Cameroun : le préfet du Djerem interdit les flâneries d’élèves hors des campus scolaires

La décision est contenue dans un arrêté pris par l’autorité administrative, lequel vise à restreindre les mouvements des élèves aux heures de cours.

Le préfet du département du Djerem dans la région de l’Adamaoua vient de signer un acte interdisant les flâneries d’élèves. Selon cet arrêté, « toute flânerie d’élèves hors d’enceintes des établissements, dans les rues et autres lieux de loisirs pendant le déroulement régulier des cours » est « strictement interdite ».  L’administrateur civil principal prévient que « tout élève » qui va se retrouver à ces lieux aux heures de cours aura une sanction.

Cet élève « sera interpellé par des forces de maintien de l’ordre ». Il sera par la suite « conduit au poste de police ou de gendarmerie pour être gardé à vue ». L’apprenant sera de nouveau libre grâce à l’intervention « d’un parent ou d’un responsable de son établissement scolaire », prévient le préfet.

La décision concerne les deux arrondissements que compte la circonscription administrative à savoir Ngaoundal et Tibati. Le préfet interpelle les sous-préfets, les responsables en charge de l’éducation, les forces de maintien de l’ordre ainsi que les associations des parents d’élèves et d’enseignants pour l’application de cette décision.

Bien que ne l’ayant pas motivé, la décision est plutôt saluée. Dans un contexte marqué par la montée en puissance des dérives, l’arrêté préfectoral vise sans doute à limiter les actes de délinquance que les élèves peuvent commettre au cours de leurs flâneries. La décision vise aussi à contenir les élèves dans les établissements scolaires pour optimiser leur niveau d’instruction tout en évitant leur exposition aux risques d’accident, d’agression, ou encore de la consommation d’alcool ou de la drogue. Aussi, la décision préfectorale survient au moment où les autorités ont engagé la lutte contre les violences en milieu solaire.

Cameroun: Intensification des cours dans les régions anglophones

Le Minesec appelle à la poursuite des cours de rattrapage et à l’augmentation des heures de cours dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Objectif : rattraper le retard causé par la grève des enseignants

Au Cameroun, les autorités multiplient des décisions pour tenter de sauver l’année scolaire 2016-2017, notamment, dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest où un arrêt des cours était observé depuis novembre dernier. Le ministre des Enseignements secondaires (Minsec), Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, appelle les enseignants desdites régions à intensifier le rythme des cours pour rattraper le programme annuel.

«Des mesures sont prises en vue de rattraper les heures de cours et autres activités pédagogiques. Ce sont la poursuite du déroulement des cours de rattrapage dans la section francophone et l’augmentation hebdomadaire de 17 heures de cours dans la section anglophone, pour la période allant du 06 mars au 13 mai 2017», a-t-il indiqué dans un communiqué lu sur la radio nationale ce vendredi, 03 mars 2017.

Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe demande aux enseignants du sous-système anglophone de faire deux heures de cours supplémentaires chaque lundi, mardi, jeudi et vendredi. Ils doivent par ailleurs ajouter trois heures de cours sur le temps réglementaire le mercredi et effectuer six heures le samedi.

Le Minsec fait ainsi passer le temps imparti aux activités pédagogiques de 35 heures hebdomadaires à 52 heures. A côté de cela, il recommande le déroulement des cours pendant deux semaines pour les classes d’examen et une semaine pour les autres classes, ce, pendant les congés de pâques prévues du 31 mars au 17 avril.

Cette décision survient moins de deux semaines après celle sommant les candidats aux examens de la Direction des examens des concours et de la certification (DECC) et du Général certificate of education board (GCEB) à déposer leurs dossiers avant le 28 février.

Ces deux régions sont le théâtre, depuis la fin du mois d’octobre des mouvements de contestations des avocats, récupérés par les enseignants puis par la population. Au départ du mouvement d’humeur ayant entraîné des revendications sécessionnistes, ce sont des enseignants et avocats d’obédience anglophone qui, pour les premiers dénonçaient la «marginalisation» de leur sous-système éducatif, alors que les seconds exigeaient la traduction dans leur langue de travail de plusieurs instruments juridiques.

Après une première tentative ratée de dialogue, le Premier ministre avait exprimé sa peur de voir l’année scolaire 2016-2017 inaboutie dans cette partie du pays. «Si la grève des enseignants continue, ce sera très difficile pour les élèves des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest de passer leurs examens de fin d’année. Il est donc important que nos enfants reprennent le chemin de l’école», avait déclaré, en décembre, Philemon Yang, lui-même originaire de Bamenda.

Pour remédier à la situation qui paralysait toutes activités économiques, sociales et scolaires dans les régions citées, le gouvernement avait mis sur pied deux commissions chargées de négocier avec les enseignants et les avocats. Le 03 février, les syndicats des enseignants ont levé leur mot d’ordre de grève. Malgré cela, les cours peinent à démarrer effectivement dans ces régions.

 

Cameroun: toujours pas de reprise de cours dans les régions anglophones

Dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest les écoles sont restées fermées, lundi, tout comme les commerces et certaines entreprises

Deux semaines après la rentrée du deuxième trimestre, les cours n’ont toujours pas repris dans les principales régions anglophones du Cameroun.

Dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les élèves n’ont pas repris le chemin de l’école ce lundi, 23 janvier 2017. Ce, malgré les nombreux appels du gouvernement à une reprise des cours dans cette partie du pays.

Selon des sources locales contactées par Journal du Cameroun ce lundi, les activités étaient bloquées dans les principales localités. «Seuls les mototaximens circulaient dans les rues et des éléments des forces de l’ordre sont disséminés aux alentours des écoles pour assurer la sécurité. En dehors de ça la ville est déserte», a indiqué une source établie à Limbé.

Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays connaissent une crise sociopolitique depuis plus de deux mois. Laquelle, commencée par une grève d’avocats puis d’enseignants, a conduit à l’arrêt des classes et à l’observation de trois journées villes mortes (09, 16 et 17 janvier) dans ces deux régions.

L’accès à Internet est bloqué dans les deux régions depuis mardi dernier. «Il est même devenu impossible aux clients des banques de retirer leurs sous aux distributeurs. Tout est mort», a souligné notre source qui envisage déjà de quitter temporairement la région.


Droits réservés)/n

Campagne cacaoyère au Cameroun: La menace des fortes pluies

La persistance de la saison pluvieuse fait craindre des pertes sur les récoltes effectuées en 2011, en raison de la difficulté de sécher les fèves

Des membres d’une coopérative en charge de la production de cacao au Cameroun, le cinquième producteur mondial, ont fait savoir mercredi 09 novembre, que la persistance de fortes pluies ces derniers temps font courir le risque de la propagation de la gousse noire, qui fait sortir de leur cabosses, les fèves avec pour conséquence qu’elles pourrissent. Selon ces producteurs, ces fortes pluies leurs ont empêché de pouvoir utiliser normalement les pesticides qui aident à combattre cette maladie. « En un temps très bref, le mal s’est propagé et aujourd’hui on ne rencontre pas un seul planteur qui ne s’en plaigne », a fait savoir un producteur, selon des propos recueillis par l’agence Reuters. Le problème touche aussi la zone de Bafia dans le centre du pays, où les producteurs se plaignent de ce que les planteurs n’utilisent plus les pesticides dans la mesure où ils sont chaque fois délavés par les fortes pluies. Dans la région du sud (troisième grand bassin de production), les planteurs décrient la difficulté d’accéder aux pesticides en raison de l’effondrement d’un pont qui réduit le trafic dans la zone.

La réaction du gouvernement se fait progressivement. La radio d’Etat a annoncé le déplacement d’une équipe du ministère de l’agriculture, précisément dans la région du Sud. « L’objectif de cette mission sera de procurer aux planteurs des formations et des fongicides, en vue de faire face à ce risque d’attaque des plantes » a déclaré un cadre du ministère de l’agriculture interrogé sur le sujet. Mais l’action du gouvernement devra s’étendre au-delà, car la région du sud produit à peine 5% des 240 000 tonnes que le Cameroun a par exemple atteintes l’année dernière (2010). La situation semble si complexe que les experts du milieu redoutent que les objectifs de 250 000 tonnes fixés lors du lancement de la saison ne puisent être atteints. Le cacao, il faut le rappeler, est la troisième source de devises pour le Cameroun, après le pétrole et le bois. Depuis les années 1990 avec la libéralisation du secteur, il a progressivement subi une décote (baisse du rapport qualité prix) sur le marché mondial, avant de connaître une nette amélioration. En plus des risques qui pèsent sur la production 2011-2012, un autre risque pèse sur la production 2010-2011. Les fortes pluies combinées à la défection des appareils de séchages font craindre des risques de pertes de qualité de la production. Les experts s’accordent pourtant à dire que le caco camerounais présente l’avantage unique au monde d’avoir une couleur qui permet d’avoir la couleur originale du chocolat.

Les fortes pluies menacent la campagne cacaoyère au Cameroun
Journalducameroun.com)/n

Cacao: Bonnes affaires pour les exportateurs camerounais

La situation de trouble en Côte d’ivoire est l’une des raisons de cette embellie

Des prix en hausse sur le marché mondial
Depuis quelques temps les producteurs de cacao reçoivent tout le temps de bonnes nouvelles. En ce début d’année, le prix du kilogramme a atteint un taux record de 1 400 francs CFA, presque le double de ce qu’il valait trois années auparavant. A l’office national du cacao et du café, on reconnait que la situation de trouble institutionnel en Côte d’Ivoire en est une des raisons. Avec ses 40% de part de production, la situation en Cote d’ivoire fait effectivement craindre à de nombreux traders des risques de rupture de stock et par conséquent la demande pour la constitution des stocks de réserve s’en trouvent augmentée. « Il y a deux facteurs qui se mêlent pour favoriser l’embellie. Comme vous le savez, la Côte d’ivoire avec ses 1 millions quatre cent mille tonnes de cacao produits par an, influence considérablement le marché. Toute situation de tension dans ce pays comme celle que nous sommes en train de vivre en ce moment, secoue logiquement les marché. D’un autre côté, le cacao comme beaucoup d’autre pays a connu une amélioration de ses cours depuis près de six mois et cette hausse là continue d’être maintenue », a fait savoir Michel Ndoping, le directeur de l’Office national du cacao et du Café du Cameroun. Selon certains experts, les prix continueront de grimper tant que persisteront les risques d’un conflit et devrait parvenir à un plafonnement bien plus élevé. De nombreux pays producteurs profitent de la situation, pour améliorer leurs recettes. Au Cameroun les efforts entrepris par les acteurs de la filière depuis peu, ont payé. Ils ont permis d’obtenir une production au dessus des 200 000 tonnes la campagne précédente, et le ministère du commerce espère une amélioration pour la prochaine campagne.

Une hausse que ne ressent pas toujours le planteur du village
Chez les exportateurs c’est donc la période de grâce. Les exportations ont connu une hausse de près de 35%. Depuis le lancement de la campagne jusqu’à présent, 175 000 tonnes de cacao ont été exportés par le Cameroun contre 132 000 à la même époque la campagne précédente. Ce qui fait une amélioration de près de 40 000 tonnes. Les acteurs de la filière espèrent un plafonnement à 200 000 tonnes exportés d’ici à Juillet 2011. Le maintien élevé des cours a aussi motivé de nombreux planteurs. Ces derniers ont entrepris de redynamiser de nombreux champs qui étaient jusqu’ici à l’abandon. Abessolo Manga un planteur très au courant de la situation a fait savoir qu’il a entrepris de saisir l’opportunité. Aujourd’hui, on ne cultive plus comme nos grands parents, nous savons comment cela fonctionne sur le marché international et je sais que les choses se présentent bien pour le moment et cela devrait durer encore un certain temps. Alors j’ai réactivé toutes mes plantations, a-t-il fait savoir. Plusieurs planteurs affirment que les conditions climatiques sont elle aussi favorables. Cependant cette embellie ne profite pas à tous les planteurs de la même manière. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il existe deux formes de vente du cacao. Certains procèdent par des contrats fixes. C’est à dire que quelque soit les circonstances, le prix donné au planteur reste le même. Mais si cela protège le planteur contre l’instabilité des cours, cette façon de faire le met hors jeu lorsqu’il faut partager les bénéfices de l’embellie comme c’est le cas actuellement, a fait savoir un expert proche de la commercialisation de ce produit. D’un autre côté, de nombreux planteurs se plaignent de ce que le soutien du gouvernement pour l’acquisition des pesticides arrive lentement. Ce que les dirigeants ne comprennent pas c’est que le champ ce n’est pas un bureau où les décisions attendent, ici, on a l’obligation si ce n’est d’anticiper, de réagir vite et efficacement, nous fait savoir un autre planteur. Plusieurs d’entre eux ont aussi fait savoir que l’une de leurs plus grosses difficultés, reste le manque d’accompagnement. Ils ont déjà lancé un appel au gouvernement afin que celui-ci prenne la tête de l’offensive commerciale pendant que le géant ivoirien sommeille encore.

Les cacaoculteurs du Cameroun profitent de l’embellie, mais pas tous.
cirad.org)/n