COP22: le secteur privé en ordre de bataille

Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc, assure que son secteur sera partie prenante des négociations au rendez-vous de Marrakech

Au Maroc, la confédération générale des entreprises représente 55% du PIB. Compte 83 000 membres avec une parité de 50/50 (hommes/femmes). Huit sièges au Sénat élus. C’est dire que l’institution, présente dans l’ensemble des 12 régions du royaume, est bien outillée pour représenter le secteur privé dans la prise des décisions à la COP22 de Marrakech.

« Notre feuille de route contient une déclaration avec 50 autres organisations professionnelles qui sera rendue en novembre prochain », a indiqué la présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Miriem Bensalah-Chaqroun, lors d’une rencontre avec la presse africaine mercredi, 08 septembre 2016.

Pour celle qui porte la voie du partenariat public-privé à cette COP, il est important d’élaborer un programme de responsabilité sociale d’entreprises dans lequel l’environnement doit être impliqué et classé parmi les priorités. Entre autres initiatives annoncées, deux grandes coalitions uniques dont fait partie la gestion des déchets. « Nous avons aussi une initiative marocaine pour le traitement de l’eau qui sera lancée pendant la COP22 », a précisé la femme d’affaires.

En termes de dialogues attendus, « nous allons avoir l’agriculture et l’adaptation ». Selon la présidente du CGEM, l’assurance changement climatique, qui consiste à être proactif en termes de gestion des risques, sera également à l’ordre du jour dans quelques semaines.

Investissements du secteur privé

Le secteur privé marocain a développé un savoir-faire en termes d’infrastructures, d’agriculture, d’énergie, d’eau. 85% des investissements, c’est la part du secteur privé marocain en Afrique (particulièrement en Afrique subsaharienne où son investissement s’élève à 2 millions de dollars). « Il faut créer des valeurs ajoutées et élargir les perspectives pour une plus grande contribution du secteur privé », a souligné Miriem Bensalah-Chaqroun, avant d’ajouter que : « pendant la COP, nous allons avoir une plateforme « Africa business society » où chaque entrepreneur pourra venir partager son expérience en terme d’eau, d’énergie, d’agriculture, de transport, d’industries extractives, etc. ».

Il s’agit donc aujourd’hui pour le secteur public-privé marocain d’aller vers les autres pays africains, rencontrer leurs homologues, les inviter à prendre part à la COP22 « pour que la majorité ou quasi-totalité de nos pairs dans tous les pays africains soient présents à la rencontre, afin que nous ayons le maximum de poids possible dans les engagements internationaux. C’est aussi ça qu’il faut faire valoir ».

Premier investisseur en Côte d’Ivoire, le secteur privé marocain est aussi présent au Cameroun à travers plusieurs secteurs d’activités : cimenterie, immobilier, industrie. « Il va probablement s’étaler vers d’autres secteurs. Notamment l’agro-industrie, la pharmacie et autres », précise la patronne du CGEM pour qui le marché camerounais « est important ». « Le Cameroun est dans une zone plateforme qui permet non seulement d’adresser le marché camerounais, mais aussi les pays voisins avec les différents accords. Et puis il y a un climat des affaires qui s’améliore avec des opportunités à saisir pour tous ceux qui veulent investir dans cette Afrique en miniature, tant nationaux qu’internationaux », va conclure, à ce sujet, Miriem Bensalah-Chaqroun, avant de prendre rendez-vous pour la rencontre de novembre prochain à Marrakech.