Après le Tchad, la Russie annonce aussi l’arrivée d’une aide militaire au Cameroun

Selon son ambassadeur, il s’agit d’armements et systèmes «les plus sophistiqués» qui vont aider le pays à lutter contre le terrorisme

La Russie va fournir du matériel militaire au Cameroun dans le cadre de la lutte que le pays mène contre le groupe terroriste Boko-Haram dans la partie septentrionale. Après l’avoir annoncé au ministre des Relations extérieures hier, l’ambassadeur de Russie au Cameroun, S.E. Nikolay Ratsiborinski, l’a réitéré au président de la République ce vendredi.

Dans la déclaration faite à la presse au sortir de cette audience, l’ambassadeur a indiqué qu’il s’agit d’armements «de dernière génération», «les plus sophistiqués» ; d’équipements dans le cadre de l’artillerie ; de systèmes antiaériens, transports blindés et de personnels. La Russie formera également les militaires camerounais qui devront s’en servir. Une aide humanitaire pour les réfugiés et les déplacés internes sera également accordée au Cameroun, a-t-il ajouté.

L’aide russe survient après la décision prise par le Tchad jeudi d’envoyer un contingent militaire au Cameroun et au Nigéria, pour lutter contre Boko-Haram. Le Parlement Tchadien a approuvé cet envoi de troupes ce 16 janvier.

En dehors du Tchad et de la Russie, l’Allemagne aussi s’est manifestée, bien avant le cri de détresse du président de la République camerounaise en début janvier, qui appelait à l’aide de la communauté internationale. Le 18 novembre 2014, le ministre de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o et l’ambassadeur d’Allemagne au Cameroun, le Dr. Klaus-Ludwig Keferstein, réceptionné 120 véhicules militaires mis à disposition du Cameroun par le pays de la chancelière Angela Merkel.

La Commission de l’Union africaine a aussi affirmé en début de semaine qu’elle était disposée à «mobiliser l’appui international nécessaire au groupe de forces multinationales (MNJTF), mandaté par les pays de la région pour combattre le groupe terroriste Boko Haram.»

Vladimir Poutine, le Président russe
Droits réservés)/n

Le Tchad va envoyer un contingent militaire au Cameroun (officiel)

Paul Biya met ce geste au compte des «relations d’amitié et de bon voisinage» entre les deux pays. L’annonce intervient au lendemain d’une rencontre entre le Mindef et le président tchadien

Le Tchad va envoyer un contingent militaire au Cameroun, dans le cadre de la lutte que le pays mène contre le groupe terroriste Boko-Haram, selon une annonce faite par le président de la République ce jeudi et relayée dans un communiqué signé par le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.

Paul Biya met cette nouvelle au compte des «excellentes relations d’amitié et de bon voisinage» entre les deux pays et salue ce «geste de fraternité et de solidarité» de la part de son homologue. Le Tchad et le Cameroun sont tous deux frontaliers du Nord-est du Nigeria, que Boko Haram contrôle en partie.

L’annonce intervient 24 heures après une rencontre à N’Djaména entre le ministre camerounais de la Défense, Edgar Alain Mebe Ngo’o, et le président tchadien Idridd Déby Itno, rencontre au cours de laquelle le Tchad s’est dit prêt à apporter un «soutien actif» au Cameroun.

Le communiqué diffusé en soirée au Poste national de la CRTV ne précise pas toutefois l’effectif des soldats tchadiens qui seront déployés au Cameroun.

Cette aide militaire, la première depuis que le Cameroun a déclaré la guerre au groupe terroriste Boko-Haram le 17 mai 2014, trahit la vulnérabilité réelle ou supposée des forces présentes dans l’Extrême-Nord, zone touchée par les combats. Les communiqués officiels ont toujours fait état de victoires importantes du côté de l’armée avec des pertes considérables à chaque attaque chez les membres de Boko-Haram. Les bilans n’ont pas encore été attestés par une source indépendante.

Le ministre de la Communication du Cameroun, Issa Tchiroma Bakary, a demandé mercredi au cours du journal de la mi-journée sur la CRTV, l’aide de la communauté internationale à l’image de l’intervention française au nord du Mali. En matinée, le même ministre déclarait à la BBC: «Les membres de Boko-Haram donnent l’impression d’être intrépides, courageux mais en vérité c’est des couards. Il suffit que ça commence à détonner pour que la plupart d’entre eux prennent la clé des champs».

Un communiqué publié hier et signé du ministre de la communication tchadienne, Hassan Sylla Bakary, justifie la nécessité pour son pays d’intervenir en raison du fait que Boko Haram représente une menace dangereuse pour «la sécurité et la stabilité du Tchad et porte atteinte à ses intérêts vitaux».

Le Tchad est connu à cet égard pour être un pays volontariste. Des soldats tchadiens ont été envoyés au Mali pour lutter contre les Djihadistes et récemment en Centrafrique.

Le Cameroun et le Tchad entretiennent des contacts réguliers au sommet dont le plus récent a été illustré par la visite d’Etat, du 22 au 23 mai 2014, du président Idriss Déby Itno au Cameroun. La visite intervenait au lendemain du Sommet de Paris sur la Sécurité au Nigéria, sommet à propos duquel le porte-parole du gouvernement camerounais a affirmé mercredi qu’il a produit des résolutions inappliquées à ce jour, dénonçant par-là, à la suite de Paul Biya, les engagements non tenus de la communauté internationale.

Des soldats tchadiens au Mali
RFI)/n

La Chine s’engage à renforcer sa coopération avec le Cameroun

Le ministre chinois des Affaires étrangères a indiqué mardi à Yaoundé que la Chine souhaite une coopération «gagnant-gagnant» avec le Cameroun dans ses besoins de développement

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a indiqué mardi à Yaoundé que la Chine souhaite développer une coopération gagnant-gagnant avec le Cameroun basée sur les besoins en matière de développement de ce pays de l’Afrique centrale.

M. Wang a fait ces remarques lors d’un entretien avec le président du Cameroun, Paul Biya, au Palais de l’Unité.

Paul Biya a indiqué que la Chine est devenue un exemple à suivre pour le monde, que le Cameroun et la Chine ont maintenu une relation active, étroite et amicale, et que les deux parties ont mené une coopération bilatérale efficace et fructueuse dans les domaines économique, social et technologique.

Le président de la République a affirmé que le Cameroun accorde beaucoup d’importance au renforcement de la coopération amicale entre les deux pays.

M. Wang a salué l’«amitié traditionnelle» entre la Chine et le Cameroun. Il a assuré que la Chine continuera de renforcer la «confiance politique mutuelle», d’adhérer au «principe de coopération gagnant-gagnant», de «suivre le rythme de l’époque», et d’explorer le «potentiel de coopération» basé sur le «besoin de développement du Cameroun» et la «capacité de la Chine».

Le ministre a indiqué que la Chine est prête à promouvoir la «coopération mutuellement bénéfique» avec le Cameroun dans tous les domaines et à réaliser «un développement et une prospérité communs» pour les deux pays, a ajouté M. Wang.

Le même jour, Le ministre chinois des Affaires étrangères a rencontré le Premier ministre camerounais Philémon Yang et son homologue camerounais Pierre Moukoko Mbonjo. Ce dernier a indiqué qu’il s’agit de la première visite d’un ministre chinois des Affaires étrangères au Cameroun, à la suite de celles, au sommet, d’un chef d’Etat et de deux Premiers ministres.

Le Cameroun entretient des relations officielles avec la Chine depuis 1971. Les échanges commerciaux entre les deux pays vont crescendo depuis cette date. L’assistance économique et financière de la Chine aux efforts de développement du Cameroun était évaluée en 2012 à près de 950 milliards de F CFA.

La Chine a été saluée par Paul Biya le 31 décembre 2014 comme l’une des puissances qui aide le Cameroun dans la lutte contre Boko Haram.

Le ministre chinois des Affaires étrangères est arrivé au Cameroun le 12 janvier en soirée, dans le cadre d’une tournée africaine qui s’achève le 17 janvier et qui prévoit également des visites officielles au Kenya, au Soudan, en Guinée Equatoriale et en République démocratique du Congo.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a été reçu en audience mardi, 13 janvier, par Paul Biya à Yaoundé
PRC)/n

Paul Biya: « A menace globale, riposte globale »

L’intégralité du discours prononcé par Paul Biya le 08 janvier, en réponse aux v ux 2015 du corps diplomatique

Si l’on s’en tient uniquement à la multiplication des foyers de tension ou des conflits armés, on serait tenté de dire que 2014 n’a pas été une bonne année. En revanche, on ne peut pas ne pas reconnaître que l’économie mondiale a manifesté des signes de reprise dans certaines régions de la planète, sans que l’on puisse affirmer pour autant que la crise est derrière nous. En effet, assez nombreux sont les pays qui connaissent un ralentissement, voire une stagnation de leur activité économique.

Essayons de voir les choses de plus près.
Incontestablement, la situation s’est aggravée au Moyen-Orient. L’emprise de l’Etat Islamique sur le nord de la Syrie et de l’Irak et ses offensives contre les régimes de Damas et de Bagdad ont plongé la zone dans une grande confusion. A la lutte pour le pouvoir se sont ajoutés des affrontements de nature religieuse ou ethnique, Sunnites contre Chiites, Musulmans contre Chrétiens, Arabes contre Kurdes, etc. Le bilan est effrayant : destructions, massacres d’innocents, déplacements et exodes de populations, fragilisation des Etats voisins, etc.

Les frappes aériennes effectuées par la «coalition» semblent avoir freiné la progression des troupes de l’Etat Islamique. Mais, l’envoi de personnels de la coalition sur le terrain étant exclu et les Nations Unies n’étant pas pour le moment directement impliquées, aucune perspective de règlement n’est en vue. L’impression prévaut d’un épouvantable gâchis.

L’évolution du différend israélo-palestinien n’est guère plus encourageante. La négociation engagée s’enlise. Alors que l’Autorité palestinienne semble avoir renoncé à se rapprocher du Hamas et que sa reconnaissance en tant qu’Etat paraît gagner du terrain, les incidents se multiplient entre Israéliens et Palestiniens, faisant craindre le déclenchement d’une nouvelle «Intifada». Plus le temps passe et plus la possibilité d’une reconnaissance mutuelle du droit à l’existence des deux Etats paraît s’éloigner. Combien de drames faudra-t-il encore pour que la raison finisse par l’emporter ?

Au nord de notre continent, les «printemps arabes» connaissent des destinées variées. En Tunisie, l’on doit se réjouir que la transition démocratique ait pu déboucher sur une situation apaisée conforme à une volonté populaire librement exprimée.

Par ailleurs, on ne peut que souhaiter qu’un grand pays comme l’Egypte retrouve la voie de la concorde nationale qui lui permettra d’assurer le rôle qui doit être le sien sur la scène internationale. Quant à la Libye, actuellement déchirée entre de multiples factions, elle ne pourra reconquérir la place qui lui revient que si elle parvient à surmonter ses divisions et à reconstituer les bases de son unité nationale.

Même le «vieux continent» n’a pas su préserver une paix chèrement acquise, après deux guerres mondiales qui l’ont ravagé. En disant cela, je pense évidemment à l’Ukraine, théâtre d’une guerre fratricide dont les répercussions internationales font craindre un retour à la guerre froide. Cette perspective ne serait de l’intérêt de personne. Les grandes puissances ont le devoir d’exercer leur influence pour faire retomber les tensions entre les antagonistes et les convaincre de reprendre le dialogue.

Mais, permettez-moi de revenir à un problème qui nous touche de plus près. Dans mon dernier message à la Nation, il y a quelques jours, j’ai eu l’occasion de parler de l’intensification des attaques de Boko Haram contre le nord de mon pays et de la façon dont nous avons réagi.

Nous avons, comme vous le savez, renforcé nos forces de défense, dans la région concernée, par des mesures pour protéger notre population contre les attaques récurrentes des terroristes et préserver notre intégrité territoriale. Comme beaucoup d’autres pays, confrontés de par le monde à cette menace, nous avons pris des dispositions d’ordre législatif et réglementaire pour prévenir et éradiquer le terrorisme. C’est le sens de la loi que vient d’adopter le Parlement. Cette loi a été saluée par l’immense majorité du peuple camerounais qui en comprend le bien fondé.

Je voudrais aujourd’hui insister sur le caractère global de la menace dont nous sommes l’objet.
Ceux qui ont tenté d’asservir le Mali, ceux qui s’en prennent périodiquement à notre territoire national, ceux qui probablement ont influencé certaines factions en Centrafrique et ceux qui ont créé le chaos en Somalie poursuivent les mêmes objectifs : établir leur pouvoir sur la bande sahélienne de l’Atlantique à l’océan Indien et y installer leur régime obscurantiste impitoyable.

A menace globale, riposte globale. Telle devrait être la réponse de la communauté internationale et notamment de l’Union Africaine et de nos organisations régionales. Nous ne devons pas nous bercer d’illusions. Bien qu’affaibli par les pertes qui lui ont été infligées, notre adversaire n’en reste pas moins capable de revenir à la charge. Ses coups de main au nord du Mali et ses attaques répétées contre notre territoire sont là pour nous en convaincre. Il faut que l’on sache que la distance qui peut séparer un pays des zones de combat n’est pas une assurance tous risques.

Pour ma part, je persiste à croire que la menace que représentent les djihadistes, Boko Haram et autres Shebabs, ne pourra être levée que par une mobilisation au niveau international. Beaucoup l’ont compris. Il reste à en tirer les conséquences. C’est le lieu pour moi de me féliciter du soutien multiforme que nous apportent non seulement l’Organisation des Nations Unies, mais aussi certaines grandes puissances, notamment les Etats-Unis, la France, le Royaume Uni, la Chine, la Russie et l’Allemagne. Nous les remercions de leur engagement déterminé à nos côtés dans cette lutte.

Je voudrais maintenant dire quelques mots des perspectives de l’économie de mon pays dans un contexte international très contrasté.
A l’issue d’une récente mission, le FMI a salué nos efforts, tout en nous encourageant à poursuivre nos réformes structurelles et à maintenir notre discipline budgétaire.

Mais, nous devons également tenir compte d’un environnement international assez instable. Dans les documents élaborés à l’occasion de sa dernière Assemblée générale, l’Organisation financière internationale prévoit une reprise, «faible» et «inégale», en particulier en Europe qui est l’un de nos principaux partenaires. Le FMI s’inquiète du niveau «historiquement haut» de la dette publique des pays riches et n’exclut pas le risque d’une troisième récession.

Dans les pays où la croissance s’était maintenue à un niveau moyen, les perspectives sont incertaines. D’autre part, on peut noter dans les pays émergents un net ralentissement de l’activité économique. De leur côté, les marchés manifestent périodiquement une certaine nervosité.

Dans un tel contexte, nous n’avons d’autre choix que de poursuivre notre politique axée sur les progrès de la croissance. Comme vous le savez, elle repose sur trois principaux piliers:

la construction d’infrastructures, notamment de transport et d’énergie,
la modernisation de notre agriculture,
et le développement d’industries de transformation de nos matières premières.

De la sorte, nous pouvons espérer faire reculer la pauvreté en créant des emplois et en améliorant les conditions de vie de nos populations. Par là-même, nous serons mieux armés pour résister à un éventuel fléchissement de la croissance économique mondiale.

Heureusement, tout n’est pas sombre dans le tableau que je brosse devant vous. Certaines régions du monde résistent mieux que d’autres au ralentissement de l’activité économique. C’est le cas des Etats-Unis d’Amérique qui bénéficient d’un retour appréciable de la croissance dont les effets ont été positifs pour l’emploi. Mais c’est également vrai pour l’Afrique et il faut évidemment s’en féliciter.

D’autre part, la communauté internationale se préoccupe activement du programme de développement post 2015 qui devrait succéder aux Objectifs du Millénaire pour le Développement. Ceux-ci, on le sait, sont loin d’avoir été tous atteints. La dernière session de l’Assemblée générale des Nations Unies s’est penchée sur ce problème. On peut raisonnablement espérer que le nouveau système qui prendra la suite des OMD saura mieux tenir compte des souhaits et des besoins des populations concernées et sera donc plus performant.

Autre question capitale pour la planète, le réchauffement climatique qui était le thème d’un sommet organisé à New York en marge de la récente Assemblée générale des Nations Unies. Les experts considéraient qu’il y avait urgence. Les trois dernières décennies ont été plus chaudes que toutes les précédentes depuis 1850.

Divers dérèglements du climat, y compris au Cameroun, le montrent clairement. Nous avons dû nous-mêmes prendre des dispositions pour participer à l’effort international en vue de la réduction des gaz à effet de serre.

J’observe que le dernier G20 s’est aussi intéressé au problème et que, peu de temps auparavant, la Chine et les Etats-Unis avaient adoptés, sur le sujet, des positions plus ouvertes que par le passé. Dans ces conditions, la conférence qui doit se tenir à Paris, en 2015 sur le climat, paraît se présenter sous les meilleurs auspices. Elle se propose d’aboutir à un accord global, contraignant et équitable.

Par équitable, je veux croire que cela signifie qu’un tel accord devrait tenir compte du niveau de développement de chaque pays et des efforts faits par certains Etats pour préserver leurs forêts. C’est évidemment le cas des pays du bassin du Congo qui entretiennent la deuxième réserve forestière mondiale après l’Amazonie, soit l’un des poumons de la planète.

L’assèchement du Lac Tchad devrait également retenir l’attention du Sommet de Paris. Comme je l’avais suggéré récemment à Dakar, nous pensons que ce Sommet pourrait uvrer à la mise en place d’un plan de sauvetage du Lac Tchad.

Si je devais résumer ma pensée, je dirais que l’année qui vient de s’écouler nous a légué son lot de menaces, mais aussi de raisons d’espérer.
Pour faire face à la situation, la communauté internationale ne pourra, me semble-t-il, que faire appel aux valeurs qui caractérisent la société moderne, à savoir la solidarité et la croyance au progrès.

La solidarité, c’est ce qui oblige, dans le sens moral du terme, les pays riches à aider les pays pauvres et à établir avec eux des relations équitables. C’est également ce qui détermine les puissances et les organisations internationales à intervenir dans les zones de conflit, pour mettre fin aux agressions, ou secourir les populations.

La croyance au progrès, c’est la volonté des peuples d’instaurer la démocratie, de garantir les droits de l’homme, de faire reculer la pauvreté et de rendre accessibles à tous l’éducation et les soins de santé.

C’est pourquoi, même s’il existe encore dans le monde des endroits où perdure l’oppression, où subsiste la misère et où l’obscurantisme se maintient, j’ai la conviction que la société humaine finira par l’emporter sur la tyrannie et l’intolérance.

L’attentat ignoble du 07 janvier 2015 à Paris, contre un organe de presse, montre bien jusqu’où peut aller le fanatisme. Je condamne avec force cet acte odieux des adeptes de la violence et de la terreur. Il est clair que dans de telles circonstances, la seule réponse ne peut être que la mobilisation concrète et la détermination de tous contre la barbarie.

Paul Biya le 08 janvier au Palais de l’Unité lors de la présentation des voeux 2015 du corps diplomatique
PRC)/n

De quels emplois parle paul Biya?

Par Hilaire Kamga

J’ai écouté une fois de plus M. Biya Paul s’adresser pour la 32ème année consécutive au Peuple Camerounais dans le cadre des traditionnels v ux à la nation. Même si je ne me faisais plus d’illusion sur son incapacité à faire encore rêver les camerounais, je ne m’attendais pas à voir le Président dans une nouvelle posture de prestidigitation et de démagogie: posture pour le moins indécente pour cette très haute personnalité dont l’âge devrait induire plus la sagesse qu’autre chose. Qu’il s’agisse du volet économique ou sécuritaire, M. Biya Paul a déçu ceux des camerounais qui croyaient encore à une renaissance citoyenne de l’Homme du 06 novembre après 32 ans d’échecs que l’on voudrait aujourd’hui maladroitement masquer.

En effet, en affirmant avoir créé 283 814 emplois en 2014, M. Biya semble valider une posture d’imposture permanente. De quels emplois parle-t-il dans ce pays qui livre chaque année plusieurs milliers de diplômés sur un marché d’emplois sans emplois? Peut-être qu’il s’agirait du nombre de jeunes qui, là d’attendre un emploi décent et face à un gouvernement incapable de se soucier d’eux, ont décidé de se lancer dans les Bend-skin ou les call-box. Si ce n’est pas de cela qu’il s’agit alors il existerait un autre Cameroun virtuel inconnu des camerounais normaux dans lequel les recrutements se feraient dans un circuit très compliqué consacrant ce qu’un activiste camerounais du RDPC dénommait la «République du Paranormal». En effet, n’est-ce pas de la pure prestidigitation que d’affirmer qu’autant d’emplois ont été créés en un an? Et ceci, sans faire allusion au taux de chômage qui reste au dessus de 15%, au taux de sous emplois qui frôle les 75% au sein de la population jeune pour un SMIG criminellement plafonnée à 36 270 Fcfa.

Toujours sur ce chapitre économique, j’ai été sidéré d’écouter le Président redire sans gène ce qu’il avait pourtant écrit en 1987 dans son livre «Pour le Libéralisme communautaire». Près de 30 après, il se rend toujours compte de l’urgence de l’industrialisation de notre pays et de la nécessité de la transformation sur place de nos matières premières. L’énormité du déficit de la balance commerciale (-1017 milliards en 2014) ne semble pas le préoccuper et il a préféré en lieu et place nous parler de « projets de seconde génération» et de «plan d’urgence»: toutes choses qui ont pour dénominateur commun de favoriser la mobilisation des milliers de milliards et partant l’endettement démesurée dans un environnement de gouvernance ancrée sur la prévarication organisée par une minorité d’environs 5% de camerounais.

Sur le plan sécuritaire, Le Président a essayé de nous expliquer l’inexplicable qui consiste à faire croire qu’une loi manifestement conçu pour mater les velléités revendicatives des Camerounais avait pour finalité de favoriser la lutte contre Boko Haram que lui-même qualifie comme « menace extérieure » et dont orchestrée par des non-camerounais. Pourtant il eut été plus simple d’assumer le fait qu’apeuré par la force du peuple souverain illustrée par les évènements du Burkina Faso, le Régime voudrait essayer de se prémunir en installant une psychose de peur avec une loi terroriste de lutte contre les actions de revendications légitimes des citoyens.

En définitive, par son discours du 31 décembre 2014, M. Biya Paul nous renforce dans notre conviction selon laquelle pour le Salut du Cameroun, il faut très vitre s’organiser pour préparer une alternance pacifique dans ce pays.

Hilaire Kamga
Droits réservés)/n

Le gouvernement annonce la création de 350.000 emplois en 2015

C’est près de 100.000 de plus que ceux annoncés en 2014. Le Ministère de l’Emploi table sur quelques secteurs clés

Le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop) table sur la création de 350.000 emplois en 2015 pour les jeunes Camerounais, rapportait le quotidien Cameroon Tribune mercredi, 07 janvier. En 2014, d’après des chiffres rendus publics par le président Paul Biya le 31 décembre 2014, c’est quelque 283.443 emplois qui auraient été créés, un résultat à la hausse par rapport aux 250.000 emplois annoncé en début d’année dernière.

Les 350.000 emplois pourraient provenir, entre autres, des entreprises des secteurs primaire, secondaire et tertiaire (200.000 emplois) ; les administrations publiques et les grands chantiers (50.000 emplois) ; des administrations privées et parapubliques, ainsi que des chantiers du Budget d’investissement public.

Pas sûr que ces prévisions fassent l’unanimité ; le discours de Paul Biya sur les emplois créés en 2014 a suscité la polémique au sein de la classe politique camerounaise, auprès des leaders de l’opposition en particulier. Dans une réaction publiée lundi dans le quotidien Mutations, Hilaire Kamga, Porte-parole de l’Offre Orange, s’est montré sceptique sur les données officielles.

«De quels emplois parle-t-il dans ce pays qui livre chaque année plusieurs milliers de diplômés sur un marché d’emplois sans emplois? Peut-être qu’il s’agirait du nombre de jeunes qui, las d’attendre un emploi décent et face à un gouvernement incapable de se soucier d’eux, ont décidé de se lancer dans les Bend-skin ou les call-box», s’insurge cet homme politique.

Du côté du Minefop, on soutient que les 283.443 emplois ont été effectivement créés dans les grands projets (10.526) ; le BIP (42.487); Les Transports (10.140) ; les Bâtiments et travaux publics (29.084) ; l’Education et la Formation (13.421) ; l’Environnement et protection de la nature (27.000) ; les Forêts et la Faune (4000) ; la Santé (8987); les Collectivités territoriales décentralisées (9560) ; les Programmes et projets gouvernementaux d’insertion économique des jeunes (13.238); L’Insertion à travers le service public emploi (65.000); l’Insertion à travers les services privés d’emploi (50.000).


DR)/n

Face au terrorisme, Paul Biya salue l’action de certains pays occidentaux et critique l’UA

Le chef de l’Etat répondait au discours du doyen du corps diplomatique jeudi, lors de la réception des v ux de Nouvel An 2015

Un peu moins de 24 heures après la diffusion sur Internet d’une vidéo attribuée au chef de Boko Haram et menaçant explicitement le Cameroun, le Président de la république a évoqué les actions de la secte, estimant qu’elle est «capable de revenir à la charge» quoiqu’«affaiblie» par les coups de l’armée.

A l’occasion d’un discours prononcé ce 08 janvier au Palais de l’Unité, lors de la cérémonie de présentation des v ux 2015 au Président de la République par le corps diplomatique, Paul Biya a adopté cette fois une posture moins triomphaliste par rapport aux propos tenus le 31 décembre dernier. Le chef de l’Etat indiquait notamment que Boko-Haram devrait «tirer des leçons» face aux pertes enregistrées à l’Extrême-Nord.

Considérant que ce groupe terroriste bénéficie de ramifications à travers le monde, et que la question de la lutte contre le terrorisme devrait être adressée ainsi de manière «globale», Paul Biya a particulièrement indexé l’Union Africaine. «A menace globale, riposte globale. Telle devrait être la réponse de la Communauté internationale, et notamment de l’Union africaine et de nos organisations régionales», a estimé Paul Biya, qui a par la suite donné les noms de certaines puissances internationales qui accompagnent le Cameroun.

L’extrait du discours de Paul Biya
«Je voudrais aujourd’hui insister sur le caractère global de la menace dont nous sommes l’objet. Ceux qui ont tenté d’asservir le Mali, ceux qui s’en prennent périodiquement à notre territoire national, ceux qui probablement ont influencé certaines factions en Centrafrique et ceux qui ont créé le chaos en Somalie, poursuivent les mêmes objectifs: Etablir leur pouvoir sur la bande sahélienne, de l’Atlantique à l’Océan Indien et y installer leur régime obscurantisme et impitoyable.

A menace globale, riposte globale. Telle devrait être la réponse de la Communauté internationale, et notamment de l’Union africaine et de nos organisations régionales. Nous ne devons pas nous bercer d’illusions. Bien qu’affaibli par les pertes qui lui ont été infligées, notre adversaire n’en reste pas moins capable de revenir à la charge. Ses coups de main au Nord du Mali, et ses attaques répétées contre notre territoire sont là pour nous en convaincre.

Il faut que l’on sache que la distance qui peut séparer un pays des zones de combat n’est pas une assurance tout risque. Pour ma part, je persiste à croire que la menace que représente les djihadistes : Boko-Haram et autres Shebab ne pourra être levé que par une mobilisation au niveau international. Beaucoup l’ont compris. Il reste à en tirer les conséquences. C’est le lieu pour moi de me féliciter du soutien multiforme que nous apporte non seulement l’Organisation des Nations-Unies, mais aussi certaines grandes puissances notamment les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et l’Allemagne. Nous les remercions de leur engagement déterminé à nos côtés dans cette lutte.»

La lutte contre Boko-Haram vue par les diplomates accrédités au Cameroun
Paul Biya prenait la parole jeudi à la suite du discours prononcé par le doyen du corps diplomatique au Cameroun, l’ambassadeur algérien Taoufik Malik. Ce dernier a également appelé à une action globale tout en saluant la «responsabilité» du Cameroun.

«L’année 2014 aura été malheureusement celle de l’acharnement aveugle d’un terrorisme abject sur le Cameroun dans sa partie septentrionale. A l’agression et aux assauts de la secte sans foi ni loi Boko Haram, sont venus s’ajouter les enlèvements de paisibles citoyens et innocents ressortissants étrangers. Je voudrais relever ici, au nom de mes pairs du corps diplomatique, que dans ce combat, le Cameroun a agi avec responsabilité et détermination, ne cédant à aucun chantage, et n’offrant aux criminels aucune opportunité de réaliser leur dessein. Nous nous réjouissons de cette mobilisation et de votre engagement sans cesse renouvelé à mener une lutte implacable contre le terrorisme, une lutte dans laquelle le Cameroun ne devrait pas se sentir seul, car le terrorisme lui est global, ne connaissant pas de frontières et exige ainsi une solidarité et une riposte toute aussi globale», a relevé Son Excellence Taoufik Malik.

Paul Biya, Président de la République du Cameroun
DR)/n

L’après Biya se construit aujourd’hui et principalement sur des valeurs

Par Anna Mvondo

Les Camerounais dénoncent les travers de notre société : détournements, corruption, clientélisme, griotisme, feymania (escroquerie)..Ils constatent chacun les dérives morales et civiques dans le pays. D’un autre côté c’est toujours l’autre qui est pointé du doigt. C’est toujours le problème de l’autre dès lors qu’on n’est pas ou ne se sent pas directement visé par un acte pourtant condamnable. « C’est son problème, ça ne me regarde pas ! », c’est de cette manière que l’on se résigne et s’accommode du vice au quotidien. On trouve son équilibre parmi les voleurs, les tricheurs, les menteurs, les violeurs.à condition de ne pas en être directement victime. Cette attitude d’évitement, de désintéressement à la chose publique, a produit les conséquences qui font de notre société camerounaise, une société sans véritable engagement citoyen.

Après tant d’année de/avec Biya, il serait bien de changer, ainsi s’expriment souvent la plupart des camerounais. Oui, en démocratie, tout peuple peut souhaiter le changement. C’est légitime. Mais les deux véritables questions à mon sens sont : 1- changer pourquoi ? 2- changer comment ? Chacun a sa réponse. J’ai la mienne. Je vous dis juste que ma réponse à la première question rejoint en générale celle de la majorité des camerounais. Il y a de bonnes raisons tout à fait logiques pour souhaiter ce changement. Mais à la deuxième question, j’ai une réponse qui bien que n’étant pas isolée, n’est pas suffisamment relevé par chacun de nous. Il s’agit des valeurs. Plus haut j’ai cité quelques vices que nous dénonçons tous dans notre société camerounaise. Eh bien j’ai la conviction que tout ceci se repend parce qu’il y a un manque d’intégrité morale et un sens du bien collectif. Notre société est notre bien collectif le plus cher. Nous y vivons, nos enfants y vivent aussi.

Mon engagement citoyen
C’est conscient de ceci que je me suis résolue à dénoncer en 2015 tous ceux qui d’une manière ou d’une autre, prennent des raccourcis neutralisant les valeurs morales, éthiques et civiques dans notre société. Que ceux-ci soient pour l’alternance ou non.

Je pense donc qu’un engagement citoyen est indispensable. Sans valeurs, et tant que personne ne sais rester à sa place, faire ce qu’il a à faire, à sa manière certes, mais dans le respect des droits universels reconnu par les Hommes, l’alternance, l’après Biya, ne sera que chaos et néant. Pour éviter cette situation, un sursaut citoyen s’impose à chaque camerounais. Le vice est tellement profond qu’il faut aller le déraciner centimètre après centimètre à tous les niveaux de la société et dans tous les domaines.

Il existe diverses formes d’engagement citoyen : au niveau familial, associatif, politique, professionnel. Que chacun sa manière de contribuer à la construction d’une société de valeurs, d’Hommes intègres et crédibles.

Pour ma part j’ai décidé de commencer il y a peu par la dénonciation libre des dérives de toutes sortes. Je crois qu’un Homme bien éduqué ayant un sens de valeurs, vaut mille fois Celui ayant accumulé toutes sortes de parchemins. Dès lors il s’agit de se lever contre les faux gendarmes et policiers, car la terreur qu’ils sèment finit par rejaillir sur toute la société. Suis donc extraterrestre lorsque je le fais ? Qu’importe, ma volonté d’élucidation à la «Médiapart» reste intacte quel qu’en soient les complicités par ailleurs et les mails désobligeants et truqués que je reçois. Je trouverais le moyen de compiler toutes ces preuves. je m’acharne sur ma conviction de voir un jour mon Cameroun retrouver sa Société restaurée dans des valeurs universelle, qui ont jadis fondées sa nation. J’aime mon beau pays, j’aime mes compatriotes.


DR)/n

La « jeunesse camerounaise » répond au discours de Paul Biya

Par Sismondi Barlev Bidjocka

Ce 31 décembre 2014, vous vous êtes une fois de plus sacrifié au devoir bilan de tout chef d’état au pouvoir ! Pour la 32eme fois !

Comme en 1986 (avec la crise économique) et les années qui ont suivi, vous justifiez le retard dans nos projets par la guerre contre .heuhh « Boko Haram » ! Soit !
La sécurité étant essentielle pour le développement économique nous adhérons, mais nous souhaitons mieux comprendre cette « GUERRE », car l’adversaire désigné qui se trouve au Nigéria n’a revendiqué qu’un seul acte sur notre territoire, à savoir l’enlèvement de la Famille Moulin Fournier ! Les raisons étaient aussi claires que justifiées, à savoir l’implication de la France dans les affaires intérieures du Nigéria !

Monsieur le Président,
Nous semblons parti là pour une guerre d’usure où personne ne contrôle les fonds investis, et donc la porte ouverte à tous les détournements, y compris des nôtres qui, pour en profiter peuvent alimenter un climat de terreur juste pour gérer des budgets ! On se connait !

Permettez-Nous à présent de revenir à votre discours de 2013. Mitraillant votre équipe gouvernementale, vous déclariez il y a un an: « .Serions-nous incapables de faire ce que d’autres pays comparables au nôtre ont fait ou sont en train de faire ? . Alors que nous manque-t-il ? Je crois que nous avons des progrès à faire sur deux points importants : la primauté de l’intérêt général et la coordination de nos efforts. . nous sommes un peuple d’individualistes, plus préoccupés deréussite personnelle que d’intérêt général. Notre Administration reste perméable à l’intérêt particulier. Ce dernier est le plus souvent incompatible avec l’intérêt de la communauté nationale. Dans un Etat moderne, cette dérive ne doit pas être tolérée. »

Mais douze mois plus tard, vous gardez ces mêmes hommes dont vous reconnaissez l’incompétence! le plan d’urgence que vous aviez alors prescrit vient de faire l’objet de votre conseil de ministre ! Un an plus tard! ce n’est pas vraiment notre conception du mot «Urgence».

Monsieur le Président
Les priorités de la jeunesse aujourd’hui, c’est l’emploi, la santé la formation et l’éducation. Dans votre discours vous affirmez que « .283.443 emplois nouveaux ont été créés en 2014. ». Objection votre honneur!

Dans quels domaines? Quels secteurs? Quels profils? Si c’est à la fonction publique, tans mieux, mais nous vous faisons remarquer que cela ne produit pas de la richesse, et nous émettons des sérieuses réserves sur vos chiffres pour une raison de pragmatisme simple ! En effet, on se souvient quand vous aviez lancé le recrutement des 25.000 JEUNES ! On pouvait sentir un frémissement car dans chaque famille, on retrouvait une lueur pâle d’espoir, et c’est dans un cercle sur deux que quelqu’un déclarait avoir un membre de sa famille recruté quelque part ! C’était donc nettement palpable ! Nous vous remercions de nous indiquer la prochaine fois les secteurs, et les profils d’emplois !

le Cameroun a besoin de techniciens, dans tous les secteurs, parce que l’enjeu du développement moderne aujourd’hui c’est la technologie, pour exploiter nous-mêmes nos matières premières par exemple ! Le Cameroun n’a plus besoin de «Docteurs» qui parlent trop bien français en veste et cravate à la télévision à longueur de débat inutile et abrutissant !

De quoi avons-nous besoin pour notre développement aujourd’hui et demain ? C’est à cette question que nous devons répondre pour former les prochaines générations!

Sur le plan de la santé, oui, nous avons fait des progrès comme vous dites, mais la santé coûte toujours chère. De nombreux malades indigents sont gardés dans les « Prisons » des hôpitaux publiques pour non payement des frais de soins, pourtant un budget existe pour eux au ministère des affaires sociales ! Merci de leur demander ce qu’ils en font!

Sur le plan de l’industrialisation, l’environnement de notre pays n’y est pas encore favorable, à cause de l’étau fiscal, l’administration lourde, et surtout le raquette de vos proches qui imposent une « douane » trimestrielle parallèle aux opérateurs. L’état qui reste l’investisseur principal n’arrive pas lui-même à consommer la moitié de ses crédits disponibles !

Après trente deux ans de pouvoir, vous venez de mettre sur pied une Loi dite « Antiterroriste », horriblement liberticide juste pour votre pouvoir, effrayé par la révolution populaire récente du Burkina Fasso. Nous n’avons rien à redire, puisque vous avez fait ce qui est nécessaire non pas pour notre sécurité, mais pour votre pouvoir !
Permettez-nous de vous dire aussi ceci : Peu importe la loi, même si vous ramenez l’ordonnance de 1962 sur la subversion. Si vous ne vous occupez pas de la jeunesse, la jeunesse s’occupera de vous, et ce quel que soit la force brutale que vous emploierez comme en 2008, car il y a longtemps que certains sont morts et ne sont que des ombres du désert pouvant atteindre à tout moment un point de cristallisation dangereux et incontrôlable !

Vous êtes de tout évidence plus préoccupé par votre maintien au pouvoir que du bien être des camerounais ! et au vu de tout ceci on a bien malheureusement envie de dire « Le problème c’est le chef »
J’exhorte toutefois la jeunesse à ne pas perdre espoir, à ce battre autant que faire ce peut pour garder la tête hors de l’eau.
Monsieur le président nous vous remercions pour vos v ux et nous vous souhaitons à notre tour une bonne et heureuse année 2015 à vous et à votre famille.

Respectueusement!

Sismondi Barlev Bidjocka
rjcpatriote.centerblog.net)/n

Les causes de la révocation du magistrat Etienne Jounko

L’ex-président de la cour d’appel de l’Est à Bertoua, révoqué le 24 décembre, avait divulgué un projet de décision dans un litige opposant MTN Cameroon à une autre société. En jeu: 1,593 milliard de F

On en sait désormais un peu plus sur la révocation de Etienne Jounko. Le magistrat de 4e grade, ancien président de la cour d’appel de l’Est à Bertoua a été révoqué du corps de la magistrature le 24 décembre dernier, suite à un décret présidentiel publié en droite ligne des résolutions du Conseil supérieur de la magistrature, tenu le 18 décembre 2014.

Dans sa livraison du 29 décembre 2014, l’hebdomadaire judiciaire Kalara révèle que le magistrat a communiqué un projet de décision à l’une des parties dans un litige entre deux sociétés, portant sur 1,593 milliard de F CFA. Acte qui lui a valu sa révocation.

En 2010, alors qu’il est encore vice-président de la cour d’appel du Littoral, Etienne Jounko est saisi pour connaitre d’une affaire opposant la société de téléphonie mobile MTN Cameroon à Kakotel Limited Cameroon sur des engagements non respectés dans les contrats d’affaires liaient les deux sociétés. Dans le cadre de ce litige, initialement porté devant le tribunal arbitral du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), MTN Cameroon est «condamnée à payer la somme de 1,593 milliard de francs à Kakotel et à supporter les frais d’arbitrage évalués à 34,45 millions de francs», explique le journal spécialisé. La décision est rendue le 15 octobre 2010.

soupçons de corruption
S’estimant lésée dans l’arbitrage du Gicam, MTN Cameroon se tourne vers la cour d’appel du Littoral pour réexamen de ce litige. Cette dernière rend encore un avis favorable en faveur de Kakotel. Déboutée une seconde fois, la filiale camerounaise du Sud-africain MTN, se pourvoit en cassation auprès de la Cour suprême et entame par ailleurs des démarches administratives tendant à remettre en cause la sincérité de la décision de la cour d’appel du Littoral.

Et pour cause : l’avocat de MTN Cameroon présente dans le cadre de ses démarches le projet de décision de l’un des juges de la collégialité ayant connu l’affaire à la cour d’appel du Littoral, lequel projet annule la sentence arbitrale du Gicam et «condamne Kakotel aux dépens». Le projet de décision est attribué à M. Jounko, le seul des trois juges qui se serait montré favorable à la requête de MTN. La collégialité composée de deux autres juges, Messieurs Ondoua Obounou Charles et Harouna Bako, a rendu sa décision le 15 juillet 2011 en défaveur de MTN.

Nommé président de la cour d’appel de l’Est en avril 2012, M. Jounko n’aurait quasiment pas assumé ses fonctions du fait d’une procédure judiciaire engagée contre sa personne et qui lui avait déjà valu une suspension de six mois, rapporte Kalara. La procédure a poursuivi son bonhomme de chemin pour aboutir à une convocation devant le Conseil supérieur de la magistrature, que préside le président de la République. La défense du magistrat, qui était assurée par Me Akere Muna, un ancien bâtonnier de l’ordre des Avocats, n’a pas fait tomber l’épée de Damoclès.

Le décret présidentiel du 24 décembre informe que M. Jounko a été révoqué du corps de la magistrature, «sans suspension des droits à la pension, pour violation du secret des délibérations avec remise à un avocat de l’une des parties au procès du manuscrit de son projet de décision».


iejnews.com)/n

Paul Biya: « Nous avons besoin d’une politique industrielle »

L’intégralité du message du chef de l’Etat adressé à la Nation à l’occasion de la fin d’année 2014 et du Nouvel An 2015

Camerounaises, Camerounais,
Mes chers compatriotes,
Après une période d’intense activité politique, nous pouvions espérer que l’année 2014, sans échéances électorales, nous laisserait le champ libre pour nous consacrer en priorité à la relance de notre croissance économique. Celle-ci, comme vous le savez, est un préalable à l’amélioration des conditions de vie de nos populations.

Il n’en a pas été exactement ainsi. Et cela en raison de l’intensification des attaques de la secte Boko Haram contre notre territoire national. A celles-ci se sont ajoutées des actions criminelles des bandes armées à notre frontière avec la RCA.

S’agissant de Boko Haram, cette organisation terroriste s’était auparavant livrée à des coups de main pour enlever des otages isolés ou pour piller des biens publics ou privés.

Encouragés par leur emprise sur le nord-est du Nigeria, ces soi-disant « djihadistes » ont lancé contre la région de l’Extrême-Nord de notre pays des opérations de plus grande envergure. On se souvient de l’attaque du camp d’une entreprise chinoise à Waza et du raid contre Kolofata. L’une et l’autre se soldèrent par plusieurs morts et l’enlèvement de nombreux otages.

Cela ne pouvait pas être toléré. Nous avons donc mis en place un dispositif de riposte et de prévention qui a rapidement fait ses preuves. A chacune de ses tentatives, Boko Haram essuie désormais de lourdes pertes en vies humaines et en matériels. On peut espérer qu’ils en tireront des leçons.

Je voudrais à ce point rendre un vibrant hommage à nos forces armées dont la vaillance s’est illustrée lors des récents combats.

J’ai eu l’occasion de dire que la Nation, dans son ensemble, devait se mobiliser derrière son armée.

Les nombreux témoignages qui me parviennent de toutes nos régions me laissent penser qu’il en est bien ainsi. J’ai apprécié tout particulièrement les prises de position de nos compatriotes musulmans. Ils ont bien compris, comme tous les autres Camerounais, qu’il ne s’agissait pas du tout d’une guerre dont la religion était l’enjeu. Ils ont bien compris qu’il s’agissait d’une réponse à une agression extérieure de la part d’une organisation terroriste qui n’adhère pas aux valeurs d’une société fraternelle.

Mes chers compatriotes,
La montée des périls à nos frontières nous a amenés à prévoir des dispositions concernant les effets que cette menace pourrait représenter pour notre sécurité intérieure. Tel est l’objet de la loi sur la répression du terrorisme que le Parlement vient d’adopter à une large majorité. Il ne s’agit aucunement, comme l’ont prétendu certains esprits mal intentionnés, d’en prendre prétexte pour restreindre les libertés publiques. D’ailleurs, le texte est parfaitement clair à cet égard.

J’ajoute que, devant la multiplication des actes terroristes, la plupart des grands pays démocratiques ont dû, au cours des dernières années, compléter leur législation dans le sens de la prévention du terrorisme. Ce faisant, ils se conformaient aux recommandations des organisations internationales, notamment les Nations Unies et l’Union Africaine. C’est ce que nous-mêmes avons jugé bon de faire. Nous entendons ainsi nous garantir, autant que possible, contre d’éventuels risques de nature terroriste. C’est non seulement le droit, mais aussi le devoir de tout Etat de protéger ses ressortissants. Je suis certain que l’immense majorité de nos compatriotes l’a compris.

Je voudrais également rappeler ici que nous ne sommes pas seuls confrontés à cette menace qui transgresse les frontières des Etats. Certains de nos voisins, le Nigeria, le Tchad, le Niger, le Bénin, coopèrent avec nous pour opposer un front commun à Boko Haram.

L’Organisation des Nations Unies et plusieurs grandes puissances, notamment les Etats-Unis, l’Allemagne, la France, la Russie et la Chine, nous soutiennent aussi. J’aurai l’occasion très prochainement d’y revenir.

Il va de soi que la mobilisation des moyens nécessaires pour assurer notre défense nous impose des charges supplémentaires. Comme vous le savez, la situation en RCA nous commande aussi de rester vigilants sur notre frontière orientale. Elle nous impose d’accueillir des dizaines de milliers de réfugiés en provenance de ce pays frère. C’est le lieu pour moi de saluer l’aide appréciable que nous apportent les organisations humanitaires. Il est évident que ce devoir de solidarité, auquel nous ne pouvons déroger, a des conséquences sur le plan budgétaire. Mais nous devons également savoir que la sécurité a un prix.

Mes chers compatriotes,
Comme je l’ai dit au début de mon propos, nous avons été amenés à accorder la priorité à la défense du territoire national. Car il n’y a pas de paix sans sécurité, pas de développement sans paix. Nous n’avons pas pour autant relâché nos efforts pour relancer la croissance. Maintenant que nos institutions démocratiques ont trouvé leur rythme de croisière, celle-ci se situe au c ur de notre politique. Je l’ai dit tantôt, la croissance conditionne la montée en puissance de notre économie et, par voie de conséquence, notre capacité à faire reculer la pauvreté et à progresser vers l’émergence.

Une rapide évaluation de notre programme économique montre que nos grands projets de première génération sont, soit achevés ou sur le point de l’être, soit en bonne voie. C’est notamment le cas de la centrale à gaz et du port de Kribi, des barrages et des centrales hydro-électriques, ainsi que de certains chantiers routiers et d’infrastructures diverses.

Ces projets ont entraîné un regain d’activité dans différents secteurs de notre économie. Des retombées pour l’emploi et la promesse d’une amélioration des conditions de vie sont, elles aussi, perceptibles. L’année 2015 devrait donc voir le lancement des projets de seconde génération dans les secteurs de l’énergie, de l’eau, des routes et autoroutes ainsi que des transports.

Mes chers compatriotes,
Les annonces fortes de mon message du 31 décembre 2013, ont été, pour l’essentiel, concrétisées.

1. Nous avons célébré, en février dernier à Buea, le CINQUANTIEME ANNIVERSAIRE DE LA REUNIFICATION DU CAMEROUN. Nous l’avons fait avec tout le faste et la solennité nécessaires. La ville de Buea, enrichie d’infrastructures diverses, en est sortie totalement transformée. Les effets de cette célébration se sont également fait sentir dans les villes environnantes. Ce grand moment d’unité nationale fera date dans nos annales.

2. Je vous avais également annoncé des avancées significatives dans le domaine de la santé. Ce sont maintenant des réalités. Le traitement du paludisme pour les enfants de moins de cinq ans est aujourd’hui effectivement gratuit. Notre carte sanitaire comporte désormais trois nouveaux hôpitaux de référence : le centre national des urgences de Yaoundé, l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala et l’hôpital de référence de Sangmélima.

3. Les retombées favorables pour l’emploi de notre politique de croissance, auxquelles je faisais allusion il y a un instant, se sont confirmées. 283 443 emplois nouveaux ont été créés en 2014. Nos prévisions, vous vous en souvenez, étaient de 250 000.

4. Vous vous souvenez également que j’avais insisté sur la nécessité pour le Cameroun d’avoir, pour les prochaines années, un véritable plan d’urgence. Cette annonce a, elle aussi, été suivie d’effet. Ce plan a été adopté et lancé lors du Conseil ministériel du 09 décembre dernier. J’y reviendrai un peu plus tard.

Mes chers compatriotes,
Devons-nous nous satisfaire de ces résultats que l’on peut qualifier objectivement de positifs ? Des progrès appréciables ont été obtenus. Le récent rapport d’évaluation triennal de la mise en uvre du DSCE le confirme. Ceci étant, je dirai simplement que nous pouvons et devons faire encore mieux. Je reste convaincu, comme je l’indiquais l’an dernier dans les mêmes circonstances, que nous devons à tout prix accélérer le rythme de notre croissance. Sommes-nous sûrs d’avoir actionné tous les leviers qui sont à notre portée ?

Prenons l’exemple de l’investissement. Il a été jusqu’à présent majoritairement laissé à l’initiative de l’Etat et surtout réservé aux projets structurants et sociaux. Au cours de ces dernières années, les crédits affectés au Budget d’Investissement Public se sont considérablement accrus. En 2014, leur montant a représenté à peu près un tiers de l’enveloppe budgétaire globale, soit environ mille milliards de francs CFA. Il conviendrait de s’en féliciter. Mais, au niveau de l’exécution, les blocages apparaissent et les projets tardent parfois à se concrétiser. Je me suis élevé contre cette sous-consommation des crédits. Les besoins, vous le savez, sont criants et urgents. Je constate, pour m’en féliciter, que, cette année, les taux d’exécution des marchés sont en net progrès. Ceux-ci devront de plus en plus correspondre aux taux d’engagement.

Bien que les pouvoirs publics aient adopté, en 2013, par voie législative, des mesures incitatives fortes pour l’investissement privé, celui-ci ne paraît pas encore être en mesure de prendre le relais de l’Etat.

Néanmoins, un mouvement semble se manifester chez les entrepreneurs nationaux ou étrangers. Les campagnes de sensibilisation des organismes de promotion des investissements y sont pour beaucoup. J’en veux pour preuve la signature récente de 13 conventions au Ministère de l’Industrie, représentant un montant de 180 milliards de francs CFA.

Je veux espérer que ceci n’est qu’un début. Nous avons besoin en effet d’une politique industrielle ambitieuse. Il n’y a pas de grand pays sans industrie. Même notre agriculture, dont j’aime à dire qu’elle est notre principale richesse, a vocation, elle aussi, à devenir « industrielle ».

L’on peut comprendre qu’en raison de leur complexité, nos grands projets miniers concernant le fer et la bauxite, dont la finalité est également l’industrialisation, prennent du temps à se concrétiser. En revanche, il n’y a pas de raison valable à notre lenteur à développer des industries de transformation de nos matières premières d’origine agricole.

Outre l’avantage que nous pourrions en tirer en termes de valeur ajoutée et d’emploi, la transformation sur place contribuerait au rééquilibrage de notre commerce extérieur structurellement déficitaire.

Notre balance commerciale se caractérise en effet par un excédent important des importations par rapport aux exportations. Celles-ci reposent essentiellement sur la vente de 3 ou 4 produits bruts, dont les cours sont variables. Nos importations, quant à elles, concernent surtout des produits manufacturés, notamment des biens d’équipement pour nos grands projets. Il nous est évidemment difficile de restreindre nos achats de biens d’équipement. Cela, nous le comprenons. Nous devons pouvoir par contre freiner l’importation de denrées que nous sommes en mesure de produire.

Ces observations que je suis amené à faire, une nouvelle fois, traduisent la difficulté que nous éprouvons à passer d’une économie où le rôle de l’Etat reste prédominant, à un système plus libéral qui est désormais la règle. A tel point que nous cumulons parfois les inconvénients des deux systèmes. Ainsi s’explique, me semble-t-il, la résistance aux réformes structurelles qui entrave nos efforts pour relancer la croissance.

Certaines de ces réformes concernent notre gouvernance et en particulier nos finances publiques. Dans ce domaine, des progrès notables ont été accomplis. Il conviendra de les consolider en veillant à la soutenabilité budgétaire, en diminuant autant que possible les subventions et en révisant l’assiette fiscale. D’une façon générale, notre administration gagnerait aussi à simplifier, à alléger ses procédures et, comme je l’ai dit récemment et comme je l’ai prescrit, à réduire son train de vie.

Mes chers compatriotes,
Pour donner un coup d’accélérateur à notre croissance, j’ai instruit le Gouvernement de mettre en uvre un « plan d’urgence ». L’objectif est de réaliser, en trois ans, des progrès visibles et des améliorations mesurables dans des domaines vitaux. Citons dans ce sens la modernisation urbaine, la santé, l’agriculture, les routes, l’énergie, l’eau, l’habitat social et la sécurité. J’attends de ce plan qu’il apporte à nos populations, sur l’ensemble du territoire national, la satisfaction de leurs besoins les plus urgents.

Cette initiative est distincte de notre stratégie pour la croissance et l’emploi qui continuera d’être appliquée par le Gouvernement. L’enveloppe financière qui lui sera consacrée sera de l’ordre de mille milliards de francs CFA. La mise en uvre de ce plan montrera si nous sommes capables de relever un défi dont nous avons nous-mêmes défini les contours et les délais.

Il sera, bien entendu, du plus haut intérêt pour notre pays de gagner ce pari. Nous en avons les moyens.

Mes chers compatriotes,
Vous allez, dans quelques heures, célébrer, dans la joie, le passage à la Nouvelle Année.

Mais, avant cela, ayons une pensée émue pour nos soldats qui sont tombés pour la défense de notre patrie. Ayons une pensée solidaire pour ceux qui veillent à notre sécurité le long de nos frontières, pour leurs familles qui sont dans la peine ou l’inquiétude, pour nos compatriotes enfin qui souffrent dans leur chair et dans leur âme.

Il est temps pour moi maintenant de vous présenter, à toutes et à tous, mes v ux les plus sincères de santé et de bonheur pour la Nouvelle Année.

Bonne et heureuse année 2015 !

Paul Biya, Président de la République du Cameroun
PRC)/n

Paul Biya réitère la détermination du Cameroun à enrayer Boko Haram

Le discours présidentiel de fin d’année, prononcé le 31 décembre 2014, a mis l’accent sur les enjeux sécuritaires auxquels fait face le Cameroun

La guerre que mène le Cameroun contre la secte islamiste Boko-Haram a plané sur le traditionnel discours de fin d’année, prononcé par Paul Biya le 31 décembre 2014. Le chef de l’Etat camerounais a rappelé que le pays qu’il dirige a pris la décision de combattre militairement la secte qui sévit au nord-est du Nigéria et à la frontière septentrionale du Cameroun, après l’enlèvement de Chinois à Waza ; et le raid sur la localité de Kolofata qui avait vu l’enlèvement de l’épouse du Vice-Premier ministre Amadou Ali.

«Cela ne pouvait pas être toléré !» a souligné Paul Biya pour qui Boko-Haram essuie désormais de lourdes pertes humaines et matérielles. «On peut espérer qu’ils en tireront des leçons», a-t-il souhaité dans son discours qui a duré une vingtaine de minutes.

Le chef des institutions du Cameroun a salué le comportement de la communauté musulmane face à cette situation. «J’ai apprécié plus particulièrement les prises de position de nos compatriotes musulmans. Ils ont compris, comme tous les autres Camerounais, qu’il ne s’agissait pas du tout d’une guerre dont la religion était l’enjeu. Ils ont bien compris qu’il s’agissait d’une réponse à une agression extérieure».

Loi antiterroriste et communauté internationale
Comme «la plupart des grands pays démocratiques», Paul Biya a indiqué que la loi antiterroriste adoptée par le Parlement vise à compléter la législation contre la répression des actes terroristes, en harmonie avec les conventions internationales de l’ONU et de l’UA. D’après Paul Biya, il ne s’agit pas de restreindre les libertés publiques, «comme l’ont prétendu certains esprits malintentionnés».

Le Président de la République a relevé que le Cameroun entretient une coopération avec le Nigéria, le Niger, le Tchad et le Bénin, d’autres pays touchés par les conséquences des actions de ce groupe terroriste.

Ont été également félicités dans le discours de fin d’année de Paul Biya, les appuis multiformes et le soutien apporté par l’Organisation des Nations-Unies, ainsi que «la communauté internationale», en particulier: Les États-Unis d’Amérique, l’Allemagne, la France, la Chine et la Russie. Paul Biya a indiqué sur ce point qu’il aura «l’occasion très prochainement d’y revenir».

Hormis Boko-Haram à l’Extrême-Nord, le Cameroun doit également faire à des attaques de bandes armées à l’Est, à la frontière avec la République centrafricaine. Ici aussi, le président a salué l’action des institutions humanitaires et celles du système des Nations-Unies qui apportent un coup de main dans la prise en charge des réfugiés. Paul Biya a affirmé que l’accueil des réfugiés sur le territoire camerounais est un «devoir de solidarité qui a des conséquences sur le plan budgétaire.»

Toutefois, a-t-il précisé: «nous devons également savoir que la sécurité a un prix».

Il n’y a pas de paix sans sécurité et de développement sans paix, a assuré le chef de l’Etat camerounais, justifiant toutes les énergies déployées en 2014 pour la sécurité nationale.

Des soldats camerounais déployés sur le front à l’Extrême-Nord contre Boko Haram
Droits réservés)/n

L’ambassadeur de Chine au Cameroun en fin de séjour

Wo Ruidi a été reçu à cet effet mardi par le chef de l’Etat. Il aura passé deux années au Cameroun

L’Ambassadeur de Chine au Cameroun, Wo Ruidi, arrivé en fin de séjour, a été reçu par le Chef de l’Etat, mardi 30 décembre 2014. L’ultime audience entre le président Paul Biya et le diplomate chinois a été l’occasion d’exalter la coopération excellente entre les deux pays.

S’exprimant devant la presse à la suite de cet entretien de plus de 30 minutes, S.E. Wo Ruidi n’a pas tari d’éloges et de remerciements à l’endroit du chef de l’Etat camerounais, qu’il a qualifié de clairvoyant et de sage. Des atouts qui font du Cameroun un pays de tranquillité, de stabilité et de paix, selon le diplomate.

A l’ensemble du gouvernement, l’Ambassadeur de Chine en fin de mission s’est dit satisfait de l’encadrement et du soutien dont il a bénéficiés, tout au long de son séjour, afin de mener à bien ses activités dans au Cameroun.

Evoquant les relations entre les deux pays, l’hôte du Chef de l’Etat a affirmé que les relations entre la Chine et le Cameroun sont excellentes et que le Cameroun est un partenaire stratégique.

Yaoundé et Pékin a-t-il indiqué, entretiennent des « relations multiformes, confiantes et mutuellement bénéfiques » Cette coopération s’est illustrée ces dernières années par des échanges de haut niveau, commerciaux, économiques.

La Chine est impliquée dans la réalisation d’un certain nombre d’infrastructures au Cameroun. On peut citer entre autres: le port en eau profonde de Kribi, les barrages hydroélectriques de Mem’velle et de Mekin, l’autoroute Yaoundé-Douala, auxquels s’ajoutent des projets à caractère social qui couvrent les domaines de la santé, et d’approvisionnement en eau.

S’agissant de la coopération militaire, S.E. Wo Ruidi s’est réjoui du renforcement de la coopération militaireentre les deux pays, depuis la prise de fonction d’un attaché militaire chinois au sein de l’Ambassade.

Le Chef de mission diplomatique chinois regagne son pays d’origine, au terme d’un séjour de plus de deux ans.

Wo Ruidi (g) et Paul Biya (d), le 30 décembre 2014 au Palais de l’Unité.
PRC)/n

Paul Biya révoque un magistrat, et nomme les membres du Conseil supérieur de la magistrature

Le président de la Cour d’appel de l’Est à Bertoua, Etienne Jounko, est exclu du corps de la magistrature suite à un décret présidentiel signé le 24 décembre dernier

Le magistrat de 4e grade Etienne Jounko, président de la Cour d’appel de l’Est à Bertoua jusqu’à la tenue de la dernière session du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), le 18 décembre dernier, a été révoqué du corps de la magistrature suite à un décret présidentiel daté du 24 décembre 2014.

Le mis en cause a été révoqué par Paul Biya, qui préside le CSM, «sans suspension des droits à la pension, pour violation du secret des délibérations avec remise à un avocat de l’une des parties au procès du manuscrit de son projet de décision». Etienne Jounko a été remplacé à la présidence de la cour d’appel de l’Est par Michel Ntyame Ntyame, magistrat hors-hiérarchie 2ème groupe, qui occupait précédemment le poste de président du tribunal de grande instance du Moungo, dans la région du Littoral.

En dehors de la révocation d’un magistrat, Paul Biya a nommé, le même jour, les membres du Conseil supérieur de la magistrature à la suite des propositions faites par l’Assemblée nationale et la Cour suprême.

Les membres du Conseil supérieur de la magistrature nommés le 24 décembre 2014:

1. MEMBRES TITULAIRES

A. Personnalités désignées par l’Assemblée Nationale;
-Mme Mebande Brigitte,
– MM.:Eloundou Barnabé; Laoussou Pierre.

[b B. Personnalités désignées par la Cour suprême:
– MM.: Ateba Ombala Marc ; Manga Moukouri;
– Mme Fofung Justin Nabum épse Wacka.

C.Personnalité désignée par le Président de la République:
-M. Ekono Nna Albert.

2. MEMBRES SUPPLEANTS

A.Personnalités désignées par l’Assemblée Nationale:
– MM. :Melingui Roger ; Chief Paul Nji Tumasang;
– Mme Adama, épse Njibrine.

[b B.Personnalités désignées par la Cour suprême:
-Mme Suzanne Ntyam Ondo épse Mengue Zomo ;
– MM.: Njumbe Ernest Njumbe ; Oumarou Abdou.

C.Personnalité désignée par le Président de la République:
-M. Amadjoda Adjoudji.


PRC)/n

Paul Biya promulgue la loi-antiterroriste

Après le Sénat et l’Assemblée nationale, Paul Biya a donné son quitus à la loi controversée mardi, 23 décembre

Le tribunal militaire, seul habilité dans le cadre d’une loi sécuritaire que vient de se doter le Cameroun, devrait bientôt connaitre des poursuites judiciaires contre des personnes convaincues de terrorisme.

Après le Parlement, réuni dans le cadre de sa troisième session ordinaire du 12 novembre au 11 décembre dernier, c’est au tour du président de la République, qui vient de donner son sceau à la loi portant répression des actes de terrorisme.

Publiée le 24 décembre dans la presse publique, la «Loi N° 2014/028 du 23 décembre 2014 portant répression des actes de terrorisme» a été promulguée mardi par Paul Biya avec une autre série de textes, récemment adoptés par l’Assemblée nationale et le Sénat. Il s’agit, entre autres, de la loi de finances 2015, qui fixe le budget du Cameroun pour l’exercice à venir à 3746,6 milliards de FCFA ; la loi de règlement de budget de l’exercice 2013 ; ou encore la loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi du 10 septembre 1997 relative aux activités privées de gardiennage.

La loi antiterroriste promulguée par le président de la République prévoit la peine de mort pour des auteurs d’actes terroristes, lesquels pourraient être assimilés à des manifestants, d’après la lecture de l’opposition qui a dénoncé le caractère vague et imprécis de certaines dispositions de ce texte. Ce dernier condamne par ailleurs «l’apologie» des actes de terrorisme, même par voie de média.

Le Cameroun, qui subit des incursions à répétition de la part des islamistes nigérians de Boko-Haram dans la région de l’Extrême-Nord ; et des attaques de rebelles centrafricains à l’Est, n’est pas le seul pays d’Afrique à se doter d’un dispositif juridique contraignant contre des personnes soupçonnées d’appuyer des activités criminelles contre l’Etat.

Le 18 décembre dernier, le parlement Kényan a adopté lui aussi une loi durcissant la lutte contre le terrorisme. Ce texte porte par exemple de 90 à 360 jours la durée de la garde à vue en matière d’antiterrorisme. Au Cameroun, sur ce point, le délai de garde à vue est de 15 jours, «renouvelable sur autorisation du commissaire du gouvernement compétent». Le Kenya fait face, avec plus d’acuité que le Cameroun, aux actes de terrorisme menés par les Shebab, des islamistes somaliens.

Paul Biya, président de la République du Cameroun
DR)/n

Plan d’urgence Agricole: Echec programmé

Par Bernard Njonga, Président du CRAC

Le Chef de l’Etat camerounais annonce un plan d’urgence de 75 milliards pour distribuer semences, engrais et autres machines agricoles aux producteurs. Echec programmé pour 15 raisons.

On nous apprend que le plan d’urgence a été travaillé dans le plus grand secret pour X et Y raisons.

Nous ne pouvons le lire qu’à la lumière de l’information que ses initiateurs ont bien voulu donner au grand public.

Quelque soit l’angle sous lequel on aborde ce plan, il crève l’ il que c’est encore un effet d’annonce comme on est depuis longtemps habitué. Ce plan sera nul et de nul effet et pour plusieurs raisons. Tenez !

1. On nous parle de plan d’urgence, alors qu’il n’y a aucune situation d’urgence pour le justifier. En 2008, il y avait effectivement urgence due à ces émeutes – nous avait-on dit de la faim. Il y avait eu un plan d’urgence qui avait abouti à ce qu’on connait, c’est-à-dire à rien. Si le plan d’urgence dont on parle aujourd’hui avait pour vocation de promouvoir le développement du secteur agro-sylvo-pastorale, je regrette, on ne parle pas d’urgence pour le développement. On parle de processus dont les dispositions sont de toute autre nature. Entendu aussi qu’en agriculture, on ne produit pas en urgence. Toute culture se soumet au calendrier agricole, c’est-à-dire au rythme naturel des saisons. A moins qu’on ne soit en campagne électorale.

2. Concédons le terme plan d’urgence. Mais alors pour quels objectifs précisément ? Pour résorber le chômage des jeunes ? Pour contrer et inverser la cherté du coût de la vie ? Pour exporter et accélérer la croissance ? A chacun de ces objectifs correspond une démarche spécifique, avec des priorités en termes de choix des cultures et de choix des mesures d’accompagnement.

3. On nous apprend qu’on distribuera des semences, des engrais et autres machines agricoles. Tout ceci est trop généraliste pour être efficace. Chaque culture a ses particularités qu’il faut prendre en compte. Le Cacao est différent de la tomate et de l’hévéa. Vous voyez bien que l’agriculture ne concerne pas uniquement les aliments. On ne mange pas l’hévéa. L’agriculteur qui produit les poteaux en eucalyptus pour l’électricité fait aussi l’agriculture. Pour dire combien la précision est importante quand on parle de distribution d’engrais, de semences et autres machines agricoles.

4. Distribuer les semences et engrais aux producteurs c’est une bonne chose qu’on ne peut condamner. Mais alors les semences et engrais ne sont pas les seuls facteurs qui influencent la production. Qu’en est-il de l’accompagnement technique pour le bon usage de ces semences et engrais ? Qu’en est-il des équipements de production puisque le tracteur n’est approprié qu’à 2% des producteurs ? Qu’en est-il de la conservation, de la transformation et de la commercialisation ? Pour dire que de bonnes semences utilisées avec de bons engrais à contre temps et à mauvaise dose ne sauraient donner de bons résultats.

5. On parle de distribution. Mais alors comment se fera-t-elle ? Dans le contexte où il n’existe pas d’organisation voire structuration de monde rural ? Dans ce contexte où plus de 97% de producteurs sont des petits producteurs (exploitations familiales) isolés et dispersés sur le territoire national ? Ne parlez pas de GIC. 95% des 130 000 recensés sont non fonctionnels. Ne parlez pas de coopératives. On en compte très peu, une dizaine au plus qui fonctionnent au Cameroun, malgré les injonctions de la loi OHADA.

6. Semences et engrais, oui. Mais de quelles semences parle-t-on ? Et d’où proviendront ces semences ? Si on peut imaginer trouver des semences de maïs sur le marché international, qu’en sera-t-il des semences de macabo, de taro, d’igname, de patate, d’arachide, de mil, de sorgho, de riz.qui entrent dans l’alimentation traditionnelle des Camerounais. Précisons que pour faire 1 hectare de riz, il faut sensiblement 40 kg de semence, soit 40 tonnes pour 1000 hectares, pour récolter 5000 tonnes de riz alors que nous en importons annuellement 550 000 tonnes. Pour ces cultures, où trouvera-t-on les engrais spécifiques ? Et que dire des équipements agricoles adaptés à ces cultures qui n’existent sur aucun marché?

7. Que faire du système de corruption généralisé qui a gangréné tout le système d’encadrement agricole au Cameroun ? Une graine aura beau être belle, elle ne poussera pas sur un sol inculte au sens propre et figuré. Pour dire que ce plan d’urgence aura beau être beau, il sera rejeté par le système de gouvernance actuel dans les ministères. On peut bien imaginer certains agents des ministères concernés en train de se frotter les mains pour cette manne qui va bientôt tomber dans leurs escarcelles. Un système de gouvernance qui broie les idées, qui broie les projets aussi bons qu’ils soient et qui broie les meilleurs hommes.

8. Semences et engrais, oui. Mais alors quelle quantité ? Il n’existe pas au Cameroun des données statistiques fiables. D’une année à l’autre, les agents font des estimations sur la base d’estimations. Je défis qui donnerait avec exactitude la superficie des terres emblavées et la production annuelle des arachides au Cameroun, pour ne citer que cet exemple. Il n’existe aucune base fiable sur laquelle les 75 milliards allouées au secteur agricole ont été déterminés.

9. On a promis la construction des grands marchés de ravitaillement, et voilà les nouveaux éléphants blancs qu’on veut ériger cette fois, dit-on dans chaque région, puisqu’il se dégage qu’en termes de production, ce plan d’urgence est un leurre. D’où viendront ces produits qu’on attend alimenter ces marchés ? Quand on créait la MIRAP (Mission de régulation des approvisionnements des produits de grande consommation) en 2011 avec un budget avoisinant les 3 milliards l’an, on nous a dit que c’était pour résoudre les problèmes de ravitaillement dans les centres urbains. Qu’est devenue la MIRAP pour qu’on ressorte cet objectif ? Quel bilan des Quatre années de la MIRAP ? N’est-ce pas un constat d’échec de cette initiative.que nous avions prédit à l’époque pour ne pas être écoutés ?

10. Distribuer les semences et engrais, oui. Mais pour produire où ? Pour faire allusion aux problèmes fonciers. Au sortir du comice agropastoral d’Ebolowa en 2011, le Chef de l’Etat avait annoncé des mesures d’urgences pour révolutionner la production agricole au Cameroun dont la révision de la loi foncière. Où en est-on aujourd’hui? Aucune avancée réelle.

11. L’accompagnement des producteurs n’est pas que question de moyens. Il faut du métier, de la conviction, et un certain amour de la chose de la part des accompagnateurs. Malheureusement, cette race d’encadreurs agricoles est une espèce en voie de disparition au Cameroun. Les qui porteront donc ce plan d’urgence ?

12. Pour booster la production agricole, on parle de semences et d’engrais. On ne parle jamais de l’eau, et Dieu seul sait que l’agriculture en a besoin. je veux dire du système d’irrigation qui engagerait le ministère de l’eau et de l’énergie, et imposerait une certaine synergie. On irait plus loin pour toucher la restructuration du Minader qui impose une organisation opérationnelle qui n’a rien à voir avec l’organisation administrative. Un peu comme l’armée qui est organisée en fonction des opérations.

13. Distribuer les semences et les engrais, oui. Mais à qui ? Tant qu’on n’aborde pas le développement rural dans sa globalité en plaçant le producteur au c ur des préoccupations, il n’y a pas de production qui vaille. Distribuer les engrais et des semences sans se soucier des services sociaux de base en milieu rural n’est que peine perdu. Pour plus d’une fois nous avons dit et expliqué que pour obtenir une production abondante, il faut s’occuper des problèmes des producteurs (école, santé des enfants.)

14. Comment voulez-vous que les jeunes courent en milieu rural aujourd’hui où il n’y a pas de sources d’énergie pouvant leur permettre de faire fonctionner une télévision pour regarder un match de football, ou de faire fonctionner un frigo pour boire une bouteille d’eau ou une bière fraiches ? Ce sont des besoins qu’on imaginerait légitimes après une dure journée de labeur.

Comme pour dire que ce plan d’urgence n’est rien d’autre que de la poudre aux yeux.

Bernard Njonga, Président du CRAC
Twitter)/n

Ces vieux qui gouvernent au Cameroun, le vrai-faux procès contre Jeune Afrique

A travers le dossier consacré au «péril jeune», le ministre de la Communication estime que l’hebdomadaire panafricain veut «l’insurrection » et «la révolte» au Cameroun. Pas le premier à le dire

L’article de trop, pour le gouvernement camerounais. Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, a décidé de réagir, une semaine après la publication par l’hebdomadaire Jeune Afrique d’un article intitulé: «Cameroun : Le péril jeune».

«Jeune Afrique a cette fois pris le taureau par les cornes, et décidé de franchir le Rubicon de son escalade contre le Cameroun. Il appelle donc la jeunesse de notre pays à l’insurrection, à la révolte, à la sédition, à la violence et à la destruction, a estimé Issa Tchiroma Bakary.

Au c ur de la colère du porte-parole du gouvernement, un article de deux pages de l’édition de Jeune Afrique, paru dans l’édition du 14 au 20 décembre 2014. Dans cet article, l’auteur constate que le chef de l’Etat, Paul Biya, âgé de 81 ans, en a 32 au pouvoir au moment où l’âge moyen des Camerounais est de 19 ans et où «plus de 60% d’entre eux ont moins de 25 ans».

Le journaliste de Jeune Afrique, dans son article, s’appuie essentiellement sur des données présentées par l’ONG International Crisis Group (ICG), dans un rapport publié le 4 septembre 2014 sous le titre: «Cameroun: Mieux vaut prévenir que guérir».

Les ministres et même les présidents de partis politiques d’opposition sont tancés dans l’hebdomadaire de la rue d’Auteuil à Paris comme dans le rapport d’ICG. «Les chefs d’institution sont vieux. Les dirigeants des sociétés d’Etat sont vieux. Les généraux sont vieux. Même les dirigeants des partis sont vieux», relève Jeune Afrique avec quelques illustrations. Pour le journal, «le péril jeune» vient du fait qu’il n’y aurait aucune perspective pour la grande masse de chômeurs diplômés du pays.

Le porte-parole du gouvernement a pour sa part relevé que sur les 240.000 agents de la Fonction publique, «150.000 ont été recrutés en 10 ans seulement, c’est-à-dire entre 2004 et 2014, soit une proportion de plus de 62% de l’ensemble des effectifs de la Fonction publique camerounaise».

Jeune Afrique précédé par d’autres
La dénonciation de la «gérontocratie» au pouvoir au Cameroun a régulièrement été soulevée dans les journaux locaux, sans susciter une réaction de la part du gouvernement. Le titre «ces vieux qui nous gouvernent» semble même devenu un marronnier pour certains journaux y compris des quotidiens, qui se plaisent parfois à publiciser l’âge de certains dirigeants. Lesquels sont étiquettés de «pépés» ou «vieillards».

Dans son édition de vendredi dernier, 19 décembre 2014, Le quotidien privé Le Jour rappelait que le président sortant de la Cour suprême, Alexis Dipanda Mouelle, avait été atteint par la limite d’âge en 2008 à la tête de cette institution avant de bénéficier d’une rallonge d’un an du chef de l’Etat. «Jusqu’au 18 décembre 2014 à 20h, il trônait toujours à la tête de la Cour suprême du Cameroun», relevait le Jour à l’endroit de celui qui aura passé un peu plus d’un quart de siècle à la présidence de la plus haute juridiction du Cameroun. Suite à un décret présidentiel, Alexis Dipanda Mouelle (79 ans) a été remplacé par Daniel Mekobe Sone (68 ans), et «admis à faire valoir ses droits à la retraite.»

Sur un autre plan, le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA), lors de la présentation du Rapport 2014 sur l’état de la population mondiale à Yaoundé, avait indiqué que les jeunes de 15 à 34 ans constituent 35% de la population camerounaise. La frange âgée de moins de 18 ans quant à elle constitue la moitié de la population nationale, soit un peu plus de 10 millions de personnes. La Représentante de l’UNFPA au Cameroun, Barbara Sow, avait affirmé pour la circonstance qu’il était nécessaire de faire de ces jeunes «des travailleurs actifs et non des chômeurs dépendants».

«Dans quel pays au monde l’emploi des jeunes et l’avenir de la jeunesse ne constituent-ils pas de nos jours, de véritables casse-tête pour leurs dirigeants ?», a questionné le ministre de la Communication lors du point de presse du 22 décembre.

La Une du journal Jeune Afrique à problème
Journalducameroun.com)/n

D’après Issa Tchiroma Bakary, les critiques contre Jeune Afrique sont à mettre en relation avec d’autres sujets développés par cette publication et qui reflèteraient une «hostilité éditoriale» contre «les intérêts» du Cameroun. «Je m’en vais vous en donner quelques morceaux choisis», a-t-il indiqué.

«Sur l’année 2011, le 24 avril de cette année, Jeune Afrique titre: «Comment va le Cameroun ?» Toujours en 2011, le 10 octobre, l’hebdomadaire revient à la charge avec un titre encore plus provocateur : «Cameroun. Paul Biya, jusqu’à quand ?»
Passons à présent en 2012. Et c’est la Première Dame qui commence à faire les frais sous le titre: «Chantal Biya, femme invisible», avant que le 12 novembre 2012, le chef de l’Etat ne redevienne lui-même la cible: «Cameroun : 1982-2012, de Biya à Biya».
L’année d’après, le 16 juillet 2013, le chef de l’Etat est mis en accusation face aux régions septentrionales sous le titre: «Cameroun : Biya face au Nord».
Deux mois plus tard, c’est l’épouvantail militaire que l’on tente cette fois-ci d’agiter. Le titre à lui seul en dit long: «Cameroun, une armée inquiète».
Dès le début de cette année, Franck Biya, le fils aîné du Chef de l’Etat est à son tour allumé sous le titre: «Franck Emmanuel Biya, fils d’influence».
Viendra ensuite la fable sur Guérandi Mbara sous le titre: «Guérandi Mbara : le fantôme d’Etoudi».

«Cela n’est pas tolérable, et les hiérarques de ce journal doivent savoir que sous d’autres cieux, Jeune Afrique aurait déjà fait, rien que pour cette raison, les frais d’une mesure de suspension, voire d’interdiction», a menacé explicitement le porte-parole du gouvernement.

Ce n’est pas la première fois que l’actuel ministre de la Communication s’en prend à des médias internationaux. Le 10 octobre 2014, toujours au cours d’un point de presse, Issa Tchiroma Bakary avait indexé des médias français, les accusant de servir un «dessein macabre de déstabilisation et de mise à feu des institutions» du Cameroun. Il avait en l’occurrence cité : Radio France internationale (RFI) ; France 24 ; Le Monde ; Libération ; Rue 89, Médiapart.

Jeune Afrique n’est pas le premier à dénoncer la gérontocratie
Droits réservés)/n

Un pas vers la mise en place du Conseil constitutionnel

Les membres du Conseil supérieur de la magistrature, réunis jeudi à Yaoundé, ont proposé deux membres sur les 11 attendus

La mise en place du Conseil constitutionnel au Cameroun se dessine. Réunis jeudi, 18 décembre au Palais de l’Unité, le Conseil supérieur de la magistrature, que préside le président de la République, a désigné deux membres qui pourraient faire partie de l’institution. C’est le quota attribué au Conseil sur les 11 membres attendus.

Outre le Conseil supérieur de la magistrature, les autres membres sont désignés par le président du Sénat (3) et le président de l’Assemblée nationale (3), après avis de leurs bureaux respectifs. Le chef de l’Etat nomme les trois derniers membres, dont le président du Conseil constitutionnel.

Interrogé par les médias au sortir des assises du Conseil supérieur de la magistrature jeudi, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Laurent Esso, n’a pas donné d’indications sur les noms des deux membres proposés. Tout juste a-t-il tenu à préciser que le dossier relève de la compétence du chef de l’Etat qui seul appréciera.

Comme une coïncidence la désignation des deux membres en question est intervenu au moment où le premier président de la Cour suprême, Alexis Dipanda Mouelle, a été appelé à faire valoir ses droits à la retraite. A 79 ans, après avoir arbitré quatre élections présidentielles qui ont toutes vu la victoire de Paul Biya, le nom d’Alexis Dipanda Mouelle pourrait bien être associé au Conseil constitutionnel.

Prévu dans la constitution de janvier 1996, le Conseil constitutionnel veille, entre autres, à la constitutionnalité des lois ; a compétence sur les règlements intérieurs de l’Assemblée nationale et du Sénat ; détermine les attributions entre les institutions de l’Etat, l’Etat et les régions. Il veille par ailleurs à la régularité de l’élection présidentielle, des élections parlementaires et des autres consultations référendaires. A ce jour, les attributions Conseil constitutionnel sont exercées par la Cour suprême.

Les attributions du Conseil constitutionnel sont assumées actuellement par la Cour suprême
DR)/n

Cour suprême: Alexis Dipanda Mouelle passe la main

Celui qui a été premier président de la plus haute juridiction du Cameroun pendant 28 années, a été remplacé jeudi, suite à un texte présidentiel, par Mekobe Sone

Il aura été de toutes les consultations électorales au Cameroun, depuis le rétablissement du multipartisme au début des années 1990 jusqu’à la plus récente élection présidentielle, celle d’octobre 2011. Alexis Dipanda Mouelle, 79 ans, a été admis à faire valoir ses droits à la retraite jeudi, 18 décembre, par le biais d’un texte présidentiel publié après la tenue, le même jour au Palais de l’Unité, du Conseil supérieur de la magistrature.

Pour peu, on peut dire que Alexis Dipanda Mouelle est entré dans la mémoire collective du Cameroun, après l’élection présidentielle de 1992, certainement la plus ouverte et la plus controversée, où il avait été amené à proclamer Paul Biya du RDPC vainqueur avec 39,9% des voix contre John Fru ndi, du SDF, qui s’était vu attribué 35,9% des voix. La sincérité de ce scrutin a été remise en cause par de nombreux observateurs de la scène politique camerounaise jusqu’à ce jour.

Alexis Dipanda Mouelle, magistrat hors hiérarchie premier groupe, a été remplacé à la tête de la plus haute juridiction par Sone Mekobe, un magistrat du même grade, qui occupait la fonction de Conseiller à la Cour suprême. Il a été, entre autres, président de la Cour d’appel du Littoral et président du Tribunal de Grande instance de Yaoundé.

Dans la foulée des textes signés hier par le président de la République, Rissouck à Moulong, cède son siège de Procureur général du parquet général de la haute juridiction à Luc Ndjodo, ancien directeur des professions judiciaires au ministère de la Justice.

Dagobert Bisseck, précédemment conseiller à la Cour suprême, remplace Alexis Dipanda Mouelle à la tête de la chambre judiciaire de la juridiction, un poste qu’il cumulait avec celui du président de la Cour suprême.

Clément Atangana, qui était jusqu’au 18 décembre 2014 président de la Chambre administrative de la Cour suprême, est «admis à faire valoir ses droits à la retraite». Il est remplacé par André Belombe, magistrat hors hiérarchie premier groupe comme lui.

Les textes publiés par le chef de l’Etat jeudi ont également trait à la nomination des magistrats au parquet général et au siège de la Cour suprême ; à la nomination de magistrats au ministère de la justice, dans les tribunaux administratifs, au Tribunal criminel spécial, entre autres. De nombreux magistrats changent également de grade.

Les trois dernières promotions d’auditeurs de justice (2012-2013-2014) trouvent également une solution à leur longue attente. Ils sont plus de 400 magistrats à avoir été intégrés dans le corps suite à ce que la presse publique a qualifié ce vendredi de «vaste mouvement dans la magistrature».

Alexis Dipanda Mouelle
DR)/n

Loi anti-terrorisme: un régime de sanctions disproportionnées pour la presse

Par Reporters sans frontières

Le Cameroun est en train de se doter d’une loi anti-terroriste dont de nombreuses provisions font craindre une application sans nuance du texte et des conséquences néfastes pour la liberté de l’information. RSF exhorte le président Paul Biya à ne pas ratifier cette loi.

Alors que les autorités ont récemment opéré un tour de vis à l’encontre de la presse, le Cameroun s’apprête à ajouter à son arsenal législatif une loi anti-terroriste qui pourrait accroître les difficultés que rencontrent les journalistes à exercer leur métier dans le pays. Reporters sans frontières relève en effet plusieurs problèmes dans ce texte, parmi lesquels la définition extrêmement vague du terrorisme, la disproportion des sanctions prévues et la compétence exclusive des juridictions militaires pour juger des actes de terrorisme.

« Reporters sans frontières demande au président Paul Biya de ne pas ratifier cette loi à la rédaction approximative, et aux dispositions qui pourraient se révéler extrêmement pénalisantes pour la liberté de la presse », déclare Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de l’organisation.

Le texte semble en effet avoir été rédigé sans tenir compte des recommandations contenues dans de nombreux instruments internationaux permettant de concilier lutte contre le terrorisme et respect des libertés. L’infraction de terrorisme n’est pas clairement définie dans le texte de loi, qui ne présente qu’une succession d’intentions et de moyens, sans jamais les relier clairement à une définition du terrorisme.

En effet, bien que le gouvernement camerounais se réclame des textes internationaux qui recommandent de « respecter les droits de l’homme et les liberté fondamentales », et notamment la résolution 2178 du Conseil de sécurité des Nations unies sur le terrorisme, adoptées en septembre 2014, la présente loi ne respecte pas les conditions de proportionnalité des sanctions. C’est le cas pour le secteur des médias où l’infraction d’« apologie du terrorisme » est passible d’une peine de 15 années minimum d’emprisonnement (20 ans au maximum) et/ou d’une amende de 25 à 50 millions de francs CFA (28 000 à 76 000 €) pour de simples paroles ou des écrits. Certes, des lois similaires concernant l’apologie du terrorisme ont été adoptées dans d’autres pays, notamment en France, ce que ne manque pas de relever le gouvernement camerounais, mais celles-ci comportent néanmoins des peines bien moindres et plus équilibrées.

Enfin le texte prévoit que l’application de la loi relève exclusivement des juridictions militaires. Cette disposition est préoccupante, car l’usage de ces juridictions pour juger des civiles devrait demeurer l’exception et non la règle. De plus, le ministre de la Défense dispose des pouvoirs pour nommer et affecter ces magistrats, ce qui soulève la question de leur indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif.

Interviewé sur RFI, le 12 décembre 2014, le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a balayé d’un revers de la main les préoccupations de la société civile sur les conséquences que pourrait avoir cette loi sur la presse et la liberté d’expression, préférant insister sur le fait « qu’il n’y a pas de chance qu’il y ait confusion entre une manifestation politique et une manifestation à caractère terroriste ».

Un durcissement déjà amorcé
Le Cameroun ne semble pas avoir attendu le passage de cette loi pour durcir son attitude envers les journalistes. En effet, deux journalistes, Félix Cyriaque Ebole Bola et Rodrigue Tongue, des quotidiens Mutations et Le Messager sont depuis le 28 octobre poursuivis devant une juridiction militaire pour « non dénonciation » de faits susceptibles d’atteindre à la sûreté de l’Etat, après avoir contacté la police pour vérifier des sources à propos d’un article qu’ils ont fini par ne pas publier. Empêchés de travailler, ils sont contraints de pointer à la police chaque semaine et interdits de toutes communications avec la presse nationale ou internationale.

Deux autres journalistes, Amungwa Tanyi Nicodemus et Zacharie Ndiomo sont actuellement derrière les barreaux pour des offenses en lien avec leur profession, respectivement depuis près de neuf et deux mois.

Le Cameroun occupe la 131e place de l’édition 2014 du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.


Droits réservés)/n

Le chef du commandement militaire américain en Afrique salue l’effort du Cameroun contre Boko-Haram

Le général David Rodriguez a été reçu en audience au Palais de l’Unité jeudi

Le chef du Commandement militaire des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom), le général David M. Rodriguez, a salué jeudi à Yaoundé, l’action du Cameroun dans la lutte contre la secte nigériane Boko-Haram. C’était au sortir d’une audience de près d’une heure accordée par le chef de l’Etat camerounais au général américain.

La première puissance militaire du monde se dit disposée à appuyer l’armée camerounaise, engagée dans un conflit meurtrier contre les terroristes de Boko Haram dans la région septentrionale. Conflit pour lequel l’armée donne actuellement satisfaction. Cet appui, a indiqué le général David Rodriguez, va essentiellement porter sur l’amélioration des capacités opérationnelles des forces de défense camerounaises.

Le Cameroun a sollicité un soutien en équipement et en formation, auquel son pays se dit disposé à donner une réponse positive, a assuré le général américain.

L’audience du Palais de l’Unité s’est déroulée en présence de l’ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun, Michael Stephen Hoza. Le Chef de l’Etat était accompagné du général de brigade aérienne, Emmanuel Amougou, Chef d’Etat-major particulier du président de la République et du Contre-Amiral Joseph Fouda, Conseiller spécial à la présidence de la République. Le général Rodriguez s’est rendu au Cameroun après une visite effectuée en Côte d’Ivoire mercredi, 10 décembre. Là aussi, il était question de sécurité et de coopération militaire.

Le général David M. Rodriguez, chef d’Africom
Droits réservés)/n

La lettre de la semaine: à Monsieur le président de la République

Par François Zoomevele Effa

Monsieur Le Président, cher Barthélémy,
Vous venez, comme toujours, fidèle à votre légendaire, singulière et originale habitude, de prendre tout le monde de cours. Un conseil de ministres, alors qu’on attendait un remaniement ministériel, un conseil de ministres que vous tenez, alors que beaucoup de vos ministres tremblent de peur, car il court un bruit, une certaine rumeur que certains d’entre eux vont aller bientôt rejoindre ASSIMBA en prison…!

Monsieur Le Président, au bout de deux ans, Quand même !!! La fréquence de vos conseils de ministres, vos compatriotes ont certes l’habitude. Mais les mauvaises langues prétendent que vous avez été traumatisé par les conseils de ministres parce que, du temps où vous étiez ministre sous la présidence de votre prédécesseur AHIDJO, un de vos anciens collègues, feu AYISSI MVODO, vous aurait giflé en plein conseil. ET les mauvaises langues continuent de dire que la récente tenue de votre dernier conseil là -même, ce n’est pas par hasard. Il semble que, à Dakar, il y a quelques jours lors du sommet de la francophonie, François Hollande vous aurait tiré les oreilles sur votre longévité présidentielle, appuyant sur votre gouvernance fantaisiste: pas de conseil ministériel et vos longues absences de votre pays. De vous à moi, cher Barthélémy, vous pourriez être un peu plus discret quand vous partez ou revenez de Suisse. Tout le pays est au courant, la capitale est en effervescence, fermée et mobilisée, et c’est au salon d’honneur de l’aéroport que vous donnez des audiences, et pourtant, on dit que vous êtes d’une légendaire discrétion.

Monsieur Le président, cher Barthélémy,
Beaucoup prétendent que votre dernier conseil de ministres, si vous l’avez tenu après deux ans, mais aussi pendant à peine trente minutes, que ce serait un peu comme la fable de Jean de la Fontaine, celle du laboureur et de ses enfants. Sentant, pas votre mort prochaine comme dans la fable, mais votre départ prochain du pouvoir, vous avez fait venir tous vos prétendants à votre trône, leur demandant de se garder de se servir dans la prochaine manne que vous mettez en place pour un plan d’urgence pour le développement du pays du pays en trois ans. Vous mettez à la disposition de vos héritiers en puissance 925 milliards de francs, leur demandant d’accomplir en trois ans ce que vous n’avez pas réussi à faire en trente-trois ans.

C’est vrai qu’on ne peut pas,- vu votre passé d’ancien séminariste- négliger l’hypothèse par laquelle on se demande si vous ne vous prenez pas pour le Christ qui, à trente-trois ans disait qu’il reconstruirait en trois jours le temple de Jérusalem, si on le détruisait .Avouez, Barthélémy, qu’il y a vraiment de quoi se poser des questions. Vous avez mis l’objectif 2035 pour faire du pays une puissance émergente. Vos sbires et «doungourous» le chantent à tue-tête, et sans conviction. Et voilà que vous allez leur faire faire cette gymnastique de mauvaise foi pour passer de l’objectif 2035 au plan d’urgence pour le développement du pays en 3 ans, objectif 2017 à 925 milliards!!!

Monsieur le Président, il est on ne peut plus évident que devez-vous méfier des conseils de certains de vos amis perfides français. Souvenez-vous qu’un certain François, ancien président socialiste français, avait raconté des histoires de maladie mortelle bidon à votre prédécesseur. Il a démissionné, vous laissant la place que vous occupez en ce moment. Ne tombez pas dans le piège de l’autre François, et quoiqu’il vous aurait dit à Dakar, tenez bon.

Je voudrai vous signaler, si vos services de renseignements ne l’ont pas encore fait, l’existence de deux ONG perfides à Besançon, la ville de Victor Hugo. Une certaine «Lumières d’Afrique, et ténébreuse Solen…quelque chose». Ces ONG se moquent ouvertement de nous ici, exploitant le nom du continent et de votre pays, en méprisant manifestement notre négritude, notre négrité, au point de vouloir nous contraindre à cuisiner du ndolé, pour les «palais gaulois», alors que nous ne leur avons jamais obligé à mettre du piment dans la choucroute. Ne leur donnez plus de visas pour votre pays, passez le mot à toutes les ambassades africaines en France.

Vous encore, cher Barthélémy, je peux vous saluer un peu du bout des doigts mais eux, ces rapaces et charognards de l’Afrique que j’exècre, plus jamais je ne les saluerai.

François Zoomevele Effa
Journalducameroun.com)/n

Plan d’urgence: Les sources de financement trouvées par le Cameroun

Le président de la République a signé une série de décrets mercredi, habilitant le ministre de l’Economie à ratifier des prêts avec certains établissements bancaires

Le chef de l’Etat camerounais a signé une série de décrets mercredi, 10 décembre, habilitant le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire à signer des conventions avec des établissements bancaires pour le financement du Plan d’urgence pour l’accélération de la croissance économique du Cameroun. Plan dont la mise en uvre est évaluée à 925 milliards de F CFA. Les textes signés par Paul Biya mercredi portent sur un montant de 633,5 milliards de F CFA.

Dans le détail, la Deutsche Bank S.A.E va accorder au Cameroun un prêt de 13 millions d’Euros (environ 8,5 milliards de F CFA). Cette somme, consacrée au financement partiel de certains projets du plan d’urgence triennal, va être destiné spécifiquement au «projet de construction des abattoirs et des entrepôts frigorifiques dans certaines régions du Cameroun.»

La BGFI Bank Cameroun va accompagner l’Etat dans le cadre de ce plan avec le déblocage de 100 milliards de F CFA. Le montant est destiné au financement du «projet de réhabilitation des routes secondaires et de l’éclairage public dans les villes de Yaoundé et Douala.»

Ecobank Cameroun est disposée pour sa part à apporter 35 milliards de F CFA pour le Plan d’urgence. Ce financement est destiné au «projet de construction des adductions d’eau dans 30 villes secondaires et/ou de forage de 100 puits par région ; du projet de réalisation de 3000 forages dans les régions de l’Adamaoua et du Nord ; du projet de construction des postes de gendarmerie et de police à Yaoundé et Douala ; et du projet de construction des postes de sécurité aux frontières.»

Banque Atlantique Cameroun, avec qui le Minepat va signer une convention de financement, est disposée à apporter 190 milliards de F CFA. Cet argent est destiné au «financement du projet de construction de 100 logements sociaux dans chaque chef-lieu de huit régions ; du projet de construction et d’équipement des hôpitaux de référence dans les chefs-lieux de région non encore pourvus d’hôpitaux généraux ; du projet de réhabilitation et remise à niveau des plateaux techniques des hôpitaux généraux de Yaoundé et de Douala, ainsi que du CHU de Yaoundé.»

Standard Chartered Bank Cameroun doit quant à elle lever 600 millions de dollars USD (environ 300 milliards de F CFA) pour le plan d’urgence. Ces fonds seront orientés par le Cameroun vers le «financement du projet de construction de deux axes routiers de désenclavement dans chaque région, ainsi que du projet de création d’agropoles et de 12.000 hectares de périmètre hydro-agricole ; du projet de construction des grands marchés de ravitaillement en denrées, à l’appui aux agro-industriels ; du projet de construction et d’aménagement des ouvrages de retenue d’eau dans les régions de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord et du Nord.

Lors d’un Conseil de ministres tenu mardi, Paul Biya, tout en saluant la disponibilité du secteur bancaire pour le financement du Plan d’urgence, a indiqué que les prêts ont été obtenus aux «meilleures conditions possibles». A ses ministres, il a recommandé: «Vous devrez garder à l’esprit que les crédits qui nous ont été consentis devront être remboursés et que la rentabilité des projets dont vous aurez la charge en représente la contrepartie.»

Le Plan d’urgence pour l’accélération de la croissance économique du Cameroun doit être mis en uvre sur trois ans dans des secteurs prioritaires définis par le gouvernement.


7sur7.be)/n

Paul Biya: « Je demande au gouvernement de réduire son train de vie »

Le chef de l’Etat a fait une « communication spéciale » lors du Conseil de ministres du 09 décembre. L’intégralité de son propos

Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Le plan d’urgence qui vient d’être présenté, tient compte des recommandations que j’ai formulées, à savoir accélérer le rythme de notre croissance économique et améliorer les conditions de vie de notre population.

On pourra certes, regretter, qu’il se soit fait attendre. Je peux cependant comprendre qu’il ait fallu prendre le temps de négocier, de choisir les meilleures options afin de pouvoir avancer sur des bases solides.

Cela étant, un certain nombre de points méritent d’être précisés.
Le plan d’urgence est un programme spécial de mesures et de projets visant les besoins immédiats des populations. Etalé sur une durée de trois ans, il touche l’ensemble du territoire national.

Je crois qu’il est important de relever que ce plan est distinct de notre stratégie pour la croissance et l’emploi qui demeure notre « charte » de développement.

Il n’interfère pas non plus avec les feuilles de route des départements ministériels qui doivent continuer d’être appliquées avec toute la diligence et la rigueur nécessaires.

Je me félicite de la disponibilité du secteur bancaire qui s’est déclaré disposé, prêt à financer le plan d’urgence. Je salue aussi le sérieux avec lequel le gouvernement a conduit les négociations qui ont permis d’arriver à des accords définitifs et les efforts qu’il a déployés pour obtenir les meilleures conditions possibles.

J’attends que le même sérieux prévale lors de l’attribution des contrats aux entreprises. Il sera indispensable de s’assurer que celles qui seront retenues aient les capacités techniques et financières de tenir leurs engagements. J’en appelle sur ce point à la vigilance de tous et particulièrement du Ministère chargé des Marchés Publics et aux organismes de contrôle compétents.

D’une façon générale, les dépenses engagées pour la réalisation du plan d’urgence devront respecter le montant des enveloppes financières agréées pour chaque opération. La charge financière du plan doit en effet rester compatible avec l’équilibre des finances publiques et la gestion de la dette.

À ce propos, je tiens à attirer une nouvelle fois votre attention sur la nécessité de rationaliser les dépenses et d’améliorer leur qualité dans un contexte international marqué par la rareté des ressources financières.

En effet, il m’a été malheureusement donné de constater que la qualité de la dépense publique n’a cessé de se détériorer, avec notamment une accumulation de dépenses dont la nécessité n’est pas évidente. J’en citerai quelques exemples:
L’augmentation effrénée des dépenses en biens et en services,
L’accroissement excessif des missions notamment à l’étranger
La multiplication des comités et des projets inappropriés
L’accroissement abusif des subventions.
Cette situation appelle des efforts de modération et de rationalisation.

Je demande au gouvernement de réduire son train de vie en bloquant les dépenses des biens et services, et en réduisant drastiquement les frais de missions, les achats de véhicules et de carburant.

La directive que je viens de donner permettra de dégager des ressources qui trouveront un meilleur emploi dans nos grands projets et dans l’amélioration des conditions de vie de nos populations.

Elle s’inscrira dans la continuité des actions déjà engagées, telle que la réforme de la subvention des prix du carburant qui a permis comme tout le monde le sait, de faire des économies substantielles.

Je constate avec plaisir que les conclusions du récent rapport d’évaluation triennal du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) vont dans le même sens.

«L’esprit de réforme» doit devenir une constante du comportement des Membres du Gouvernement et de l’Administration.

Pour revenir au plan d’urgence proprement dit, je voudrais attirer votre attention sur le caractère particulier du défi qui nous est lancé.

C’est d’abord un test d’efficacité pour vous-mêmes et pour vos services. Dans une période de temps limitée – trois ans – les moyens financiers étant mis à votre disposition, il vous est demandé d’atteindre des objectifs précis. Votre responsabilité, au sens propre du terme, sera également mise à l’épreuve dans la mesure où, du succès de votre action dépendront les progrès de l’économie de notre pays et le bien-être de nos concitoyens. Vous aurez aussi à faire preuve de célérité afin de respecter rigoureusement les échéances prescrites et garder au Plan d’urgence toute sa signification.

Enfin, j’attire votre attention sur l’importance des enveloppes financières qui seront mises à votre disposition. Elles devront être gérées avec la plus grande rigueur et leur affectation scrupuleusement respectée. Le Comité chargé du suivi et de la supervision devra y veiller.

Vous devrez garder à l’esprit que les crédits qui nous ont été consentis devront être remboursés et que la rentabilité des projets dont vous aurez la charge en représente la contrepartie.

Le succès du plan d’urgence se mesurera à l’impact qu’il aura sur l’amélioration de notre croissance économique et celle des conditions de vie des Camerounais. Je ne doute pas que vous mettrez toute la détermination dont vous êtes capables à relever ce défi. La satisfaction des aspirations profondes de notre peuple est à ce prix.-

Je vous remercie de votre attention.

Paul Biya a présidé un Conseil de ministres le 09 décembre 2014 au Palais de l’Unité
PRC)/n

Troisième Conseil de ministres, avec le gouvernement de 2011

Le chef de l’Etat a présidé mardi au Palais de l’Unité un conseil de ministres, le troisième de son septennat, consacré au plan d’urgence pour l’accélération de la croissance du Cameroun

Le président de la République du Cameroun, Paul Biya, s’est retrouvé avec l’ensemble des ministres du gouvernement mardi, 09 décembre 2014, en fin de matinée au Palais de l’Unité, pour la tenue d’un conseil de ministres, le troisième depuis le début du septennat entamé en 2011. Ce troisième conseil survient après ceux tenus le 15 décembre 2011 et le 27 novembre 2012.

D’après le communiqué officiel ayant sanctionné les travaux, ont pris part à ce Conseil, outre «les proches collaborateurs du chef de l’Etat»: le Premier ministre, chef du gouvernement ; le vice-premier ministre, les ministres d’Etat, les ministres délégués et les secrétaires d’Etat. Le conseil de ministres s’est ouvert à 12h00 et achevé à 12h30, après un exposé du Premier ministre, Philémon Yang, sur le plan d’urgence pour l’accélération de la croissance économique du Cameroun ; et une «communication spéciale du président de la République».

Philémon Yang a rappelé la structuration de ce Plan, qui consiste en un programme triennal d’investissements d’un coût global de 925 milliards de F CFA. Il sera consacré à l’investissement dans les secteurs de l’aménagement urbain, la santé, l’agriculture, l’élevage, les infrastructures routières, la sécurité, l’eau et l’énergie.

Dans sa communication, relative à l’appréciation de ce plan d’urgence, Paul Biya a prescrit de faire preuve de célérité dans l’utilisation des ressources qui y seront affectées, ainsi qu’une utilisation rigoureuse des fonds dans le respect des échéanciers, afin d’assurer la rentabilité des projets, et le maximum de retombées positives pour l’économie nationale. Il a recommandé sur ce point aux ministères et organismes compétents dans le contrôle de la bonne exécution des marchés publics de faire preuve de vigilance.

Au gouvernement, de manière générale, il a été prescrit de prendre des «mesures urgentes pour la réduction du train de vie de l’Etat» par la limitation drastique des dépenses non essentielles ; l’affectation des économies réalisées au financement des grands projets d’intérêt général, pour une meilleure utilisation de la dépense publique.

Le plan d’urgence pour l’accélération de la croissance a été lancé en début d’année 2014 par le gouvernement, après avoir constaté l’insuffisance pour l’économie nationale de produire un taux de croissance continue annuel de 7%, tel qu’envisagé dans le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), qui court sur la période 2010-2020. Le Plan d’urgence envisage de favoriser une croissance soutenue d’au moins 6% à partir de 2014.

Une mission du Fonds monétaire international, conduite par son chef de département Afrique, Mario De Zamaroczy, a indiqué au Premier ministre, en début novembre, que le taux de croissance national en 2014 pourrait se situer autour de 5,3%.

Après la récente validation du budget de l’Etat pour l’exercice à venir, budget chiffré à 3746,6 milliards de F CFA, le gouvernement projette un taux de croissance de 6,3% en 2015.

Paul Biya a présidé un Conseil de ministres le 09 décembre 2014 au Palais de l’unité
PRC)/n

Cameroun: S’opposer à Paul Biya deviendrait un acte de terrorisme

Par René Dassie, Président du CL2P

La révolution au Burkina Faso, puis le discours anti-dictateur inédit prononcé par François Hollande à Dakar, ont donné à réfléchir à beaucoup de dirigeants africains, qui seraient tentés de se maintenir au pouvoir en modifiant la Constitution à leur avantage. Certains ont d’ores et déjà promis qu’ils partiront à la fin de leurs mandats.

Pas Paul Biya, 82 ans, au pouvoir depuis 32 ans au Cameroun. Celui-ci semble avoir été rudement secoué, mais dans le mauvais sens, par les deux événements. Plutôt que d’envisager son départ dans la sérénité à la fin de son mandat actuel en 2018 comme lui ont suggéré des observateurs avertis de la scène politique africaine, comme l’Ong International crisis group (ICG), il compte se maintenir par tous les moyens. Y compris la criminalisation des manifestations.

Il vient ainsi d’inspirer un texte de loi, Le « PROJET DE LOI N°962/PPJL/AN PORTANT RÉPRESSION DES ACTES DE TERRORISME », déposé à l’Assemblée nationale camerounaise, et qui sous le couvert de combattre le terrorisme vise en réalité à punir de la peine de mort toute personne qui aurait participé à une manifestation de nature à entraver le fonctionnement normal des institutions. Il s’agit sans doute du projet de loi le plus répressif jamais envisagée dans le pays, depuis la fin des troubles qui ont accompagné son indépendance dans les années 60.

René Dassie
huffingtonpost.fr)/n

Tête-à-tête entre Paul Biya et François Hollande à Dakar

Les deux chefs d’Etat se sont rencontrés dimanche en marge des travaux du 15e sommet de la Francophonie. Paul Biya a également eu une audience avec le Premier ministre canadien

Le Chef de l’Etat, Paul Biya, et François Hollande, président de la République française, se sont entretenus, pendant 25 minutes, dimanche 30 novembre 2014 à Dakar, en marge des travaux du 15ème Sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).

Ont pris part à cet entretien bilatéral, côté camerounais, le ministre des Relations extérieures, Pierre Moukoko Mbonjo; le directeur du Cabinet civil, Martin Belinga Eboutou; et l’Ambassadeur du Cameroun en France, Lejeune Mbella Mbella; et côté français, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius; la Conseillère Afrique du président Hollande, Hélène Le Gal; et le Chef de l’Etat-major particulier du président Hollande, le général Benoît Puga.

Juste après cette rencontre, le chef de l’Etat camerounais s’est entretenu, pendant 20 minutes, avec le Premier ministre canadien, Stephen Harper, dont le pays présentait la candidature de Michaëlle Jean au poste de Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie. Cette dernière a finalement été élue, par consensus général après le retrait des quatre autres candidatures, à la tête de l’OIF, en remplacement du Sénégalais Abdou Diouf qui n’était plus candidat.

Paul Biya et François Hollande se sont entretenus le 30 novembre à Dakar en marge du 15e Sommet de l’OIF
PRC)/n

Face à un ennemi commun, la solidarité doit jouer à plein

Par Paul Biya, président de la République du Cameroun

Nous savons depuis longtemps que le monde n’est pas juste. Nous savons aussi qu’il faudra beaucoup de temps et d’efforts pour venir à bout de la pauvreté et de l’exclusion.

Nous savons aussi que le monde est dangereux et que les périls peuvent intervenir à tout moment : guerres civiles ou étrangères, rivalités ethniques ou religieuses, oppression de factions sur les populations, que sais-je encore.

On peut, face à ces défis, se demander ce que notre organisation peut faire de plus.

On répondra aisément qu’elle s’est déjà fortement impliquée dans la préservation de la paix, la promotion de la démocratie et des droits de l’homme. On évoquera son rôle pour la défense de la solidarité entre les nations et son soutien à l’éducation et la formation. C’est exact. Et, à ce point de mon propos, je tiens à féliciter très chaleureusement mon frère et ami, le Président Abdou DIOUF pour l’ensemble du travail remarquable qu’il a accompli.

Je veux simplement dire que, depuis peu, nous sommes confrontés à de nouveaux défis.

Le premier concerne notre sécurité. Jusqu’alors, nous avions affaire à des conflits locaux dont les conséquences dépassaient rarement les limites de la sous-région. Aujourd’hui, nous sommes menacés par une entreprise de déstabilisation d’envergure mondiale. A l’offensive en Irak et en Syrie, elle a étendu ses tentacules au cours des dernières années jusqu’au Mali, puis à l’ensemble de la zone sahélienne.

Par l’entremise du terrorisme, elle fait également peser sa menace sur l’ensemble de la planète.

A titre d’exemple, je me permettrai d’appeler l’attention sur la situation de mon pays actuellement en butte aux attaques de la secte Boko Haram. Je remarquerai au passage que tous les pays voisins immédiats du Nigeria sont membres de l’OIF et sont donc concernés comme le Cameroun.

Face à un ennemi commun qui conteste toutes les valeurs auxquelles nous sommes attachés, la solidarité doit jouer à plein. L’Histoire récente nous enseigne qu’avec ce genre d’adversaire il ne peut y avoir de compromis.

Ai-je besoin de dire que nous restons des partisans déterminés de la paix. Nous ne renoncerons pas au « dialogue des cultures » cher au Président SENGHOR, cet illustre chantre de la fraternité humaine universelle.

En second lieu, la solidarité qui nous unit, doit également continuer à s’exercer dans le domaine du développement. En effet, la plupart de nos pays sont encore en développement. Or, nous savons que les objectifs du Millénaire pour le Développement qui viendront à échéance l’an prochain ne seront pas atteints. Le relais sera pris par l’agenda post 2015. Il est impératif que les retards accumulés soient rattrapés. Ce n’est que de cette façon que l’on pourra faire reculer la misère, creuset où se forgent l’extrémisme et la révolte.

Mais la misère c’est aussi le milieu où se développent les pandémies, et notamment le virus Ebola. Ce dernier, vous le savez, sème la désolation dans certains pays frères. Là également l’urgence de la solidarité s’impose à tous.

Le nouveau cadre stratégique de l’OIF sera à cet effet un atout précieux. En plaidant pour une solidarité plus agissante envers les PMA, notre Organisation contribuera à réduire les inégalités entre le Nord et le Sud.

J’ajoute que si les femmes et les jeunes, qui composent les trois quarts des populations de la plupart de nos pays, obtiennent, comme s’y emploie l’OIF, un accès égal à la santé, à l’éducation et à la formation, nous aurons fait un pas décisif vers le progrès de nos sociétés. Il est donc heureux que nous ayons choisi comme thème pour notre 15ème sommet : « Femmes et jeunes en Francophonie : vecteurs de paix, acteurs de développement ». A cet égard, l’accent que nous mettrons sur les aspirations des femmes et des jeunes devra prendre la forme de programmes et de projets concrets. De la sorte, nous donnerons aux femmes et aux jeunes des moyens nécessaires pour lutter contre la pauvreté, la faim et la maladie. Cette « nouvelle frontière » est bien conforme à la tradition humaniste de notre Organisation.

A côté de ces tâches fondamentales, bien d’autres requièrent notre participation. Le respect de l’environnement n’en est pas la moindre.

Les pays d’Afrique Centrale ont le sentiment qu’en préservant la grande forêt du bassin du Congo, ils contribuent de façon significative à la réduction des gaz à effet de serre. C’est pourquoi ils se réjouissent que la Chine et les Etats-Unis paraissent s’engager dans cette voie. Ceci est de bon augure pour le succès de la Conférence de Paris sur le climat l’an prochain.

La situation du Lac Tchad est une autre source de préoccupation pour nous. Nous assistons presque impuissants à sa tragique disparition progressive. De plus, il pose des défis sécuritaires et socio-politiques. La Conférence de Paris pourrait uvrer à la mise en place d’un plan de sauvetage du Lac Tchad. C’est une suggestion.

Excellences, Mesdames, Messieurs,
Notre Organisation détient de nombreux atouts pour figurer parmi l’avant-garde de la communauté internationale. Pour continuer à être une force de proposition, elle devra rester fidèle à ses valeurs et faire preuve d’audace pour s’adapter à un monde en perpétuel changement.

Dans ces temps lourds de menaces où la barbarie fait apparaître à nouveau son hideux visage, l’OIF à l’obligation de montrer que le destin de l’humanité devrait la conduire vers un avenir de fraternité et de tolérance, et non de haine et de violence.

Il me reste à remercier le Président Macky Sall, les autorités et le peuple sénégalais pour leur accueil chaleureux et leur fraternelle hospitalité à l’occasion de ce 15ème Sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

Je vous remercie de votre attention.

Paul Biya au 15e Sommet de l’OIF
PRC)/n

Paul Biya au Sénégal pour le Sommet de la Francophonie

Le chef de l’Etat camerounais a quitté Yaoundé vendredi en matinée pour le 15e Sommet de la Francophonie qui se tient à Dakar du 29 au 30 novembre

Le président de la République du Cameroun a quitté Yaoundé vendredi, 28 novembre, en matinée à destination de Dakar, la capitale sénégalaise, où il doit prendre, les 29 et 30 novembre, au 15e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Francophonie. Le sommet verra la présence de François Hollande, le chef de l’Etat français.

La suite officielle du président camerounais comprend, entre autres, le ministre des Relations extérieures, Pierre Moukoko Mbonjo ; le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary ; le directeur du Cabinet civil de la présidence de la République, Martin Belinga Eboutou ; l’ambassadeur du Cameroun au Sénégal, Jean Koe Ntonga ; l’ambassadeur du Cameroun en France, Lejeune Mbella Mbella. L’épouse du chef de l’Etat, Chantal Biya prend également part à ce voyage.

Selon l’agenda officiel, les chefs d’État et de gouvernement de l’OIF se réunissent à Dakar pour définir les prochaines orientations de la Francophonie, statuer sur l’admission de nouveaux pays membres et élire le prochain Secrétaire général de la Francophonie, qui doit succéder à Abdou Diouf.

Paul Biya se rend au Sénégal après le débat rappelé au goût du jour, en début de semaine, par Germaine Ahidjo, la veuve du premier chef d’Etat camerounais, sur le retour de la dépouille de Ahmadou Ahidjo, mort et enterré au cimetière de Yoff de Dakar depuis le 30 novembre 1989.

Paul Biya a quitté Yaoundé pour Dakar vendredi en matinée avec son épouse et une suite officielle
PRC)/n

On reparle du retour de la dépouille du premier chef d’Etat camerounais

Germaine Ahidjo, l’ex-première dame, qui vit au Sénégal, estime toujours que les restes de Ahmadou Ahidjo doivent revenir au Cameroun officiellement, avec «honneur»

Germaine Ahidjo n’en démord pas. La veuve du premier chef d’Etat camerounais, Ahmadou Babatoura Ahidjo, veut une cérémonie officielle pour le retour des restes de feu son époux. Interviewée ce lundi matin sur Radio France Internationale, RFI, Germaine Ahidjo, au Sénégal depuis 1984, a déclaré que la dépouille de son époux fait partie du patrimoine national. Le 30 novembre prochain, cela fera le 25ème anniversaire du décès de Ahmadou Ahidjo, enterré depuis lors au cimetière de Yoff à Dakar. «Nous, sa famille, c’est-à-dire moi et ses enfants, nous sommes toujours là auprès de lui pour garder le patrimoine camerounais. J’attends que l’on réhabilite mon mari. J’ai entendu dire au Cameroun que je ne voulais pas rendre le corps de mon mari. Ce n’est pas que je ne voulais pas rendre, j’ai dit que je voudrais qu’on le réhabilite et que je le ramène officiellement avec sa dignité et son honneur. C’est tout ce que je demande, c’est tout ce que j’ai demandé», a-t-elle expliqué.

L’ex-première dame, dont le mari a été président de la République du Cameroun du 5 mai 1960 au 4 novembre 1982 – date de la passation de pouvoir avec Paul Biya, Premier ministre à l’époque – reconnait toutefois que les autorités camerounaises ne sont pas formellement opposées au retour des restes de feu Ahmadou Ahidjo. «Le président Biya ne nous a pas dit formellement qu’il refuse son retour mais il n’a rien fait pour qu’il rentre», déclare-t-elle.

Aujourd’hui âgée de près de 83 ans, Germaine Ahidjo dit exiger la réhabilitation de l’ex-président du fait d’une condamnation à mort par contumace survenue après le putsch manqué de 1984 contre l’actuel président. «Il paraît que, en 1991, on a gracié les Camerounais qui étaient responsables de je ne sais pas quoi, de leur faux procès, tout ça en 91 je crois, par l’Assemblée soit disant. Mais je n’ai pas entendu dire que Biya avait gracié Ahidjo parce que c’est Biya qui a condamné Ahidjo, lui à qui on a donné le pouvoir», a-t-elle indiqué.

«Il n’est pas question que je rentre au Cameroun sans que le corps de mon mari soit devant et moi derrière pour accompagner ces restes, comme lui-même l’a désiré», a-t-elle poursuivi. «Je sais que ça se fera, même d’ici des décennies après Biya peut-être. Quelqu’un qui viendra, qui comprendra, le fera. Fera ce que j’attends. Mais j’en suis persuadée. Je ne serai peut-être plus là pour le voir mais même si je ne suis pas là, lorsque que ça se fera, je suppose que parmi mes enfants qui sont là, qui ont vécu ce que nous avons vécu ici, l’un d’eux le fera ou mes petits-enfants, ou peut-être mes arrières petits-enfants. Mais je sais qu’un jour ça se fera, qu’Ahidjo rentrera dans son pays», assure l’ex-Première dame.

La position de Paul Biya
Interrogé sur ce sujet le 30 octobre 2007 sur la chaine de télévision France 24, l’actuel chef d’Etat avait répondu: «Il y a eu des événements malheureux, sur lesquels je ne reviendrais pas, en 1984, et l’Assemblée nationale, sur ma proposition, a voté une loi d’amnistie. Ceux qui ont vécu ces tristes événements ont retrouvé leurs droits, il y en a même qui sont au gouvernement. Le problème du rapatriement de la dépouille de l’ancien président, est, selon moi, un problème d’ordre familial».

Paul Biya avait relevé que les rapports avec la famille du premier président de la République du Cameroun étaient au beau fixe. «Je dois dire que le fils de mon prédécesseur est député. Je n’ai pas de problème avec la famille de mon prédécesseur. Ses filles et ses fils vont et viennent et personne ne les a jamais inquiétés. Si la famille de mon prédécesseur décide de faire transférer les restes du président, rapatrier Ahidjo, c’est une décision qui ne dépend que d’eaux. Je n’ai pas d’objection, ni d’observation à faire», avait déclaré Paul Biya.

Le fils ainé de l’ex-chef d’Etat, Mohamadou Badjika Ahidjo, a été député à l’Assemblée nationale du Cameroun sous les couleurs de l’Undp, un parti naguère de l’opposition aujourd’hui proche du pouvoir. En décembre 2011, Mohamadou Badjika Ahidjo a été nommé ambassadeur itinérant par un décret présidentiel et en janvier 2013, porté par un autre décret présidentiel à la tête du Conseil d’administration de la société hôtelière du Littoral (Sohli), propriétaire de l’hôtel Sawa à Douala.

On a même vu l’une des filles du couple Ahidjo, Aminatou Ahidjo, la cadette, battre campagne pour le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), actuel parti au pouvoir, à travers les différentes régions du Cameroun pour les dernières élections législatives et municipales tenues le 30 septembre 2013.

Ahmadou Ahidjo repose au cimetière de Yoff à Dakar depuis son décès survenu en 1989
leseptentrion.net)/n