Louis Paul Motaze: «La ratification des APE par le Cameroun relève d’un choix clairement assumé»

Dans un entretien accordé à votre journal, Louis Paul Motaze apporte des éclairages sur les actions à mener, les retombées attendues et les impacts sur l’économie camerounaise

A l’issue des travaux de la 14ème session du Comité Ministériel des Négociations de l’APE (COMINA) tenue le 17 juin dernier à Douala, le Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, président du COMINA explique les enjeux de ces assises. Dans un entretien accordé à quelques médias parmi lesquels votre journal, Louis Paul Motaze apporte des éclairages sur les actions à mener, les retombées attendues et les impacts sur l’économie camerounaise.

1- Monsieur le Ministre, après ces assises de Douala, l’Afrique Centrale va-t-elle enfin parler d’une même voix ?
L’Afrique Centrale parle déjà d’une même voix, en ce sens que tous les pays sont d’accord pour que la sous-région, dans le cadre de ces APE avec l’Union Européenne, signe un document commun. C’est d’ailleurs ce qui justifie l’existence du Comité ministériel qui vient de se réunir, et vous l’avez souligné, pour la quatorzième fois.

Il était question de voir comment faire avancer les négociations qui ont tendance à piétiner entre l’Union Européenne et l’Afrique Centrale. Nous avons eu des discussions extrêmement techniques, parce qu’en réalité il y a trois éléments à prendre en compte.
Le Cameroun en tant que leader de la sous-région avait pris sur lui de signer un accord d’étape avec l’Union Européenne qui rentre en application le 4 août prochain. Cette application risque de mettre à mal le dispositif douanier sous-régional. Raison pour laquelle les Etats d’Afrique Centrale, réticents à signer un accord, ont accepté d’adhérer à un processus devant aboutir à un accord global qui puisse permettre de sauvegarder le dispositif douanier sous-régional.

A l’issue de la réunion, un consensus s’est fait à l’idée de préparer un projet d’accord qui partirait de l’accord signé par le Cameroun en y intégrant toutes les améliorations. Ce projet d’accord devra être validé par les ministres vers la fin de ce mois de juin à Libreville puis soumis à Son Excellence, Monsieur Ali Bongo Ondimba du Gabon, désigné par ses pairs comme parrain des négociations.

Selon la volonté exprimée par ce dernier, c’est ce projet d’accord qu’il soumettra à certains hauts responsables européens comme la proposition de l’Afrique Centrale à l’Union Européenne, en espérant que les négociations vont reprendre rapidement et pourront aboutir d’ici le 4 août 2016, date de l’entrée en vigueur de l’accord signé avec le Cameroun, sauf si les négociations en disposaient autrement.

2- Qu’est ce qui a motivé le choix du Cameroun de ratifier cet Accord ?
Le Cameroun a pris la décision de parapher et de signer un accord intérimaire avec l’Union Européenne (UE) pour éviter toute perturbation de ses exportations vers l’UE après le 31 décembre 2007. Il a bénéficié à cet effet, dès le 1er janvier 2008, d’un accès libre et sans précédent au marché de l’UE pour ses produits d’exportation tels que la banane, l’aluminium, les produits transformés du cacao, les contreplaqués, et d’autres produits agricoles frais ou transformés. En concluant un Accord bilatéral avec l’Union Européenne, le Cameroun a voulu «préserver» ses intérêts commerciaux, sans toutefois ignorer les chocs négatifs exogènes susceptibles de dégrader la compétitivité de ses produits, dont il doit se prémunir et apporter des réponses appropriées.

Donc, la ratification par le Cameroun de l’Accord d’Etape relève d’une approche stratégique globale, qui vise la conquête des nouvelles parts de marché sur la scène internationale et surtout, la préservation de l’accès préférentiel de ses produits d’exportation sur le marché européen, en attendant la conclusion d’un APE régional complet et équilibré.

Comme vous le savez, bien que le Cameroun soit astreint au Tarif Extérieur Commun du fait de son appartenance à la sous-région Afrique Centrale, son économie est la plus diversifiée. Dès lors, il doit élargir les débouchés pour ses produits. Le choix de cette option visait à permettre au Cameroun de continuer de bénéficier des préférences commerciales qu’il aurait perdues, en application des règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Contrairement à un certain nombre de pays, le Cameroun a des produits qu’il vend. Il aura donc fallu qu’il conserve ces débouchés.

Par ailleurs, notre pays préserve les acquis de l’intégration régionale, car le Cameroun reste solidaire de la sous-région dans le cadre des négociations en cours dans la zone Afrique Centrale. A titre d’illustration, notre pays a entièrement financé les études (qui revenaient à la sous-région) concernant le calcul de l’impact fiscal net de l’entrée en vigueur des APE, ce qui démontre son implication qui reste constante dans les négociations en vue d’un accord régional.

3- Et si on parlait de l’Accord en lui-même : Comment le comprendre ?
Le Cameroun et l’Union Européenne se sont engagés dans un accord de Partenariat Economique (APE) signé le 15 janvier 2009, accord paraphé 13 mois plus tôt (le 17 décembre 2007). Cet accord dans ses objectifs, se veut un instrument commercial au service du développement, et est un complément de l’accord de Cotonou. Il vise à renforcer l’intégration régionale, à intégrer davantage l’économie camerounaise et celle des économies de la Communauté Européenne, à travers la libéralisation progressive et asymétrique du commerce des marchandises, l’élaboration et l’adoption des règles transparentes pour faciliter et promouvoir les échanges.

Les APE sont donc de nouveaux accords compatibles avec les règles de l’OMC qui suppriment les entraves aux échanges entre l’UE et les pays du Groupe ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), et renforcent la coopération « dans tous les domaines en rapport avec le commerce » (article 36.1). Les articles 36 et 37 fixent le cadre de référence des accords de libre-échange à négocier avec l’Union européenne. L’objectif est d’améliorer l’accès aux marchés européens des pays ACP et de consolider l’intégration économique régionale de ces pays.

La négociation d’un Accord de Partenariat Economique entre l’UE et l’Afrique Centrale (Cameroun, République Centrafricaine, République du Congo, République Démocratique du Congo, Gabon, São Tomé et Principe, Tchad) est en cours.
Cependant, compte tenu des difficultés inhérentes à la négociation et à la conclusion d’un APE régional à la date butoir du 31 décembre 2007 prévue par l’accord de Cotonou, un accord intérimaire a été proposé au Cameroun. Ledit accord a été ratifié le 22 juillet 2014.

4- Quelles sont les principales caractéristiques de cet APE intérimaire ?
L’accord d’étape conclu entre le Cameroun et l’UE s’articule autour de deux volets : le Commerce et le Développement. Seul le volet Commerce a fait jusqu’ici l’objet des premières dispositions spécifiques qui ont permis au Cameroun de garder un accès préférentiel pour ses exportations vers l’Union Européenne depuis le 1er janvier 2008.

Dans cet accord, le Cameroun a accepté d’ouvrir son marché à concurrence de 80% des importations de l’Union Européenne. Cette libéralisation s’étalera sur une période transitoire de 15 ans avec un moratoire de deux ans, et se fera par groupe de produits. 20% des produits ont été exclus de la libéralisation.
S’agissant maintenant du volet Développement encore en discussion avec la partie européenne, il devrait pour l’essentiel concerner le Programme Régional d’Accompagnement du Développement dans le cadre de l’APE (PRADA), c’est-à-dire le programme de renforcement des capacités et de mise à niveau des économies de l’Afrique Centrale ; il devrait concerner également la compensation de « l’impact fiscal net », c’est-à-dire les pertes de recettes liées à l’ouverture des marchés de la région.

5- Au sujet de la libéralisation dont vous parlez, quelles sont les marchandises concernées par l’APE intérimaire ?
Les importations libéralisées en provenance de l’UE sont principalement des machines industrielles (pompes, groupes électrogènes, turbines, etc.), des véhicules, et certains produits chimiques. Ce sont pour la plupart des intrants utilisés par les industries du Cameroun et qui ne sont pas produits localement. L’élimination des droits d’importation réduira les coûts des intrants pour les entreprises locales et bénéficiera également aux consommateurs. Donc, ces importations ne viendront « tuer » aucune filière de production locale.

De manière générale, bien qu’il faille redouter une perte des recettes douanières dues à l’abaissement des barrières, la libéralisation des échanges est source de croissance et porteuse de développement. Elle induit une réduction des coûts des échanges et augmente les opportunités pour les entreprises. Dans le cadre de cet accord, l’élimination des droits de douanes sur les importations des matières premières et équipements industriels en provenance de l’UE, réduira directement les coûts de production et améliorera la compétitivité des entreprises et de l’économie, et donc agira sur la production et la croissance des exportations. Dans ce contexte, l’APE pourrait être un catalyseur de mise à niveau des entreprises, à condition que les gains découlant de cette libéralisation ne soient pas captés en grande partie par les intermédiaires commerciaux.

6- Que prévoit le calendrier de démantèlement Monsieur le Ministre ?
Un calendrier de démantèlement a été proposé sur une période de dix ans (2016-2026), et concerne trois groupes de produits :
ï,§Le premier groupe comprend des produits destinés à la consommation des ménages (30% du total du groupe) qui sont des produits de première nécessité contribuant à la lutte contre la pauvreté. Il y a aussi des matières premières (19%), ainsi que certains biens d’équipements (27%), pour permettre aux entreprises d’accéder aux matières premières et équipements à moindres coûts. Dans ce groupe on trouve des médicaments, des livres, des semences ou des reproducteurs d’animaux. La libéralisation des produits de ce groupe se fera en 4 ans à partir de la première année de libéralisation (An1).

ï,§Le deuxième groupe de produits comprend des machines et autres biens d’équipement (35%), des demi-produits (39%) et autres matières premières destinées à soutenir l’industrie locale. Je relève ici que la libéralisation de ce groupe participe du soutien à l’investissement en permettant aux entreprises de mettre à niveau leurs équipements et d’être compétitives. On trouve ici comme produits, des machines et équipements mécaniques (véhicules neufs, équipements agricoles), des machines et équipements électriques, des pneumatiques neufs, etc. Les produits composant ce groupe seront libéralisés en 7 ans à partir de la deuxième année de Libéralisation (An2).

ï,§Le troisième groupe de produits comprend des produits à tarifs élevés. Ce sont en général des demi-produits (12%), des produits finis non produits localement et où une offre potentielle existe. Ce groupe comprend également des matières premières et autres biens d’équipement (34%) qui contribuent fortement aux recettes douanières. La libéralisation tardive de ce groupe vise à favoriser l’émergence d’un tissu industriel dans les secteurs concernés. On y retrouve entre autre les matériaux de construction, le Clinker, le blé dur, les matières en caoutchouc, les produits dérivés du bois, les articles de ménage, etc. La libéralisation de ce dernier groupe de produit se fera en 10 ans à partir de la cinquième année de libéralisation (An5).

Il est important de relever qu’il existe un autre groupe, celui des produits exclus de la libéralisation. Ce sont en général des produits finis et qui sont fabriqués localement, des produits contribuant fortement aux recettes douanières, et des déchets. Ces produits ont été exclus afin de protéger la production locale, préserver l’emploi et les recettes douanières, mais aussi pour des raisons de sécurité, de santé publique et d’environnement. On y retrouve des produits alimentaires (poissons, huiles, viande et abats comestibles, lait et des produits dérivés, des boissons gazeuses et alcoolisées), des produits agricoles (tomates, pommes de terre, oignons, choux, etc.), de la friperie, des vêtements et autres produits du textile, des articles en bois, du papier et produits dérivés, des produits usagés, etc.

7- Est-ce que cela signifie que les opérateurs économiques ou producteurs locaux n’ont pas raison d’être inquiets comme c’est le cas en ce moment ?
Les défis à relever dans le cadre de cet accord sont nombreux et variés, et concernent entre autres le commerce extérieur, la compétitivité, la production, l’emploi, les finances publiques, et l’intégration régionale. Toutes ces préoccupations sont des sujets de réflexion pour le Gouvernement.

Mais déjà, pour ce qui est de la production locale comme je viens de le relever, le Cameroun a exclu de la libéralisation un certain nombre de produits agricoles et non agricoles transformés, principalement pour assurer la protection de ses marchés agricoles ou industriels considérés comme sensibles, mais également pour préserver ses recettes fiscales.

Les biens de consommation courante et plus particulièrement les produits alimentaires et boissons ont été quasi-exclus de la libéralisation. 41% de l’ensemble des produits exclus de cette libéralisation appartiennent à ce groupe de produits.
Il est également important de relever que dans le but de promouvoir la diversification de notre économie, certains produits qui présentent un potentiel de développement considérable, ont également été exclus de la libéralisation. C’est le cas notamment des produits bruts animaux et végétaux.

8-Toujours sur le volet commercial, il y a des dispositions sur le commerce des marchandises. Peut-on en savoir davantage ?
Les dispositions sur le commerce des marchandises couvrent plusieurs domaines:
ï,§L’accès immédiat au marché de l’UE en franchise et sans contingentement c’est-à-dire sans limitation pour toutes les importations en provenance du Cameroun depuis le 1er Janvier 2008 ;

ï,§Une ouverture asymétrique et progressive du marché camerounais aux marchandises de l’UE, en tenant pleinement compte des différences de niveaux de développement entre le Cameroun et l’UE ;

ï,§La protection du commerce intérieur avec des garanties bilatérales permettant à chaque partie de réinstaurer des taxes et des quotas lorsque les importations en provenance de l’autre partie perturbent ou menacent de perturber son économie;

ï,§La suppression des obstacles techniques au commerce ainsi que les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS), pour aider les exportateurs camerounais à se conformer aux normes de l’UE;

La facilitation du commerce grâce à des mesures telles que des procédures douanières plus efficaces, et une meilleure coopération entre les administrations et les entreprises.

9- L’APE suscite plusieurs interrogations sur la capacité du Cameroun à relever les défis que sa mise en uvre présente. Quelles sont les réponses du Gouvernement camerounais à ces interrogations-là ?
Dans la perspective de l’entrée en vigueur prochaine de l’APE intérimaire et conscient des conséquences que pourrait avoir cet accord sur le tissu économique national, le Gouvernement a entrepris un certain nombre d’actions en vue de permettre à l’économie nationale de saisir véritablement les opportunités qu’offre cet accord.

Il s’est notamment engagé à accompagner et à soutenir le secteur privé à travers des appuis divers, y compris des appuis directs que pourrait soutenir le budget d’investissement public de l’Etat. Les récentes rencontres que j’ai eues avec le secteur privé à Douala y compris la visite de plusieurs entreprises illustrent à suffisance la volonté du Gouvernement de faire du secteur privé le levier de la transformation industrielle et de l’amélioration des conditions de vie des populations.

10- Il y a cette question de l’adaptation et la modernisation de l’économie camerounaise à la mondialisation. Qu’est ce qui est fait dans ce sens ?
Dans ce registre, nous avons arrêté trois principaux axes d’actions: le renforcement des capacités de l’offre, le développement des capacités d’exportation, et les réformes institutionnelles et fiscales incitatives.

Un Bureau de Mise à Niveau des Entreprises (BMN), déjà opérationnel, prépare les entreprises camerounaises, sur la base d’une adhésion volontaire, à améliorer la qualité et la normalisation, et à accroître l’offre de leurs produits à travers la modernisation de l’outil de production mais aussi l’optimisation du leadership et du management. L’Union Européenne appuie cette démarche à travers le Programme d’Amélioration de la Compétitivité de l’Economie (PACOM). A ce jour, plusieurs entreprises ont été mises à niveau et bon nombreuses encore le seront dans les prochaines semaines.

Bien plus, de nombreux organismes d’appui sont mis en place par l’Etat, à l’instar de la Bourse de Sous-traitance et de Partenariat (BSTP), l’Agence de Promotion des Petites et Moyennes Entreprises (APME), l’Agence de Promotion des Investissements (API) et des Programmes tels que le Programme d’Appui au Plan de Modernisation des Douanes (PAPMOD) dont l’objectif vise à renforcer les capacités de la douane en termes de recettes douanières et de facilitation des opérations de dédouanement et de transit, le Projet d’Appui au Développement du Secteur Privé (PASDP), etc. Tous ces organismes contribuent à renforcer et à moderniser le tissu économique et productif du Cameroun conformément à leurs missions respectives.

S’agissant plus particulièrement du PASDP, je crois savoir que le ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat devrait se rendre avant la fin de ce mois de juin à Vienne en Autriche, pour discuter avec l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) des modalités pratiques de la relance du PASDP.

11- Vous semblez minimiser les risques liés à cet accord Monsieur le Ministre ?
Non. Il ne s’agit point de minimiser, encore moins d’ignorer les risques liés à cet accord. Le Gouvernement en est conscient et il a d’ailleurs, sur ses ressources propres, financé l’étude sur le calcul de « l’impact fiscal net », c’est-à-dire de l’évaluation des pertes engendrées par la mise en uvre de l’APE.

Toutefois, en toute responsabilité, le Gouvernement ne peut se limiter à se plaindre des effets pervers de l’APE. Son rôle est aussi de chercher les voies et moyens pour atténuer ces effets pervers tout en maximisant les effets positifs. Il s’agit donc aujourd’hui pour le Cameroun, de saisir les opportunités qui lui sont offertes pour en tirer pleinement profit.

La ratification des APE par le Cameroun relève indéniablement d’un choix clairement assumé. Comme je l’ai dit, c’est un choix stratégique visant la conquête des parts de marché sur la scène internationale. Il s’agit surtout de tirer profit de la diversification de notre économie pour la moderniser et exploiter au maximum l’accès préférentiel de nos produits d’exportation sur le marché européen.

En prenant un tel pari, le Cameroun s’engage à sortir de l’économie de rente au moyen de l’accélération des réformes structurelles, institutionnelles et réglementaires susceptibles d’attirer les investisseurs porteurs d’idées et de capitaux, à venir s’installer dans le pays, à créer des entreprises, à prospérer et à créer des emplois. Le pari du Gouvernement sonne donc comme une interpellation individuelle et collective aux valeurs de travail, d’abnégation, de patriotisme, sur fond d’ambition légitime de tous les acteurs économiques à la prospérité. En effet, sans être un chantre du libéralisme tous azimuts prôné çà et là, le Cameroun doit faire sienne cette position récemment déclarée lors des récentes rencontres économiques de Yaoundé le 17 et 18 mai 2016 par l’ancien Président de la Commission Européenne, M. Barroso, lorsqu’il disait qu’aucun pays ne s’est développé en s’enfermant derrière les barrières douanières. Et qu’à contrario, l’envol économique des pays occidentaux et surtout de certains « dragons » de l’Asie comme le Corée qui était, il y a quelques décennies encore, au même niveau de développement que nos pays, est dû essentiellement à leur ouverture et leur intégration progressive dans les échanges commerciaux mondiaux.


Intégration)/n

Cameroun: les problèmes du ministre du ciel et de la terre

Par Boris Bertolt, journaliste

En 2012, la Commission nationale anticorruption, parlait de « complot financier contre l’Etat du Cameroun » en référence aux malversations financières qui ont entouré les processus d’indemnisation des populations locales dans le cadre du port en eau profonde de Kribi.

Près d’une cinquantaine de personnes semblent impliqués dans cette affaire. 44 titres fonciers ont été établis postérieurement au 06 février 2009, date de l’arrêté n° 156/MINDAF déclarant d’utilité publique les travaux de construction du Port en eau profonde de Kribi. Ils ont fait perdre à l’Etat du Cameroun 4.821.356.625 FCFA soit 44,7% du total alloué aux indemnisations.

Qui s’est-il réellement passé dans cette affaire ? Qui a fait quoi ? La responsabilité du ministre de l’Economie et de la planification, Louis Paul Motaze est-elle établie ? CASH INVESTIGATION a décidé cette semaine de vous balader l’univers de la mafia autour des questions foncières au Cameroun.

Certains journaux indiquent qu’il a été récemment auditionné par les enquêteurs du Tribunal Criminel Spécial (TCS) sur l’affaire des indemnisations du port en eau profonde de Kribi. Lui, il dément catégoriquement. Mais une chose est certaine, Louis Paul Motaze, l’actuel ministre de l’Economie et de la planification semble visiblement avoir perdu la sérénité qu’on lui connait. Fait rare, pour ne pas être signalée, le week-end dernier, il a amené des journalistes à Kribi, en tant que président du comité de pilotage du projet de construction du port en eau profonde de Kribi où il s’est largement exprimé sur l’affaire des indemnisations et a nié toute participation dans cette affaire.

Pourtant, plusieurs élites du département de l’Océan, dont des élus de la nation soutiennent justement l’implication du comité de
pilotage dans la mafia qui a entouré le processus des indemnisations.

Tout commence le 6 février 2009, l’Etat du Cameroun décide de déclarer zone d’utilité publique les territoires situés entre Kribi et Campo dans la région de l’Océan. Le 14 octobre 2010 les territoires sur lesquels devaient être construits le port en eau profonde de Kribi ont été réquisitionnés et le 30 novembre 2010, les populations titulaires de titres fonciers ou non ont été exproprié. Le port en eau profonde de Kribi, c’est l’un des projets phares du chef de l’Etat Paul Biya.

A la tête de ce projet, un homme, Louis Paul Motaze, il pilote d’ailleurs d’autres projets d’envergure. Ce qui lui vaut dans les salons huppés de la capitale, l’appellation de « ministre du ciel et de la terre ». Le projet couvre une superficie de 26 345 hectares et s’étend sur 30 kilomètres.

Que s’est-il passé ? Etant informé du projet, des dignitaires en complicité avec les membres de la commission de pilotage du projet de construction du port en eau profonde de Kribi constitué des représentants de plusieurs ministères vont acquérir des titres fonciers qui seront délivrés par le ministère du domaine. Or, les nouveaux propriétaires n’ont jamais habité ces espaces et sont inconnus de tous les riverains. C’est ainsi que entre le 6 avril 2009 et le 30 novembre 2010, 44 faux titres fonciers seront établis. Par rapport à la masse globale de 10.774.638.375 FCFA indemnisant les détenteurs de titres fonciers, l’indemnisation des détenteurs de titres datés postérieurement au 06 février 2009 représente 4.821.356.625 FCFA, soit 44,7 % du total.

D’après le rapport de la CONAC, « les plus gros arnaqueurs qui ont réussi par tous les moyens et par toutes les man uvres à espérer bénéficier de 500 millions à plus de 2 milliards « méritent » d’être nommément cités. Il s’agit de :
.Famille BONGASSOUTA (502.530.000 FCFA)
.NANGUIE Martine Veuve MPOLO (542.754.097 FCFA)
.TUETE Brigitte/Famille ELLA (550.356.000 FCFA)
.AKEVA François (555.761.000 FCFA)
.DJOUBA Aloys/Collectivité LOWENGUE (631.687.000 FCFA)
.MABELE Georges (631.985.929 FCFA)
.SIMBA Célestin (857.490.000 FCFA) BONGALAMBE (Collectivité de) 1.024.000.000 FCFA
.NSONG Victorine (1.037.794.470 FCFA) – DJOUBA Aloys / Collectivité BONGALAMBE 1.304.223.006 FCFA
.MBILE Benoît/Collectivité BIGOUNLI (2.031.166.500 FCFA).

Les 10.774.638.375 FCFA ont été débloqué sur le budget du ministère de l’Economie et de l’aménagement du territoire lorsque Louis Paul Motaze était encore patron de ce ministère. Au mois de février 2010, il annonçait que tout le monde ne sera pas régularisé au même moment à l’occasion de la 5ème réunion du comité de pilotage du projet.

Mais, en décembre 2010, les populations se rendent compte qu’elles ont été flouées par le comité. Elles découvrent les noms de personnes qu’elles ne connaissent ni d’Adam, ni d’Eve et sont ceux qui perçoivent les plus gros montants. Elles menacent de bloquer le projet et écrivent au chef de l’Etat. Les opérations d’indemnisation sont dans un premier temps arrêtées. Paul Biya dépêche sur place les enquêteurs de la police judiciaire, le DGRE pour s’enquérir de la situation. C’est comme cela que le poteau aux roses sera découvert.

Sur une enveloppe initiale de 24 milliards de Fcfa, suite aux dénonciations de la fraude, l’Etat du Cameroun va parvenir à économiser 10 milliards de Fcfa. Des titres fonciers seront annulés dès juillet 2013 par Koung Abessike la ministre du domaine. Dans un communiqué, elle parle de: « faute de l’administration matérialisée par la légèreté du conservateur foncier de l’Océan qui a irrégulièrement procédé à ce morcellement après l’arrêté déclarant d’utilité publique…, de la fraude du bénéficiaire qui a volontairement trompé la vigilance de l’administration dans le but de se faire payer des indemnisations auxquelles il ne pouvait légitimement prétendre ».

Mais un bon nombre de personnes détenteurs de ces faux titres fonciers sont en fait des prêts noms. Les véritables propriétaires étant impliqués dans le projet. Des dizaines d’arrestations ont déjà eu lieu parmi lesquels des préfets et sous-préfets qui ont servi dans la région. Les auditions se poursuivent.. Jusqu’où pourrait aller la justice ?

Port en eau profonde de Kribi.
Droits réservés)/n

Louis-Paul Motaze veut mettre fin aux disfonctionnements relevés à la Primature

Le secrétaire général des services du Premier ministre a initié lundi une formation du personnel à la gestion axée sur les résultats. Elle doit prendre fin le 24 juin 2015

Voici une initiative qui semble apporter un son de cloche différent des nombreuses critiques apportées contre le Premier ministre, chef du gouvernement, dans les médias ces dernières semaines. Souvent perçu comme un ministre transparent, du fait de ses décisions contestées ou de certaines prises sans son aval (nominations récentes au ministère de l’Agriculture; agrément accordé par le ministre de la Culture à une société de droit d’auteur), Philémon Yang ne serait pas le principal responsable des problèmes de la Primature, d’après un constat fait lundi par le secrétaire général des services du Premier ministre, Louis-Paul Motazé.

«Démobilisation», «démotivation», «perte de l’esprit de cabinet», «manque d’obligation de réserve», «insuffisance de coordination de services», «stagnation du personnel à des postes pendant longtemps sans perspective de carrière», tels sont quelques maux que Louis-Paul Motaze a tenu à dénoncer.

L’Institut Supérieur de Management Public (ISMP) a été sollicité pour conduire la formation du personnel des services du Premier ministre, «sans distinction de rangs», à la «gestion axée sur les résultats». Avec pour objectif de mieux exploiter les ressources humaines de l’administration publique.

Près de 400 personnes sont ciblées par cette remise à niveau «afin qu’aucun collaborateur du PM ne soit à la traine, et que l’esprit de cabinet, de probité, d’assiduité revienne», indique-t-on.

Elle s’achèvera le 24 juin 2015 et devrait par la suite être étendue à tous les départements ministériels, de l’avis de M. Motaze.

Le SG/PM, Louis Paul Motaze (c) lundi, 15 juin, lors du lancement de la formation du personnel à la gestion axée sur les résultats
spm.gov.cm)/n

La Turquie ouvre une représentation de la Tika à Yaoundé

Elle permettra la finalisation de plusieurs accords de coopération, selon l’ambassadeur turc au Cameroun Omer Farouk Dogan

L’Agence de Coopération et de Coordination de la Turquie (Tika) a ouvert une représentation à Yaoundé, a indiqué mercredi à Anadolu, l’ambassadeur turc au Cameroun, Omer Farouk Dogan.

«Avec l’appui de la Tika, nous avons créé plusieurs classes multimédias à Yaoundé (capitale politique du Cameroun) et à Bamenda (Nord-ouest). Nous continuerons ce genre de projets visant à améliorer l’infrastructure et les moyens logistiques ». L’ouverture d’un bureau de ce bureau marque l’achèvement du processus d’implantation d’un bureau TIKA à Yaoundé», a fait remarquer l’ambassadeur.

Ce nouveau-né turc en terre camerounaise opérera également, selon la même source, dans toute la sous-région de l’Afrique Centrale. « Il servira ainsi de plateforme de dialogue entre les secteurs privés des pays de l’Afrique Centrale et la Turquie », a encore expliqué M. Dogan.

Joint par Anadolu, le ministre camerounais rattaché au Premier ministère, Louis Paul Motaze, a de son côté affirmé que: «le Cameroun et la Turquie ont convenu, au terme des travaux de la deuxième session de la commission mixte économique, technique et commerciale tenus les 12 et 13 juin derniers à Ankara en Turquie, d’un plan d’urgence visant le renforcement du partenariat entre les deux pays».

Sur la même lancée, il a ajouté que cette nouvelle structure diplomatique permettra la finalisation de plusieurs accords de coopération dans les domaines du commerce préférentiel, de la promotion et la protection réciproques des investissements, de la prévention de l’évasion fiscale, entre autres.


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Fin des journées économiques Cameroun-Canada

La délégation conduite par le secrétaire général des services du Premier ministre, Louis-Paul Motaze, les 19 et 20 septembre derniers, a pu obtenir la signature de nombreux mémorandums d’entente

Après une escale à Toronto à l’occasion du premier Sommet Canada-Afrique, la délégation camerounaise, menée par Louis Paul Motazé, secrétaire général des Services du Premier ministre, a fait un arrêt à Montréal, les 19 et 20 septembre, à l’occasion des Journées économiques du Cameroun.

Dans un salon de l’hôtel Sheraton de la métropole québécoise, le chef de la délégation camerounaise a tracé un bilan fort positif des derniers jours passés au Québec. «Nous avons établi de fructueux contacts ici à Montréal et nous en sommes très heureux, a lancé M. Motazé en ouverture de conférence de presse, samedi matin. L’objectif était clair: faire connaître le Cameroun aux entreprises canadiennes et québécoises, présenter notre stratégie de développement et juger de l’intérêt démontré envers nous. Nous sommes très fiers de dire que nous avons reçu une oreille attentive qui ouvre la porte à de nombreux partenariats futurs.»

Concrètement, plus d’une quinzaine de mémorandums d’ententes de partenariat ont été signés entre des entreprises canadiennes et les autorités camerounaises. Ces protocoles d’accord touchent différents secteurs de l’économie, notamment l’énergie, les transports, le tourisme, la formation, les services, le développement et la transformation du bois. Des résultats tangibles qui traduisent la volonté du Cameroun de s’ouvrir aux investissements étrangers.

Louis Paul Motazé a entre autres fortement insisté sur les atouts du Canada en soulignant au passage les liens vieux de plus d’un demi-siècle qui unissent les deux États. Le chef de délégation a rappelé que le Canada est considéré comme un partenaire fiable pour le Cameroun, un pays avec qui «il partage de nombreux atomes crochus».

«Le Cameroun est un pays stable où règne la paix, un pays ouvert aux initiatives. La relation qui nous unit au Canada date des indépendances et, malheureusement, les échanges entre nos deux pays ne sont pas à la hauteur de ce lien si fort, a expliqué Louis Paul Motazé. Ces mémorandums d’ententes sont un premier pas vers la concrétisation de partenariats gagnant-gagnant, des ententes formelles qui seront bénéfiques ici comme au Cameroun.»

Le Canada possède effectivement des caractéristiques qui le prédisposent au développement harmonieux de cette relation. Des points forts sur lesquels il doit miser, croit M. Motazé. «Une amitié ancienne entre nos deux peuples, un bilinguisme et des similitudes linguistiques évidentes, un passé vierge et non teinté par le colonialisme, bref, de nombreux éléments qui permettent cette relation gagnant gagnant que nous efforçons de renforcer.»

Louis-Paul Motaze, secrétaire général des Services du Premier ministre camerounais
Afrique Expansion)/n

Opportunités multiples
Si aucun contrat en béton n’a été formellement signé, les protocoles d’ententes annoncés portent sur une multitude de domaines dans lesquels le Cameroun offre un potentiel certain. Mines, énergie, transports, services, formation, urbanisation et logements, accès et desserte portuaires, tous des secteurs où les besoins camerounais sont grands et l’expertise et l’investissement canadien recherché.

À l’aube de l’émergence économique visée pour 2035, le Cameroun a des besoins énergétiques grandissants et rêve déjà de devenir un géant de l’hydroélectricité en Afrique. Un domaine où le Canada peut donner un efficace coup de barre pour propulser le pays non seulement vers l’autosuffisance, mais l’exportation nette d’énergie. Ministre de l’Eau et de l’Énergie, Basile Atangana Kouna a eu tôt fait de le souligner dans son bilan des derniers jours.

«Ce n’est un secret pour personne que le Canada est une puissance énergétique mondiale. Le potentiel camerounais est énorme, notamment en termes d’hydroélectricité, mais nous voyons encore plus grand. Le solaire et le charbon font également partie de la solution pour notre pays. Nous travaillons déjà avec des entreprises canadiennes comme CIMA à travers d’intéressants partenariats. Nous souhaitons donc augmenter le niveau d’investissement, tant dans les infrastructures que le transfert de technologies», a souligné M. Antangana Kouna.

Le secteur minier est un autre domaine en plein développement au Cameroun. Un secteur où les autorités ont planché ces dernières années sur une harmonisation des pratiques, tant dans la production de masse qu’artisanale. «Des projets de plusieurs milliards de dollars sont déjà lancés et ce n’est que le début, a confirmé Fuh Calixtus Gentry, Secrétaire d’État auprès du ministère de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique. Nous visons aujourd’hui un financement accru de la recherche par le secteur privé et une augmentation de la transformation locale à un seuil minimal de 15 %.»


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Dénominateur commun de tous ces grands projets et chantiers, le développement des infrastructures qui doit permettre ce bond économique que tous anticipent. Eau potable et électricité accessibles au-delà des grandes agglomérations de Yaoundé et Douala, développement des villes secondaires, une urbanisation planifiée et ordonnée qui doit permettre de maximiser les ressources du pays, notamment l’important secteur agricole.

Comme l’a indiqué la Secrétaire d’État au ministère de l’Habitat et du Développement urbain, Rose Dibong, le Cameroun encore là, répond présent et se dit «open for business»!

«Le déficit en unités de logement atteint les deux millions à l’échelle nationale. Il y a donc de l’intérêt pour tous : des urbanistes et planificateurs, des architectes, des entrepreneurs et des promoteurs immobiliers. Nous souhaitons des projets de masse à grand déploiement, des logements sociaux subventionnés, mais également des développements haut de gamme pour une clientèle qui a désormais les moyens et le désir de se l’offrir», a exposé Mme Dibong, vantant l’action du gouvernement qui se porte acquéreur des lots pour les vendre lui-même aux citoyens, rendant du coup nul le risque pour les développeurs intéressés.

Ces journées économiques du Cameroun ont donc mis en lumière un pays qui marche d’un pas soutenu vers l’émergence grâce à un développement accéléré de ses nombreuses filières. Une situation idéale pour un pays comme le Canada et ses entreprises, une occasion de parfaire une relation commerciale déjà bien établie, mais qui ne demande qu’à grandir au même rythme que les progrès réalisés par le Cameroun ces dernières années.


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Projet minier Mbalam-Nabeba: Louis-Paul Motaze rencontre Sassou Nguesso

Le secrétaire général des services du Premier ministre été reçu en audience lundi par le président congolais, pour les projets miniers à mutualiser entre les deux pays

Le secrétaire général des Services du Premier ministre, Louis-Paul Motaze, a été reçu en audience lundi, 18 août 2014, par le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, au Palais du peuple de Brazzaville. Louis Paul Motaze, qui assure la présidence du Conseil stratégique de négociation et de suivi des projets miniers structurants au Cameroun, a indiqué que son pays accorde une importance considérable au projet commun lié à l’exploitation du fer à la frontière du Cameroun et du Congo. Au Cameroun la zone est appelée « Mbalam » alors qu’au Congo, il s’agit de « Nabeba ». Ces deux projets sont pilotés par la firme australienne Sundance Resources. Sur le plan local, des sociétés de droit national opèrent pour cet investisseur. Au Cameroun, il s’agit de Cam Iron ; et de Congo Iron au Congo.

On se rappelle que c’est le 27 septembre 2012 que les projets miniers du Congo Brazaville et du Cameroun, exploités par Sundance Resources, ont été mutualisés. Les réserves du minerai camerounais sont riches en silice tandis que celui de Nabeba est plutôt riche en aluminium.

Le ministre camerounais a expliqué l’avantage pour les deux pays de développer ce projet commun qui, selon lui, a un caractère intégrateur. À ce titre, il impulsera le développement du secteur minier au niveau des deux pays. Ce projet, a-t-il dit, sera à l’image de la route Sangmelima-Ouesso, un autre projet porté fortement par les présidents Denis Sassou N’Guesso et Paul Biya. Les deux personnalités ont également échangé sur le barrage hydroélectrique de Cholet qui a une capacité de production d’environ 600 mégawatts. Ce projet, a dit Louis Paul Motaze, va beaucoup apporter à l’économie des deux pays.

Ce sont des projets pour lesquels les deux pays ont un avantage majeur dans ce sens que les différents bailleurs de fonds multilatéraux en sont beaucoup attirés parce que ceux-ci sont intégrateurs.

Le fer camerounais est riche en silice tandis que le fer congolais est riche en aluminium
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La gestion du port de Kribi fait toujours des vagues

Le collectif qui souhaite que la gestion du complexe industrialo-portuaire soit confiée à un Camerounais a rencontré des responsables des services du Premier ministre

Un dialogue de sourds. Ainsi pourrait-on caractériser la rencontre qui a eu lieu le 6 juin dernier entre l’Unité opérationnelle du Comité de pilotage et de suivi de la réalisation du complexe industrialo-portuaire de Kribi que préside Louis-Paul Motaze, secrétaire général des services du Premier ministre, et le Collectif du «Plaidoyer pour la camerounisation de la gestion du complexe industrialo-portuaire de Kribi».

Alors que le Collectif souhaite que la concession du terminal polyvalent soit confiée à une ou plusieurs entreprises à capital majoritairement camerounais, l’Unité opérationnelle a indiqué que les entreprises camerounaises ne sont pas suffisamment compétentes pour exploiter cette infrastructure. Ce qui reviendrait à dire que plaider pour une «camerounisation du port» revient à enfoncer une porte déjà ouverte. « Le projet a échoué parce que les chefs d’entreprises chargés de conduire le processus ont privilégié les considérations d’ordre extra-professionnelles indiquant de ce fait dans la liste à remettre au gouvernement, des noms et des entreprises qui n’avaient aucun rapport avec le domaine portuaire» a relevé un représentant de l’Unité opérationnelle du projet.

De plus, ont indiqué les représentants du Secrétaire général des services du Premier ministre à cette rencontre avec le Collectif, il manque une dynamique entre les autorités administratives (ministères de l’Enseignement supérieur, des Enseignements secondaires ; de l’Emploi et de la Formation professionnelle) qui n’ont pas encore réformé les programmes scolaires afin de former une main d’ uvre locale qui pourra uvrer sur ce port de troisième génération.

Les associations Adisi Cameroun et Cameroon ô Bosso qui font parti de ce collectif relèvent que cette attitude laisse perplexe et qu’elles ne vont pas par conséquent s’arrêter là. «Des rencontres avec des hautes autorités de la République sont au menu ainsi que le volet pédagogique de notre plaidoyer afin que ce domaine très fermé aux Camerounais lui soit acquis au regard des grands enjeux que charrie ce secteur », peut-on lire dans la note communiquée aux médias par le Collectif après la rencontre du 6 juin.

Le Collectif souhaite, entre autres, que la concession du terminal soit attribuée exclusivement à des entreprises à capital majoritairement camerounais vu que l’expérience de DIT (structure appartenant à Bolloré Africa Logistics) ne rend pas des résultats exceptionnels au Port de Douala. Le Collectif indique par exemple que ce port présente pour le moment le temps de transit le plus élevé de la Côte Ouest Africaine : 12 jours de l’Europe de l’Ouest pour Abidjan tandis qu’il faut 35 à 40 jours en moyenne de l’Europe de l’Ouest pour Douala. Ou encore qu’il faut 31 à 35 jours pour partir de l’Extrême Orient à Luanda, Pointe Noire ou Abidjan tandis qu’il en faut 60 à 70 jours de l’Extrême-Orient pour Douala. D’où, selon le Collectif, la nécessité de faire montre de patriotisme économique et de transparence tout au long du processus, pour que le Port de Kribi ne soit pas exploité avec les mêmes faiblesses que celui de Douala.

Lire le Communiqué de presse après la rencontre du Collectif avec les représentants du Comité de pilotage
Lire le plaidoyer du Collectif en version succincte

Le Collectif souhaite que la concession du terminal soit attribuée à des entreprises camerounaises
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Le port en eau profonde de Kribi déjà doté de deux remorqueurs

Ils ont été réceptionnés le 27 avril dernier au Chantier naval de Shantou, en Chine

Deux remorqueurs, de 40 mètres chacun, destinés au port en eau profonde de Kribi, ont été réceptionnés le 27 avril dernier au Chantier naval de Shantou, préfecture de la province du Canton au Sud de la Chine, par des officiels camerounais.

Louis Paul Motaze, secrétaire général des services du Premier ministre, et par ailleurs président du Comité de pilotage et de suivi de la réalisation du complexe industrialo-portuaire de Kribi (CIPK), a effectué le déplacement pour la circonstance. Il était accompagné du directeur général de l’Autorité portuaire nationale, Josué Youmba ; du coordonnateur du CIPK, Barthélémy Melom ; de l’ambassadeur du Cameroun en Chine, Martin Mpana ; et des dirigeants de la China Harbour Engineering Company (CHEC), entreprise qui a exécuté le marché de la construction de ces deux remorqueurs.

Selon les détails fournis par le correspondant de Cameroon Tribune en Chine, Messi Bala, qui a assisté à cet événement, les deux engins peuvent pousser des barques de plus de 4000 tonnes. Ils ont été baptisés « roi Madola » et « Roi Mayesse », du nom de deux personnalités du département de l’Océan, dans le Sud du Cameroun. Le port en eau profonde de Kribi s’équipe ainsi progressivement pour recevoir le premier navire commercial, attendu officiellement en juin 2014.

L’un des remorqueurs réceptionné le 27 avril 2014 en Chine, le « Roi Madola »
Ahmed Messi Bala)/n