Cameroun : mandat prorogé du directeur national de la Beac

On parlait déjà du torchon qui brûle entre l’instance monétaire et le Cameroun. Mais la prolongation du mandat de Blaise Nsom pourrait calmer les tensions. Le directeur national de la Beac conserve son poste à la tête de la représentation nationale de l’institution pour six mois encore.

On est passé à côté d’une tension entre la Banque des Etats d’Afrique Centrale, Beac et le gouvernement camerounais. Elle devait faire suite au départ de Blaise Nsom. Ce dernier ayant atteint l’âge de la retraite.
C’est dans ce contexte qu’il y a un peu plus d’un mois, le Gouverneur de la Beac, Abba Mahamat Tolli décidait de nommer deux adjoints au directeur national de l’institution. Ces derniers étaient Achille Zogo Nkada, premier adjoint en charge du pôle études et contrôle bancaire et Emmanuel Asafor Cho, second adjoint en charge du pôle exploitation.
Leurs nominations revêtaient l’objectif d’assurer l’intérim après le départ à la retraite de Blaise Nsom. Un départ qui était alors prévu pour le 01 février 2022. Mais, le ministre camerounais des Finances Louis Paul Motaze s’était opposé à cela.
Sous sa casquette d’autorité monétaire nationale, Louis Paul Motaze avait souligné « sans interférer ni ignorer vos prérogatives, et en toute conformité avec les hautes directives, et reçues des autorités camerounaises, nous avions souhaité une prorogation additionnelle, pour une durée d’un an, des activités de M. Blaise Eugène Nsom ».
Une demande qui a pesé sur la balance mais n’a pas totalement eu l’effet escompté. Car au lieu des un an demandé par l’autorité monétaire nationale, c’est six mois de plus qui ont été accordés à l’actuel directeur national de la Beac. Une période qui laisse le temps aux autorités camerounaises de trouver son remplaçant.
Blaise Nsom occupe le poste de directeur national de la Beac au Cameroun depuis août 2019. Il a occupé auparavant dans la même structure le poste de directeur central en charge des systèmes et des moyens de paiement. Mais également les fonctions qui lui confiait la charge du patrimoine, des investissements, des études et de la stabilité financière de la Beac ; où il a également été responsable de l’audit.
L’actuel directeur national est titulaire d’un diplôme d’étude approfondie en analyse monétaire et finance obtenu à l’université de Poltiers en France.

Ces dingues de pouvoir qui pourrissent la vie à l’Afrique

Par Abdelaziz Mounde

Comment la maladie de la fonction suprême plonge-t-elle une partie de l’Afrique, comme, depuis hier encore, la RDC de Kabila, lequel n’a plus rien à faire au pouvoir, selon la Constitution de son pays, dans le désarroi permanent ? Celle qui atteint ces chefs, obsédés du trône, qui ne veulent pas suivre les bons exemples des voisins et qui sont prêts à vivre sous le sang, la tempête et le chaos pour un seul but : demeurer comme des sangsues à la tête de nos Etats.

On peut tuer par milliers ses compatriotes.
On peut autoriser à la moindre incartade le feu sur les manifestants aux mains nues.
On peut piller par milliards les caisses de l’Etat.
On peut emprisonner par centaines ses opposants.
On peut mener toutes les misères à la société civile.
On peut faire tinter toutes les casseroles d’Etat.
On peut dépenser des fortunes dans les capitales occidentales avec son petit monde.
On peut préférer les paysages azuréens d’Europe pour ses vacances et ses soins aux mille beautés de la nature de son pays.
On peut préparer toute sa famille à reprendre et exercer le pouvoir sur plusieurs générations.

Il suffit alors désormais de petites choses, simples comme un tour de magie, efficaces comme de vieilles ficelles, pour devenir des « héros » en Afrique et faire 50 ans au pouvoir :
– Faire un clin d’ il à Vladimir Poutine.
– Se faire l’ami privilégié de la Chine et multiplier les visites à Pékin
– Dénoncer, le Coran à la main ou la Bible à bout de bras, l’Occident
– Faire des procès de comédien, le temps d’une élection, à la France et aux Occidentaux, qui ont installé Papa au pouvoir, vous ont protégé, assassiné avec la complicité des systèmes dirigeants, suppôts des anciens maîtres coloniaux, les héros de l’Indépendance et les patriotes intègres
– Faire la chasse aux pédés
– Dénoncer les ONG occidentales
– Pourfendre les chantres des droits de l’homme.

En appliquant ces nouvelles recettes, ils sont absous, bénéficient de l’immunité accordée à de fantoches « panafricanistes » qui trahissent l’idéal de cette belle aventure, humaine, politique, solidaire lancée par de dignes fils d’Afrique à la fin du 19 e siècle.

Oui, en Afrique désormais, plus besoin d’être Um Nyobé, Lumumba, Garvey, Krumah, Anta Diop, Amilcar Cabral, Moumié, Sankara pour être héros, incarner une vision.

Non, il suffit de dénoncer son adversaire, supposé être l’agent de l’Occident, reconnaître sa défaite à midi et s’y opposer le soir, avoir lutté pour son pays et sombrer au bout de 30 ans dans l’autocratie et se liguer contre l’extérieur, prendre la relève de Papa et de transformer sa province d’origine en réservoir intarissable de voix, pour avoir l’onction nouvelle et le titre de vaillant AFRICAIN. Shame !


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Afrique et démocratie: quels rôles pour les bourgeoisies d’Etats et les pauvres?

Par Thierry Amougou, Fondateur et animateur du Crespol

Il apparait bien une captivité du processus démocratique gabonais par un club élitaire qui, dans un premier temps, a transmis le pouvoir politique du père Bongo au fils Bongo, puis, dans un second temps, se bat moins pour l’émancipation des Gabonais que pour son maintien au pouvoir après un désaccord en son sein.

En Afrique noire, c’est le politique, c’est-à-dire l’Etat qui autorise et dirige l’accumulation matérielle. Partant de là, nous désignons par bourgeoisies d’Etat, autant les Africains qui ont bénéficié des réseaux politiques et économiques internes et externes de l’Etat- colonial pour monter en grade statutaire sur le plan sociopolitique et économique, que les Africains qui ont connu une ascension analogue via l’Etat-postcolonial très souvent en bénéficiant de leurs liens généalogiques, systémiques et/ou politiques avec l’Etat-colonial.

Ce dernier, malgré sa diversité au sens d’appareil politique, est au c ur de la constitution des bourgeoisies d’Etat africaines dont les trois composantes les plus pertinentes sont la haute, la moyenne et la petite bourgeoisie d’Etat. Quoique toutes intimement liées à la nature patrimoniale des Etats africains, à leur centralité dans l’accès aux richesses matérielles et à la singularité de leur processus de mise en place, la grande bourgeoisie d’Etat africaine est celle issue de familles africaines et de clans dont un des membres a été ou est à la tête d’un Etat africain comme président.

La moyenne bourgeoisie d’Etat africaine est constituée de familles et de clans dont un des membres a dirigé ou dirige les centres névralgiques du pouvoir d’Etat tels par exemple les armées, les hautes administrations ou des entreprises et ministères en charge de secteurs clés du fonctionnement de l’Etat. La petite bourgeoisie d’Etat semble constituée de la masse de cadres, d’universitaires et de fonctionnaires des hautes administrations publiques, régionales ou internationales où le parrainage des Etats reste primordial. Toutes ces bourgeoisies peuvent avoir des liens plus ou moins étroits avec certains réseaux commerciaux et agricoles.

Tout ce beau monde constitue la frange minoritaire qui détient le pouvoir économique et politique dans une Afrique subsaharienne où la majeure partie de la population, depuis 1960, est constituée de jeunes encore aux études, de populations urbaines dés uvrées et de paysans pauvres. D’où, grosso modo, un peuple africain dual. D’un côté, le peuple africain de riches et, de l’autre, le peuple africain de pauvres. L’enjeu politique crucial de cette cohabitation asymétrique est que l’avenir de la démocratie africaine dépend du sort que lui réserveront les rapports entre ces deux composantes du peuple africain, sachant, comme cela s’est passé aux premières heures de la démocratie occidentale, que les bourgeoisies d’Etat sont conservatrices contrairement aux peuples pauvres qui aspirent à l’émancipation de la tutelle des riches pour améliorer leur situation.

Les bourgeoisies occidentales n’ont jamais été naturellement favorables à la démocratie. La Grèce, berceau de la démocratie au sens occidental de ce terme, s’est accommodée des esclaves et de l’exclusion des femmes du statut de citoyen. En Angleterre le vote censitaire n’a été rien d’autre que le gouvernement des riches via des représentants protégeant la propriété privée des nantis et excluant les pauvres de la participation citoyenne. Contrairement à Jean-Jacques Rousseau qui croyait en « une société des égaux » via une démocratie directe, beaucoup d’intellectuels occidentaux comme Voltaire ne croyaient pas aux vertus de la souveraineté populaire et considéraient la démocratie comme du désordre, voire un crime de lèse-majesté.

La démocratie réelle s’est installée en Occident moins par conversion franche des élites occidentales riches à ses vertus, moins par amour des peuples occidentaux pauvres, que par peur des classes occidentales privilégiées de perdre leurs richesses matérielles face à la grogne, à la violence et aux jacqueries paysannes de plus en plus déterminées à faire entendre par tous les moyens possibles la voix des peuples occidentaux pauvres.

Cela dit, un rapide regard panoramique sur ce qui se passe au Gabon et dans d’autres pays africains pousse à poser les questions suivantes :
Le processus démocratique africain serait-il captif du conservatisme des bourgeoisies d’Etat africaines, étant donné que malgré leur caractère minoritaire par rapport à la population africaine totale, ce sont elles qui détiennent tous les pouvoirs depuis l’Etat-colonial ?

Quel doit être le rôle des peuples africains pauvres dans la construction de la démocratie africaine ?

* Le processus démocratique africain captif des bourgeoisies d’Etat africaines ?
Ces derniers temps la récurrence politique en Afrique semble, sur le plan événementiel, la nécro politique au sens de pages nécrologiques comme résultats postélectoraux d’un scrutin présidentiel. Nul doute que les régimes en place ont réduit la démocratie au vote en oubliant que le vote et ses résultats ont l’esprit du pouvoir et des institutions qui en sont à l’origine. La preuve, les peuples africains pauvres votent depuis l’Etat-colonial et n’ont très souvent pour résultats que la reproduction des mêmes régimes, des générations différentes des mêmes régimes et un statut quo sur leurs conditions générales de vie.

A l’opposé, ce sont les bourgeoisies d’Etat qui se perpétuent à la tête des Etats via un vote qui devient un instrument de sanctuarisation de son pouvoir par un électoralisme assimilé à la démocratie. Les peuples africains pauvres sont à l’écart des retombées politiques et économiques que les hautes et moyennes bourgeoises d’Etat africaines tirent de cet état de choses. Ils sont juste de la matière première politique à mobiliser par des attentions clientélistes en périodes électorales afin d’avoir un taux de participation validant le scrutin.

En conséquence, la violence, les chapelets de morts et parfois le chaos général qui suivent les scrutins présidentiels en Afrique, ne sont pas la matérialisation d’une Afrique pauvre et profonde en rupture structurelle avec la haute bourgeoisie aux commandes de l’Etat depuis parfois 1960. Ce sont des résultantes des conflits stratégiques et d’alliances qui éclatent par rapport au partage de la rente politique et économique au sein de la haute et de la moyenne bourgeoisie d’Etat.

C’est lorsque la haute et la moyenne bourgeoisie d’Etat africaine connait un conflit en son sein que l’Afrique politique bouge car ce sont les seuls moments où le challenger à l’élection présidentielle a des réseaux performants, des capitaux suffisants et une capacité de mobilisation populaire pour mettre le pays à feu et à sang. Il s’ensuit que les mouvements contestataires africains en périodes pré et postélectorales ne sont pas le résultat d’une dynamique du bas. Ils ne sont pas issus des peuples africains pauvres. Ils ne sont pas des mouvements dont la base serait l’Afrique pauvre des villes, l’Afrique jeune des écoles ou l’Afrique paysanne de villages. Ce sont des soubresauts politiques issus d’une « guerre des éléphants » car ce sont les bourgeoisies d’Etat africaines qui font la pluie et le beau temps du processus démocratique africain. Ce sont par conséquent les minorités politiques africaines, à savoir les haute et moyenne bourgeoisies d’Etat, et non la majorité politique des peuples africains pauvres, qui contrôlent les formes du processus démocratique africain et ses atermoiements.

Procédons par quelques exemples parlants pour l’illustrer. Le cas du Gabon où Ping et Ali Bongo se disputent le pouvoir est un cas d’école. Les deux belligérants, jadis en bons termes sous Omar Bongo et dorénavant en conflit, sont des fruits de la haute bourgeoisie d’Etat en lien avec l’Etat-colonial car le pouvoir est parti des mains de Léon Mba, rejeton politique colonial, à ceux de la famille Bongo avec laquelle Ping a des liens à la fois politiques et patrimoniaux. L’immense majorité du peuple gabonais n’est pas à la source des conflits actuels sur l’élection présidentielle au Gabon.

Car c’est la haute bourgeoisie d’Etat qui se bat entre elle et draine, via ses réseaux, ses capitaux et ses ramifications, le peuple gabonais dans les méandres de l’instabilité. Il apparait bien une captivité du processus démocratique gabonais par un club élitaire qui, dans un premier temps, a transmis le pouvoir politique du père Bongo au fils Bongo, puis, dans un second temps, se bat moins pour l’émancipation des Gabonais que pour son maintien au pouvoir après un désaccord en son sein.

Le conservatisme séculaire des bourgeoisies d’Etat africaines est mis en évidence de fort belle manière par ce cas gabonais car Ali Bongo au pouvoir et Ping son opposant déclaré sont tous des conservateurs d’un même club élitaire. Le fait que l’un soit au pouvoir et l’autre déclaré opposant ne change rien au conservatisme qu’ils incarnent tous par rapport au pouvoir politique. Un conservatisme de la haute bourgeoisie d’Etat au pouvoir en lutte contre un autre conservatisme de la haute bourgeoisie d’Etat dans l’opposition est ce qu’on retrouve dans de nombreux pays africains. C’est le cas par exemple du conflit politique entre Eyadema Fils au pouvoir et Eyadema fils en prison au Togo, entre Gbagbo et Ouattara en Côte-d’Ivoire, entre Paul Biya et Ahidjo en 1984 puis entre Paul Biya et les hautes personnalités camerounaises aujourd’hui incarcérés pour détournements de deniers publics.

Dans tous ces cas et bien d’autres, les peuples qui subissent les méfaits sociaux de la mal gouvernance sont mis entre parenthèses car c’est la haute et la moyenne bourgeoisie d’Etat qui donne le tempo du temps politique et du processus démocratique. Un accord politique tacite entre la haute et la moyenne bourgeoisie d’Etat immobilise même un pays comme le Cameroun depuis une trentaine d’années car des politiques conservateurs dits opposants sont en ce moment porte-parole et collaborateurs des conservateurs au pouvoir depuis 1982.

* Quel doit être l’apport des peuples africains pauvres au processus démocratique africain ?
Nous l’avons signalé plus haut, c’est la peur de tout perdre qui a conduit l’élite occidentale à autoriser le vote du peuple et l’établissement de la chose publique. Accepter la démocratie était devenue le moindre mal pour les bourgeoisies occidentales comparativement à la montée de la violence des revendications sociales des classes pauvres. Autrement dit, les bourgeoisies et les aristocraties occidentales, alors qu’elles étaient opposées à la logique du peuple comme faction légale de la citoyenneté, sont arrivées à la conclusion que le pouvoir absolu de contrôler la société qu’elles allaient perdre en ouvrant le vote aux classes pauvres, était un moindre mal par rapport à ce qu’elles allaient perdre en biens matériels et en prestige en continuant de dominer les pauvres et à les exclure de la participation citoyenne. Ce n’est donc pas l’amour de la démocratie mais un raisonnement rationnel, et c’est encore moins l’amour du peuple que celui de ses biens et privilèges acquis, qui ont installé la pratique démocratique au sein des classes dominantes occidentales.

Les peuples européens pauvres n’ont donc pas dormi sur leurs lauriers. Ils se sont battus parfois au prix de plusieurs vies humaines tombés dans la revendication de la liberté. Ces peuples européens pauvres auraient attendus la naissance d’une aristocratie et d’une bourgeoisie progressistes qu’ils seraient encore aujourd’hui dans le tiers-Etats. Ils sont allés au front des batailles avec une détermination sans pareille et ont fait plier les conservateurs. Ce que les peuples africains pauvres peuvent espérer des bourgeoisies d’Etat africaines est la naissance dans ses composantes d’hommes et de femmes avides d’une émancipation populaire de façon à ce que l’émancipation du bas peuple africain soit induite par le haut de la société africaine convertie au progressisme politique.

Mais cette hypothèse étant invraisemblable, la leçon à retenir de l’histoire mondiale de la démocratie, est qu’il est plus certain d’obtenir la démocratie en obligeant, via des revendications déterminées, la bourgeoisie d’Etat africaine à s’inquiéter pour ses biens et son intégrité physique, que d’attendre qu’elle daigne s’occuper d’elle-même des souffrances populaires. On n’émancipe pas les gens sans eux, sans leur contribution. C’est cela qu’a voulu par exemple faire les programmes d’ajustement structurel en essayant de contrecarrer le poids des bourgeoisies d’Etat africaines via la mise à l’écart de l’Etat africain dans la gestion du processus de développement et d’accumulation des richesses. Cela a été un échec car non seulement, c’est la même bourgeoisie d’Etat qui avait les moyens financiers d’affronter le marché et d’acheter les entreprises publiques privatisées, mais aussi l’ajustement structurel a voulu émanciper les peuples africains sans eux.

Les peuples africains pauvres seraient-ils alors pusillanimes par rapport aux peuples européens pauvres d’au paravent ? Seraient-ils admiratifs en secret des régimes dictatoriaux qui les oppriment ? Ne seraient-ils pas par leur atonie politique la source des dictatures au point de mériter ce qu’ils ont comme régime ? Ces questions font apparaître l’importance de ce que nous appelons une démocratie de combat. C’est-à-dire des combats multiples et incessants pour la démocratie afin que les conflits sociaux, politiques et économiques aient l’espace public comme terrain apaisé d’affrontements de projets, de dialogues et de débats. L’absence d’un tel espace public fait que les combats pour la démocratie débouchent en guerres ouvertes entre bourgeoisies d’Etat africaines qui continuent ainsi de bloquer l’accès des peuples africains pauvres à la vie politique active.

* Et donc.
Au bout du compte, sortir des carrières politiques à vie des bourgeoisies d’Etat africaines, mettre un terme à la privatisation des biens publics par les clans de même nature, puis permettre la naissance d’un espace public ouvert aux masses populaires pauvres, reste une gageure, un combat difficile et long à mener en Afrique. Chaque continent, chaque peuple, chaque nation a une trajectoire particulière vers l’idéal démocratique. De ce fait, penser et réaliser l’Afrique comme corps politique démocratique peut encore emprunter plusieurs voies qui baliseraient un rapport catalyseur des libertés entre élites aux pouvoirs et masses populaires pauvres.

Une des voies peut être le surgissement peu probable d’une bourgeoisie d’Etat africaine émancipatrice de façon à impulser la démocratie par le haut. Une autre voie peut être des peuples africains pauvres qui engagent de façon déterminée et collectivement une démocratie de combat pour la démocratie réelle. Exploiter la puissance organisatrice des mouvements associatifs africains peut aussi constituer une myriade de dynamiques qui entraineraient un écheveau d’initiatives participatives du bas vers le haut des sociétés. Des intellectuels issus des bourgeoisies d’Etat ou du peuple peuvent aussi aider les peuples africains à s’organiser de façon à impacter le champ politique par des revendications progressistes. Les classes moyennes, si elles se confirment comme réalités tangibles, peuvent représenter une indépendance économique parfois nécessaire à l’ancrage de l’esprit démocratique. Par ailleurs, les diasporas africaines ont leur rôle à jouer comme force politique autant que le pouvoir innovateur de l’héritage politique de l’Afrique ancienne. L’Afrique actuelle n’est-elle pas déjà un endroit où toutes ces dynamiques sont conjointement en marche ?


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Burkina et sécurité au c ur du sommet-anniversaire de la Cédéao

Les chefs d’Etat ont largement évoqué les questions sécuritaires dans la région, mais aussi les élections présidentielles organisées en 2015

Au Nigeria, la Cédéao célèbre ses 40 années d’existence. Pour l’occasion, un sommet des chefs d’Etat s’est tenu sur deux jours à Abuja, jusqu’au mercredi 16 décembre. Les chefs d’Etat ont largement évoqué les questions sécuritaires dans la région, mais aussi les élections présidentielles organisées en 2015. Un pays a été particulièrement cité à la tribune : le Burkina Faso.

Le Burkina, Mohamed In Chambas, représentant du secrétaire des Nations unies en Afrique de l’Ouest, en a fait un exemple à suivre, un modèle de construction démocratique.

Souvent critiqué par ses pères depuis un an, le chef de l’Etat de la transition du Faso, Michel Kafando a été cette fois, félicité pour son action, notamment par le président de la commission de la cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo.

« C’est le lieu pour moi de rendre un hommage mérité à son excellence Michel Kafando et à toute son équipe de la transition, pour la brillante conduite de cette transition, jusqu’à son terme. »

Le président Macky Sall, qui a été fortement critiqué, surtout isolé, disent certains, lors de sa gestion du coup d’Etat à Ouagadougou en septembre dernier, a lui aussi noté l’importance de la tenue d’élections apaisées.

« Le plus normalement du monde, des citoyens ont exprimé leur choix dans les urnes. Nous démontrons par là notre adhésion commune au principe démocratique universel en vertu duquel la légitimité du pouvoir émane du libre consentement des citoyens. »

Droit sur sa chaise, Michel Kafando, dont c’est sans doute la dernière sortie continentale en tant que chef d’Etat, n’a pas bougé d’un pouce. Sa mission se termine, les chefs d’Etat de la Cédéao attendent de pied ferme son successeur, le nouveau président élu Roch Kaboré.

Les présidents et chefs de gouvernements des Etats d’Afrique de l’Ouest se sont réunis à Abuja, pour les 40 ans de la Cédéao, le 16 décembre 2015.
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COP21: Paul Biya est à Paris!

Le chef de l’Etat camerounais, arrivé dans la capitale française samedi, prend part dès ce lundi à la rencontre des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la 21ème conférence sur le climat

Dans la soirée du samedi, 28 novembre 2015, le président de la République du Cameroun, Paul Biya, est arrivé à Paris accompagné de son épouse, Chantal Biya. Il y est allé pour prendre part à la rencontre des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la 21ème Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (COP21). Les travaux s’ouvrent lundi, 30 novembre 2015, dans la capitale française.

Le couple présidentiel a été accueilli à l’Aéroport d’Orly par le Chargé d’affaires a.i. de l’Ambassade du Cameroun en France, Jean Joseph Atangana, les membres de la suite officielle, le personnel de l’Ambassade du Cameroun en France, le président de la section RDPC France-Nord et des officiels français.

Comme tous les autres 150 Chefs d’Etat et de Gouvernement attendus à ce grand événement diplomatique sur le climat, le chef de l’Etat camerounais sera officiellement accueilli, le lundi 30 novembre 2015 au Centre de conférence de Paris-Le Bourget, par le président de la République française, François Hollande, et le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-Moon, lors de l’ouverture de la COP21.

La participation de Paul Biya à la COP21 traduit l’engagement constant du Cameroun dans la lutte contre les changements climatiques. Sa prise de parole, très attendue, dans l’après-midi du lundi 30 novembre 2015, sera sans doute une occasion pour le chef de l’Etat camerounais de réitérer la position de son pays sur cette question qui met en jeu la survie de l’espèce humaine.

Paul Biya a toujours plaidé pour une mobilisation générale et urgente de tous et de chacun face aux conséquences néfastes du réchauffement climatique. Il est en effet convaincu que le caractère global des changements climatiques requiert des solutions elles aussi globales.

Dans sa contribution qui sera présentée à la COP 21, le Cameroun s’engage à réduire de 32% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2035. Pour parvenir à ce résultat, qui représente un effort significatif pour un pays dont les émissions sont insignifiantes à l’échelon international, le Cameroun compte sur le soutien de la communauté internationale sous forme de financement, de renforcement des capacités et de transfert de technologies pouvant à la fois favoriser le développement et sauvegarder l’environnement. En effet, selon le président de la République du Cameroun, la lutte contre les changements climatiques doit être compatible avec les exigences du développement des pays du Sud.

Paul et Chantal Biya à leur arrivée à Paris en France, samedi 28 novembre 2015.
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La COP21: il faut sauver la planète Terre

Par Michel Lobé Etamé, journaliste

La COP21 (Conference of Parties) se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015. Ce forum réunira la plus forte délégation des chefs d’états et de gouvernements au monde et offre une large place aux scientifiques, aux écologistes et aux ONG afin d’échanger des idées, de partager les technologies et des solutions pour limiter les catastrophes naturelles qui vont bousculer les équilibres de notre planète.

Enfin, et pour une fois, tous les participants reconnaissent l’urgence des actions à mener pour changer nos comportements. François Hollande, maître de cérémonie du forum, exige un accord « contraignant » à la fin du sommet.

État des lieux
Notre planète va considérablement se réchauffer au cours de ce siècle de 5 degrés supplémentaires et les risques sont énormes.

Les scientifiques préconisent de limiter cette hausse de la température à 2 degrés. Sur ces recommandations, les pays doivent désormais s’engager à moins polluer. Parmi les 196 délégations qui seront présentes à Paris, 156 se sont déjà engagées à stabiliser leur pollution et à la contenir à 3 degrés au cours du siècle.

Cependant, une note discursive a tempéré ces engagements. Une cacophonie qui arrive au mauvais moment et dont nous pouvions nous passer. Le secrétaire d’état américain, John Kerry, a fait une déclaration la semaine dernière dans le « Financial Time » qui contredit les objectifs de la Conférence de Paris. Selon John Kerry, « il n’y aura pas d’objectifs de réduction juridiquement contraignants comme cela avait été le cas à Kyoto ».

Ce message est à l’opposé des objectifs de rigueur prônés par François Hollande qui veut faire de la COP 21 un forum utile, solidaire et contraignant pour tous.

Les changements climatiques observés depuis une vingtaine d’années, les phénomènes météorologiques et les émissions de gaz à effet de serre constituent une menace pour notre planète.

Nous devons uvrer, et c’est bien l’objet de la COP 21, à adapter nos modes de productions industrielles vers une transition énergétique forte. La COP 21 est une chance à saisir pour sauver la planète Terre.

La transition énergétique
Pour que la COP 21 soit une réussite, tous les pays devront s’engager à baisser leurs émissions de CO2 (dioxyde de carbone).

Pour cela, il nous faut trouver de nouveaux combustibles pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles plus polluants.

Un effort doit être consenti par les pays les plus polluants (Chine, États-Unis) afin de modéliser leur décarbonisation. Les contraintes doivent être d’ordre juridique pour les « grands pollueurs » qui portent la responsabilité des états de lieux.

La COP 21 a le mérite d’exister. Nous ne pouvons oublier les engagements qui ont permis l’éradication de la faim dans le monde et la baisse de l’extrême pauvreté. Ces efforts ne peuvent se poursuivre si les calamités naturelles en cours sabotent notre agriculture, nos infrastructures, nos maisons et nos vies. Le risque de voir disparaître des villes et de grandes îles est réel. Nous devons en tenir compte.

C’est pourquoi les pays les plus industrialisés devront remplacer leurs énergies fossiles par les énergies renouvelables. Le but est de limiter la hausse moyenne de la température du globe à deux degrés d’ici la fin du siècle. La transition énergétique est la seule solution pour une production industrielle maîtrisée et propre.

La COP 21 est un contrat qui nous engage tous. Nous serons tous gagnants ou tous perdants.

Michel Lobé Etamé.
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Boko Haram: cette guerre imposée par les autres

Par Zachée Betché, essayiste

Dans Histoire des animaux, Aristote explique que la guerre dépend essentiellement de deux facteurs : la nourriture et le mode de vie. Les animaux se font la guerre quand ils occupent les mêmes espaces. Cependant, quand il y a abondance de nourriture, ils vivent les uns avec les autres. A l’évidence, il n’existe pas de fond cohérent à cette guerre lancée par Boko Haram contre les Etats et les populations des pays concernés. Si seulement la guerre a été une fois déclarée par la nébuleuse ! L’on voit se déployer les forces du mal qu’une religion, quelle qu’elle soit, ne saurait durablement supporter. La hargne d’une telle destruction, qui fait couler le sang, la présence avérée de combattants non-musulmans dans les rangs du groupe terroriste, etc. invalident ce confinement religieux du conflit. Certes tout fondamentalisme peut se décliner en barbarie. Mais tout porte à croire que Boko Haram cache une machination terriblement scandaleuse : la guerre est-elle vraiment celle des Africains eux-mêmes ? Et si des prédateurs tapis dans l’ombre uvraient avec agilité pour se moquer une fois de plus de ces Africains que l’histoire contemporaine s’obstine à mettre à sa remorque ?

Personne ne comprend comment un groupe, quoique dopé par la possession d’armes diverses et confiné, il y a à peine une décennie dans les réseaux locaux, puisse faire trembler quatre pays aux stabilités politico-administratives différentes certes, mais appréciables ? Comment sort-on de modestes écoles coraniques de Maïduguri et d’autres villes nigérianes que l’on comptait seulement des doigts d’une seule main pour secouer des Etats structurés ?

L’opinion dans les pays rudement touchés par le terrorisme de Boko Haram a manifestement évolué. Les élucubrations grotesques inhérentes à ce contexte tentent de se tasser pour laisser émerger des discours qui s’efforcent d’être proches de la vérité. Des scènes se sont répétées au point d’alerter les plus sceptiques sur une vigilance plus accrue marquée du sceau de la responsabilité. Des arrestations ostentatoires d’individus dont la ressemblance avec les jeunes de l’ethnie Kanuri, massivement instrumentalisés, ne relèvent que de l’impossible. Deux individus européens munis d’arsenal de guerre ont été appréhendés en plein c ur de Yaoundé, le 25 juillet 2015, sous le regard troublé de nombreux badauds. La scène est passée quasi-inaperçue parce que d’une évidence massacrante. La curiosité a cédé à la peur. La suite est restée lettre morte. L’usage du conditionnel a permis de refouler cette peur d’une menace imminente. Les médias occidentaux ne s’en sont pas régalés.

Cameroun, un Boko Haram national ou étranger ?
Bien sûr que l’opinion des populations est plurielle ; ceci au gré des informations reçues, suivies et interprétés selon l’intelligence de chacun. Cependant, seuls quelques individus isolés, distants et moins exposés aux bruits et cris inhérents aux explosions de bombes peuvent encore se berner à considérer que les armées du Nigeria, du Cameroun, du Niger et du Tchad combattent des élèves d’écoles coraniques djihadistes. Certes, c’est le visage qui perce l’écran des fours médiatiques, mais il faut beaucoup de foi pour écarter la thèse d’une internationalisation dépassant les seuls horizons bleutés du Lac Tchad. Les médias occidentaux dominants sont démunis en ce qui concerne les conflits lointains, si ce n’est qu’ils sont réduits aux lignes éditoriales prescrites. Les médias d’Etat dans les pays touchés par l’irruption de la gangrène terroriste sont hautement politisés et soumis à de sérieux devoirs de réserve. La presse ainsi que les télévisions privées recherchent la vérité de ce sombre conflit et osent des hypothèses tenaces. Hélas, peut-être que la massivité des déclarations, le verbe militant et le ton souvent exalté affaiblissent la force de persuasion du discours.

Au Cameroun, la question ne consiste plus à savoir s’il existe un Boko Haram national ou étranger. Le niveau le plus basique de l’intelligence voudrait que l’on conclue à l’existence de toutes sortes de relais possibles. Le conflit est déterritorialisé et ses segments peuvent se retrouver à tout bout de champ. Les services secrets d’Etat le savent mieux que quiconque.

Le flou s’est réellement installé. Qui est Boko Haram ? Nous n’avons pas la prétention d’y répondre de manière définitive tant il manque encore des pièces au puzzle. La guerre par contre est une réalité : des affrontements continuent, des attentats-suicides prolifèrent. Les armées nationales sont à l’ uvre et accomplissent courageusement leurs délicates missions. La déclaration de Paul Biya sur le perron de l’Elysée, à défaut d’avoir été une divine maladresse, n’était pas moins une exaltation du mythe de Gribouille qui, pour se protéger contre la pluie, se jette dans l’eau. C’est sous l’emprise du réalisme que le Cameroun s’était définitivement extériorisé dans un conflit asymétrique qu’on lui a imposé. Le but est de repousser, sinon d’anéantir, la fougue tristement déstabilisatrice à multiples facettes.

Venus recoloniser notre patrie via un islamo-fascisme de façade
L’arrivée forte médiatisée de l’armée américaine au Nord du Cameroun montre aisément que cette guerre n’est pas la nôtre. Autrement dit, la moindre des vérités c’est qu’elle n’est pas exclusivement nôtre. Peur et méfiance se sont emparées une fois de plus des Camerounais dont les représentants – Assemblée nationale et sénat – n’ont pas été consultés pour l’accueil ou non sur leur sol de trois cents militaires étrangers. On objectera que l’armée tchadienne aussi s’est installée au Cameroun. Cependant, toutes proportions gardées, la symbolique de cette présence états-unienne au Cameroun est incommensurable. Des justifications fusent mais l’autorité de l’Etat paraît impuissante.

L’obscurité grandit et peut-être qu’un jour cette centralisation du pouvoir montrera enfin ses limites et que chaque parcelle du territoire pourra faire entendre sa voix à Yaoundé. Le peuple aura grandi et exigera de tout savoir. Car, à force d’entretenir le flou, l’on accélère le délabrement institutionnel conduisant la base à douter des pouvoirs établis. Et si c’était le but caché de ceux qui sont venus via un islamo-fascisme de façade, recoloniser notre patrie ? N’y a-t-il pas abondance de nourriture pour que ces bêtes sauvages d’une ère nouvelle – postcoloniale – puissent se la partager en évitant de massacrer les peuples ? Les peuples d’Afrique doivent s’imposer en se donnant toutes sortes de moyens pour tracer les sillons de leur propre histoire en revendiquant le pourquoi de leur présence au monde. Boko Haram n’est pas la natte que nous tissons, elle est celle que les autres viennent tisser dans notre cour en notre nom.


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COP21: comprendre et tirer les leçons des échecs précédents

Par Isidore Kwandja Ngembo, Politologue

Dans exactement un mois s’ouvrira à Paris la 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21/CMP11), du 30 novembre au 11 décembre 2015. Une conférence qui devra aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, avec un objectif de maintenir le réchauffement climatique mondial en deçà de 2 degrés Celsius.

Les optimistes estiment qu’il s’agit là d’une conférence de tous les espoirs pour protéger notre planète Terre et la préserver au profit de tous; alors que les pessimistes pensent qu’elle aboutira aux mêmes résultats que les précédentes.

Sans vouloir entrer dans les détails de l’argumentaire des uns et des autres, je me questionne simplement sur l’issue de cette conférence, à savoir: Est-ce que la COP21 va-t-elle réussir là où les précédentes ont échouée? En quoi est-elle différente des autres? Quelles sont les nouvelles propositions qui seront mises sur la table pour contenter tout le monde?

En réponse à toutes ces questions, j’ai toujours pensé que le principe 7 de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, en 1992, représentait l’un des obstacles majeurs à l’aboutissement d’un accord international contraignant et opposable à tous.

Principe 7-Responsabilités communes mais différenciées:
« Les États doivent coopérer dans un esprit de partenariat mondial en vue de conserver, de protéger et de rétablir la santé et l’intégrité de l’écosystème terrestre. Étant donné la diversité des rôles joués dans la dégradation de l’environnement mondial, les États ont des responsabilités communes mais différenciées. Les pays développés admettent la responsabilité qui leur incombe dans l’effort international en faveur du développement durable, compte tenu des pressions que leurs sociétés exercent sur l’environnement mondial et des techniques et des ressources financières dont ils disposent. »

Et que si les États voulaient réellement combattre le réchauffement climatique mondial, ils feraient mieux de réexaminer substantiellement ce principe 7 pour parvenir à un accord réaliste qui établirait un certain équilibre entre protection de l’environnement et prospérité économique.

Pour mieux saisir la portée de ce concept de «traitement différencié», il faut remonter très loin dans le temps pour connaître l’origine et comprendre les véritables raisons de celui-ci et son intégration en droit international de l’environnement.

En effet, c’est lors de la première Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) – organe subsidiaire de l’Assemblée générale des Nations unies créé en 1964 -, que le concept de «traitement différencié» a été évoqué pour la première fois. La revendication majeure des pays nouvellement indépendants du Tiers-Monde était que le système commercial multilatéral mis en place par l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) en 1947 ne répondait pas à leurs problèmes spécifiques.

Les pays du Tiers-Monde exigeaient l’instauration d’un Nouvel ordre économique international qui tienne compte des réalités des pays pauvres, notamment le traitement différencié au regard de leurs obligations conventionnelles, pour parvenir à réduire les inégalités économiques et sociales flagrantes et le fossé de plus en plus béant entre les pays riches et les pays pauvres.

Plus tard, avec la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995 – clef de voûte du système commercial multilatéral – pour régler les relations commerciales entre les États, le concept de «traitement spécial et différencié» a été intégré pour tenir compte des besoins particuliers des pays en développement et moins avancés.

Le concept de «traitement différencié» a donc été utilisé pour la première fois en droit international économique, spécifiquement dans les accords multilatéraux sur le commerce. Toutefois, il faut admettre sincèrement que malgré tout, les rapports de force et le pouvoir de négociations à l’OMC restent toujours très inégalitaires entre les États.

Dans le domaine de l’environnement, le principe du «traitement différencié» a été relancé par les pays en développement à la Conférence de Stockholm, en 1972, en se référant aux mêmes revendications évoquées pour les règles du système commercial multilatéral mentionnées ci-dessus. C’est seulement 20 ans plus tard, à la Conférence de Rio de Janeiro en 1992, que le «traitement différencié» a été défini clairement dans la Déclaration. L’idée était de moduler les obligations conventionnelles des États en fonction du niveau et des besoins de leur développement.

Depuis cette Conférence de Stockholm, les États ont jugé nécessaire de lier tous les efforts de protection de l’environnement aux efforts de développement économique, dans tous les traités internationaux en matière d’environnement. Une différenciation nette des obligations entre les groupes de pays – développés et en développement -, est faite afin de remédier aux inégalités socio-économiques. Voilà comment le traitement différencié est devenu l’une des bases de référence du droit international de l’environnement.

Mais bien que le traitement différencié soit adopté et intégré à la fois dans la Convention-cadre sur les Changements Climatiques (CCNUCC) en 1992 et dans le Protocole de Kyoto en 1997, les différentes négociations sur le climat qui se sont poursuivies tout au long de 22 dernières années échoppent, entre autres, sur cette même question épineuse. Les États peinent à trouver un consensus sur l’application durable de cette différenciation de traitement dans un instrument juridiquement contraignant.

Une des raisons qui rend difficile l’adoption d’un accord contraignant, c’est le consensus sur la responsabilité que doivent assumer certains pays notamment (Brésil, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui, autrefois, étaient catégorisés comme pays en développement, mais aujourd’hui ont connu une forte croissance économique et comptent parmi les grands pollueurs.

Comment surmonter cette impasse et aboutir à un compromis?
Le réchauffement climatique est le résultat de notre mode de vie, de production et de consommation. Il constitue donc un des grands défis de notre époque auquel nous devons absolument relever. Tous les États devraient relire le Rapport Brundtland de 1987 pour comprendre que le développement durable doit être celui qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de répondre à leurs propres besoins.

Pour nos intérêts égoïstes et parfois les choix des politiques publiques que nous adoptons, nous ne nous préoccupons pas de la détérioration de l’environnement et de la Terre, qui est un patrimoine commun à l’humanité toute entière. Nous feignons d’ignorer qu’en laissant brûler la Terre consciemment, la nature finira par devenir néfaste à tous les humains, peu importe leur niveau de développement, et le feu nous consumera tous.

Par contre, si nous voulons véritablement réduire le réchauffement climatique mondial, nous savons exactement ce que nous devons faire. Tous (États, entreprises, individus), nous devons mettre la main à la pâte et nous engager à participer individuellement et collectivement, en tenant bien évidemment compte des particularités de chacun et sa capacité de disposer des moyens appropriés d’atténuation et d’adaptation pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique.

Ceci dit, nous avons tous le devoir moral et la responsabilité éthique d’assurer la durabilité de l’environnement. Si chacun devait assumer sa responsabilité à la COP21, le résultat sera éclatant, mais si l’on recommençait à se rejeter des responsabilités historiques, le résultat sera mitigé comme lors des précédentes.

Qu’à cela ne tienne, une chose est vraie que si les problèmes environnementaux sont mondiaux, les impacts se font ressentir d’abord au niveau local, notamment par la fonte des glaces, l’élévation du niveau des mers, les inondations, la sécheresse, les vagues de chaleur, la contamination des réserves d’eau douce, les migrations massives, etc.

Isidore Kwandja Ngembo, Politologue.
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L’horizon démocratique bouché en Afrique Centrale

Par Michel Lobé Etamé, journaliste

Les événements en cours au Burkina Faso démontrent une fois de plus que la démocratie reste fragile en Afrique. La soif du pouvoir et la peur de l’inconnu poussent les dirigeants actuels qui s’accrochent à user de subterfuges que dénoncent la société civile et l’opinion publique internationale.

Nous devons tous nous réjouir de l’échec du coup d’état au Burkina où un chef en treillis, peu inspiré et autocrate, n’a pas pris conscience de son égarement. Manipulé par son ancien mentor Blaise Compaoré, il a voulu rétablir un pouvoir décrié et assassin.

Il faut retenir de ces évènements la perspicacité des hommes d’état que sont Macky Sall du Sénégal et Thomas Boni Yayi du Bénin. Ils ont fait preuve, sans pression aucune, d’une habileté politique qui échappe toujours à nos dirigeants qui accèdent au pouvoir par la petite porte. La Cedeao a su elle aussi peser de tout son poids. Elle a été suivie par l’Union Africaine dont le rôle peut mieux s’affirmer.

Macky Sall et Thomas Boni Yayi ont quelque chose en commun. Ils ont été élus démocratiquement à la tête de leurs pays respectifs où les partis d’opposition pèsent sur l’action politique. Les élections se déroulent au Sénégal et au Bénin dans un climat calme où le bourrage des urnes n’est plus d’actualité. Les opposants politiques sont organisés, respectés et combatifs.

Cette légitimité leur a conféré un respect en Afrique. La société civile au Burkina a bien accueilli ces médiateurs qui ne souffrent d’aucune influence extérieure pour mener à bien leur mission. Si les faits s’étaient déroulés en Afrique Centrale, la médiation n’aurait pas abouti. La raison est simple: les présidents à vie en exercice héritent d’un pouvoir usurpé, illégitime et autocratique où les opposants sont abusivement emprisonnés, traquées, muselées et soumis.

Autre fait marquant: la médiation a été africaine. Elle n’a pas été soumise aux injonctions des grandes puissances. Une preuve que l’Afrique peut se prendre en main et régler ses problèmes toute seule. Nous pouvons admirer ici les effets salutaires de la démocratie. La légalité républicaine a été rétablie au Burkina et nous nous en réjouissons.

Mourir au pouvoir
Mourir au pouvoir ou la politique de la terre brûlée. Tel est le mode opératoire des dirigeants de l’Afrique Centrale. Les deux évènements qui ont marqué l’actualité politique en Afrique n’ont pas inspiré ce microcosme obscurantiste.

Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir par son peuple pour avoir voulu modifier sa constitution. Cet échec n’a pas servi de leçon au président Joseph Kabila. Face au désordre ambiant en cours chez son voisin du Burundi, autre falsificateur de l’histoire, il veut un dialogue national avec «son opposition» laminée afin de solliciter un troisième mandat.

Joseph Kabila hérite du pouvoir de son père assassiné. Il n’a donc pas la légitimité qu’il revendique. A-t-il conscience de l’état de salubrité de son pays si riche en matières premières et de la pauvreté de ses citoyens qui forment l’un des plus gros contingents de réfugiés au monde?

Dans cet exercice périlleux, il est suivi cette semaine par son proche voisin et frère, Denis Sassou Nguesso qui cumule plus de trente ans de pouvoir à la tête de la République du Congo.

Denis Sassou Nguesso est frappé aujourd’hui par la limite d’âge fixée à 70 ans et de l’interdiction inscrite dans la constitution de 2002 d’exercer plus de deux mandats. Il a 72 ans. En convoquant en juillet un dialogue national boudé par l’opposition, il invitait son peuple à réfléchir sur l’opportunité de faire évoluer les institutions de la République.

Si Denis Sassou Nguesso persiste dans son aventure, nous pouvons redouter une nouvelle situation à la burundaise. Un tel scénario ne surprendra personne en Afrique Centrale où le pouvoir est confisqué et où la paralysie des états les confine à une grande pauvreté.

En effet, pour durer au pouvoir, ces présidents ont tous les mêmes recettes:
-la corruption,
-la nomination à des postes clé de médiocres sans charisme, sans référence et sans expérience,
-le tribalisme,
-la soumission de ceux qui lui doivent leur ascension sociale,
-l’appartenance à des obédiences ou à des cercles ésotériques, etc.
Ces critères désobligeants et peu glorieux font des collaborateurs de ces présidents des femmes et des hommes sans envergure qui étouffent tous les potentiels.

Les chefs d’état en Afrique Centrale ne pourront jamais dissuader Denis Sassou Nguesso sur ses choix suicidaires et de son référendum acquis d’avance. Autour de lui, ses confrères ne font pas bonne figure pour envisager une médiation.

Après le Burundi et le Burkina, l’Afrique n’est pas sortie des conflits initiés par ses présidents aux mandats à rallonges.


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Oui au panafricanisme, non à l’imbécillité!

Par Bertrand Teyou

D’entrée, je refuse de croire que l’élite africaine est dupe, je refuse de croire que nous restons aveugles de la réalité du monde qui s’organise autour de nous et avance à pas de géant. Autour de nous, chaque pays tient son progrès de l’effort de ses citoyens, et non du salut extérieur. Il n’y a qu’en Afrique où, quand on est déçu par l’Occident, au lieu de changer la tyrannie intérieure qui contraint les citoyens à la médiocrité, au lieu de s’appuyer sur nos capacités infinies pour décoller, on appelle les Chinois au secours, cette même Chine qui, malgré son titre de 2ème puissance économique du monde, n’oublie pas de faire allégeance à l’Occident pour ajuster sa technologie de pointe, ce qui veut dire que nous fuyons le monstre et trouvons refuge dans son arrière cour.

Ne croyez point ici que j’en veux à la Chine de profiter de son aubaine africaine, je suis loin de maudire le rêve d’une coopération grandiose avec la Chine, je déplore tout simplement la condition du Nègre qui s’embourbe, et exorcise, par la fuite en avant, son impuissance enfouie. Quand ce n’est pas la Chine qu’on vénère, ce sont les résistants de la dernière heure qu’on déifie, on déifie Robert Mugabe haï par l’Occident, Omar El-Béchir en héros face à la CPI, Idriss Deby en escalade contre les terroristes, Paul Biya rebellé contre la France. Mais bon sang, pendant qu’on y est, pourquoi nos panafricanistes déifiés, qui savent très bien que tout part de la pauvreté, ne règlent-ils pas ce problème qui met en péril le sort de tous les Africains de la terre ? En sont-ils impuissants ? Que non.

Si on en était encore à l’âge des ténèbres, on aurait pu penser à l’impuissance. Mais depuis que Tchundjang Pouemi nous a affranchis des mythes de Bretton Woods et des prédications de son prophète John Keynes, tout le monde sait qu’on peut éradiquer la misère en Afrique quasiment du jour au lendemain, tout le monde sait qu’il est techniquement possible de sortir du sous-développement sans besoin d’aide financière, quelque soit le niveau de désastre, simplement en déclenchant le cycle vertueux de fonctionnement économique, pour le bien-être non seulement des populations mais aussi des investisseurs, ceci en maintenant au pouvoir le tyran, car la dictature n’est point un handicap au progrès, elle ne s’érige en barrière que parce qu’elle sert d’instrument au système de l’aliénation des peuples par l’impasse.

Conséquence, quelques soient nos pirouettes empiriques, Mugabe, Béchir, Deby ou Biya restent les marionnettes de l’Occident, et le peuple avec, non pas parce que nous le souhaitons mais simplement parce que les micro-États que contient l’Afrique ne sont point des nations mais des multinationales de l’Occident, et que chaque fois que nous agitons le drapeau national pour supporter nos équipes sportives, nous agitons en réalité le fanion d’une poignée d’actionnaires.

Il est urgent que les Africains sortent de leurs illusions, des bricoles, pour se parler sincèrement, violemment. Je suis parfaitement d’accord qu’il serait horrible de livrer nos « tyrans » à la CPI, horrible de comploter contre ces derniers avec l’aide de nos colons d’hier, de ce pas, ne les glorifions pas non plus sur l’autel du mensonge, foudroyons-les de colères, dévoilons nos plaies profondes, nos chairs envoûtées. Utilisons les mots blessants, les verbes farouches qui certes font moins mal que des balles mais restent de force bien supérieure.

Si l’on peut fustiger les man uvres de l’Occident, man uvres qui sur le plan politique restent parfaitement légitimes, il est à noter que le blocage le plus crucial de notre destin vient surtout de nos dirigeants qui sévissent par leur incompétence désastreuse, ce qui ouvre la voie au FMI et à la Banque Mondiale qui, au moyen de l’outil monétaire, capte nos ressources, pour le plus grand intérêt de ses plus grands donateurs, ce qui n’est que chose normale, c’est à nous de réagir en meilleur donateur que les autres.

C’est à nous de défendre nos intérêts. Il faut remarquer que quand les migrants abordent la périlleuse traversée de la Méditerranée pour l’Europe, ils sont arabes, asiatiques, indiens et négro africains, mais à l’arrivée, ce sont les négro africains qui passent en boucle à la télévision occidentale en image de l’immigration hideuse, les autres trouvent des débouchés, simplement parce que les gouvernements de leurs pays se sont arrangés qu’il en soit ainsi. Nos dirigeants africains, qui remplissent les coffres forts de l’Occident, n’ont pas pu obtenir ce préalable humanitaire élémentaire.

Tous les pays du monde défendent les leurs, leur périmètre, sauf les Africains qui restent stupides, en étant obnubilés par les beaux discours de libre échange, alors que dans la réalité ils n’ont aucune chance d’avoir accès au marché français par exemple, vu qu’il y est déjà compliqué à une firme allemande d’implanter sa marque.

Réveillons-nous, soyons pragmatiques, suivons l’exemple de Vladimir Poutine qui, même pendant les pires moments de guerre froide, ne perd pas le nord, signe des contrats de coopération militaires avec le grand Satan américain. Paradoxe, direz-vous ? Ça s’appelle réalisme politique, non pas l’imbécillité de Mugabe qui se trouve piégé par sa promesse de quitter la CPI.


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Les Etats Généraux de la Communication du Cameroun s’ouvrent sur fond de protestation

Malgré la présence des journalistes protestataires, les travaux se sont ouverts au Palais des Congrès de Yaoundé

Le Palais des congrès de Yaoundé abrite depuis hier 05 décembre les deuxièmes Etats généraux de la communication du Cameroun. Entre protestation des journalistes, manque d’information et d’orientation de la part du comité d’organisation et le retard dans les différentes articulations des ces assises, la cérémonie d’ouverture solennelle a tout de même eu lieu. Placé sous le thème « la communication, instrument de consolidation de la paix, de l’unité et la solidarité nationales, pour un Cameroun prospère et émergent à l’horizon 2035 », ces assises se situent dans la mouvance de plus de deux décennies de libéralisation du paysage médiatique national. Dans le même ordre d’idée, le ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary, dans son discours de circonstance, a évoqué les premières assises de 1994 dont : les recommandations ont conduit, de la part des pouvoirs publics, à des actions concrètes telles que l’abolition de la censure avec la loi n° 96/04 du 16 janvier 1996 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n° 90/052 du 19 décembre 1990 relative à la liberté de la communication sociale ; la création d’une commission nationale de délivrance de la carte de presse ; la consécration de l’aide publique à la communication privée ; l’élaboration d’un code de déontologie du journaliste pour ne citer que ceux-ci.

Photo de famille des officiels, suite à l’ouverture des Etats Généraux de la Communication du Cameroun, le 05 décembre 2012 à Yaoundé
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Au même moment, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) qui avait lancé un mot d’ordre de boycott actif, protestait à l’esplanade du bâtiment qui abritait la cérémonie. Pour ces syndicalistes, leur mouvement de contestation a pour but de ne pas laisser le boulevard au gouvernement et à ses affidés dont l’agenda caché est une reprise en main des maigres espaces de liberté chèrement acquis depuis 1990. Pouvait-on lire sur leurs pancartes « La liberté de la presse n’est pas un privilège pour les journalistes » « La liberté de la presse ne se marchande pas » « Non à la mascarade » et bien d’autres encore. Mais ces contestataires qui n’étaient qu’une poignée de personnes, n’ont pas pu empêcher le déroulement de la cérémonie. Après l’ouverture solennelle et le cocktail de circonstance, selon le programme officiel, dès 13 heures, était prévu le début des travaux en atelier. Mais jusqu’à 17 heures, aucun atelier n’avait commencé et surtout aucune indication de salle n’était donnée, aucun point de renseignement n’existait et les participants allaient dans tous les sens à la quête de l’information. Toutefois, au terme de ces Etas Généraux, le gouvernement attend des résultats comportant entre autre un état des lieux et un diagnostic du fonctionnement du secteur, un examen concerté des différents avant-projets et projets de textes législatifs et réglementaire soumis à l’examen des participants ; un ensemble de recommandations circonstanciées subséquentes en vue d’un fonctionnement harmonieux du secteur de la communication en général ; une position consensuelle des médias nationaux sur la protection des intérêts majeur de la nation ; et l’adoption d’un code de déontologie de la presse actualisée pour la presse et la publicité.

Syndicat national des journalistes du Cameroun a protesté devant le Palais des Congrès de Yaoundé
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Etats Généraux de la Communication au Cameroun, enfin!

Les deuxièmes Etats Généraux de la Communication s’ouvrent ce mercredi dans un contexte de tension, mais aussi de promesses et de défis pour le secteur

Les Etats généraux de la communication (Egc) du Cameroun débutent ce mercredi 05 décembre 2012 à Yaoundé. C’est le Palais des congrès qui servira de cadre à ce qui est annoncé comme une « grande messe de la communication». La Communication, instrument de consolidation de la paix, de l’unité et de la solidarité nationales, pour un Cameroun prospère et émergent à l’horizon 2035, voilà le thème sous le prisme duquel se bâtiront les travaux. Neuf ateliers de réflexion sont prévus sur «médias, citoyenneté et responsabilité», «statut des professionnels», «viabilité économique des médias et qualité du pluralisme». Et aussi sur la «régulation et auto-régulation professionnelle», « l’ assainissement de la télédistribution et structuration du secteur », entre autres. Pour ce faire, le ministère de la communication à l’ouvrage pour l’organisation a nommé à la commission scientifique des travaux, le Pr. Jacques Fame Ndongo, actuel ministre de l’enseignement supérieur, ancien ministre de la communication et rapporteur général des travaux de la première édition des Etats généraux de la communication en 1994. De nombreux invités sont annoncés dont Georges Gros, secrétaire général international de l’Union de la presse francophone et Hervé Bourges, ancien Président du Conseil supérieur de l’Audiovisuel français, ancien Président des chaînes de télévision en France et ancien directeur de l’école de journalisme du Cameroun. Ce dernier, dans une interview accordée à Afrik.com, a donné son point de vue sur les enjeux de ces Egc: « Ces Assises interviennent au moment précis où le Cameroun doit concevoir l’articulation entre les aspirations collectives propres à chaque nation, à un niveau culturel et politique, et un univers médiatique nouveau, celui d’Internet et de la mondialisation des réseaux de communication (.) D’un côté, il y a une formidable liberté de communiquer dont la régulation est indispensable mais compliquée, de l’autre il y a la nécessité de préserver les identités nationales et les cultures face au déferlement d’images internationales. La solution, c’est le dynamisme de chaque pays, sa capacité à produire, à diffuser à l’intérieur de ses frontières et hors de ses frontières des images originales et fortes, capables d’entrer en concurrence avec celles des réseaux mondiaux»

L’enthousiasme et les attentes de Hervé Bourges ne sont pas partagés par le syndicat national des journalistes du Cameroun. Le président actuel, Félix Cyriaque Ebolé Bola, a appelé les journalistes « à se rendre massivement à l’esplanade du Palais des congrès de Yaoundé le 5 décembre au matin afin de manifester, pacifiquement et en toute responsabilité, leur refus d’embrigadement politique d’un secteur vital pour le Cameroun ». ce dernier reproche au ministère de la communication entre autres le manque de concertation avec les acteurs « réels » de la communication au Cameroun :« Au sein dudit Comité scientifique, déjà pléthorique, se retrouvent non seulement une foultitude de thuriféraires du parti au pouvoir, mais également de soi-disant représentants de regroupements professionnels dont le mandat est échu, dont les organes ont cessé de fonctionner depuis des lustres ou dont les titres affichés sont manifestement usurpés» et d’ajouter « de tout ce qui précède, il apparaît clairement que le dessein du MINCOM est loin de l’avènement souhaité d’un univers communicationnel assaini, crédible et performant. A travers sa décision, Issa Tchiroma Bakary recherche avant tout des cautions politiques pouvant l’accompagner dans l’acte de forfaiture qu’il s’apprête à perpétrer contre les libertés et avec l’argent du contribuable». Le Snjc a donc appelé à un boycott actif de ces travaux : « c’est pour cela que le SNJC sera présent sur le lieu des travaux, mais ne prendra part à aucun atelier » a indiqué M. Ebole Bola dans une note.

Du 29 août au 1er septembre 1994 avait eu lieu la première édition des Etats généraux de la communication. Sous la présidence du Pr. Augustin Kontchou Kouomegni alors ministre de la communication. De nombreuses résolutions avaient alors été prises comme celui de la tenue tous les 5 ans de ces Etats généraux. Ce n’est pas la seule à ne pas avoir été respectée. Les résolutions et recommandations présentées le 1er septembre 1994, par Amadou Vamoulke qui officiait comme secrétaire général des Etats généraux, prévoyait entres autres l’institution d’un quota minimal de 80% de contenus camerounais pour les produits diffusés dans les médias d’Etat, la formation des communicateurs en langues nationales, l’accroissement du nombre de structures de formation universitaires, un plus grand respect du bilinguisme officiel dans les organes médiatiques d’Etat, une utilisation plus prononcée des langues nationales dans les médias d’Etat, de toutes les sensibilités nationales…

Etats Généraux de la Communication au Cameroun, du 05 au 07 décembre 2012
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Zone CIMA: Réduire les accidents de la route

C’est l’objectif des états généraux de la Fédération des sociétés d’assurances de droit national africaines sur la prévention routière ouverts le 26 septembre à Yaoundé

Le Cameroun, pays le plus meurtrier de la zone franc
Les travaux des états généraux de la FANAF sur la prévention routière ont débuté le lundi 26 septembre 2011, à Yaoundé. La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre d’Etat, ministre des Transports (MINTRANS). Maïgari Bello Bouba a profité de la tribune pour rappeler les statistiques au plan mondial et africain. En zone franc, a-t-il indiqué, le nombre d’accidents reste très élevé. Sur les 1,3 millions de tués par an dans le monde, l’Afrique s’en tire avec 20%. Pourtant, le parc automobile de l’Afrique représente à peine 2% de parc mondial, indique le MINTRANS. « La prévention routière ». C’est le thème central de ce conclave panafricain, le premier du genre à être organisé par la FANAF sur la question. Le choix d’un tel thème par le bureau exécutif de la FANAF n’est ni gratuit ni fortuit. Il est le fruit d’une longue réflexion entre les assureurs et leurs partenaires que sont les préventionnistes dont les plus connus sont ceux qui se préoccupent des accidents de la circulation routière, justifie Protais Ayangma Amang, le président en exercice de la FANAF. Ce dernier fait observer que le Cameroun était le pays le plus meurtrier de la zone CIMA, (Conférence interafricaine du marché d’assurances) avec 1450 personnes tuées. Il est suivi par le Bénin, Côte d’Ivoire, Niger, Burkina Faso, Togo, Mali, Mauritanie et Sénégal, avec respectivement 710, 699, 501, 470, 363, 221 et 187 personnes tuées. Une cause de mortalité importante ayant un impact financier sur nos portefeuilles mérite d’être au c ur de nos réflexions, souligne Protais Ayangma.

Etats des lieux et échanges d’expériences
Lundi 26 septembre 2011, il est surtout question de faire l’état des lieux dans les différents Etats, d’échanger les expériences et surtout de s’accorder sur les solutions urgentes. Deux exposés, « La prévention routière en zone CEMAC : le cas du Cameroun » et « Le comportement humain et la sécurité routière », permettent d’en savoir plus sur les causes d’accidents de la route au Cameroun. Présentés par Zacharie Ngoumbe et Raymond Boum Bissue, respectivement directeur des transports routiers au MINTRANS et commandant du groupement de circulation routière n°1, ces exposés démontrent les différentes causes d’accidents de la route. On retient ainsi que 70% des accidents au Cameroun résultent du facteur humain (excès de vitesse, alcoolisme, drogue, mauvais dépassements, non respect de la signalisation, défaut ou non port de la ceinture de sécurité.), 20% sont dus aux défaillances matérielles, 7% du fait des infrastructures (routes) et 3% du fait des autres causes. L’intervention du secrétaire général de la Cima permet d’ailleurs de remarquer que ces causes sont d’ailleurs les mêmes dans les autres Etats de la Cima. Sauf que Jean Claude Ngbwa ajoute deux facteurs de taille. A savoir, la méconnaissance des règles du code de la route du fait de l’analphabétisme et la corruption des agents en charge du contrôle. Sur ce dernier point, Raymond Boum fait d’ailleurs cette confession: Il arrive souvent que certains de nos agents posent certains actes répréhensibles. Ça arrive!. Le chef d’escadron insiste particulièrement sur les camions mal stationnés ou en panne: Je peux même dire que ce sont ces véhicules qui sont à l’origine des principaux accidents sur l’axe Yaoundé-Douala, lance-t-il. Les conducteurs présents refusent d’avaler cette pilule amère pour eux, en inversant l’ordre. Ce n’est pas vrai. Ce sont les infrastructures qui sont à 70% la cause des accidents de la route au Cameroun et non les conducteurs, rugit Jean Collins Ndefossokeng, président du Syndicat national des employés du secteur des transports terrestres (SYNESTER). Où est l’autoécole où on apprend à conduire les camions au Cameroun? Comment devient-on chauffeur de camion?, questionne-t-il, en concluant que 90% des accidents sont causés par les camionneurs. En dehors des différentes constatations, la rencontre de Yaoundé est aussi un partage d’expériences, le but final étant de trouver des garde-fous qui vont contenir ce fléau.

Un accident de la route au Cameroun qui avait fait au moins 28 morts
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L’expérience Sénégalaise
L’expérience sénégalaise permet de constater qu’une réduction très forte de la mortalité est possible. En effet, de 673 tués en 2000, le nombre est passé à 187 en 2009, selon la direction des transports terrestres du Sénégal. Ces résultats, apprend-on, ont pu être obtenus grâce à la mise en place d’un organisme de prévention routière, d’une bonne campagne de communication et de sensibilisation à l’endroit de tous les usagers de la route. L’expérience camerounaise, à travers la campagne de prévention routière a aussi été présentée. On retient que cette campagne qui a duré quatre mois, a permis de réduire de 40% le nombre d’accidents sur la route Yaoundé-Douala, grâce aux amendes infligées. En effet, de juin à septembre, apprend-on, 7058 contreventions ont été relevées et plus de 92 millions recouvrés. Les conséquences de l’insécurité routière restent préoccupantes d’après le SG de la CIMA. Pour les compagnies d’assurances des pays membres de la zone franc, les coûts d’accidents de la circulation routière aussi bien en dommages matériels que corporels restent élevés. Au cours de l’exercice 2009, le taux de sinistralité de la zone CIMA est de 36,9%, contre 32,6% en 2008, soit une progression de 4,3 points. La charge de sinistre s’élève à 61.547.000.000 de FCFA en 2009, contre 52.196.000.000 en 2008. quant aux primes acquises, elles s’élèvent à 166.824.000.000 contre 160.145.000.000 en 2008.

L’initiative de la FANAF revêt donc un intérêt capital pour le Cameroun et pour les autres pays membres de la Cima. La FANAF est une association professionnelle dont le siège social est à Dakar et qui réunit 163 sociétés d’assurances et de réassurances et deux Fonds de garantie automobile (FGA) opérant dans une quinzaine de pays. Elle a pour principal objectif la promotion de l’assurance et de la réassurance en Afrique, ainsi que la représentation et la défense des intérêts de la profession. Les travaux s’achèvent ce mardi 27 septembre 2011. Plusieurs résolutions doivent être adoptées. Ainsi que des recommandations.

Les pays membres de la CIMA

Etats-Unis: Quatre chefs d’Etat africains attendus à la maison blanche

Ils seront reçus ce vendredi par Barack Obama dans son bureau ovale

Quatre chefs d’Etat Africains seront reçus ce vendredi 29 juillet par le président américain Barack Obama à la Maison-Blanche. Il s’agit de l’Ivoirien Alassane Ouattara, le Béninois Thomas Yayi Boni, le Guinéen Alpha Condé et le Nigérien Mahamadou Issoufou. Ils ont tous été invités à aller rencontrer Barack Obama, dans son bureau ovale de la Maison-Blanche.

Le Bénin est, du club des quatre, celui qui aura le moins souffert. Pays à la tradition démocratique avérée depuis de longues années, il fut l’un des initiateurs sur le continent africain de la conférence nationale souveraine. Plus, il réalisa par trois fois une alternance des plus pacifiques. Le Niger de Mahamadou Issoufou revient de loin. L’ère de Tandja balayée par la junte de Djibo, la période qui la suivit pouvait se révéler trouble et difficile, d’autant plus que l’homme aux chantiers à terminer comptait toujours de chauds partisans dans le pays. Mais l’idéal démocratique prévalut et Mahamadou Issoufou fut élu. La Côte d’Ivoire et la Guinée sont les pays du club des quatre qui reviennent de très loin. Laurent Gbagbo et Dadis Camara firent chacun leur numéro. Le premier fut délogé du bunker où il s’était retranché et le second s’attrapa une balle dans la tête. Chacune des deux nations a son lot de morts, de blessés, d’injustices et d’exactions.

Et c’est bien tout cet espoir suscité dans les villes et campagnes de ces quatre pays africains que Barack Obama et, au-delà de sa propre personne, tout le peuple américain honorent, saluent et encouragent. Il ne serait pas étonnant que, dans peu de temps, la coopération qui lie les Etats-Unis à ces quatre heureux élus connaisse un boom. Même si la visite des 4 Chefs d’Etat intervient dans un contexte très difficile pour l’économie américaine caractérisé par une menace d’un défaut de paiement. Les discussions entre Barack Obama et John Boehner, le président républicain de la chambre des représentants, semblent avoir du plomb dans l’aile avec le départ des républicains des discussions, le vendredi 22 juillet. Par deux fois depuis ce vendredi là au soir, les pourparlers entre les deux camps ont échoué pour trouver un statu quo sur les mesures à engager afin de réduire l’endettement américain. Outre le risque de dégradation par les agences de notation de leur note souveraine, ce statu quo pourrait semer la panique sur les marchés financiers mondiaux, à peine remis des frayeurs sur le risque de contagion de la crise de la dette grecque à d’autres pays européens. Le président américain doit, lui aussi, faire face à des critiques, car les membres de son aile gauche refusent d’accepter des coupes dans les programmes sociaux très appréciés de leurs électeurs. Car tous, démocrates comme républicains, pensent aux élections de l’an prochain.

Le Béninois Thomas Yayi Boni (haut gauche), l’Ivoirien Alassane Ouattara (haut droite), le Guinéen Alpha Condé et le Nigérien Mahamadou Issoufou
Journalducameroun.com)/n

Kenya: La famille de Barack Obama sous haute protection

Après l’assassinat de Ben Laden, on redoute une répercussion sur la famille africaine du président des Etats-Unis

Sarah Obama est au centre des attentions au Kenya. La sécurité a été renforcée autour de la famille kényane du président américain Barack Obama, pour prévenir toutes éventuelles représailles à l’élimination d’Oussama Ben Laden, a indiqué un responsable policier kényan. Le pays est en effet en état d’alerte terroriste depuis la mort du chef du réseau terroriste Al Qaida en début de ce mois de mai. Cette famille est regroupée à Kogelo, un village reculé de l’ouest du Kenya, autour de la figure emblématique de «Mama» Sarah Obama, 89 ans, troisième épouse du grand-père paternel de Barack Obama, qui n’a cependant pas de lien de sang avec l’actuel président américain. Tous les visiteurs allant chez elles seront scrupuleusement contrôlés, ils passeront des contrôles de sécurité avant d’être autorisés à se rendre dans sa maison, a déclaré à la presse l’administrateur de la région de Nyanza, Francis Mutie.

On se souvient qu’après l’annonce de la mort du chef d’Al-Qaïda, le président kenyan Mwai Kibaki avait réagi par un communiqué. Il affirmait que c’était un «acte de justice» pour les victimes de l’attentat perpétré en 1998 contre l’ambassade américaine au Kenya. Au nom du Gouvernement et du peuple de la République du Kenya, je félicite toutes les personnes qui sont derrière la liquidation d’Oussama Ben Laden, avait-il continué. La première attaque d’envergure internationale perpétrée le 7 août 1998 à proximité de l’ambassade des Etats-Unis et d’une banque à Nairobi avait fait 200 morts et plus de 1000 blessés. Plus tôt, le Premier ministre kenyan Raila Odinga a déclaré que le meurtre du chef d’Al-Qaïda est une réalisation majeure et une justice pour toutes les victimes du terrorisme au Kenya. Par ailleurs, Le Kenya partage une longue frontière avec la Somalie, dont la plus grande partie du territoire est actuellement contrôlée par les insurgés islamistes radicaux shebab, qui ont fait v u d’allégeance à Al-Qaïda. Les shebab qui, ont déjà menacé par le passé de frapper le Kenya, ont promis de venger «très bientôt» la mort d’Oussama Ben Laden, sans donner davantage de détails.

Ces derniers jours, des informations contradictoires sur les menaces directes pesant sur des membres de la famille Obama sont apparues dans la presse. Selon l’AFP, il n’existerait aucun danger de cette sorte. The Telegraph, en revanche, croit savoir qu’un groupe islamiste basé en Somalie qui désire venger la mort d’Oussama Ben Laden vise directement Sarah Obama. La grand-mère, elle, qui n’est pas musulmane, indique que sa vie quotidienne n’est pas affectée par les nouvelles patrouilles de police autour de son domicile. Sarah Obama a acquis une célébrité au Kenya depuis que Barack Obama est venu la voir en 2006, et a fortiori quand ce dernier a été élu en novembre 2008 premier président noir des Etats-Unis. Le gouvernement kenyan a déclaré Kogelo site national, et Mama Sarah a été enrôlée pour parrainer différentes uvres caritatives.

Mama Sarah indique que sa vie quotidienne n’est pas affectée par les nouvelles patrouilles de police autour de son domicile
zimbio.com)/n

Culture: Les états généraux du peuple Batanga – Iyassa (Ndowè) se préparent

Une conférence de presse se déroule ce samedi à Kribi pou cet évènement prévu au dédut du mois de décembre. Plusieurs activités annoncées au programme.

Le peuple Batanga – Iyassa (Ndowè) à Kribi dans l’Océan s’apprête à revenir sur la scène. C’est à la faveur de l’organisation du 4 au 5 décembre 2010 que la deuxième session de ses états généraux débutera, la première remonte à 1953. 57 ans après, il est question pour les filles et fils Batanga – Iyassa (Ndowè) de marquer un temps d’arrêt pour évaluer leur parcours effectuer jusqu’ici d’une part et jeter les bases d’un avenir meilleur pour ses ressortissants. Les contours de ces états généraux seront présentés le samedi 27 novembre 2010 au cours d’une conférence de presse à Kribi. Conférence qui mobilisera les hommes ded médias nationaux et internationaux. Ce sera l’occasion pour les organisateurs de préciser le contexte de ces états généraux ainsi que le déroulement des activités prévues.

Programme des états généraux du peuple Batanga
Atelier 1: Juridique et institutionnel
Les us et coutumes du peuple Batanga – Iyassa (Ndowè) – Place et rôle des Etuta au sein du peuple Batanga – Iyassa (Ndowè) – Retour aux valeurs traditionnelles avec les chefs dans leur rôle de garants des traditions et cultures – Institution des écoles de formation professionnelle (soudure, plongée sous marine, .) – Institution des écoles, classes et cours de langue dans chaque village Batanga – Iyassa.

Atelier 2: Culture et social
Histoire du peuple Batanga – Iyassa (Ndowè): Qui sommes-nous? D’où venons-nous? Combien sommes-nous? – Recensement des langues parlées, des danses, des contes et légendes, artisants et artistes au sein du peuple Batanga – Iyassa (Ndowè) – Identification des personnes pour enseigner les langues – Création d’un festival des arts et cultures du peuple Batanga – Iyassa (Ndowè) – Désenclavement des villages et entretien des pistes dans tous les canons une fois par semestre.

Atelier 3: Encadrement des jeunes
Obligation pour chaque élite de trouver chaque année, un stage ou un emploi à un ressortissant Batanga – Iyassa (Ndowè) – Création d’une école de plongée sous marine et de soudure – Valoriser la culture de l’effort et du mérite en organisant des cérémonies de remise de prix pour les meilleurs élèves Batanga – Iyassa (Ndowè).

Atelier 4: Développement durable
Activités et conférences diverses.

Les dignitaires de Kribi
Camer.be)/n

L’agrandissement de la francophonie enrichit-il la langue française?

L’organisation compte près de 70 états membres et environ 200 millions de «parlant français» dans le monde

Dans sa tentative de définition de la Francophonie, Xavier Deniau considère l’organisation comme un espace de dialogue, de coopération et de partenariat, dans le respect de la diversité des peuples et des cultures. Son unité se fonde entre autre sur les valeurs de la langue que l’on consacrerait à la promotion de la paix, de la justice, de la solidarité, de la démocratie ainsi qu’au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales qui sont universels et indéniables. De ce fait, tout État se sentant en accord avec ses valeurs se verrait bien au sein de cet espace.

Il y a une quarantaine d’années, cet espace recoupait le fait d’être francophone : de parler français. Initié par les chefs d’Etats d’ex-colonies françaises, le regroupement se veut le pendant du Commonwealth. Mais on se rend compte que d’un point de vue linguistique, la francophonie se renforce par le simple développement de la scolarité entièrement ou partiellement en langue française. Dès ce moment, la communauté des francophones ne cessera de grandir. Dans le monde, il existe un ensemble de peuples dont la langue maternelle, officielle, courante ou même administrative est le français. On les retrouve sur les six continents qui forment un ensemble géographique très étendu ; bien au-delà des limites de la France. L’organisation internationale de la Francophonie comptabiliserait ainsi près de 200 millions de francophones sur un espace avoisinant 700 millions d’habitants. Cette dispersion d’individus d’expression française, caractéristique forte de la francophonie, s’accompagne dans le même temps des valeurs rattachées à cette langue.

Ce qui se trouve derrière la langue française aujourd’hui
Il ne s’agit pas pour les pays francophones de se replier sur les valeurs héritées depuis cinquante années. Dans un univers mondialisé, c’est l’ouverture aux autres, le dialogue, l’accueil des différences et la tolérance qui doivent être les maîtres mots. C’est en ce sens que l’on peut comprendre cet extrait de Senghor, l’un des pères fondateurs la langue française est pour nous un moyen précieux de communication vers l’extérieur et de reconnaissance des autres comme de nous-mêmes. Les liens qui se tissent dès lors entre les «parlant français» ne sont plus imposés. Pour Xavier Deniau, ces différences permettent d’établir ainsi un dialogue fructueux entre diverses cultures, de les enrichir mutuellement, ce que ne pourrait réaliser une langue parlée à un simple niveau national.

En dehors de l’aspect linguistique et géographique, la francophonie entend sortir du cadre historique et regarder vers l’avenir. Il s’agit de «respirer, comparer, s’instruire» comme le propose Dominique Wolton. Pour lui, cet élargissement de francophonie est un défi. On est passé de: la langue à la culture, de la culture à la politique, et de la politique à l’économie. Des thèmes qui font référence à la mondialisation. Une mondialisation différente dans le contexte de la francophonie qui change pour cela de statut. Autour de la langue se greffent des valeurs de liberté, de culture, les droits de l’homme, de souveraineté . etc. On comprend mieux, l’utilisation des termes de coopération, métissage, partage et de . cohabitation. Aujourd’hui, parler français impose de penser autrement la Francophonie, par les déplacements, les informations, les images, car le français n’est langue première que dans une douzaine d’Etats, sur les quelques soixante membres de l’OIF.

Les drapeaux de quelques Etats membres de la Francophonie
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Investiture de Barack Obama au Cameroun: L’avis de Charles Nguini de Transparency International

Nous ne sommes même pas sûrs que nos enfants vivront l’alternance dans notre pays

Nous avons assisté aujourd’hui à l’investiture du président Barack Obama. C’est une expérience extraordinaire que de vire en direct une telle transition entre président sortant et président entrant. Et surtout avoir un président d’origine afro-américaine. Donc, c’est une interpellation d’un autre point de vue pour notre pays parce que nous avons conscience que nous n’allons peut être pas toujours dans la bonne direction. Donc c’est vraiment une interpellation par rapport à la marche de notre démocratie. Qui doit être une marche, certes par étapes, qui doit être une marche sur des chemins bien balisés. Pour le moment, nous avons l’impression que parfois, nous rentrons plutôt au lieu d’avancer. L’interpellation c’est qu’aucun pouvoir ne doit s’éterniser. Il n’est pas nécessaire de s’éterniser pour laisser une marque. De l’autre point de vue, le fait que l’homme fasse son uvre et passe la main à d’autres c’est vraiment la marque de la démocratie; il y a l’alternance certes, mais il y a également d’autres choses. Vous voyez tout l’apaisement qui a consacré cette cérémonie. Donc, l’on magnifie le rêve américain tel qu’on a pu le vivre, tel qu’on a pu le lire depuis longtemps. Mais nous ne sommes pas sur de le vivre dans notre pays, nous ne sommes même pas sur que nos enfants le vivront.

Charles Nguini, Transparency International
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Investiture de Barack Obama au Cameroun: l’avis de Charles Ateba Eyene, président du club éthique

Cela arrivera aussi forcément, fatalement au Cameroun

Je crois que c’est quelque chose de très émouvant, impressionnant, et je crois que c’est une source d’inspiration pour beaucoup de jeunes de notre génération. Obama est un modèle à suivre, un modèle de travail, un modèle de talent, un modèle de compétence. Le Cameroun peut tirer des leçons de cette investiture. La roue de l’histoire tourne. Les Etats-unis ont évolué. Il y a cinquante ans, voire cent ans, les choses ne se passaient pas ainsi. Et je suis sur qu’au Cameroun, les générations qui commencent en soixante dix en montant pourront imposer à notre société ce genre de rêve. Ce qui est sur c’est que nous ne pouvons pas avoir ce genre de démocratie avec les gouvernants actuels. Ça c’est ce qui est sur parce qu’ils n’ont pas été formés à cette démocratie. Ils ont été formés à la démocratie des migmags, de la corruption, à la démocratie des trafics d’influence et de la tricherie; donc, je pense que, une nouvelle classe arrivera un jour et je pense que ce sera beaucoup plus quand on aura à la tête des patriotes, c’est-à-dire des gens qui se sont battus pour l’indépendance, des gens qui croient au Cameroun, des gens qui préservent le Cameroun, des gens qui considèrent que les étrangers ne sont pas autre chose que des partenaires avec qui on peut faire et non des gens qui doivent venir décider en nos lieux et places. Donc, je pense que cela arrivera forcément, fatalement, et je souhaite bon vent à Barack Obama et je souhaite qu’il soit appuyé par tous ceux qui le soutiennent véritablement.

Charles Ateba Eyene, président du club éthique
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