Selon des hauts cadres de cette institution, le président camerounais aura durant son séjour à Brazzaville, aidé au déblocage de nombreux conflits
Selon une analyse partagée par un haut responsable de la commission de la CEMAC, le président camerounais durant sa dernière participation au 11ème sommet des chefs d’Etats de la CEMAC à Brazzaville au Congo, a fortement contribué dans le débridage des intérêts au sein d’une organisation régionale traversée par des jeux d’intérêts sans précédents. « Lorsque nous étions à Brazzaville, tout le monde attendait de voir comment le Cameroun réagirait dans les discussions. Il faut dire qu’en vertu du principe de rotation, le président Paul Biya avait la capacité de défendre que des ressortissants de son pays puissent occuper certains postes. Mais à son arrivée, le président camerounais a écouté tout le monde et finalement il ressort du huis clos qu’il a concédé beaucoup de choses, pour que la communauté sous régionale puisse prendre un nouveau départ » a expliqué notre source sous le couvert de l’anonymat. Selon certains experts qui ont participé aux discussions, les enjeux étaient importants, avec la République centrafricaine qui revendiquait la tête de la Commission de la CEMAC. «Merci mon bien-aimé frère pour tout», dira François Bozizé. «C’est plutôt à toi que je dois dire un grand merci. C’est toi qui a fait des concessions» lui rétorquera Denis Sassou Nguesso, selon des informations rapportées par la chaîne de radio RFI au lendemain du sommet. Il y avait aussi, déclarent les différentes sources, le Tchad qui voulait avoir un vrai poste dont celui de la compagnie sous régionale air CEMAC, et mettait la pression sur le Cameroun, avec ses difficultés de transits au niveau de Douala.
Dans leurs analyses, nos experts semblent avoir trouvé les motivations du président camerounais. « Nous avons lu dans de nombreux journaux camerounais que le Cameroun avait échoué dans sa diplomatie sous régionale, parce ses voisins d’une envergure géoéconomique moins importante que lui, l’ont fait plier et dépouiller de tout positionnement stratégique dans une sous-région où le Cameroun domine, c’est une façon très limitée de voir les choses », a fait savoir le haut cadre, toujours sous le couvert de l’anonymat. Dans son analyse il explique que le président camerounais et au contraire de ce qu’en dit souvent la presse camerounaise, marque un réel intérêt pour la sous-région. «C’est dommage parce que lorsque j’écoute et lis certains médias camerounais, j’entends des personnes présentées comme des professeurs d’université dire que la CEMAC c’est un machin. Mais elles ignorent visiblement que le Cameroun est le premier bénéficiaire de cette institution. Je prends seulement l’exemple des corridors Douala Bangui, Douala N’Djamena, et Douala Ouesso, constatez par vous-même que ces trois projet CEMAC vont apporter près de 2500 kilomètre de goudrons au Cameroun, les autres n’ayant que des tronçons de petite envergure. C’est pareil pour le projet de fibre optique qui fera du Cameroun un hub en la matière, je vois mal le président Biya négliger ces aspect important qui soutiendront le développement du Cameroun », a fait savoir notre source. Même si le Cameroun a finalement peu de postes de décision au sein des institutions de la CEMAC, le fait est que le pays abrite plusieurs sièges qui sont autant d’acteurs importants de l’économie. Dans le même temps de nombreux cadres d’appui dans les institutions de la CEMAC sont de nationalité camerounaise en raison de plus grandes capacités. « Le Cameroun ne dirige peut-être pas beaucoup, mais il garde le contrôle et tire un bénéfice maximum de la sous-région, et cela le président Paul Biya en mon sens semble l’avoir compris », affirme notre source.