riz, mais à peine 25 000 ha sont aménagés. 13 000 ha pour la SEMRY et le reste repartis entre les autres possibilités de production à Ndop, Santchou, Nanga Eboko, Kousseri. On comprend pourquoi nous devons recourir aux importations pour satisfaire la demande qui est estimée à près de 500 000 t par an. Sur les marchés, le riz camerounais est inexistant, laissant la part belle au riz thaïlandais, vietnamien et autres s’indigne-t-on à l’ACDIC. La deuxième mauvaise nouvelle c’est que le tissu de production semble complètement détruit et les options de substitution en manque. Selon des statistiques près de 9 millions de Camerounais s’adonnent à l’agriculture et on comprend mal qu’ils ne puissent pas saisir l’opportunité de satisfaire un marché camerounais pourtant intéressant. Le gouvernement camerounais et son président ont placé l’année 2012 sous l’égide de la croissance en commençant par la relance agricole. Mais les défis y relatifs se présentent en terme d’accès à la terre, au financement et aux moyens (techniques). Le gouvernement ne s’y est pas encore véritablement engagé et reste dans l’énonciation de concepts que certains experts qualifient plus proche de l’idéologie.