Cameroun : l’équipe nationale de football a un nouveau Team press officer

Thierry Ndoh est le nouveau Team press officer des Lions indomptables du Cameroun.

Fin de match ! Le président de la Fécafoot vient de mettre fin aux fonctions de Serge Guiffo au poste de Team press officer de l’équipe nationale fanion de football du Cameroun. A ce poste, le journaliste de Sky One Thierry Ndoh a èté nommé ce mardi 12 juillet 2022 par Samuel Eto’o, selon un communiqué de presse.

Illustre inconnu dans le milieu du sport à son arrivée en février 2020, Serge Guiffo  s’en va en laissant derrière lui la réputation d’un travailleur acharné, d’un serviteur impeccable et sans discrimination. Il a fini par prendre à contre-pied les sceptiques. Du coup, certains confrères qui avaient critiqué son recrutement, ont été parmi les premiers à rendre un vibrant hommage au désormais ex-team press.

Dans un pays où il y avait comme une sorte de loi non écrire, le poste de Team press de la sélection A des lions indomptables, était toujours réservé aux seuls journalistes de la CRTV : Lucrece Mebenga, Vincent De Paul Atangana, Raphaël Nkoa Tsanga, Linus Pascal Fouda. Le présentateur de l’émission de foot Mfandena sur Sky One radio Thierry Ndoh, proche parmi les proches de Samuel Eto’o, est le premier homme de média issu de la presse privée à occuper ce poste.

La nomination de Thierry Ndoh peut également être vue sous l’angle de la réconciliation tant prônée par le nouveau président de la Fecafoot, mais qui s’est grippée dès son implémentation. Ce journaliste connu à travers son émission Mfandena, a longtemps cheminé avec les opposants des exécutifs de la Fecafoot depuis bientôt dix ans.

Dans le domaine sportif, la communication a pris une place de choix. A la demande de la Fifa, les associations membres se sont dotées des responsables de la communication des sélections nationales. L’objectif ainsi visé est de mettre à la disposition des médias et du public toutes les informations nécessaires des équipes dont ils ont la charge d’assurer la communication.

Fecafoot : Me Happi lance une campagne de reconstruction de l’équipe nationale

Le président du Comité de normalisation a rencontré lundi, à Paris, des anciens internationaux camerounais qui avaient décidé de quitter les Lions indomptables après quelques différends avec l’encadrement de la sélection.

L’ancien capitaine des Lions indomptables, Samuel Eto’o, Idriss Kameni, Allan Nyom, Eric Maxime Choupo-Moting, Jean Armel Kana-Biyick, Stéphane Bahoken, André Onana, ont répondu présents à l’invitation de Me Dieudonné Happi.

Autour d’un déjeuner à Paris lundi, les joueurs ont écouté Me Happi, qui les a invités dans le cadre d’une campagne de réconciliation initiée par ses soins, en vue du retour de certains internationaux camerounais au sein de la sélection nationale ; notamment ceux qui étaient partis de la sélection après quelques griefs.

« Ladite campagne concerne des joueurs qui, pour des raisons autres que leurs performances, ont pris la décision soit de mettre un terme à leur carrière internationale, soit de ne pas intégrer cette sélection », indique la Fécafoot sur son compte  Twitter.

 

 

Brazzaville accueille une réunion de l’UA sur la crise libyenne

Le sommet qui se tient vendredi a été convoqué par le chef d’Etat congolais Denis Sassou-Nguesso, en sa qualité de président du Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye

Brazzaville accueille vendredi 27 janvier un sommet de chefs d’Etat consacré à la crise qui déchire la Libye. Le chef d’Etat Denis Sassou-Nguesso a convoqué cette réunion en sa qualité de président du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye composé de cinq pays : l’Afrique du Sud, l’Ethiopie, le Niger, la Mauritanie et le Congo-Brazzaville.

En 2011, le comité composé de cinq pays africains avait tenté sans succès une médiation auprès du général Khadafi. Depuis, il était en sommeil.

Objectif de ce nouveau sommet : uvrer à la réconciliation entre l’est et l’ouest de la Libye, et afficher l’unité de l’Afrique sur ce dossier.

Parmi les décisions attendues : celle d’inclure l’ensemble des pays frontaliers de la Libye au sein du haut comité de l’Union africaine. Il pourrait donc passer de 5 à 11 membres. Ces dernières semaines, le ministre congolais des Affaires étrangères a d’ailleurs sillonné le continent pour convaincre ces pays de participer.

Rivalité entre les pays frontaliers
L’Egypte semble le pays le plus difficile à convaincre. Car Le Caire ne voit pas d’un bon il l’implication de l’Union africaine dans ce dossier. En cause : le poids de son rival algérien dans cette institution. Jeudi soir, la venue du maréchal Abdel Fattah al-Sissi n’est pas encore confirmée, mais Le Caire devrait être représenté.

Au moins quatre chefs d’Etat sont attendus : le Tchadien, le Nigérien, le Sud-Africain et le Mauritanien ainsi que le Premier ministre algérien sans oublier le Libyen Fayez el-Sarraj soutenu par la communauté internationale.

La venue du général Haftar, son rival de l’Est, ne semble en revanche plus au programme. «Nous discutons avec toutes les parties», rassure toutefois un officiel à Brazzaville. La semaine dernière, un conseiller proche du général Haftar était présent dans la capitale congolaise, où il s’est longuement entretenu avec le président Sassou-Nguesso.


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Boko Haram: la réconciliation post-conflit, une question de première urgence

Selon de nombreux experts, la réinsertion sociale et l’assistance matérielle et morale des déplacés sont les défis à relever par les pays du lac Tchad engagés dans la guerre contre le terrorisme

Alors qu’une grande offensive se poursuit contre Boko Haram, principalement dans le pourtour du Bassin du lac Tchad, des experts appellent les autorités des pays engagés dans la lutte contre le groupe terroriste nigérian, – notamment ceux du Cameroun – à se préparer, dès maintenant, à l’après-guerre.

Réfléchir d’ores et déjà à la démobilisation des milices qui s’annonce difficile, requiert, selon eux, un plan d’action sciemment élaboré.

Pour Kone Allah-Ridy, enseignant chercheur en gestion et prévention des conflits à l’Université de N’Djamena, les pays du bassin de lac Tchad (Niger, Nigeria, Tchad et Cameroun) engagés dans ce combat contre le terrorisme doivent à ce stade du combat, penser à l’après-guerre, en vue de pacifier la région.

« L’après Boko Haram dans la région du lac Tchad, sera aussi difficile à gérer que la lutte armée, parce que le désarmement des civils impliqués dans le conflit, de force ou de leur propre gré, et leur réinsertion sociale, nécessite aussi bien de gros moyens financiers qu’un vaste programme social », dit-il.

« Si ces pays ont du mal à mobiliser les ressources financières et logistiques nécessaires pour les opérations militaires, la gestion de l’après-guerre ne sera pas moins difficile », ajoute Kone Allah-Ridy. L’expert tchadien estime qu’il faut réfléchir à la réconciliation des frères ennemis et à leur démobilisation, à ce stade où les pays engagés dans le combat contre Boko Haram, semblent amorcer la phase décisive de la bataille.

« Plus de 2 millions de jeunes sahéliens sont impliqués soit directement, soit indirectement dans le conflit qui ronge le bassin du lac Tchad. Certains ont combattu aux côtés de Boko Haram, d’autres ont rallié les groupes d’autodéfense, sans compter les jeunes soldats réguliers mobilisés dans les contingents des pays, pour la bataille. Tous les ingrédients sont donc réunis pour rendre l’après Boko Haram, une période très délicate », détaille l’analyste.

Afin d’éviter une guerre civile et des conflits intercommunautaires, Kone Allah-Ridy prône l’application d’un vaste programme de réinsertion pour ces jeunes, initiés au port et à l’utilisation des armes. Concernant, plus spécifiquement, les jeunes issus des rangs de Boko Haram, ce programme concernera particulièrement ceux qui ne feront pas l’objet de peines d’emprisonnement, ou ceux qui ont été enrôlés de force, sans oublier les enfants soldats, ajoute l’analyste.

Abondant dans le même sens, le sociologue tchadien Mbété Félix fait observer que pour certaines régions du lac Tchad, la réconciliation post-conflit est une question de première urgence. « Il est difficile de demander à une personne qui porte des séquelles physiques ou morales ayant trait aux exactions de Boko Haram de pardonner facilement à un ex-combattant du groupe qui a déposé les armes, pour rentrer au village. D’ailleurs, en septembre dernier, quatre jeunes accusés de complicité avec le groupe armé nigérian ont été lapidés par des villageois de Bosso, au Niger », argumente-t-il.

Sur un autre plan, le sociologue affirme que des dizaines de milliers de personnes ont fui leurs villages pour se réfugier dans des pays voisins, dans des conditions précaires. D’où l’impératif d’une assistance matérielle et morale, une fois la guerre contre Boko Haram achevée. Des tâches qui demeurent hors de portée pour les pays du lac Tchad, affaiblis par les conflits intercommunautaires et la crise économique que traverse la région.

Lancée dans l’été 2015, la grande offensive de la Force multinationale mixte (FMM) pour la lutte contre Boko Haram inflige, depuis des mois, de sérieux revers au groupe terroriste. Cette coalition régionale est constituée de plus de 10 000 hommes, issus principalement du Tchad, du Nigéria, du Cameroun et du Niger.

Au nord et à l’ouest du lac, Nigériens et Tchadiens sont à la man uvre, tandis que Nigérians et Camerounais évoluent dans la zone sud.


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Des personnalités pro-Gbagbo de retour en Côte d’Ivoire après cinq ans d’exil

Parmi ces personnalités revenues au nom de la réconciliation, se trouvent l’ancien ministre de la défense, Kadet Bertin, et le garde du corps de l’ex président, Franck Sibayi

En Côte d’Ivoire, au nom de la réconciliation, des personnalités du régime Gbagbo sont rentrées d’exil jeudi soir 30 juin. Après cinq ans au Ghana, Kadet Bertin, l’ancien conseiller spécial de Laurent Gbagbo, ex-ministre de la Défense, mais aussi Kacou Brou, leader de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) pendant la crise, Watchard Kedjebo, membre de la galaxie patriotique, et l’ancien garde du corps de l’ex-président, Franck Sibayi, ont ainsi décidé de regagner Abidjan. Ils ont été accueillis par la ministre de la Solidarité et le ministre de la Défense. S’ils restent dans l’opposition, ils ont lancé un appel à l’apaisement et au retour des exilés.
L’avion en provenance du Ghana s’est posé jeudi soir, 30 juin 2016, à l’aéroport d’Abidjan. En descendant les quelques marches qui les séparent du tarmac, Kadet Bertin et trois de ses camarades mettaient fin à cinq ans d’exil. Tout sourire, dans une chemise blanche assortie à ses cheveux, celui qui fut ministre de la Défense sous Laurent Gbagbo a salué les officiels venus l’accueillir.

Il a répondu, dit-il, à l’appel au retour des autorités ivoiriennes. «Je suis venu dans un esprit de paix et dans un esprit de rassemblement. Bien sûr il y a des problèmes, et les problèmes, il ne faut pas les occulter, mais je pense que pour régler les problèmes, il faut s’impliquer dans le jeu politique et il faut s’adresser à ceux qui exercent le pouvoir d’Etat», affirme-t-il.

Un appel lancé aux exilés
A ses côtés, Watchard Kedjebo, membre de la galaxie patriotique pendant la crise de 2010-2011, a pris la parole et prôné l’apaisement. [«Nous avons compris que l’on peut faire de la politique dans nos divergences, en nous pardonnant. On ne peut pas vivre continuellement dans la haine, dans la belligérance, ce n’est pas possible. Nous sommes une nation, nous sommes condamnés à vivre ensemble»], déclare-t-il.

«Les durs», «les Gbagbo ou rien», comme ils se sont eux-mêmes qualifiés, ont à leur tour lancé un appel à leurs camarades restés en exil. «Vous voyez, nous ne nous sommes pas fait arrêter, il faut rentrer», exhortent-ils.

Environ 50 000 Ivoiriens sont toujours réfugiés dans les pays voisins.


Sia Kambou / AFP)/n

Joseph Owona invite à faire roter le pouvoir au Cameroun

Par Arnaud Laforme Djemo Tamko

A peine publié, le livre de Joseph Owona, paru chez l’Harmattan et intitulé «Systèmes politiques précoloniaux au Cameroun» suscite déjà la controverse. Certes, on peut avouer ne pas l’avoir lu, et de ce fait, ne pas être en droit d’en faire une critique. Néanmoins, si l’on s’en tient à l’idée générale de ce livre, dont l’auteur propose une rotation du pouvoir sur le plan de la tribu et, qui stipule que « l’alternativité régionale s’avérerait peut-être la plus souhaitable, consistant en une rotation du pouvoir suprême entre toutes les régions du pays ; Nord, Sud, Extrême-Nord, Ouest et Est, rompant avec le fameux ping-pong Nord-Sud ».

Il est possible de se demander comment réaliser un tel exploit politique sans toutefois laisser le soin au hasard, comme ce fut le cas, il y a quelques années avec une compagnie brassicole qui faisait gagner des lots à ses clients en faisant tourner « la roue de la fortune » ou sans conduire le Cameroun dans l’impasse d’une guerre ethnique ? S’il est possible de remarquer dans cet extrait présentant ce projet ambitieux, la présence de toutes les tribus du Cameroun, on peut se demander dès lors, quelle sera donc la prochaine tribu sur la liste, étant donné que le Nord et le Sud, depuis 1960 ont occupé respectivement pendant 22 ans et 33 ans, ce poste au sommet de l’Etat ?

Dans un pays miné par le tribalisme politique et économique, d’aucuns pensent que cette rotation du pouvoir serait une panacée, pour résoudre les frustrations nées des régimes qui se sont succédés au pouvoir. Mais, il est clair que c’est une poudre de perlimpinpin politique et transitionnelle que nous offre le professeur de droit comme Michel le magicien de la boîte à surprise. Dans un pays, où la distribution des richesses ne s’est jusque-là faite qu’à travers une minorité politique, que Charles Atéba Eyené par extrapolation, avait identifié comme étant le « pays organisateur », mais qui se recrute au sein de l’intelligentsia et des hommes d’affaires de différentes tribus, il serait bien difficile de convaincre d’autres tribus, qui chacune attend impatiemment son tour, si l’on s’en tient à ces orgies organisées çà et là, à la suite des nominations de « fils » de telle ou telle autre tribu, de céder l’occasion d’avoir pour-soi le pouvoir au détriment d’un autre, sans un principe objectivement différenciateur du pouvoir en soi.

Fondé sur un rapport de commandement/obéissance dans les sociétés modernes, tel que le présente Pierre Clastres (La Société contre l’Etat), le pouvoir obéit substantiellement à une logique de légitimité, dont le droit positif définit en substance la rationalité. Au-delà de ce critère rationnel, qui fixe la légitimité du pouvoir selon Weber, et dont il nous tarde de savoir par quel mystère le Professeur sera en même d’établir une loi de rotation qui oblige la masse des déshérités du Cameroun, a accepté tous, comme dirigeant, un homme représentant objectivement une tribu et s’affirmant culturellement comme tel, il existe la légitimité charismatique, née de l’aura personnel d’un individu, et dont la démocratie aujourd’hui permet l’expression à tous et à chacun, à moins de se créer une armée, ou encore la légitimité traditionnelle fondée par la coutume. La légitimité tribale du professeur Owona, ne répond à aucun de ces critères de légitimité.

Certes, en sa qualité d’intellectuel il peut faire des propositions. Mais compte tenu de la réalité politique et sociologique camerounaise, qui repose globalement sur le ressentiment des injustices d’hier et d’aujourd’hui ; celui des anglophones qui ne peuvent accepter de continuer inlassablement à jouer les seconds rôles , alors qu’ils estiment pour certains, à un certain moment qu’ils sont les ayant-droits du devenir Cameroun actuel ; celui des bassas ou des bamilékés qui estiment avoir payer un lourd tribut à la nation camerounais ou encore les peuples de l’Est qui se fonderont sur les richesses de leur sol et sous-sol pour revendiquer le pouvoir, construire un nouveau pacte social fondé sur la tribu, serait ressusciter les démons jamais enterrés d’un Cameroun où la construction de la conscience nationale reste embrigadée par la hantise de la vérité, et donc, soumise encore à la falsification historique. C’est un projet suicidaire à moins de procéder à quelques aménagements.

Pour construire l’Etat sur la tribu au Cameroun, il faut une réconciliation nationale, qui ne peut se faire que si l’on procède à un inventaire de nos acquis politiques et de leurs acteurs. Un tel exercice qui n’est pas mathématiquement insoluble, mais qui reste soumis à la logique des intérêts primaires, exige d’une part, la reconnaissance nationale de nos héros et au-delà de ceux-ci, du rôle qu’ont joué négativement d’autres dans notre histoire commune. D’autre part, l’équation demande de rendre un hommage national au premier président de la République, afin que l’histoire du Cameroun ne se fasse plus avec l’exclusion, même à titre posthume de certains de ses fils. Il ne s’agit là que de prémisses historiques. Lesquels doivent conduire dans le présent, à définir la responsabilité de chacun de ceux qui se trouvent aujourd’hui en prison pour des crimes économiques, et le rapatriement le cas échéant de la totalité des sommes détournées.

C’est à cette seule condition, c’est-à-dire, redéfinir notre vivre-ensemble sur la base de la vérité et de la réconciliation et non pas sur des appréciations ethniques du pouvoir tel que le fait l’élite actuelle, que l’avenir fondé sur la tribu peut-être accepté, parce qu’il suppose un nouveau départ à partir d’une même vision de l’histoire et un projet commun du futur. Il existe aujourd’hui au Cameroun, « une discordance suppositionnelle pour qualifier une situation où des individus, vivant ensemble, ne partagent plus la même conception de ce à quoi ils doivent obéissance, des représentations qu’ils se font de soi et de ses dépendances aux autres et à l’Autre » (Fethi Benslama, la guerre des subjectivités en islam, Cérès, 2014, p.11).

Le Cameroun est une poudrière, et il faut être myope ou de mauvaise foi pour affirmer le contraire. Ceux qui prétendent que « le Cameroun est uni et indivisible » se voilent les yeux en attendant de les ouvrir pour voir la catastrophe passer s’ils y survivent. Les émeutes de février 2008, nous ont donné de voir ce sentiment de haine enfouie, et l’agressivité refoulée s’exprimant directement à l’encontre des riches commerçants que certains pillaient en plein jour. Si ce « mécanisme victimaire » comme Girard (La Violence et le sacré) le nomme, se déchaîne à l’endroit des riches, dans une situation de crise, mais normale, puisque le pouvoir était garanti par la légitimité reconnue et acceptée par tous au départ, quid d’une situation, où il faut improviser une nouvelle façon de désigner les dirigeants dans un pays dévasté déjà par le tribalisme, le favoritisme et le népotisme, qu’entretiennent notamment certaines élites ?

Ce plaidoyer pour un retour à un Cameroun pré-politique, un Cameroun mythique, né de l’imaginaire du Professeur, parce que le système précolonial dont il fait l’apologie n’existait qu’à proprement parler pour chaque tribu – lesquelles aujourd’hui dans l’Ouest du Cameroun où il existe encore une survivance de ce modèle politique sont incapables désormais de se choisir un chef sans finir par la violence – et non pour une Nation reconnue comme telle, ne peut réussir sur les injustices déjà enregistrées. Et dans le « fameux ping-pong Nord-Sud » dont il parle, la balle est jusqu’ici restée depuis qu’elle a été jouée, dans un camp. Il n’y a donc pas de « ping-pong », mais une confiscation du pouvoir que seule une transition démocratique faite sur les bases de l’objectivité juridique avec sa norme électorale peut réaliser. A moins de vouloir que comme les deux précédentes, le prochaine tribu à accéder au pouvoir s’y accroche pendant 53 ans.


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Nécrologie: un an déjà que Mgr Joseph Djida est décédé

Une messe commémorative a été dite au diocèse de Ngaoundéré le 10 janvier dernier, en présence de certains fidèles musulmans du Mayo-Darlé venus rendre hommage à leur frère

Un an déjà que le seigneur a rappelé à lui l’évêque du diocèse de Ngaoundéré, Mgr Joseph Djida. Une messe commémorative a été dite à son intention le 10 janvier 2016 au diocèse cité.

Lors de l’homélie prononcée par l’administrateur apostolique du diocèse de Ngaoundéré Mgr Emmanuel Abbo a insisté sur la valeur de l’amour, du pardon et de la réconciliation. Des thèmes qui occupaient une place de choix dans les exhortations de Mgr Joseph Djida.

A son tour, l’Abbé Aurélien Lehoum Mbéa, principal du collège Mazenod où le défunt avait fait ses études, a souligné le dévouement avec lequel Mgr Joseph Djida avait accompli sa mission spirituelle. Il a par ailleurs convié la communauté chrétienne à rester en prière afin que le seigneur leur envoie un nouvel évêque.


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Controverse autour des réconciliations Milla – Eto’o et Milla – Iya Mohammed

L’incertitude plane sur la sincérité de ces actes, censés calmer les différentes tensions

On savait Roger Milla et Samuel Eto’o fils en froid depuis la veille de la dernière coupe du monde de football Afrique du sud 2010. Roger Milla, figure légendaire du football camerounais voire africain avait dans une sortie fortement relayée par les médias internationaux, critiqué Samuel Eto’o. Dans son franc parler habituel, Milla avait estimé que l’héritier de son N° 9 ne donnait pas les résultats époustouflants au sein de l’équipe nationale, comme au sein de ses différents clubs en Europe, au vu de son parcours exceptionnel dans les clubs européens. La réponse du berger à la bergère ne s’était pas faite attendre, compte tenu du caractère bien trempée de Samuel Eto’o fils. Le goléador camerounais était monté au créneau les jours suivants, pour s’en prendre aussi à Roger Milla qu’il a toujours clamé comme étant son «idole» depuis sa tendre enfance où il rêvait de devenir footballeur. Quoi qu’il en soit, les deux hommes sont restés en froid et cette situation bien évidemment avait fait les choux gras de la presse sportive. Il a fallu attendre ce mardi, 07 septembre 2010, pour voir Milla et Eto’o fils, fumer enfin, le calumet de la paix. C’était au cours de la tenue de la conférence de presse longtemps annoncée, mais reportée à plusieurs reprises. Mardi à Yaoundé, les deux icônes du sport roi au Cameroun se sont réconciliées à grand renfort médiatique, prenant bien soin de multiplier les accolades devant l’ il des caméras. Eto’o fils a rendu hommage à la légende de notre football, Milla en retour, a complimenté le joueur qu’il appelle son «fils», sur son talent. Face aux journalistes présents, l’on était bien loin des critiques par médias interposés, enregistrées il y a moins de trois mois. Le moment de réconciliation passée, le capitaine des Lions indomptables est revenu sur le dernier mondial soulignant qu’il a envoyé un rapport à la fédération camerounaise de football, Fécafoot et au ministère des sports et de l’éducation physique. Il appartient désormais à ces deux instances de tirer les conclusions qui s’imposent, selon Samuel Eto’o fils, actuellement tourné vers l’avenir au même titre que ses coéquipiers.

Milla – Iya, la mascarade?
Par ailleurs, la réconciliation Milla – Eto’o, intervient au lendemain de l’harmonie retrouvée entre le Président d’honneur de la Fécafoot et le Président de cet organe, Iya Mohammed. Cette réconciliation s’est faite lors de la cérémonie d’installation des nouveaux responsables de la Direction Technique Nationale, au palais des sports de Yaoundé. Pour mémoire, le 21 août dernier, Roger Milla avait fait irruption dans la salle où se déroulaient les travaux du comité exécutif de la Fécafoot pour exiger des excuses de la part du Président Iya Mohammed. Face au refus de celui-ci de s’y plier, Milla avait claqué la porte. La réconciliation entre les deux hommes suscite logiquement quelques interrogations. Iya Mohammed a-t-il présenté ses excuses à l’ambassadeur itinérant ou pas? Cette réconciliation avait-elle juste pour but de faire plaisir au ministre des sports et à l’ il des caméras? En effet, l’attitude des deux hommes lors de cette cérémonie est loin du scénario idéal. Milla en serrant la main du patron de la Fécafoot avait le regard de côté et non en direction de son vis-à-vis. De quoi se demander finalement de qui se moque-t-on dans ce pays ?

Roger Milla et Iya Mohamed lors des installations des DTN
Jean Jacques Ewong)/n