Affaires : Vincent Bolloré condamné à payer  plus 92 millions de F à 145 paysans camerounais

L’homme d’affaires vient d’être condamné à verser 140 000 euros à 145 paysans riverains de ses plantations destinées à produire de l’huile de palme.

140 000 euros soit 92 038 550 FCFA que devra payer l’homme d’affaires Vincent Bolloré à 145 paysans Camerounais. Selon la presse française Libération, il s’agit d’une première depuis la loi de 2017 sur le devoir de vigilance des multinationales. «C’est la première victoire concrète de plaignants depuis la loi sur le devoir de vigilance des multinationales», adoptée en 2017, plastronne Me Fiodor Rilov, avocat de riverains camerounais de plantations d’hévéas destinées à produire la très controversée huile de palme, sur 58 000 hectares. « Et ça tombe sur l’infortuné Vincent Bolloré… », a rapporté Libération.  Il faut souligner que c’est le 29 septembre 2023 qu’un juge de l’exécution des peines (JEX) de Nanterre a condamné son groupe à verser 140 000 euros aux plaignants.

On lui reproche d’avoir indûment exploité ces terres destinées à la production d’huile de palme. Concrètement, la gestion par la société Bolloré de plantations de palmiers à huile dans le pays. Les plaignants, tous agriculteurs locaux, ont décrié la confiscation de leurs terres, dévastées pour laisser place aux vastes plantations de l’industriel français. Cette situation les a laissés sans moyens de subsistance et a eu un impact considérable sur leur qualité de vie.Vincent Bolloré, dont le groupe éponyme est particulièrement actif dans le secteur de l’agro-industrie en Afrique, a fait face à une série de contestations au sujet de l’exploitation des ressources naturelles du continent.

 

Cameroun–Huile de palme : les producteurs préfèrent exporter vers le Nigéria

Inflation. Le prix du litre d’huile de palme brute a quasiment doublé en l’espace d’un an, passant de 650 F à désormais 1100 F sur les étals.

Une situation justifiée par la conjoncture mondiale, mais également la dérivation d’une partie de la production vers le Nigeria voisin. « La clé des problèmes du secteur serait d’abord de sortir de l’informel car, 30 % de la production nationale échappent à la norme, une bonne partie de la production du Sud-Ouest va au Nigeria ». Cette déclaration est celle d’un responsable de l’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad), lors d’échanges ayant eu lieu le 12 octobre dernier au ministère du Commerce, à la faveur de la tenue du Comité ad-hoc de régulation de la filière huile de palme brute.

Cette révélation est sans équivoque, et renseigne à suffire sur les raisons d’une inflation observée depuis le second semestre sur le marché de l’huile de palme brute. Sur les étals, les ménagères sont contraintes de débourser désormais jusqu’à 1100 FCFA pour se procurer un litre d’huile de palme brute, soit environ 100% du prix appliqué il y a un an.

Cette hausse est sans cesse croissante, et découle d’une conjugaison de facteurs. La problématique de la dérivation d’une partie de la production nationale vers le Nigeria par certains producteurs peut expliquer cette hausse vertigineuse des prix. Et pourtant, la production nationale est déjà assez marginale, et que le Cameroun recourt régulièrement aux importations pour garantir ses stocks et éviter une pénurie au plan local. Au fil des années, le rythme des importants va croissant. De près de 80.000 tonnes en 2019, 70.000 tonnes en 2020 et 100.000 tonnes en 2021, le Cameroun a autorisé des importations de 143000 tonnes d’huile de palme brute en 2022.

A en croire Ecomatin, au cours de l’année 2022, la décision de revoir à la hausse le volume des importations d’huile de palme brute dénote des difficultés que rencontrent les industriels à se procurer la matière première pour la transformation en vue de la production des produits dérivés. « À titre d’illustration, la production nationale mensuelle projetée et à redistribuer pour le compte du mois de février 2022 est de 19 650 tonnes, pour une demande de 126 065 tonnes », schématisait naguère le secrétaire général de l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc), Jacquis Kemleu.

Cameroun-huile de palme : une procédure contre Bolloré validée en appel

145 Camerounais ont demandé à la justice française de contraindre le groupe Bolloré à fournir des documents pour établir ses liens avec la Société camerounaise de palmeraies (Socapalm) qu’ils accusent d’attenter à leurs droits.

La cour d’appel de Versailles a validé le 09 juin 2022 une procédure intentée contre le groupe Bolloré pour obtenir l’application de mesures améliorant les conditions de vie des travailleurs et riverains de plantations d’huile de palme au Cameroun. Cette procédure a été intentée par dix ONG et syndicats contre le groupe Bolloré. Ces organisations ont saisi la justice française en 2019 pour les motifs susmentionnés.

La cour d’appel a donné raison au tribunal de Nanterre, qui avait pris une décision similaire l’année dernière. Le groupe Bolloré avait soulevé des exceptions de nullité, qui ont pour la plupart été rejetées par la cour d’appel de Versailles.

« Nous, nous sommes satisfaits de la décision parce que c’est un pas de plus pour les communautés (affectées). La décision préserve la possibilité de recourir au juge quand après une négociation confidentielle en médiation une entreprise ne respecte finalement pas ses engagements en matière de respect des droits humains et dans cette affaire en particulier, la décision valide la procédure »

« Donc on se rapproche de la réponse vraiment attendue, à savoir concrètement : est-ce que le juge va contraindre Bolloré à exercer son influence pour remédier à la situation, c’est-à-dire, remédier aux atteintes dénoncées dans le cadre des activités de la Socapalm (atteintes à l’environnement, conditions de travail des travailleurs de la palmeraie, conditions de sécurité des travailleurs, conditions de vie des communautés riveraines)… »,

Il faut savoir que ça fait plus de dix ans que les communautés demandent une amélioration et ça fait plus de trois années perdues sur des questions de procédure donc il est plus que temps qu’on en vienne au vrai débat dans ce dossier, et d’une manière générale il est plus que temps qu’on mette un terme à l’impunité des multinationales », a déclaré Laura Bourgeois, chargée de contentieux et de plaidoyer dans cette affaire à RFI.

Cameroun-huile de palme : Camvert veut booster la production locale

L’entreprise a récemment procédé au lancement de sa campagne de planting pour le compte de la saison 2022.

Le ministre de l’agriculture et du Développement rural, Gabriel Mbaïrobe a procédé le 30 mai 2022 au lancement officiel du planting pour la saison agricole 2022 sur le site d’IPONO (Campo).

Prévue sur 50.000 hectares de terrain repartis entre Campo et Niété, l’exploitation lancée depuis 2019 a déjà valorisé à ce jour 5000 hectares sur le site d’IPONO (Campo). Le planting de la saison agricole 2022 vient simplement accentuer la continuité du projet.

Avec une superficie cultivable déjà mise en valeur de 4500 hectares à date, Camvert vise à terme, une production de 180.000 tonnes d’huile de palme brute et 18 000 tonnes d’huile de palmiste.

La filière huile de palme connaît un important déficit dans la production. Après 80.000 tonnes en 2019, 70.000 tonnes en 2020 et 100.000 tonnes en 2021, le Cameroun a annoncé vouloir importer 143000 tonnes d’huile de palme brute en 2022.

Les principaux fournisseurs du Cameroun en la matière sont entre autres, le Gabon, l’Indonésie ou encore la Malaisie.

La société agro-industrielle Camvert viendra résorber le déficit de production d’huile de palme de 160.000 tonnes que connaît le Cameroun, en produisant annuellement 180.000 tonnes d’huile de palme et la même quantité en huile de palmistes.

 « Il convient de rappeler que depuis au moins deux ans, la route centrale n’était plus du tout utilisée du fait de son niveau de dégradation avancée. Et globalement, sur un ensemble linéaire de plus de cent kilomètres, l’entretien routier a consommé plus d’un milliard de francs CFA du budget social de notre entreprise« , a expliqué Mahmoud Murtada, le Directeur Général de l’entreprise.

 

 

 

 

 

Cameroun : malgré une production stable, l’activité commerciale sera en berne  au second trimestre 2022

Selon le test prévisionnel de la conjoncture, la Beac présente les anticipations sur les activités économiques.

La Banque des États de l’Afrique centrale souligne que la production de racines et tubercules devrait s’accroitre au deuxième trimestre 2022, période de fortes récoltes dans les régions du Septentrion.

Pour ce qui est du coton, les mêmes prévisions indiquent qu’en « dépit du mauvais état des routes rurales, la production de coton serait stable au 2nd trimestre 2022 ».

Concernant l’huile de palme, les perspectives de production sont bonnes. « Le deuxième trimestre étant une période propice à l’activité dans la filière, en raison des bonnes conditions météorologiques. En outre, l’alternative à l’utilisation de l’huile de palme sur fond de crise d’approvisionnement des huiles de tournesol auprès de la Russie et l’Ukraine, le renforcement de la sécurité et la reprise du travail dans certains lotissements de la CDC devraient également améliorer les perspectives de la filière ».

La production de bananes devrait progresser au deuxième trimestre 2022, profitant surtout de l’arrivée à maturité des plantations de 2021, et, dans une moindre mesure de la reprise d’activités dans certaines plantations de la CDC qui faisaient face à l’insécurité l’année dernière.

Bénéficiant de l’embellie des cours mondiaux de caoutchouc, les exportations d’hévéa seraient rentables au deuxième trimestre 2022. La production devrait également se raffermir, reflétant une activité régulière dans les plantations de la CDC, qui étaient perturbées par l’insécurité.

Par contre, les activités commerciales seraient plutôt en berne au deuxième trimestre 2022, en raison du ralentissement de la demande et de la hausse des prix des produits de première nécessité.

Le test prévisionnel de conjoncture est un document trimestriel de nature prospective, basé sur les enquêtes réalisées auprès des chefs d’entreprises, responsables d’administrations et autres acteurs clés des différentes filières et secteurs d’activité de la Cemac.

 

Le Cameroun veut importer 143 000 tonnes d’huile de palme

C’est en raison du déficit qui est passé de 130.000 tonnes à 160.000 tonnes en ce début d’année 2021. C’est ce que révèle l’Association des raffineurs des oléagineux, Asroc.

Il s’agit d’un déficit nominal qui ne cesse de croître. Et c’est d’autant plus alarmant eu égard de la demande du marché et des ménages locaux. Au Cameroun, les besoins en huile de palme se chiffrent à 88.563 tonnes par mois.

On parle alors d’une demande annuelle estimée à plus de 1,1 million de tonnes. Une quantité qui pourra ainsi satisfaire les producteurs locaux d’huiles végétales de palme, de coton et de soja, ainsi que des savons de ménage et de toilette. Avec cette production et comparé aux besoins, seul 30% de la demande peut être satisfaite à cette allure.

De quoi donner du tournis aux producteurs d’huile de palme. Eux qui avaient déjà de la peine l’année dernière à satisfaire le marché local, en ce début d’année, ils voient encore leur déficit grimper en passant de 130.000 tonnes à 160.000.

Cette situation d’après l’Association des raffineurs des oléagineux, Asroc est assez inquiétante. Selon le Secrétaire général de l’Asroc, Jacquis Kemleu, l’augmentation de 30 000 tonnes observée sur le déficit structurel de l’huile de palme en ce début d’année, et qui « va continuer à s’accroître si rien n’est fait en urgence au regard du relèvement des capacités de transformation des unités existantes », est la conséquence de l’entrée en production d’une nouvelle raffinerie.»

C’est en raison de cela qu’avec l’accord des oléagineux camerounais, l’Etat va encore procéder à l’importation d’huile de palme. On parle d’environ 143 000 tonnes d’huile de palme brute qui seront importées cette année.

Un phénomène auquel on était déjà habitué. En 2019, on en importait déjà 80.000 tonnes. Puis en 2019, il y a eu une réduction à 70.000 tonnes. Et dès 2020 jusqu’à 2021, la courbe a augmenté à près de 100.000 tonnes importées. L’importation du Cameroun se fait auprès des pays tels que le Liberia, le Gabon, la Malaisie et l’Indonésie.

Mais pour l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun, Asroc, cette démarche contribue à éloigner le spectre d’une pénurie des produits finis tels que les huiles végétales raffinées et les savons de ménage. Mais également, le risque d’inflation qui pourrait en découler au détriment des consommateurs.

« Il est important de souligner que ces importations, qui s’imposent à ce jour, sont une mesure conjoncturelle, appliquée dans l’attente du relèvement de la production nationale d’huile de palme brute, et ne constituent en rien une violation de la politique d’import-substitution comme les spécialistes de la désinformation veulent nous faire croire, » indique le SG de l’Asroc.

Cameroun : un plaidoyer pour l’adoption d’une stratégie nationale de production de l’huile de palme

Un document politique a été présenté au cours d’une conférence de presse organisée le 05 août à Yaoundé par l’ONG Green Development Advocates (GDA).

Ce sont quelques 37 Organisations de la société civile (OSC) du secteur forêt et environnement qui demandent au gouvernement d’adopter et de mettre en œuvre une stratégie nationale durable de production de l’huile de palme. Ces organisations ont produit un document politique  présentant les conséquences liées à la non existence d’une telle stratégie au Cameroun.

Selon ces OSC, ladite stratégie permettrait de résoudre les problèmes tels que le non-respect des droits des communautés locales autochtones, le non-respect des droits fonciers coutumiers, la perte de la biodiversité, les perturbations de l’écosystème, la non prise en compte des questions climatiques, la faible prise en compte des questions de pollution de l’eau et de l’air.

« Nous planteurs, on attendait beaucoup de cette stratégie mais depuis 2014 rien n’a bougé. Cette conférence de presse est une opportunité pour nous paysans et petits planteurs. Nous sommes confrontés à beaucoup de problèmes à cause des installations des nouvelles plantations ou des extensions qui sont en train d’être opérées et c’est la stratégie nationale qui devait prendre en compte les problèmes des petits planteurs et des riverains que nous sommes. Jusqu’aujourd’hui les avancées sont toujours attendues. », relève Emmanuel Elong, président de l’Association des paysans riverains des plantations agro-industrie du Cameroun et petits planteurs.

Ce document d’une dizaine de pages, comporte aussi des recommandations que doit prendre en compte la stratégie nationale durable de production de l’huile de palme.  Entre autres recommandations, la promotion de la conservation des hautes valeurs de conservation et les hauts stocks de carbone ; la promotion du respect des droits des riverains et des travailleurs des agro-industries ; la mise en place des mesures incitatives pour les petits opérateurs ; la création des partenariats volontaires et gagnant-gagnant entre les agro-industries et les petits producteurs ; la facilitation et l’accès au financement pour les petits producteurs ; la promotion de la génération des vieilles plantations en utilisant les technologies appropriées…

Rappelons que d’après le Fonds mondial pour la nature, la demande en huile de palme au Cameroun entre 2010 et 2014, se chiffrait à 450 mille tonnes. Or la  production locale n’est que  de 300 mille tonnes,  soit un déficit estimé à 150 mille tonnes.

Cameroun: les activités de Safacam non affectées par le coronavirus au premier semestre 2020

La filiale du groupe luxembourgeois Socfin, spécialisée dans la production d’huile de palme et de caoutchouc, a réalisé un chiffre d’affaires en hausse de 17% sur les six premiers mois de l’année, d’après son rapport d’activités

 

La Société africaine forestière et agricole du Cameroun (Safacam), filiale du groupe luxembourgeois Socfin, a réalisé un chiffre d’affaires de 17% entre janvier et juin 2020, selon les données publiques de son rapport d’activités. 

Spécialisée dans la production d’huile de palme et de caoutchouc, Safacam a vendu 95% de sa production d’huile brute au 30 juin 2020 (soit 12 428 tonnes) contre 75% à la même période en 2019 (9787 tonnes).

“Cette augmentation des ventes s’explique par le fait que nos clients ont acheté et stocké davantage d’huile brute à partir de mars 2020, en prévision d’éventuelles complications liées à la crise du coronavirus”, explique le directeur général de la société, Jean-François Pajot.

Côté caoutchouc, Safacam a tout de même enregistré une “baisse significative” de l’activité, avec 2502 tonnes vendues au 30 juin 2020 contre 3248 tonnes au 30 juin 2019.

“L’impact de cette baisse est encore peu visible dans nos comptes arrêtés au 30 juin 2020”, souligne Jean-François Pajot.

Du fait de la pandémie de Covid-19 qui persiste, la Société s’attend cependant à un second semestre 2020 “plus difficile que le premier”.

Cameroun: SCS Alid signataire d’une convention avec l’API pour produire quotidiennement 500 tonnes d’huile de palme

La société a été retenue par l’Agence de promotion des investissements pour bénéficier des dispositions de la loi du 18 avril 2013 fixant les incitations à l’investissement privé en République du Cameroun

 

Le promoteur de la société SCS Alid Sarl, William Fotso, a signé, le 14 mai, avec la directrice générale de l’Agence de promotion des investissements (API), Marthe Angéline Minja, une convention pour son projet de production d’huile de palme à Douala.

Dans le cadre de cette convention, la structure bénéficiera d’exonérations fiscales et douanières liées à la loi du 18 avril 2013 fixant les incitations à l’investissement privé en République du Cameroun.

La société vise une production quotidienne de près de 500 tonnes d’huile de palme à Douala, pour satisfaire la demande locale liée à cette huile et en oléine. 

Le promoteur compte mobiliser un investissement de 15 milliards de F CFA pour le projet, avec des emplois projetés à 600.

Pr. Marie Kana: «Les risques sanitaires dépendent des méthodes culinaires»

La nutritionniste revient sur la polémique faisant état des dangers sanitaires liés à la consommation de l’huile de palme.

Comment comprendre la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de faire davantage de recherches sur l’huile de palme qui pourrait, selon elle être à l’origine de plusieurs maladies ?

En tant qu’organisme international, responsable de la réglementation et de la régulation des problèmes de santé publique, L’OMS fait bien de recommander plus de recherches pour la confirmation des risques sanitaires liés à tous produits consommés, comme dans le cas d’espèce, l’huile de palme.

L’organisation dans son étude «L’industrie de l’huile de palme et les maladies non transmissibles» dénonce par ailleurs des lobbyistes de l’huile de palme qui empêcheraient la publication des résultats réels sur l’huile de palme…

Pour le moment, ces lobbyistes restent secrets pour moi. Cela signifie que selon l’OMS, les dangers que représente l’huile de palme existent bel et bien, mais sont gardés pour minimiser les pertes de parts commerciales. Les recherches doivent donc être initiées selon les soupçons de l’OMS par des chercheurs indépendants pour pouvoir être publiées sans limites.

Le consommateur est quelque peu perdu dans ces indications et contre-indications, d’après vous, l’huile de palme est dangereuse pour la sante ?

Le caractère dangereux d’un produit dépend de plusieurs paramètres. S’il s’agit de l’huile de palme, on doit distinguer la fraction myristique (ou fond d’huile, solide à température ambiante), la tête d’huile ou la partie oléique (toujours liquide à température ambiante). On doit savoir quelles sont les différentes méthodes culinaires (cuisson, friture etc). Ce n’est qu’à partir d’étude de ce genre qu’on peut dire dans quelle mesure et sous quelle forme l’huile de palme pose un risque sanitaire. Depuis très longtemps, la pulpe de noix de palme, l’huile rouge pressée industriellement ou obtenue traditionnellement, entrent dans les habitudes alimentaires des communautés rurales et urbaines du Cameroun. Nos parents les ont utilisés, et beaucoup de nos recettes traditionnelles sont faites à base de cette huile. Mettre le doute dans le cœur des consommateurs revient à les exposer à des régimes alimentaires précaires ou inappropriés, les conduisant directement à une multitude de maladies chroniques.

Quels sont les nutriments contenus dans l’huile de palme ?

L’huile de palme, est très riche en provitamines A et E. Ces vitamines sont des antioxydants et protègent l’organisme contre les radicaux libres, responsables de l’apparition de certains cancers. La vitamine A est très importante pour la croissance des enfants, la vision. Plusieurs cas de cécité peuvent être soignés en consommant l’huile rouge. La fraction oléiques appelée tête d’huile est le vrai jackpot, car elle ressemble à l’huile d’olive avec cette richesse en acide oléique qui est l’acide gras monoinsaturé. Cette structure monoinsaturée fait de cette huile une très bonne huile de friture.

Comment la consommer pour profiter au maximum de ses vertus ?

Très simplement, je propose à chaque personne de faire le choix de la tête d’huile ou fraction oléique pour nos mets et nos recettes traditionnelles. Mais, si la situation est critique, on peut opter pour l’utilisation de la pulpe de noix de palme.

Cameroun : des entreprises appellent à une plus grande production d’huile palme

Selon l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc), la production actuelle de 300 tonnes d’huile de palme est insuffisant pour couvrir une demande d’un million de tonnes.

La production nationale industrielle d’huile de palme n’est pas suffisante pour couvrir les besoins du secteur des oléagineux. Elle est de 300 000 tonnes face à une demande locale estimée à plus d’un million de tonnes. Pour remédier à cette situation qui perdure depuis près d’une décennie, le Cameroun importe chaque années près de 100 000 tonnes d’huile de palme brute du Gabon.

« Il faut produire davantage. Après avoir été premier producteur d’huile de palme en Afrique pendant des années, le Cameroun est aujourd’hui 4ème producteur africain et est menacé par la République démocratique du Congo. La production nigériane culmine désormais à 970 000 tonnes. Avec 520 000 tonnes, le Ghana surclasse désormais la Côte d’Ivoire, qui produit 480 000 tonnes. Le Cameroun arrive ensuite avec 300 000 tonnes, suivi de la RD Congo. Donc, il faut augmenter la production. Le sauvetage de cette filière aujourd’hui se conjugue en termes d’augmentation de la production nationale »explique le secrétaire général de l’Asroc, Jacquis Kemleu Tchagbou. .

Les tourments de la filière des oléagineux sont renforcés par la non compétitivité des produits locaux sur le marché interne. « Ce produit importé se vend à 390 Fracs CFA le kilogramme alors que l’huile produite au  Cameroun coûte un peu plus chère (450 Francs CFA)« , explique Jacquis Kemleu Tchagbou.

 

 

 

 

 

Huiles végétales: “le marché camerounais est de plus en plus approvisionné par la production locale” (raffineurs)

L’assurance a été donnée mercredi, 10 mai, à Yaoundé, par l’Association des raffineurs des oléagineux (Ascroc), qui regroupe les leaders du secteur

Les ménages camerounais peuvent trouver les huiles végétales et les savons de ménage sur les étals et dans les grandes surfaces “en quantité, en qualité et surtout à bon prix”, a affirmé le secrétaire général de l’Association des raffineurs des oléagineux (Asroc), Jacquis Kemleu Tchabgou, au cours d’une conférence de presse donnée mercredi matin à Yaoundé.

Les producteurs, les agro-industries de transformation des matières premières et les raffineurs se plaignent régulièrement des effets de la contrebande sur l’écoulement de leurs produits sur le marché local et des importations non contrôlées d’huiles végétales.

Impact sur la filière: le non écoulement des produits sortis des usines. En début d’année 2017 par exemple, la Société de développement du coton du Cameroun (Sodecoton), le fleuron agro-industriel des trois régions du septentrion, se plaignait d’enregistrer au moins “six mois de stocks de produits finis”.

“Il est judicieux pour les importateurs véreux de bien vouloir surseoir à leurs projets d’importation des huiles végétales raffinées envisagées”, a prévenu le SG de l’Asroc ce jour ajoutant qu’il faudrait qu’elles respectent, le cas échéant, “la réglementation en vigueur”.

S’agissant de cette “réglementation en vigueur”, elle repose sur plusieurs obligations, entre autres: le respect de la norme norme NC 04 qui prescrit la précision sur l’étiquette des bouteilles d’huiles végétales raffinées, de l’usage dont-on doit en faire (huile d’assaisonnement ou huile de friture et de cuisson), date de fabrication et de de péremption, de l’enrichissement à la vitamine A et du taux d’enrichissement, etc.; l’application d’un «prix de référence» (1500 F CFA par Kg) à l’importation des huiles végétales, décision du ministre des Finances prise en 2009, en tenant compte de la structure des coûts adoptée et “rendue publique par la filière”. Il est à relever que le prix de vente, par bouteille d’un litre, pratiqué par les opérateurs locaux (1100, 1200, 1300 F CFA) est en deçà pour sa part du prix de référence à l’importation.

La filière locale des oléagineux, qui se protège tout en indiquant qu’elle ne viole aucune règle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), revendique “la troisième place au Cameroun en termes d’équilibre de la balance commerciale, après les industries brassicoles et énergétiques.”

Déficit à gérer

En tenant compte de la production locale, qui est de l’ordre de 360 000 tonnes par an selon les données de l’Asroc, le Cameroun fait toutefois face à un “déficit structurel de l’ordre de 130 000 tonnes” d’huiles végétales en valeur nominale, reconnaît le Dr Nkoulou Ada Emmanuel, président du Comité de régulation de la filière des oléagineux, une instance de veille placée au sein du ministère du Commerce. Le 09 décembre 2016 dernier, les industriels locaux ont obtenu du ministère des Finances une autorisation d’importer 96 000 tonnes d’huile de palme et de produits dérivés. Entre les mois de janvier et avril 2017, c’est quelque 21 000 tonnes qui ont été importées sur cette quantité. D’après les explications du SG de l’Asroc, “10 000 autres tonnes” seront “mises en mer” dans “quelques jours”.

Cette formule permet ainsi de mieux apprécier les quantités nécessaires et de procéder aux importations en tenant compte des offres des différentes agro-industries locales.

Autre point dont s’est réjoui Jacquis Kemleu Tchabgou: la décision prise par les transformateurs de “consommer la totalité de la production 2017 d’huile de palme brute, d’huile de palmiste, de stéarine et d’acides gras des industries de la 1ère transformation (huileries) et des planteurs villageois, destinés aux industries de la 2ème transformation notamment les raffineries pour ce qui est de l’huile de brute, et les savonneries relativement aux trois dernières matières premières, et à n’importer que la quantité manquante.”

Il est à relever que, selon l’Asroc, En plus, “lorsqu’il est question d’importer les matières premières que sont l’huile de palme brute, la stéarine, l’huile de palmiste et les acides gras, seules les entreprises reconnues par le Comité [de régulation de la filière des oléagineux] peuvent faire l’objet d’une autorisation d’importer. Toutes ces mesures étant destinées à la protection de l’industrie locale, au développement de la production locale et des produits qui en découlent.”

Généralement, les importations d’huile de palme proviennent de Malaisie. Ce monopole pourrait être renversé avec l’arrivée de nouveaux producteurs comme le Gabon, pays voisin du Cameroun, qui commence déjà à fournir le pays à petites doses.

L’Asroc, qui compte les entreprises Scr Maya et Cie, Azur SA, Sodecoton SA, SCS/Rafca, Spfs, CCO SA, et Saagry, revendique “95 % des huiles végétales raffinées de palme, de coton et de soja, et 90 % de savons de ménage disponibles dans l’espace commercial camerounais”. La filière de manière globale générerait 50 000 emplois directs et aurait déjà investi plus de 630 milliards de F CFA dans son appareil de production.