Blick Bassy va codiriger avec Karine Ramondy la Commission mémoire sur le Cameroun

La mise sur pied de cette commission avait été annoncée par le président Emmanuel Macron lors de sa visite de juillet 2022 à Yaoundé.

Travail de mémoire. On connait désormais les noms des deux personnes qui vont diriger la Commission chargée de travailler sur l’action de la France au Cameroun pendant la colonisation et après l’indépendance du pays. Selon une information de RFI, cette commission sera dirigée par l’historienne Karine Ramondy pour le volet recherche  et le chanteur Blick Bassy pour un volet artistique.

La création de cette commission avait été annoncée lors de la visite d’Emmanuel Macron à Yaoundé en juillet 2022. Le président français avait alors pris l’engagement que les archives françaises seraient ouvertes «  en totalité » au groupe d’historiens.

Le choix porté sur Blick Bassy, qui accompagnait déjà le président Macron lors de la visite au Cameroun, n’est pas fortuite. Le chanteur camerounais a consacré tout un album « 1958 », aux héros de l’indépendance du Cameroun.

En séjour au Cameroun, en 2019, tout déclenché : «Le chaos économique, politique et social dans lequel se trouve mon pays m’a obligé à me dire qu’il fallait que je comprenne », se rappelle Blick Bassy , installé en France depuis plus d’une décennie. La pensée et les écrits d’Um Nyobè ‘ »se trouvaient au bout de cette quête qui interroge en profondeur le rapport quasi mimétique à l’Occident depuis la décolonisation, du modèle politique à la notion de développement, en passant par l’éducation. « Qui a dit que c’était la direction à prendre et pourquoi ? », demande le chanteur guitariste originaire du pays bassa.

S’il a décidé de consacrer tout un album au leader indépendantiste et figure de l’Union des populations du Cameroun, c’est non seulement pour participer à la réhabilitation de ce personnage assassiné par les forces françaises en 1958 – d’où le titre de l’album – et dont il a longtemps été interdit d’évoquer le seul nom, mais aussi parce que ses analyses et ses valeurs l’ont touché, au-delà de la lutte pour la décolonisation. « Son vrai combat, c’était l’égalité entre humains. L’indépendance était une étape. Pour avancer, il était important que l’on reparte de nos croyances, de nos traditions qui nous imposent une réalité », explique-t-il.

Pour s’imprégner, Blick s’est plongé dans les livres, comme ceux de son compatriote Achille Mbembe, historien philosophe spécialiste d’Um Nyobè. Mais comme d’habitude chez lui, au moment de concrétiser ses idées, tout part des compositions qui lui viennent à l’esprit. « À partir du moment où tout mon corps, mon cerveau, ma mémoire entrent en mode création, j’entends tout ce qui m’entoure en musique. Tout me renvoie à des mélodies », décrit l’homme de 48 ans, qui se souvient avoir eu « carrément peur » en découvrant ces dispositions inattendues.

Prix de la Sacem : Blick Bassy remporte le Grand prix des musiques du monde

Le palmarès des Grands Prix 2019 de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) a été révélé lundi, 04 novembre 2019.

«Heureux de vous annoncer que je suis Grand Prix Sacem des Musiques du Monde Prix Sacem 2019», écrit Blick Bassy à l’annonce de la nouvelle. Le musicien Camerounais a remporté le Grand prix 2019 des musiques du monde.

Une distinction qui colle à la peau de cet artiste pluridisciplinaire. Ce chanteur, compositeur, guitariste et percussionniste camerounais prône l’engagement et le retour aux sources dans chacune de ses prises de parole et également dans ses chansons. Son dernier album «1958», est un hymne à l’engagement et au devoir de mémoire. Dans cet opus, il rend hommage au chef indépendantiste camerounais Ruben Um Nyobe, et à tous ses camarades morts pour la défense de la souveraineté du peuple camerounais. Lors de la tournée de promotion dudit album, en France, en juin dernier, il va commencer son show à chaque fois par une citation forte de l’indépendantiste.

Son militantisme transpire de ces textes et de ses sonorités puisées de son enfance. C’est ainsi que son opus «Hongo Calling» sorti en 2011 fait un clin d’œil aux rythmes traditionnels du peuple Bassa (Cameroun) qui l’ont bercé. L’album «Akö» est également un cantique à la tradition.

Celui pour qui le développement de l’Afrique passe par une reconnexion avec la culture est par ailleurs écrivain. En 2016, Blick Bassy publie un roman aux éditions Gallimard. Ouvrage autobiographique intitulé «Le Moabi Cinéma» qui retrace le parcours et les expériences de l’auteur.

Parcours et casquettes multiples qui ont dû séduire le jury des Grands prix de la Sacem. Blick Bassy recevra sa récompense, avec tous les autres lauréats, le 02 décembre prochain à la salle Pleyel, en France.

Suite à la publication des gagnants de la session 2019, Bruno Lion, éditeur et président du conseil d’administration de la Sacem a déclaré dans un communiqué que ces prix «sont l’occasion de rendre hommage à celles et ceux qui contribuent à faire vivre la scène musicale. Ce palmarès est à l’image de notre maison et incarne à merveille la diversité, le rayonnement international, la richesse et la vitalité des répertoires que nous représentons et défendons». Décernées chaque année à des auteurs, compositeurs et éditeurs, membres de la Sacem, à l’issue du vote de son conseil d’administration, ces récompenses datent des années 1940 et existent dans leur forme actuelle depuis les années 1970.

Listes des 19 prix de 2019:

Alain Souchon – Prix Spécial de la Sacem
La Grenade (Clara Luciani) – Prix Rolf Marbot de la chanson de l’année
Christian Vander – Grand Prix du Jazz
Blick Bassy – Grand Prix des musiques du monde
Oxmo Puccino – Grand Prix des musiques urbaines
Christophe Julien – Grand Prix de la musique pour l’image
Dany Boon – Grand Prix de l’humour
Ben Mazué – Prix Francis Lemarque de la révélation
DJ Snake – Grand Prix des musiques électroniques
Keren Ann – Grand Prix de la chanson française (créateur et interprète)
Jean Fauque – Grand Prix de la chanson française (créateur)
Caravan Palace – Grand Prix du répertoire Sacem à l’export
Bernard Gonner – Grand Prix de l’auteur-réalisateur de l’audiovisuel
Alain Schneider – Grand Prix du répertoire jeune public
Fabien Cali – Grand Prix de la musique classique contemporaine (jeune compositeur)
Florentine Mulsant – Grand Prix de la musique classique contemporaine (carrière)
Henri Belolo (Scorpio Music) – Grand Prix de l’édition musicale
Shallow (Lady Gaga et Bradley Cooper) – Prix de l’œuvre internationale de l’année
J’en parlerai au diable (Johnny Hallyday) – Grand Prix de la SDRM

Cameroun: le groupe Macase perd une de ses membres

Merveille Tsang’Mbe, l’une des voix de la nouvelle écriture du band, est décédé des suites d’un accident de moto.

Dans les toilettes d’un cabaret de Yaoundé, ce vendredi 02 juin, une artiste qui s’apprête à monter sur scène lutte de toutes ses forces pour retenir ses larmes. La nouvelle est tombée telle un couperet. « Merveille est morte ». Un accident de moto l’a emportée vendredi. Triste. C’est un choc pour le milieu des artistes et aussi pour les fans des Macase, qui avaient découvert cette voix à la fois douce et puissante lors de la renaissance du groupe il y a plus de cinq ans. Pour remplacer les voix de Corry Denguemo, Blick Bassy et Henri Okala, Serge Maboma, l’un des fondateurs du band, avait recruté trois jeunes filles: Sandrine Nnanga, Léonie Langa et Merveille Tsang’Mbe. Il les appelait « Les trois vierges », en raison de la pureté de leurs voix respectives. Léonie s’étant depuis peu lancée dans un carrière solo, il n’en restait que deux. C’est avec Sandrine et Merveille que le groupe poursuivait son chemin. Il n’en reste désormais qu’une seule.

 

 

Le 25 mai dernier, Merveille célébrait son anniversaire. Le groupe Macase lui avait souhaité des voeux sur sa page Facebook officielle. « Aujourd’hui est pour toi une très belle journée pour fêter ton anniversaire. Alors nous te souhaitons un « Joyeux anniversaire » et espérons en passer d’autres avec toi car tu es quelqu’un qui mérite d’être connue et bien plus encore…En tout cas, pour nous, tu es une amie et une camarade de vie qui nous est très chère et que nous portons très fort dans nos coeurs », avait écrit ses amis.  Malheureusement, il n’y en aura pas d’autres.

« Ce soir, j’ai perdu mon amie, ma soeur, ma confidente, la mère de nos merveilleux enfants. Je suis sans voix…Seigneur donne moi les forces nécessaires…J’ai envie de demander pourquoi mais qui me répondra? Je ne te dis pas au revoir mais à bientôt… », a écrit son époux. De nombreux messages d’amour et de compassion ont été rédigés à l’attention de cette artiste et de ses proches.

Journalducameroum.com a appris que Merveille Tsang’Mbe travaillait sur un projet d’album lorsque la faucheuse a frappé.

Le Grand prix littéraire d’Afrique noire attribué à Blick Bassy

L’écrivain camerounais a été récompensé pour son ouvrage «Le Moabi cinéma» paru en mai 2016 aux éditions Gallimard

L’écrivain camerounais Blick Bassy reçoit le Grand prix littéraire d’Afrique noire 2017. Par cette récompense, l’association des écrivains de langue française (Adelf) vient de reconnaitre les mérites de son ouvrage intitulé « Le Moabi cinéma« , lequel est paru le 11 mai 2016 aux éditions Gallimard. Blick Bassy succède ainsi à la Camerounaise Hemley Boum lauréate de 2015.

Centrée sur l’immigration, ledit ouvrage plaide pour l’abolition des visas en Afrique. Pour étayer ses arguments, un détour vers le récit d’une jeunesse africaine sacrifiée – obligée de quitter le continent vers d’autres horizons – s’impose, avec à la clé l’expérience de l’auteur.

«C’est un roman à travers lequel, je parle de mon expérience. Je suis installé en France depuis dix ans, j’ai connu beaucoup de problèmes d’immigration. A force de voyager, je découvre des non-dits et des mensonges autour de cette problématique. Il suffit de se dire que chaque être humain a vocation a partir d’un lieu à un autre. L’être humain est comme ça, donc il n’est pas normal que ceux qui sont venus décider de nos frontières, nous impose un visa« , avait-il déclaré en juin 2016, dans une interview publiée par la radio onusienne en RDC Okapi.

Célèbre pour ses compositions musicales

Blick Bassy est né en 1974 à Yaoundé et  aussi loin qu’il s’en souvienne, il a toujours chanté. A quatre ans, il intègre la chorale de ses frères et sœurs dans son village natal au Cameroun. A 17 ans, il fonde son premier groupe. Son inspiration, Blick Bassy la puise dans le Jazz, la Soul, le rythm’n’blues mais aussi et surtout dans la musique traditionnelle de son pays. Très vite l’artiste décide de délaisser l’anglais universel au profit de la langue de ses ancêtres, le Bassa, l’un des 260 dialectes du Cameroun. Une langue que parlait son grand-père.

A ce sujet, Blick Bassy a un message pour la jeunesse africaine : « si on veut changer notre avenir, si on veut aller vers quelque chose qui va faire grandir l’Afrique il faut qu’on connaisse nos langues, notre culture notre histoire ». Une culture empreinte de poésie dans laquelle l’Homme n’est qu’un élément parmi d’autres dans la nature.

Une philosophie qui a séduit le géant de l’informatique Apple : dans un spot publicitaire produit en 2015 pour l’un de ses téléphones, la marque à la pomme a utilisé un morceau de Blick Bassy (« Kiki » tiré de l’album Akö ). Un comble pour ce poète qui lutte à sa manière contre la mondialisation et l’ultra-connecté !

Le vendredi 17 mars, l’artiste va continuer à promouvoir l’importance de la transmission du patrimoine culturel. Ce sera au cours d’un concert qu’il va donner au Centre Culturel René-Char en France.