Des livres rédigés en dialectes camerounais

Ils ont été présentés au grand public hier au Musée national de Yaoundé.

La journée mondiale de la langue maternelle joue les prolongations. Après la célébration de cette dernière lundi, place maintenant à la phase didactique. Et comme principale cible, les enfants.

Voici donc de quoi faire renouer les tout petits et même les adultes avec leur culture. Des livres écrits en langue ghomala, ewondo, tupuri, duala, bulu ou encore bassa. C’est belle et bien une réalité.

Ils sont présentés à l’esplanade du Musée national de Yaoundé. Ces ouvrages donnent l’opportunité de remonter la pendule pour nous plonger dans des contes racontés en langues maternelles. De quoi donner encore plus de valeurs à l’héritage linguistique du Cameroun.

Des outils qui revêtent également un aspect pédagogique. Pour les nombreux visiteurs du musée, ces livres peuvent servir de guides d’initiation à l’enseignement des langues maternelles, au bénéfice des établissements scolaires.

Ces initiatives éditoriales profitent d’un encadrement et soutien du ministère des Arts et de la culture. Car pour l’instance, elles constituent un moyen de sauvegarde des dialectes en voie de disparition.

Le chef de service des langues maternelles et nationales au Minac, Herman Nyetam Nyetam explique, « la notion de langue est non seulement linguistique, mais appelle aussi à un ensemble de contenus qui sont propres à la culture».

Il ajoute par ailleurs, « Il ne s’agit pas exclusivement de l’alphabétisation mais de s’approprier les éléments et les biens culturels qui sont propres à notre patrimoine ».

Ce qui va dans le sillage du thème consacré à cette journée, « l’emploi de la technologie pour l’apprentissage multilingue défis et opportunités ; défis et opportunités »

Et pour davantage vulgariser les langues maternelles, la Société internationale de linguistique. Plus de 150 langues du Cameroun ont déjà été codifiées.
L’exhibition a également été l’occasion d’informer sur l’existence des applications qui permettent de traduire 50 mots du français en dialectes.

Cameroun: le peuple Bassa veut sa région

L’élite des départements de la Sanaga Maritime et du Nyong-Ekelle s’est réunie mercredi autour de la question de la création d’une région dénommée «Sanaga Maritime».

Le projet est porté par des professeurs d’universités, des hommes politiques et des hommes d’affaires du grand groupe Bassa-Mpoo-Batix, à l’instar du sénateur Marinette Yetna, de l’anthropologue Charly Gabriel Mbock, le Pr Tjade Eone… Ceux-ci viennent de finaliser un document qu’ils comptent transmettre au président de la République en vue de la création d’une onzième région au Cameroun qui serait dénommée «Sanaga Maritime» et qui couvre les départements du Nyong-Ekelle (6362 Km2 pour 145 181 habitants en 2001) et de la Sanaga Maritime (9 311 km2 pour 167 661 habitants en 2001).

«Nous disons que ces deux départements se trouvent au carrefour entre le Littoral, le Centre et l’Océan [dans le Sud]. Et pourtant nous, nous n’avons pas de route, l’électricité du pays est produite chez nous et pourtant, nous n’avons  pas d’électricité dans nos villages. Il n’y a rien. Nous ne sommes même pas représentés au sein de l’administration. Figurez-vous, nous n’avons qu’un seul sous-préfet et quand on reparti les ministères, on nous donne un seul ministère pas plus. Nous avons des enfants qui fréquentent et pas d’opportunité pour eux comme cela se fait ailleurs. Ceux même qui se lancent dans l’agriculture ne peuvent pas prospérer dans leurs activités parce qu’il n’y a pas d’infrastructures routières pour écouler leurs produits.

Nous avons été coupés de tout depuis 1950 et aucun projet d’envergure n’est mené chez nous depuis. Pourtant le président Paul Biya connait bien la situation de cette zone. Il a fréquenté chez nous, à Eseka. Nous lui demandons donc ce qu’il a fait pour nous. Près de 37 ans après qu’est-ce qu’il nous laisse comme héritage», déclare Marinnette Yetna, sénateur RDPC.

Il s’agit de la deuxième tentative qui sera entreprise en vingt-cinq ans pour obtenir la création de cette région dont les limites géographiques ont été présentées lundi à Edea, suivant l’idée de l’Association Mbock Liia.

Le projet de la «Sanaga Maritime» n’est pas le premier du genre dans le pays. A l’Ouest du pays, les ressortissants du Noun demandent que ce département soit érigé en région. Objectif: sortir de l’ombre du peuple Bamileke qui bénéficierait, du point de vue des leaders tels que le député Hermine Patricia Tomaino Njoya, de tous les avantages accordés à la région de l’Ouest.

Le Cameroun est pourtant jaloux de son «vivre-ensemble». C’est du moins ce qu’il ressort de la pléthore de discours des hommes de pouvoir du Cameroun. Notamment, lorsqu’il s’agit de défendre le refus de discuter des questions touchant la forme de l’Etat avec les séparatistes anglophones, en fronde depuis trois ans dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest.

«Nous ne voulons  pas mettre en mal le vivre-ensemble. Nous voulons juste dire au chef de l’Etat qu’il y a péril en la demeure parce que voyez-vous, le vivre-ensemble suppose qu’on a mis en place une répartition équitable des richesses. Or, nous, nous sommes toujours en marge. On dit de nous que nous sommes des éternels opposants mais cela est surtout dû au fait que nous avons toujours été écartés de toute initiative de développement. Résultat, même quand vous partez battre campagne de ce côté les populations vous écoutent à peine», conclut Marinette Yetna.

 

Le Grand prix littéraire d’Afrique noire attribué à Blick Bassy

L’écrivain camerounais a été récompensé pour son ouvrage «Le Moabi cinéma» paru en mai 2016 aux éditions Gallimard

L’écrivain camerounais Blick Bassy reçoit le Grand prix littéraire d’Afrique noire 2017. Par cette récompense, l’association des écrivains de langue française (Adelf) vient de reconnaitre les mérites de son ouvrage intitulé « Le Moabi cinéma« , lequel est paru le 11 mai 2016 aux éditions Gallimard. Blick Bassy succède ainsi à la Camerounaise Hemley Boum lauréate de 2015.

Centrée sur l’immigration, ledit ouvrage plaide pour l’abolition des visas en Afrique. Pour étayer ses arguments, un détour vers le récit d’une jeunesse africaine sacrifiée – obligée de quitter le continent vers d’autres horizons – s’impose, avec à la clé l’expérience de l’auteur.

«C’est un roman à travers lequel, je parle de mon expérience. Je suis installé en France depuis dix ans, j’ai connu beaucoup de problèmes d’immigration. A force de voyager, je découvre des non-dits et des mensonges autour de cette problématique. Il suffit de se dire que chaque être humain a vocation a partir d’un lieu à un autre. L’être humain est comme ça, donc il n’est pas normal que ceux qui sont venus décider de nos frontières, nous impose un visa« , avait-il déclaré en juin 2016, dans une interview publiée par la radio onusienne en RDC Okapi.

Célèbre pour ses compositions musicales

Blick Bassy est né en 1974 à Yaoundé et  aussi loin qu’il s’en souvienne, il a toujours chanté. A quatre ans, il intègre la chorale de ses frères et sœurs dans son village natal au Cameroun. A 17 ans, il fonde son premier groupe. Son inspiration, Blick Bassy la puise dans le Jazz, la Soul, le rythm’n’blues mais aussi et surtout dans la musique traditionnelle de son pays. Très vite l’artiste décide de délaisser l’anglais universel au profit de la langue de ses ancêtres, le Bassa, l’un des 260 dialectes du Cameroun. Une langue que parlait son grand-père.

A ce sujet, Blick Bassy a un message pour la jeunesse africaine : « si on veut changer notre avenir, si on veut aller vers quelque chose qui va faire grandir l’Afrique il faut qu’on connaisse nos langues, notre culture notre histoire ». Une culture empreinte de poésie dans laquelle l’Homme n’est qu’un élément parmi d’autres dans la nature.

Une philosophie qui a séduit le géant de l’informatique Apple : dans un spot publicitaire produit en 2015 pour l’un de ses téléphones, la marque à la pomme a utilisé un morceau de Blick Bassy (« Kiki » tiré de l’album Akö ). Un comble pour ce poète qui lutte à sa manière contre la mondialisation et l’ultra-connecté !

Le vendredi 17 mars, l’artiste va continuer à promouvoir l’importance de la transmission du patrimoine culturel. Ce sera au cours d’un concert qu’il va donner au Centre Culturel René-Char en France.

 

 

Blick Bassy sur la scène du festival «Musiques métisses» à Angoulème

Par la prestation éffectuée le 14 mai, le musicien camerounais a contribué à la mobilisation engagée pour a survie dudit festival

Le chanteur musicien camerounais Blick Bassy a ouvert, le 14 mai 2016, la 41e édition du festival «Musiques métisses» qui se tient annuellement à Angoulème, dans le Sud-Ouest de la France. A la Nef, salle de musique d’Angoulème, l’artiste a exécuté une réinterprétation du blues dans sa langue maternelle, le Bassa, accompagné de sa guitare et de banjo (un instrument de musique à cordes pincées, ndlr).

En participant à cette édition, Blick Bassy a contribué à la mobilisation engagée pour la survie du festival. La manifestation est soumise depuis le 28 janvier, à un redressement judiciaire décidé suite à une rupture de trésorerie marqué par un déficit de 140 000 euros (plus de 91,833 millions de FCFA) sur trois exercices.

Musiques Métisses est un festival de musiques du monde créé en 1976 à Angoulême par Christian Mousset et présidé par Olivier Cazenave. Il a lieu tous les ans pendant le week-end de la Pentecôte, au mois de mai.


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Cameroun: bientôt la 5e édition du festival Mbog Liaa

Cet évènement culturel du peuple bassa se tiendra du 25 juin au 03 juillet 2016 à Douala. Au programme, expositions, conférences débats et élection de la miss Mbog Liaa

Le festival de la communauté Bassa, Mbog Liaa se déroulera à Douala du 25 juin-03 juillet 2016 au complexe Camtel de Bepanda. Cette cérémonie servira de cadre de rassemblement « Nsébla-Nyanlan-Mbelguin » de toutes les filles et fils de l’aire géographique de Ngog Lituba.

Le président général, Jérôme Minlend, invite les uns et les autres à « engager une sensibilisation intense et soutenue auprès de tous leurs membres et ressortissants » dans le but d’apporter un appui à la réussite de cette rencontre particulière, la première du genre dans la ville de Douala. Il invite également ces derniers à « entrer en possession du pagne Mbog Liaa déjà disponible au prix unique de 10 000 Fcfa par pièce ».

Ledit festival comportera à cet effet, neuf temps fort qui s’étendrons sur neuf jours. Il sera proposé pendant ces journées des stands gastronomiques et commerciaux, ouverts au public de 10h00 à 5h000. Comme activité phare de ce festival, nous aurons entre autres le village du festival, qui est un lieu d’échanges et de convivialité qui permet également d’assister aux conférences, aux expositions et aux concerts.

En ce qui concerne les concerts, pour l’occasion, une programmation d’artistes originaires de la grotte mythique de Ngog Lituba est déjà arrêtée. X maleya, Belka Tobbis, Bantou Posi ou encore Mbalè Mbalè seront donc de la partie. Y seront également conviés les comédiens notamment Thomas Nguidjol, Markus et bien d’autres.

Lors des festivités, une miss Mbog Liaa sera élu. Les postulantes sont les dignes représentantes des clans Bassa-Mpo’o-Bati et vont s’affronter pour le titre tant convoité de « belle des belles de Ngog Lituba ».

Créée en 1995 pour le regroupement des peuples de la grotte de Ngog Lituba, le Mbog Liaa est un moment de rassemblement de l’ensemble de ses fils, venant de toutes les régions du Cameroun. Pour cette année 2016, il se veut national, voire même universelle et prône l’appel à l’unité et à ses origines.


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L’Assiko, le patrimoine du peuple Bassa

Tout comme la musique, la danse fait partie de la richesse culturelle des peuples africains… Occasion de redécouvrir les origines de cette danse mythique au Cameroun

On parle de plus en plus de diversité culturelle comme argument pour le développement des pays africains. La musique, le cinéma, l’art contemporain etc. font partie de la richesse culturelle de l’Afrique. Ces éléments contribuent de manière significative à la croissance de ce continent. La danse est considérée comme un facteur unique et singulier, car elle participe à identifier les peuples. «L’Assiko» fait partie de ce réservoir qui fait la fierté des populations bassas au Cameroun.

Les Bassas sont un peuple bantou d’Afrique centrale établi au Cameroun, dans la région du centre et du littoral, dans le département du Nyong-et-Kellé et Sanaga-Maritime. On trouve aussi les Bassas dans le département du Nkam.

L’Assiko est une danse traditionnelle camerounaise de guérison, transformée en danse de fête. On retrouve surtout cette danse chez les bassas. Les danseurs évoluent à petits pas en se déhanchant sensuellement. La musique est jouée par des guitares et des percussions traditionnelles (de nos jours, le rythme de bouteilles vides entrechoquées). Puis à certains moments, les danseurs posent sur leurs têtes des bouteilles, tout en continuant leurs mouvements, s’accroupissant et se livrant à des acrobaties.

La danse Assiko a été popularisée par le guitariste « Jean Aladin Bikoko », un pionnier décédé il y a 2 deux ans. D’autres artistes peuvent aussi être considérés comme des impulseurs de cette danse populaire notamment, Limala Joseph, Olivier de Clovis Bonga, Paul Balomog, Samson chaud gars, etc.


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« Le roman de Mutt-Lon offre un tableau attachant des coutumes villageoises »

Le témoignage de Jacques Chevrier, président du grand prix Ahmadou Kourouma remporté par un Camerounais

En choisissant pour titre de son premier roman Ceux qui sortent dans la nuit, son auteur, Daniel-Alain Nsegbe, qui a pris comme nom de plume Mutt-Lon, c’est-à-dire « l’enfant du terroir », nous invite à parcourir le territoire de la magie. Dans l’imaginaire africain, la nuit, réelle ou symbolique, est en effet associée à la peur et au danger. Danger que représentent évidemment les animaux sauvages mais plus encore, si l’on en croit de nombreux romanciers d’Afrique centrale, les esprits malveillants qui habitent la forêt. Mes étudiants gabonais qualifiaient leurs maléfices de « fusils nocturnes ». Ainsi, le narrateur, Alain Nsona, se transforme en « ewusu ». Chez les Bassa du Cameroun, l’ethnie à laquelle appartient Mutt-Lon, le terme désigne un individu d’apparence ordinaire capable de se dédoubler et de devenir, la nuit tombée, un sorcier doué du pouvoir de sortir de son corps, de se rendre invisible et de voler librement à travers les airs. Cela lui confère la plus totale impunité dans l’accomplissement de ses forfaits et de ses crimes. « Au Cameroun, le phénomène est si courant, observe le romancier, qu’à la fin tout le monde y croit : des procès en sorcellerie se tiennent régulièrement devant les tribunaux, et la presse s’en fait l’écho. »

« Chez les Bassa, ajoute-t-il, il n’y a pas de décès sans qu’on suspecte quelqu’un de son entourage d’avoir mangé la victime, ce qui signifie qu’aucune mort n’est naturelle. »

Alain Nsona décide d’enquêter sur la mort prématurée de sa soeur, Dodo, seulement âgée de dix ans. Comme souvent dans ce type d’affaires, ses soupçons se portent sur les proches de la famille, en l’occurrence leur propre grand-mère. C’est en effet elle, « esuwu » réputée, qui a initié sa petite-fille en lui faisant absorber les neuf décoctions rituelles. La dernière, « celle qui retient la langue, n’a pas été efficace. Donc Dodo parle, ce qui met en danger toute la communauté des « esuwu ». Dans ces conditions, elle doit disparaître. Afin d’identifier et de châtier les responsables du meurtre de sa petite soeur, le narrateur accepte, à son tour, de devenir un « ewusu ». Le dédoublement propre à son nouveau statut le conduit ainsi à entreprendre un véritable « voyage astral » : à la suite d’une remontée magique dans le temps, il se retrouve en 1705, en plein XVIIIe siècle, afin, dans un but scientifique, d’y découvrir le secret de la dématérialisation des objets…

Le roman de Mutt-Lon entérine ainsi le fait que la magie exerce encore aujourd’hui une forte emprise sur la vie de tous les jours. Pour singulière que paraisse la démarche, il existe, dit l’auteur, une émission de radio nommée Au coeur de la nuit, sur la chaîne nationale. Des témoins s’expriment en présence d' »ewusus » et l’animateur prodigue des conseils pour se protéger. « Bref, affirme Mutt-Lon, les ewusus sont une réalité terre-à-terre de chez nous. »

Au-delà du mystère et du trouble engendrés par cette plongée dans le monde de la sorcellerie, le roman offre également un tableau attachant des coutumes villageoises telles que le narrateur a pu les observer à la faveur de son voyage astral : les palabres arrosées de vin de palme sous le baobab, les mariages, la vaillance des femmes dans les travaux des jours, l’intérieur des foyers, les pratiques de la chasse… Mais le narrateur peint aussi l’époque contemporaine marquée par la corruption, le délabrement, les retards chroniques des trains, la pauvreté et la misère. Entre courage et résignation, le quotidien des petites gens et l’avenir de l’Afrique semblent bien incertains.

Toutefois, le grand mérite du roman est de proposer une solution originale : transformer les forces maléfiques en pouvoirs bénéfiques. Les « ewusus », écrit l’auteur, pourraient constituer le fer de lance d’une révolution scientifique, avec tous les pouvoirs que la rumeur leur attribue. « Mon roman, poursuit-il, est en quelque sorte une lettre ouverte aux ewusus, une invite à prendre conscience de ce qu’ils pourraient induire de positif pour l’humanité… Mais ce roman n’est pas uniquement une affaire d’ewusus. Il se veut surtout une juxtaposition de deux époques de l’Afrique : celle contemporaine, avec toute l’acculturation qui est la sienne, et celle de jadis, où les villages vivaient en vase clos, sans autre influence que la tradition ancestrale. »

En conclusion, la « lettre ouverte » de Mutt-Lon fuit le dogmatisme et manie avec élégance les anachronismes, l’humour, la dérision, la cocasserie. Son roman peut donc se lire comme une parabole décomplexée et revigorante ; elle invite à ne pas renier son passé, à s’affronter au monde moderne avec courage et croyances propres afin de sortir de la nuit et non plus dans la nuit.


Guinness Cameroun inaugure sa septième ligne de production

L’événement a eu lieu au siège de la Brasserie à Bassa, dans la capitale économique du Cameroun.

Il est 8h ce mardi 25 Février 2014 lorsque la Brasserie de Diageo à Douala ouvre ses portes aux premiers invités de la cérémonie officielle d’inauguration de la nouvelle chaîne de production de Guinness Cameroon SA. L’espace de la cérémonie retenue est tout simplement l’esplanade à proximité de la salle de réception de l’entreprise. Les employés de Guinness sont tous à leur poste de travail ce matin. Arborant chacun un chasuble orange avec le logo Harp, ils convergent vers les quatre tentes de 200 places déjà installés.

La mise en place des invités, du personnel et de toute la logistique de protection est bouclée aux alentours de 10h. Le protocole du gouverneur est déjà sur place pour les dernières modalités, le folklore n’est pas en reste avec deux groupes de danses traditionnelles déjà installés autour d’un tapis rouge qui accueillera l’hôte principal, le Gouverneur de la Région du Littoral. Il est 10h40 lorsque le Secrétaire Général de la Région du Littoral, représentant le gouverneur de la région arrive avec toute sa délégation. Une trentaine de personnes parmi lesquelles : le représentant du Ministre de l’industrie et le Directeur Général de l’ANOR, l’Agence Camerounaise de la Normalisation.

Les nouvelles installations de Guinness Cameroun
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En termes d’allocutions, c’est le Managing Director de Guinness, Baker Magunda, qui ouvre le bal en nous précisant que ce jour est mémorable à Guinness Cameroun, puisqu’il permet de réaliser trois célébrations : « l’investissement avec l’équipement de la nouvelle chaîne de production, la marque Guinness avec le rang obtenu cette année de 2ème meilleure Guinness du monde en qualité, et le nouveau look de la Guinness. » Il a présenté la nouvelle chaîne de production appelée « Line7 » qui va contribuer à affiner la présentation des produits phares de la marque.

Après les allocutions, les invités ont pu visiter le lourd investissement de neuf milliards de francs CFA réalisé par Guinness, équipement qui a induit l’installation de deux nouveaux silos sur le site. L’entreprise compte ainsi accroître non seulement sa capacité de stockage des matières premières, mais aussi la célérité des opérations de mise en bouteille avec ce nouveau système.

Baker Magunda, Directeur général de Guinness Cameroun
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Pour le Directeur de la Communication, Norbert Eloundou Engama, « Guinness va produire, avec « Line 7 », 500 000 hectolitres de bière par an, soit 50 millions de litres.elle va créer 55 nouveaux emplois et permettra de satisfaire nos consommateurs en répondant mieux à leurs attentes, en terme de qualité.» Cette dernière chaîne comme les autres, est déjà connectée à la station de traitement des eaux usées pour contribuer à l’engagement de Guinness Cameroun d’opérer dans le strict respect des normes environnementales.

La nouvelle « Line 7 » va contribuer à affiner la présentation des produits phares de l’entreprise. Le premier bénéficiaire est la marque « iconique » Guinness qui, à travers le Directeur Marketing Francis Mbongue, nous a présenté son look rénové, qui se veut plus moderne mais gardant le même goût tant apprécié des consommateurs.

la Nouvelle Line 7 va contribuer à affiner la présentation des produits phares de l’entreprise
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Cameroun: Les fils et filles Bogso Eseka en fête !

C’est à l’occasion de la 2ème édition du FIBE qui s’est ouvert ce week-end

C’est par une marche populaire à travers les quartiers de la ville d’Eséka, que l’événement s’est ouvert ce dimanche 20 février 2011. Cette marche à l’image d’un carnaval intégrait dans chaque quartier, un groupe de danse traditionnelle et de nombreuses associations de développement, ainsi que les invités du FIBE 2011. S’en est suivi le cérémonial des Bambombog, puis une représentation théâtrale du KI YI Village dirigé de main de maîtresse par Were Were Liking Gnepo, par ailleurs marraine de cette édition. C’est elle qui a introduit le récital des polyphonies Corses emmenées par Ghian Carlu ADAMI, prieur de la Confrérie « di u santisim crucifissu ». La thématique principale cette année est justement axée sur les polyphonies corses et les polyphonies pygmées, deux modes d’expression classés patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO.

Un programme dense et varié
Depuis le 18 février ont lieu des représentations théâtrales ainsi que diverses activités sportives et culturelles. Une nuit dite « des pygmées », encore appelée nuit de méditation a eu lieu en fin de semaine dernière pour permettre aux invités venus de Corse de faire la connaissance des pygmées à travers leurs chants, contes, récits et danses traditionnelles. Une caravane de solidarité devrait se tenir ce mardi, qui conduira la délégation dans des lycées et collèges, hôpitaux, prisons, et autres orphelinats d’Eséka. Un forum sur le thème « Héritage Culturel : un socle pour l’épanouissement de la jeunesse » est prévu mercredi, suivi jeudi d’une conférence-débat qui réunira experts et spécialistes du monde de la culture, avertis et initiés de l’interprétation des signes et des sons, autour de la thématique principale du FIBE 2011. Une dimension touristique est également au programme. Ainsi, la caravane du FIBE s’ébranlera au c ur de la forêt équatoriale du Cameroun, pour y tenir deux jours de camping en compagnie des festivaliers inscrits, les 25 et 26 février. Un mini tournoi de football dénommé « FIBE Foot » et réunissant 8 équipes se dispute depuis ce lundi entre Boumnyebel et Eséka.

L’une des activités les plus attendues est le « FIBE Show », une série de spectacles de danses traditionnelles et de musique qui met en lumière toutes les potentialités artistiques et musicales des peuples Bassa et Bantou d’Afrique. Pour la deuxième édition, deux innovations sont à noter, l’élection Miss FIBE 2011 et un défilé de mode avec des stylistes Bassa et Bantou. Trois jours d’ambiance, les 23, 24 et 25 février à l’esplanade de la gare d’Eséka. La cérémonie officielle de clôture de la deuxième édition du FIBE est prévue le samedi 26 février. Les invités corses puis la troupe de Were Were Liking associée aux femmes du Nyong Ekelle, se produiront au cours d’une soirée de Gala qui aura pour cadre la chefferie Bogso.

FIBE 2011
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Le Camerounais Edouardo BB présente « bassa Panorama », son album

Ancien professeur de musique, avec cet album, il confirme sa reconversion!

Un retour triomphal
Eduardo BB est au Cameroun pour la présentation de son nouvel album à succès international « Bassa Panorama ». Sur Internet il présente également son nouveau clip « rosa » histoire de l’immigration. Un retour triomphal de l’artiste dont on dit qu’il est né sous le vent. Aujourd’hui âgé de 40 ans, l’artiste Camerounais brille par sa variété de rythmes. Il débute son initiation artistique à six ans avec ses amis de quartier, par admiration pour les aînés. Les percussions l’intéressent et à l’époque, faute de pouvoir s’en procurer, il fabrique sa première batterie. Grâce à deux membres de la famille, le petit garçon découvrira par la suite, les plaisirs de la guitare qui est devenue son principal instrument. D’origine Bassa (région Littorale du Cameroun), il restitue dans toute son authenticité la dynamique de l’Assiko. Ce rythme, ancestral Bassa, qui se danse vêtu d’un pagne, se caractérise par une souple rotation des reins, pieds nus en raison de la sollicitation des orteils. A l’extrême espièglerie de la guitare se combine la complicité d’une bouteille et une agile intimité de jeu de scène entre musiciens et danseurs.

Un début bien élaboré depuis 1990
C’est en 1990 qu’il fait son entrée effective dans l’univers musical et débute son projet. Il effectue alors des formations pour se diriger vers l’enseignement musical. Trois ans plus tard, il devient Professeur de musique dans divers établissements scolaires à DOUALA comme l’Ecole Française, l’Ecole Américaine, le Collège Libermann (école privée) et les S urs Servantes de Marie. Parallèlement, il participe à de nombreuses expériences musicales. Il sera tour à tour compositeur d’un générique diffusé par la radio FM 105 DOUALA, lauréat du premier Bouillon de Culture des Artistes Africains – DOUALA 1995, participant au spectacle de la Francophonie avec le «SAWA JAZZ» au Centre culturel français, membre du groupe de percussions HELELE, membre d’une chorale et chanteur du groupe de Jazz international «OPEN SOUND».

2001: une année décisive
2001 marque une étape importante dans sa carrière. Il est sollicité pour enseigner à l’université de DOUALA mais choisit d’abandonner l’enseignement pour aller en France s’ouvrir d’autres horizons. Une option qui s’avèrera payante. Entre 2001 et 2002, il intègre la compagnie d’art vivant «MAMY WATA» en tant que support musical, et intervient dans les conservatoires et à l’Académie internationale de danse Paris XVI. Il procèdera au cours de son évolution, à la création et la mise en place d’un Home studio. Il se met à l’apprentissage et à la maîtrise de l’informatique musicale en autodidacte. Dans ce nouveau rôle, il travaille à la composition et l’arrangement de plusieurs titres. En 2004, il sort une première maquette de 12 titres axés World Music. Ces influences jazz, classique reggae et variétés africaines lui donnent une certaine originalité. Il participe régulièrement en tant que musicien dans divers groupes. 2005 est l’année de la consécration. Son premier album sort sous le titre «La vie comme elle va». Les critiques s’affolent l’album est très bien perçu.

Une renommée désormais établie
Comme pour présenter toute l’étendue de ses capacités d’adaptation et de transformation, l’artiste travaille aux sensibilités diverses. Ce premier album revient à ses origines en 2008 sous forme de tous les rythmes de sa prime enfance. Dans un second album qu’il intitule à juste propos: « Bassa Panorama ». Edouardo B.B y bénéficie de l’expérience et du concours des musiciens les plus en vue de cette époque là au Cameroun. Une façon pour ces derniers de reconnaître en l’artiste un talent doublé d’un travail sérieux et, un excellent retour aux sources diront certains. Après le premier album plus world, «Bassa Panorama» est selon les critiques un très bel égrenage des mélodies et rythmes des traditions des « Ngola, Assiko, Makossa, Makounè et autres Essewe ». De temps en temps, on sent même passer des airs de Bikutsi (rythme du centre) et de Ben skin (rythme de l’ouest) entre les notes, ce qui laisse imaginer le prochain champ d’investigation de celui qu’on a surnommé le prospecteur des rythmes. Très recommandé dans l’album, le titre «MBOA» qui est une passionnante et nostalgique ode pour les terres de ses ancêtres. Eduardo BB fait son entrée dans la la cour des grands.

L’artiste Eduardo BB
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