Cameroun-fête nationale : le défilé va durer 45 minutes

De sources officielles, c’est le temps que mettra le défilé civil au boulevard du 20 mai à Yaoundé.

Comme un match de football, le défilé de l’édition 2022 de la fête nationale mettra 90 minutes. 45 minutes consacrées au civil et 45 autres minutes réservées aux troupes. A la seule différence qu’ici, il n’y aura ni mi-temps, ni prolongation. Ce d’autant plus que la réception a été annulée, Covid-19 oblige.

En effet, après deux ans d’absence en raison de la pandémie à coronavirus, le défilé civil et militaire est de retour à la fête nationale. Mais, à l’occasion du cinquantenaire de l’avènement de l’Etat unitaire au Cameroun, la parade comporte une configuration particulière. Pour ce qui est du défilé civil, il se déroulera sous un format réduit.

Le nombre de carrés sera de 50. Chaque carré comportera 49 personnes (7×7). Quant aux modules, ils seront constitués ainsi qu’il suit : 14 établissements scolaires au niveau du primaire ; 14 établissements au niveau secondaire ; deux écoles normales des instituteurs de l’enseignement général, trois structures de formation professionnelle de Yaoundé.

La parade civil connaîtra aussi le passage de quatre structures extra-scolaires, 11 établissements de l’Enseignement supérieur repartis en quatre blocs. Les élèves du primaire et du secondaire vont exécuter les chats patriotiques préparés pour la circonstance, explique le directeur de l’Education civique et de l’Intégration nationale au ministère de la Jeunesse et de l’Education civique, Maha Hadja épse Ibrahim. C’est dans un entretien accordé au quotidien national bilingue Cameroon tribune.

La même source indique que sur les 45 minutes allouées au défilé civil, tous les établissements scolaires, supérieurs et extra-scolaires ont droit à 30 minutes. Les 15 autres minutes sont réservées au passage des partis politiques représentés au Parlement. Et pour tenir ce pari du temps, des répétitions se poursuivent. Après la répétition modulaire qui a eu lieu mercredi 11 mai, la répétition des établissements scolaires et supérieurs aura lieu lundi 16 mai, avant la répétition générale au boulevard du 20 mai.

Le thème de cette 50è édition de la fête nationale du Cameroun est « Forces de Défense et de Sécurité, au service du peuple pour la préservation de la paix sociale et de la cohésion nationale, gage de l’émergence du Cameroun ».

Cameroun-20 mai 2022 : les troupes intensifient les préparatifs du défilé

Les acteurs du défilé militaire peaufinent les préparatifs en vue de la célébration du cinquantenaire de l’Etat unitaire le 20 mai prochain.

Sauf surprise de dernière minute, le cinquantenaire de la Réunification du Cameroun sera célébré le 20 mai 2022 avec défilé civil et militaire, selon le Cabinet civil de la présidence de la République. A 09 jours de l’événement, les intervenants à la parade militaire au Boulevard du 20 mai, intensifient les préparatifs.

Dans ce sillage, la Garde présidentielle, l’Armée de l’air et de terre, le Corps national des sapeurs-pompiers, la Marine nationale, les fonctionnaires de la Police et de la Douane, accentuent les entraînements.

Selon les informations du quotidien bilingue Cameroon tribune, trois  sites sont mis à la disposition de ces différents corps depuis des semaines. Il s’agit de la rue longeant le siège de l’Assemblée nationale sis au quartier Ngoa-Ekelle, de celle traversant l’esplanade du stade omnisports Ahmadou Ahidjo au quartier Mfandena, et de la Base 101 de Yaoundé. Les activités se déroulent en matinée et dans l’après-midi sur certains de ces sites.

A la Base aérienne 101, plusieurs corps d’armée s’entraînent : l’armée de terre, l’armée de l’air, la Marine nationale, la gendarmerie nationale, les Douanes, les Pompiers, les Bataillons d’intervention rapide qui sont un corps spécial, etc. Les séances d’entraînement durent au moins quatre heures chaque jour. Les défilants parcourent une distance de 800 m représentant la distance à parcourir devant la tribune le 20 mai.

Sur ce site, la Garde présidentielle s’entraîne entre 14h30 et 17h30, après avoir terminé la première séance en matinée entre 08h30 et 11h30 au quartier Nkolbisson. Cet entraînement dure depuis le 02 mai dernier. Il se poursuivra jusqu’au 19 mai prochain. Sur le site de Mfandena, ce sont les fonctionnaires de Police qui s’entraînent.

Outre les acteurs du défilé militaire, ceux du défilé civil aussi se préparent. Les uns comme les autres vont renouer avec la parade suite à deux ans d’interruption due à la pandémie à coronavirus.

Aux origines de la question anglophone: la conférence de Foumban du 17 au 21 juillet 1961

Dans cet entretien avec JDC TV, l’historien Joseph Owona Ntsama dévoile la ruse politique mobilisée par l’ex-président Ahmadou Ahidjo pour convaincre les leaders anglophones, au début des années 1960, à rallier sa cause. La conférence historique de Foumban est celle qui va marquer une étape importante de la fondation de la Réunification du Cameroun. Pour l’historien, la question anglophone, qui revient dans les débats aujourd’hui, tire son origine de ce qui s’est passée à Foumban en 1961. Les acteurs anglophones de la Réunification du Cameroun, à cette époque, n’ayant pas assumé leurs actes jusqu’au bout.

Le Contentieux historique national au Cameroun occidental

Daniel Yagnye, upéciste

Comment devons-nous comprendre ce qui se passe actuellement dans le Cameroun Occidental?
Que peut-on attendre du Président Biya?
Quelle attitude devrait-on attendre des patriotes « francophones » ?
Que devraient faire les patriotes du Cameroun Occidental?
Quelle solution pour cette crise?

Les origines de la crise
Contrairement à ce que disent beaucoup de compatriotes « anglophones » ,« francophones » et même notre vétéran Woungly-Massaga dans sa contribution « L’UPC et la crise anglophone », cette crise ne commence pas en Mai 1972 avec le référendum qui a mis fin à la république fédérale du Cameroun.

NON!
Le référendum n’a été qu’une mascarade politique, une manifestation du Contentieux Historique National qui avait pour objectif principal, l’adaptation de l’état du Cameroun, afin qu’il serve le mieux possible les intérêts de la France.

La véritable origine de la crise est le Contentieux Historique Franco-Kamerunais!!!
Il est d’une importance capitale que les patriotes ne perdent pas de vue la nature réelle de ce problème National, qu’ils comprennent bien les enjeux actuels, tout comme les forces en présence.

Une réelle opportunité pour tout le pays…qui est en train d’être gâchée…

Ce qui se passe au Cameroun Occidental peut être une merveilleuse opportunité pour le pays entier, ce qui s’y passe pourrait se transformer en une opportunité pour tout le pays.

Mais pour le moment les choses vont très mal…le pays devra d’abord surmonter de sérieux obstacles…puisque malheureusement avec l’arrestation des dirigeants du Consortium (Nkongho Agbor Balla, Fontem Neba, Michael Boyo, Kah Afumbon…), la situation a pris un cours dangereux et devient très préoccupante.

Il faut condamner ces arrestations avec force et exiger énergiquement la libération immédiate et inconditionnelle de ces dirigeants, ceci d’autant plus qu’ils ont toujours été ouvertement pour la Non-Violence et pour le Fédéralisme.

La mauvaise tournure des événements: tout en reconnaissant le grand mérite de ces dirigeants dans la formidable mobilisation des populations des deux provinces, il apparaît clairement qu’ils se sont fait surprendre par la férocité pourtant naturelle du régime Ahidjo-Biya, en se disant peut-être que Biya était mieux que Ahidjo, en croyant qu’il était moins dictateur que Ahidjo, comme on le dit souvent dans les milieux « anglophones », que plus intellectuel que son prédécesseur il allait considérer la partie « anglophone » tel qu’il le faudrait dans un État de droit, c’est-à-dire en tenant compte de son statut avant la pseudo Réunification, avec les droits élémentaires des citoyens respectés.

Ce gouvernement s’est doté de lois scélérates qui épousent bien son caractère tyrannique et dictatorial, tout combattant devrait tenir compte de sa nature extrêmement violente et opter pour des stratégies et des tactiques qui contournent ses lois, ne pas le faire n’est pas regarder la réalité telle qu’elle est, ne pas le faire est ne pas tenir compte de l’Histoire sanglante de ce pays. Ceci d’autant plus que l’armée camerounaise, la gendarmerie, la police et les forces de sécurité ont toutes été formatées par le contentieux historique pour réprimer nos populations. Ce qui ne veut pas du tout dire que l’on ne peut pas rencontrer des patriotes dans ces institutions.

Il est Inadmissible que des dirigeants qui sont des civils, soient jugés par des tribunaux militaires, mais le Cameroun c’est le Cameroun!

Quant aux jeunes incarcérés lors des manifestations, nous devons les prendre pour innocents, jusqu’à ce qu’il y ait des preuves de leur participation dans des actes de casse et de vandalisme.Luttons contre la culture de l’Impunité et pour le respect de la propriété privée et de celle de l’État, mais exigeons des procès équitables pour ces jeunes, en même temps que des poursuites judiciaires, contre tous les agents de l’État (militaires, gendarmes et policiers) coupables d’exactions contre les manifestants.

Les responsabilités des patriotes « anglophones » sont énormes à l’heure actuelle, puisque ce n’est pas seulement le Cameroun Occidental, mais le pays tout entier qui attend beaucoup d’eux. Le manque de confiance et la suspicion créés par les discriminations des « anglophones » au long de ces décennies, a réduit considérablement le champ d’action et la marge de man uvres de ces compatriotes qui s’ouvrent difficilement à leurs confrères « francophones », ce qui est regrettable pour le pays, parce que la crise reste confinée pour le moment au Cameroun Occidental.

On a même entendu des déclarations du genre : « ce problème est strictement « anglophone », sinon les « francophones » aussi devraient manifester…hier lorsque l’UPC a lutté et a pris les armes, c’était seulement pour le Cameroun Oriental…lorsqu’un mariage ne va plus bien, seul le divorce et la séparation sont les meilleures solutions…etc… »

De telles affirmations montrent que l’on n’a pas compris combien il est suicidaire pour tout le pays, de limiter la pensée et l’action rien qu’au Cameroun Occidental, puisque exclurait notre peuple (Cameroun Oriental et Occidental) de la résistance générale et de la lutte pour les solutions de cette crise, car malgré tous les sacrifices actuels de nos populations du Cameroun Occidental et de tous les espoirs que pourraient susciter les évènements, le risque est encore Grand pour que la montagne accouche d’une souris, comme nous en avons déjà l’habitude dans ce pays.

Ce pays a déjà connu des villes mortes pendant des mois et des mois…
Tout en saluant le succès de ces villes mortes puisque toute résistance contre la tyrannie est justifiée, il n’est pas du tout évident que confinées seulement dans ces deux provinces, ce régime fainéant s’en émeuve, puisqu’il n’a jamais accordé l’attention nécessaire aux problèmes des populations.

Le temps est grave!!!
Il serait bon que ceux qui dirigent cette résistance comprennent ce que représente le moment historique actuel pour tout le pays : hier c’était l’UPC l’avant-garde de notre lutte, aujourd’hui avec de l’imagination, les patriotes du Cameroun Occidental peuvent mener le bateau du Changement. Pour cela, ils devraient dépasser ce dilemme: S’allier aux forces d’opposition non organisées, souvent infiltrées et corrompues du Cameroun Oriental ou bien continuer seuls la résistance? La révolution est un risque, elle est même une illusion où l’on ne gagne jamais sans risques !!!

On ne peut pas comparer la faillite de la réunification à un mauvais mariage, ni prétendre que l’UPC ne s’est battue que pour le Cameroun Oriental:

Dans la guerre pour la Réunification et pour l’Indépendance, les populations « anglophones » savaient très bien que l’UPC luttait pour le pays entier, c’est la raison pour laquelle elles lui ont donné refuge, c’est aussi la raison pour laquelle elles ont payé ce lourd prix en y sacrifiant plusieurs vies de leurs meilleurs filles et fils.

Nous nous devons de respecter ces morts!!! La meilleure manière de les honorer aujourd’hui est de continuer leur lutte!!!
Que l’on le veuille ou pas , que l’on en soit conscient ou pas, ce qui se passe actuellement au Cameroun Occidental est la continuité directe de la résistance du peuple Kamerunais, la même lutte initiée par l’UPC, contre les forces de l’oppression, pour son émancipation et pour son Bien-être.

La faillite de la Réunification a pour cause principale le Contentieux Historique Franco-Kamerunais, mais il faut aussi dire cette vérité: c’est en connaissance de cause que les John Ngu FONCHA, Salomon MUNA et etc… se sont associés aux Ahmadou AHIDJO et Charles ASSALE pour créer la fantoche république fédérale du Cameroun, alors que les principaux protagonistes de la Réunification du Cameroun Oriental étaient assassinés et neutralisés.

Dans ce processus de création de cette république fédérale, personne n’a été trompée, comme certains « anglophones » le présentent aujourd’hui, personne n’était dupe ni naïve, car l’UPC avait solennellement averti ces élites « anglophones » du choix anti patriotique et anti populaire qu’ils faisaient, et des conséquences qui en adviendraient : ce qui est vécu depuis la fausse Réunification dans notre pays en général, et par les populations du Cameroun Occidental en particulier, est la conséquence logique des choix faits et assumés par les petites bourgeoisies et bourgeoisies « anglophones » lors de la pseudo Réunification.

Aujourd’hui une mauvaise analyse politique fait croire que les problèmes du Cameroun Occidental sont différents de ceux du Cameroun Oriental, alors que ce ne sont que les manifestations spécifiques de ces problèmes liés à la nature historico-culturelle du Cameroun Occidental qui diffèrent.

Généralement, face à des problèmes objectifs d’exclusion et de discrimination, des minorités (homogènes et non homogènes) adoptent des réflexes de survie. Dans notre cas particulier, les patriotes « anglophones » ont eu le mérite et la fantastique habileté politique de dissoudre ces réflexes dans des revendications qui ont admirablement épousé des contours identitaires.

Les camerounais des deux rives du Moungo souffrent des complications du même problème qui est le Contentieux Historique Franco-Kamerunais.

Un mauvais diagnostic de cette situation lève à commettre des erreurs dont l’une des plus GRAVES est la tendance à la réduction de la sphère de la lutte rien qu’au Cameroun Occidental, au lieu de chercher la collaboration des « francophones » afin de répandre la résistance partout dans le pays, et acculer ainsi le régime néocolonial…Oui il est grand temps pour que les « francophones » eux-aussi s’engagent, afin de donner leur part de lutte dans la résistance actuelle !!!

S’il est tout à fait légitime pour les « anglophones » de s’organiser entre eux et de rechercher les solutions des problèmes spécifiques du Cameroun Occidental, il devient suicidaire de ne pas comprendre la nécessité de ratisser plus large en créant de réelles synergies avec le pays tout entier.

Il est important à l’heure actuelle d’éviter les maladresses politiques insensées, qui feraient perdre la solidarité des « francophones », ce qui rendrait encore la lutte plus minoritaire et confinée, ce serait non seulement contreproductif, mais jouerait le jeu du régime.

Le régime Ahidjo-Biya, avec son ADN issu du contentieux historique, n’a pas la culture du dialogue. Ce régime ne réagit positivement que sous la contrainte d’un rapport de force qui lui est défavorable.

Il est donc légitime et stratégiquement adéquat pour les patriotes « anglophones » de s’entendre avec les patriotes « francophones » pour conquérir le pouvoir central, ce qui résoudrait définitivement ces problèmes qui minent notre pays depuis la petite Indépendance et la fausse Réunification. C’est Injuste de ne pas comprendre l’indignation des patriotes « anglophones » qui ne veulent plus continuer à travailler pour la France alors qu’ils n’ont pas connu de colonisation française directe.Tout en les encourageant à continuer leurs démarches auprès de l’Union Africaine et des instances de l’ONU, il serait temps de comprendre que le Contentieux Historique National est avant tout un problème camerouno-camerounais qui ne se résoudra essentiellement qu’avec le changement du rapport de force à l’intérieur de ce pays pseudo « réunifié » depuis 1961: nous devons nous UNIR, « anglophones » et « francophones », nous devons compter d’abord sur nos propres forces internes!!!

Que peut-on réellement attendre du président Paul Biya, le digne héritier du contentieux historique franco-kamerunais ?

On pouvait rêver et penser qu’à la fin de son règne, par miracle, le président Biya pourrait opter pour un geste salutaire pour lui-même, en choisissant pour une fois la satisfaction des aspirations les plus légitimes de notre peuple, en nous offrant une Conférence Nationale Souveraine pour l’adoption d’une nouvelle Constitution.
Mais avec cette dernière sortie lors de son message à l’occasion de la fin d’année 2016 et du nouvel an 2017:

[I « Mais, ne l’oublions jamais, nous marchons sur les pas des pères fondateurs de notre pays, de nos héros nationaux, qui ont versé leur sang pour léguer à la postérité une nation unie dans sa diversité. L’unité du Cameroun est donc un héritage précieux avec lequel nul n’a le droit de prendre des libertés »].

M Biya nous ramène les pieds sur terre (Jam li mut u tehe u kal…la chose de quelqu’un, tu vois, tu parles ) et nous oblige à reconnaître que pendant toutes ces décennies, il est resté cohérent avec lui-même.

Même dans son incohérence, il est toujours resté prisonnier du contentieux historique qui l’a crée.

Aujourd’hui nous voyons avec ce paragraphe, ce que le président Biya préparait et prépare pour le pays : Les arrestations des dirigeants du Consortium tout comme celles des autres représentants anglophones (Paul Ayah…) prouvent que le président Biya et son gouvernement se sont définitivement disqualifiés, elles montrent clairement qu’il leur manque toute bonne volonté politique et qu’ils sont incapables de résoudre cette crise dans le sens des aspirations légitimes de notre peuple.

Rien ne bon ne peut donc plus venir de Mr Biya : nous devons nous attendre à plus de Violence, à plus de Corruption et à plus de Mensonge d’état qui sont avec le Tribalisme d’État, les quatre piliers de l’État camerounais.

La déclaration montre aussi l’Incohérence politique de Mr Biya: il s’adresse au peuple Kamerunais la veille du premier janvier qui est le « Jour de son Indépendance ». Cette indépendance pour laquelle ses meilleurs filles et fils (upécistes et sympathisants upécistes) ont versé leur sang. Ce sang dont il fait même référence dans son discours. Mais il ne dit pas un seul mot, il ne dit rien sur cette Indépendance, parce que pendant tout son long règne, il n’a jamais rien fait pour exalter le sacrifice des héros nationaux.

Il n’en fait aussi aucune allusion parce qu’il ne croit pas à cette indépendance, Mr Biya sait très bien qu’à cause du contentieux historique Franco-Kamerunais, notre pays n’est pas Indépendant: raison pour laquelle le Cameroun n’a jamais célébré son indépendance, comme le font les autres pays un peu partout dans le monde.

Pour les besoins de sa cause, qui est la future répression et l’écrasement par le sang de toute velléité de résistance au Cameroun Occidental, Mr Biya a évoqué notre héritage précieux qu’est l’unité nationale…Qu’est-ce que Mr Biya a déjà fait pour notre unité nationale?

la condamnation de la répression et la nécessité d’un sursaut patriotique national

Ce qui se passe au Cameroun Occidental n’est pas simplement une réclamation des enseignants et des avocats, il ne s’agit pas seulement de problèmes liés aux langues française et anglaise…Il est bien vrai que ce sont des enseignants et des avocats qui se sont soulevés les premiers, mais les problèmes qui sont évoqués, les solutions qu’il faudrait apporter, touchent les racines et l’essence même de l’état marionnette du Cameroun.

Les véritables patriotes du pays, « anglophones » et « francophones » savent la Vérité suivante: toute solution de la crise actuelle qui ne va pas dans le sens de la solution du Contentieux Historique Franco-Camerounais n’est que provisoire, superficielle et ne sera jamais à la hauteur des espérances de nos populations.

De plus en plus de voix « francophones » se font entendre et souhaitent non seulement le retour au fédéralisme, mais que le prochain président du pays soit « anglophone ».

Ce qui montre clairement que de plus en plus de « francophones », reconnaissent les injustices et les discriminations dont souffrent leurs s urs et frères « anglophones » pendant toutes ces décennies.

Est-ce que le Fédéralisme serait une solution miracle?

Tout fédéralisme qui n’irait pas dans le sens de la solution du contentieux historique ne pourrait jamais satisfaire les aspirations les plus légitimes de notre peuple.

À quoi nous servirait réellement le fédéralisme si le pays continuait avec les menottes du Fcfa et le compte d’opérations qui fait travailler tout notre Peuple pour la France?

À quoi servirait un président aujoulatiste « anglophone » pour notre pays?
Apparaît ainsi l’immensité des problèmes à résoudre et la vision globale et inclusive qu’elles suscitent.

C’est la raison pour laquelle certains « anglophones » prôneraient carrément la sécession qui aurait pour « avantage » d’éviter la confrontation avec la France. Cette voie est trompeuse et joue non seulement contre les populations du Cameroun occidental, mais contre les populations de tout notre pays puisqu’elle lève à la violence et à la confrontation sanglante que le gouvernement néocolonial Ahidjo-Biya sollicite de tous ses v ux : on n’enlève pas impunément un drapeau, tout comme on ne hisse pas sans sacrifices conséquents un nouveau.

L’unique fois dans notre continent où un drapeau nouveau a été hissé sans effusion de sang aura été en Guinée Conakry, lorsque la France très affaiblie après la deuxième guerre mondiale, a été incapable d’ouvrir un troisième front dans ce pays, après ceux de l’Algérie Flniste et du Kamerun upéciste, s’est vue obligée d’accepter l’Indépendance de la Guinée Conakry.

Qui veut tuer son chien, l’accuse de rage !
Pour justifier sa répression aveugle, le gouvernement de Mr Biya choisit l’amalgame en voyant la sécession partout, alors que l’écrasante majorité  » anglophone » comprend très bien quel serait le poids réel d’un micro-État dans un monde de plus en plus globalisé, où n’ont de l’importance que les grands ensembles, sait très bien que l’évolution normale de notre région va vers l’édification d’une Confédération composée par les États actuels ( Kamerun, Nigeria, Congo, Tchad, RCA, Gabon, Guinée Équatoriale, São Tomé et Principe, etc…).

Tout en respectant les choix politiques de leurs compatriotes « anglophones », les patriotes « francophones » devraient se mobiliser afin de contribuer à la solution de la crise actuelle, ils devraient tout donner pour une Collaboration politique avec les patriotes « anglophones », tout en intégrant la réalité d’une réduction (ou même d’une absence) de confiance de la part de certains de leurs compatriotes « anglophones », après toutes ces années de règne Ahidjo-Biya.

Sans toutefois minimiser l’existence et l’influence d’un courant sécessionniste minoritaire qui a toujours existé, reconnaissons tout de même que les discriminations du régime Ahidjo-Biya et le manque d’interlocuteurs crédibles ont fini par miner profondément la confiance, car pendant toutes ces décennies, l’unique interlocuteur des patriotes « anglophones » après la décapitation de l’UPC, n’a été que le régime néocolonial. Toutes leurs tentatives de relance d’une collaboration politique avec les patriotes « francophones » ont échoué à cause des infiltrations policières du régime. Parmi ces tentatives échouées, il y a celles faites par l’éminent patriote Albert Mukong.

Les patriotes « francophones » doivent reprendre le travail des pères fondateurs de l’UPC (Um Nyobe, Moumié, Ouandié, Kingue, etc…) afin de convaincre celles et ceux de leurs s urs et frères « anglophones » qui auraient des doutes, leur faire comprendre que ce qui est arrivé dans notre pays était prévisible et prévue par l’UPC, à cause du Contentieux Historique, qu’une vie ensemble est possible dans un pays qui donnera les mêmes opportunités à toutes ces filles et fils sans distinction ni discrimination aucunes.

C’est la raison pour laquelle les patriotes du pays, « anglophones » et « francophones » individuellement, les forces saines des partis politiques (l’Uc-Unc-Rdpc, du Sdf, de l’UPC, du CPP, etc), les partis politiques et les organisations de la société civile doivent :

-se mobiliser et apporter tout le soutien qu’ils méritent, à ceux qui donnent leur sang pour le Bien-être du Cameroun Occidental et de TOUT notre pays.

– uvrer pour la création d’une véritable Coalition, Alliance ou Front Patriotique de Salut National pour la conquête de notre Souveraineté, où évolueront côte à côte, « anglophones » et « francophones » pour faire renaître la confiance mutuelle dans la lutte commune pour un Autre Kamerun Confédéral réellement Indépendant et Souverain, libéré du Contentieux Historique, entièrement dédié à l’émancipation et au Bien-Être de toutes ces populations.


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Les grandes figures de l’histoire du Cameroun de 1945 à 1961

Par Enoh Meyomesse

Cet ouvrage retrace les seize années cruciales de l’histoire du Cameroun, à savoir celles qui partent de 1945 pour s’achever en 1961, qui l’ont conduit à l’indépendance et à la réunification. Il traite cette période à travers les principaux personnages qui y ont joué un rôle décisif.

Lorsque s’achève le second conflit mondial en 1945, la France est ruinée et en partie dévastée. En plus, sa population est moralement et profondément traumatisée devant ce qui lui est arrivé. Sa classe politique n’a qu’une ambition, en refaire une grande puissance mondiale. Pour cela, elle compte sur le génie des Français, mais également énormément sur l’exploitation de ses colonies et territoires associés d’Afrique.

Mais dans le même temps, cependant, d’une part les mentalités dans les colonies ont changé au point où la peur de l’homme blanc a considérablement régressé, et les peuples sont prêts à se battre de nouveau pour leur liberté perdue par l’invasion coloniale, d’autre part, les Etats-Unis d’Amérique exercent des pressions sur le gouvernement français afin qu’il fasse évoluer le régime colonial, voire carrément qu’il l’abolisse.

Devant cet état de choses, la France entame des réformes non pas pour octroyer l’indépendance aux peuples qu’elle colonise, mais plutôt pour les maintenir sous sa domination. Elle entreprend ainsi «d’humaniser» le régime colonial, en décidant de plus ou moins associer les peuples colonisés à la décision politique, dans l’espoir de leur faire perdre tout désir d’indépendance.

Mais, peine perdue, les réformes qu’elle entreprend vont plutôt produire un effet totalement contraire. Les colonisés vont s’en servir pour l’acculer et finalement lui arracher la proclamation de leur indépendance.

La Grande-Bretagne connaîtra exactement le même sort face à ses colonies.

Au Cameroun, plusieurs personnes se sont jeté dans la bataille pour la liberté, et en ont subi les dramatiques conséquences : emprisonnements, assassinats, et exil. L’indépendance du Cameroun a été ainsi la plus sanglante de toutes les colonies et territoires associés de la France en Afrique noire, parce que les Camerounais ont affronté la France coloniale alors que celle-ci venait de connaître une humiliation en Indochine à travers la retentissante défaite de son armée à Dien-Bien-Phu, et qu’elle était de nouveau en guerre en Algérie, ces deux événements s’étant produits en 1954.

Dans les pages qui suivent, les noms de quelques-uns des protagonistes de cette lutte héroïque pour la liberté sont évoqués, et leur action est succinctement présentée.

Ahmadou Ahidjo: premier président du Cameroun.
Ahmadou Ahidjo est entré dans l’Histoire comme ayant été le second Premier ministre du Cameroun sous administration française et le premier Président de la République du Cameroun, au lendemain de la proclamation de l’indépendance, le 1er janvier 1960.

Le personnage
Ahmadou Ahidjo est né à Garoua le 24 août 1924. Il connaît une enfance classique de jeunes de son époque dans la région du nord en zone musulmane. Ecole coranique d’abord, puis officielle ensuite. Quand il n’a pas classe, il se rend dans les pâturages avec ses camarades de jeu, pour faire paître les moutons. Quand ce ne sont pas les moutons, ce sont les b ufs. Il n’a pas vraiment connu son père et est plutôt élevé par sa mère de condition modeste. Il est ainsi élevé sans grand confort.

Mais, cette origine modeste deviendra finalement un grand atout pour lui. En effet, les notables rechignent à laisser leurs gosses fréquenter l’école occidentale, et y envoient plutôt ceux de leurs serviteurs. C’est de cette manière que le jeune Ahmadou Ahidjo se retrouve dans une école française après l’école coranique. Il y obtient son Certificat d’études primaires élémentaires, C.E. P.E., en 1939, pendant que la guerre se déclenche en Europe.

Ce diplôme en poche, il est quelque temps oisif à Garoua et finit par se faire recruter comme assistant vétérinaire par l’administration coloniale. Ce sera son tout premier emploi.

Mais en même temps, l’administration a déjà lancé une politique d’équilibre régional au Cameroun. Il lui faut promouvoir les jeunes de toutes les régions du pays. Ahmadou Ahidjo qui est déjà un fonctionnaire, se voit retenu parmi les élèves appelés à poursuivre leurs études dans une école primaire supérieure. Il en existe une à Bongor au sud du Tchad, non loin de Garoua, et une autre très loin, à Yaoundé, au sud du pays. Ahmadou Ahidjo se voit affecté à l’Ecole Primaire Supérieure de Yaoundé. Il émigre ainsi dans cette ville. Nous sommes en 1940.

A l’époque, il ne connaît personne à Yaoundé. La communauté fulbé, dont il est originaire, y est quasi-inexistante à cause des restrictions de déplacements auxquels étaient soumis les «indigènes» par l’administration coloniale. En tout cas, elle y compte très peu de personnes. Par bonheur, les élèves de cette école sont tous à l’internat, et sont de ce fait nourris gratuitement, habillés et même disposent de blanchisseurs. Rien d’étonnant à cela, ils sont des privilégiés qui vont servir dans l’administration publique à la fin de leur formation. Leurs déplacements en période de vacances scolaires sont pris en charge par le budget de l’Etat.

Dans cette école, Ahmadou Ahidjo se lie d’amitié avec un de ses camarades dont les parents habitent Yaoundé : Onana Awana Charles. Ce dernier le présente à sa famille, et il y est aussitôt adopté. La maman d’Onana Awana devient ainsi la seconde mère d’Ahmadou Ahidjo.

Elle se met à veiller sur lui comme sur son propre fils. Onana Awana Charles et lui deviennent ainsi des quasi-jumeaux auprès de cette dame. Grâce à son séjour à Yaoundé, Ahidjo se met à parler couramment la langue éwondo en plus du fufuldé.

A la fin de sa scolarité à l’Ecole Primaire Supérieure, il est intégré dans la fonction publique coloniale en qualité de fonctionnaire des Postes et Télécommunications, PTT, en 1944. Il a vingt ans. Il est aussitôt affecté au bureau de poste de la ville de Bertoua. Il y loge au quartier «indigène», Mokolo.

L’entrée en politique
Lorsque s’achève la guerre en Europe, le gouvernement français se retrouve contraint de faire évoluer le régime colonial, de peur de voir naître des mouvements insurrectionnels dans ses différents territoires qu’elle occupe. Il entreprend des réformes qui aboutissent à l’octroi du droit de vote aux «indigènes», et à la création d’Assemblée territoriales où ces derniers sont autorisés à siéger. Au Cameroun, il est créé l’Assemblée Représentative du Cameroun, Arcam.

Cette assemblée présente les caractéristiques suivantes :
1/- elle doit comporter des représentants de toutes les régions du Cameroun ;

2/- elle doit également comporter des élus blancs ;

3/- elle est divisée en deux «collèges», selon les races, un 1er «collège» pour les Blancs, et un 2nd pour les Noirs ;

4/- tous ses membres ne sont pas élus, une partie est nommée par le haut-commissaire de la république française au Cameroun ;
5/- enfin, c’est une assemblée « représentative » comme son nom l’indique, c’est-à-dire, dénuée du pouvoir législatif. Elle ne vote pas de lois.

En sa qualité « d’évolué » du nord travaillant déjà au sud, Ahmadou Ahidjo y effectue son entrée sur désignation par le haut-commissaire de la France au Cameroun. Ce dernier est ainsi son géniteur politique. (.)

La défaite électorale de 1951
1951. L’Assemblée nationale française doit être renouvelée. Un scrutin est organisé dans les territoires coloniaux français d’Afrique, ainsi que dans les deux territoires associés que sont le Cameroun et le Togo. Les «indigènes» peuvent se porter candidats. Le Cameroun y dispose de trois sièges. Le scrutin est divisé en trois circonscriptions électorales, une pour le nord, une pour le centre, une pour le sud. Ahmadou Ahidjo choisit de se porter candidat dans la circonscription électorale du nord, d’autant qu’il est déjà délégué de la Bénoué à L’Arcam.

Toutefois, la tâche ne lui est pas facile.

D’abord, il n’est pas encore suffisamment accepté par les féodaux de la région, qui lui préfèrent encore Ahmadou Mahondé. En conséquence, ceux-ci ne donnent pas de consignes de vote favorable à sa candidature. Pis encore, ils le combattent quasi-ouvertement.
Ensuite, dans la circonscription électorale, il y a le Guadeloupéen Jules Ninine, qui est également candidat et est particulièrement influent. Il est d’autant plus avantagé que d’une part il est candidat à sa propre succession, d’autre part il est de nationalité française, à la différence d’Ahidjo. Enfin, il est en bonne entente avec l’administration coloniale, pour ne pas dire qu’il bénéficie de son soutien.
Enfin, une campagne électorale nécessite de gros moyens, et Ahidjo n’en dispose pas encore, à la différence de Ninine.
Malgré tout, la campagne s’ouvre. Ahmadou Ahidjo entreprend tant bien que mal d’attirer à lui le vote déterminant des lamido avec leurs sujets : en vain.

Ceux-ci disposent en effet de par leur statut, d’une voix qui peut faire élire ou battre n’importe quel candidat, selon le mot d’ordre qu’ils donnent. Leurs milliers de sujets s’exécutent docilement. A l’issue du scrutin, Ahmadou Ahidjo est battu, tout simplement, par Jules Ninine.

Endeley Emmanuel: l’intégration du Southern Cameroon au Nigéria
Le rôle déterminant d’Endeley Mbella Liffaffa Emmanuel dans l’histoire du Cameroun est peu connu des Camerounais, tellement son image a été obscurcie par ses prises de position anti-réunification de dernière minute. Et pourtant, il a joué un rôle majeur dans la conscientisation des populations de la « zone anglaise » en vue de la reconstitution de la patrie dans ses frontières d’avant le partage colonialiste de 1916. Bien mieux, il a été le tout premier Camerounais qui a exercé les fonctions de Premier ministre au Southern Cameroons.

Le personnage
Endeley Mbella Liffaffa Emmanuel est né le 10 avril 1916 à Buéa, soit juste un mois après la division colonialiste du 04 mars 1916. Il est ainsi le cadet de trois ans de Ruben Um Nyobè, né en 1913, a le même âge que John Ngu Foncha, né également en 1916, et l’aîné de huit ans d’Ahmadou Ahidjo, né en 1924. Il fréquente l’école de la Mission Catholique Romaine de Bojongo en «zone anglaise», et l’Ecole Indigène de la ville de Buea. Puis, en 1931, il part pour le Nigeria où il s’inscrit au Yaba High College d’Umuahia. Cette ville située entre Port Harcourt et Enugu, qui se trouve en pays Igbo, est actuellement la capitale de l’Etat d’Abia, au sud-est du Nigeria.

Tout gosse, il est le témoin des brimades coloniales et, tout particulièrement, de la ségrégation raciale que pratiquaient sans vergogne les Anglais dans les actuelles régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. En effet, de nombreuses échoppes et lieux publics sont interdits aux Noirs un peu partout, en « zone anglaise ». Il y règne une sorte d’Apartheid qui ne dit pas son nom.

Arrivé à Umuahia, il retrouve la même ségrégation raciale et les mêmes brimades à l’endroit des Noirs. Cela le marque profondément. Pis encore, il y découvre quelque chose d’encore plus grave : le statut de sous-homme, face aux Nigerians, qui est celui réservé aux Camerounais de la « zone anglaise » vivant au Nigeria. Ils sont des sujets de l’empire britannique, au même titre que les Nigerians, mais en plus, en quelque sorte des «sujets» du Nigeria lui-même. Cela le révolte énormément.

Ces brimades et cette double discrimination que subissent tous les Camerounais vivant au Nigeria sont telles que ceux-ci décident de créer, le 27 mars 1940, une association qu’ils dénomment Cameroon Youth League. Endeley y est élu Secrétaire Général. Elle vise à regrouper les étudiants camerounais inscrits dans des établissements scolaires au Nigeria, en vue de défendre leurs intérêts communs face aux autorités anglo-nigérianes. Elle se présente en même temps comme un embryon de mouvement nationaliste, qui exalte la grandeur du pays natal dans cette terre d’exil nigériane. Enfin, elle est un mouvement de solidarité et d’entre ‘aide d’étudiants camerounais, voire des Camerounais tout court résidant au Nigeria.

Ses études secondaires achevées, il change de ville. Il se rend à Yaba, et s’inscrit à la Nigerian School of Medicine of Yaba. Il en sort diplômé avec pour spécialité, la chirurgie en 1943. Il est alors affecté à l’hôpital de Port Harcourt, d’abord, puis à Lagos.

Mais, l’exil lui pèse beaucoup, et il a une grande nostalgie du pays. Bien mieux, il estime que celui-ci à davantage besoin de lui que le Nigeria où, après tout, il n’est qu’un étranger. En 1945 finalement, il se fait nommer médecin chef à Buea. C’est le retour au pays, après plusieurs années passées au Nigeria.

Ministre au Nigeria
Sur la base de cette double élection, et en sa qualité de leader politique incontesté de la région de l’extrême-est du Nigeria, à savoir le Southern Cameroon, il est désigné, la même année, au gouvernement fédéral à Lagos, au poste de Ministre du Travail. A Enugu, dans le gouvernement de la région de l’est du Nigeria, Tandeng Muna est également nommé au même poste, à savoir Ministre du Travail.
La «Constitution Macperson», du point de vue des Camerounais de la «zone anglaise» satisfait à moitié leurs attentes. Elle crée une administration autonome de la région de l’est du Nigeria, et y rattache le Southern Cameroon. Ils désirent la transformation totale de leur territoire en une région à part entière et également autonome, autrement dit, différente de la région de l’est du Nigeria.

Dès l’année 1953, les élus du Southern Cameroon au Nigeria, critiquent ouvertement la mainmise et la condescendance des Nigérians à leurs égards. Le 30 Juillet 1953, à travers une motion, ils réclament officiellement leur propre Etat séparé. Le 22 Août 1953, les autorités coloniales acceptent le principe de l’autonomie de la province. Finalement, en 1954, le Southern Cameroon obtient sa propre administration avec pour capitale Buea. Il devient effectivement et enfin autonome de la région de l’est du Nigeria. C’est la matérialisation des dispositions de l’accord de tutelle du 13 décembre 1946. Celui-ci en fait un territoire sous tutelle des Nations Unies et à l’administration confiée uniquement à la Grande-Bretagne, et non conjointement au Nigeria. C’est une évolution décisive.

Moumié échappe à l’arrestation
Le 26 mai 1955, le Dr Félix Moumié se rend le matin à son bureau de l’hôpital Laquintinie. A peine avait-il entamé la tournée de ses malades, que le médecin-chef de l’hôpital, un médecin militaire français du nom de Merle, reçoit successivement deux appels téléphoniques. Le premier demande si le Dr Moumié est bien à son bureau. «Oui, il est là», répond le Français. Le deuxième appel l’informe que la police est en route pour procéder à l’arrestation de son collègue «indigène».

Par solidarité de corps, le Dr Merle informe Moumié qu’il doit rapidement quitter l’hôpital avant l’arrivée de la police. Moumié ne demande plus son reste. Il se sauve à toute vitesse de l’hôpital par le portail arrière de celui-ci aujourd’hui fermé, pendant que la police y effectue son entrée par le portail avant. Il échappe ainsi de justesse à l’arrestation. Pendant cinq longs jours, une battue de la police est organisée à travers la ville de Douala pour le retrouver. Seule solution pour échapper aux forces coloniales : l’exil.

Départ pour l’exil
Lundi le 30 mai 1955, il part pour la ville de Kumba, en zone d’occupation anglaise, déguisé en femme, pour échapper à la police. Il s’est fait épiler les sourcils et couper les cheveux. Il porte un foulard à la tête et des sandales de femmes aux pieds. Son beau-frère Otye Gustave, le transporte derrière sa moto, une «Triumph». Celui-ci le dépose à Kumba, en passant par Loum, car l’axe Douala-Tiko n’existait pas encore. Aux différents contrôles de police, personne ne soupçonne que la dame que transporte ce motocycliste est l’un des hommes les plus recherchés du Cameroun en ce temps-là.

Il rejoint à Kumba les très nombreux patriotes camerounais ayant échappé aux arrestations, aux tortures et aux assassinats de la police et de l’armée coloniales.

Expulsion de la «zone anglaise»
Mais, là-bas, bien vite, au début de l’année 1957, sur pression de l’administration coloniale française, ces réfugiés politiques sont déclarés indésirables au Southern Cameroon par les colonialistes britanniques.

Le 13 juin 1957, à quatre heures du matin, la police anglaise fait irruption dans les différents domiciles des upécistes. Ils sont tous arrêtés et embarqués vers une destination inconnue, à bord de deux véhicules. Finalement, ils sont débarqués à Victoria (Limbe), puis enfermés dans leur «white house» (maison blanche) tout à côté du bureau de police. Au bout de plusieurs jours de cellule, Moumié finit par interpeller un jeune policier pour lui dire : (.)


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Douala: Coco Argentée en spectacle au stade de la Réunification

Choisie comme mascotte de la Lfpc, la chanteuse camerounaise se produira lors de la cérémonie de lancement de la saison 2016

Coco Argentée sera en spectacle au stade de la Réunification de Douala samedi, le 30 janvier 2016. Elle se produira à l’occasion de la cérémonie de lancement de la saison sportive 2016 à la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc). Elle devra enflammer le stade à la mi-temps de la rencontre inaugurale qui oppose L’Union Sportive locale à Dragon de Yaoundé.

Si le programme est respecté, « La go galaxy » devra faire une première apparition sur la pelouse avant le coup d’envoi du match, a fait savoir la Lfpc.

Choisie comme mascotte de la saison 2016, la chanteuse de Bikutsi aura pour mission de mettre son aura au service du football. Une nouvelle expérience qu’elle prend comme un privilège : « Le Cameroun c’est mon pays et j’aime le football. Donc, quand j’ai eu le privilège d’être sollicitée, je n’ai pas hésité une seconde », explique-t-elle en marge d’une cérémonie officielle de présentation qui a eu lieu le 21 janvier dernier à Yaoundé.

L’artiste camerounaise Coco Argentée.
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À mon pays bien aimé, à ma patrie chérie

Par François Zoomevele Effa

« Oh toi, pays bien aimé, toi ma patrie chérie
Tu es l’Afrique en miniature
Pays de monts, de savanes aux herbes fleuries
Toujours tu renais, toujours tu renais et tu revis
Toi le berceau de nos cultures
O beau pays que j’aime tant, beau pays que j’aime tant !

A toi, sans cesse, belle patrie
Je vais donner mes forces, ma vie
Secourir, sans faiblir, oui secourir, sans faiblir
Dans le danger, même aux jours menaçants
O beau pays que j’aime tant, terre que j’aime tant! »

J’ai repris avec mes mots cette chanson que nos maîtres d’école nous enseignaient dans les années d’Indépendance et de Réunification. Cher Pays bien aimé, nous avons été bercés dans cet espoir et cette joie de liberté qui augurait tant de prospérité. Il est vrai que de ce temps déjà, on nous parlait de terroristes et de maquisards, il y avait partout le couvre-feu, il fallait un «laisser passer» pour aller d’un département à un autre. Il est vrai aussi que de ce temps, on exposait sur les places et marchés publiques les têtes coupées des rebelles, ces maquisards comme on les appelait. C’était déjà l’état d’urgence. Et quand, à la sortie de l’école, alignés et marquant le pas comme des militaires, nous cadencions cette parade par des chansons comme:

« Dans ce pays, il y a du café, et du cacao
En abondance.
L’administration fait grande chasse
Et de criminels, et des oisifs.»

Nous étions un peu rassurés, et quand, pour des contrôles d’identité les forces de l’ordre nous faisaient asseoir à même le sol, oui par terre et souvent dans la boue, nous nous disions que c’est pour la bonne cause, pour la paix dans le pays. D’ailleurs notre Grand Manu poussait déjà avec son saxo des chansons qui légitimaient la montée de l’U. C. l’union camerounaise qui deviendra l’U. N. C. ancêtre du parti actuel au pouvoir.

« A présent que nous sommes libres, libres de choisir notre loi,
Il est bien venu, le temps de changer, réveillons-nous!
Effaçons l’esprit tribaliste, effaçons la haine entre nous
Que les mots union et fraternité prennent place dans nos c urs. »

Oui, pays bien aimé toi que dans mon enfance, j’appelais « chère patrie chère chérie » quand je chantais notre hymne national, toi qui faisais des envieux du temps des Lions, quand ils étaient encore indomptables, toi qui, malgré tes récents classements dans le hit-parade des pays corrompus restes toujours notre espoir, nous, tes enfants qui t’aiment et qui ne te renient pas gardons l’espoir que cette année qui va commencer va apporter la paix la sécurité l’espoir et la joie.

Ma chère Afrique en miniature, tu sais bien que nous tes enfants qui t’aimons vraiment, qui voyageons dans la Camair-Co bien que n’étant pas ministre des Transports, qui ne voulons pas attendre 2035 pour sortir de la pauvreté et toutes les autres histoires à dormir debout, nous te souhaitons, Pays bien aimé, la paix, du travail pour tous, et un patriotisme triomphant qui éliminera tous les corrompus qui t’assiègent depuis fort longtemps.

François Zoomevele Effa.
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Réunification: les Camerounais d’Arabie Saoudite dans la fête

Le cinquantenaire de la Réunification du Cameroun a été célébré à Riyad en présence de l’Ambassadeur, IYA TIDJANI, de la communauté camerounaise, de nombreux ambassadeurs et autres invités

Le cinquantenaire de la Réunification du Cameroun a été célébré à Riyad le samedi 22 février en présence de l’Ambassadeur IYA TIDJANI, de la communauté camerounaise, de nombreux Ambassadeurs et autres invités.

Après l’exécution des hymnes nationaux, le Chef de la Mission diplomatique a relaté en anglais l’histoire de la Réunification du Cameroun. Il a ensuite invité ses hôtes à découvrir l’exposition photographique réalisée pour la commémoration de cet événement.

L’ambassadeur du Cameroun en Arabie Saoudite coupe le gâteau de la célébration
Ambacam/Riyadh)/n

La coupure du gâteau, le partage du repas et la diffusion du discours du Chef de l’Etat le 20 février à Buea ont clôturé la célébration de cette fête de l’Unité à Riyad.

A Djeddah, la deuxième ville principale saoudienne, le Consulat général organise du 28 février au 1er mars 2014, en collaboration avec le Ministère des Enseignements Secondaires du Cameroun, des cours d’histoire à l’intention des jeunes camerounais résidant dans le Royaume saoudien.

La célébration en images

Une exposition photos sur les grandes dates de la Réunification a été présentée aux invités
Ambacam/Riyadh)/n

«Nous avons fait d’un Etat embryonnaire, un véritable Etat démocratique»

Présidant la célébration du cinquantenaire de la Réunification à Buea, Paul Biya a jugé positifs, quantitativement, les 50 ans de la République.

« Qu’avons-nous fait ces cinquante dernières années ? », a questionné Paul Biya dans son discours d’ouverture de la célébration du cinquantenaire de la Réunification à Buea. Après avoir évoqué la guerre civile des années 50-60, et la crise économique qui a frappé le Cameroun dans les années 90, le chef de l’Etat a insisté sur le souci de conjuguer le devoir de mémoire à la vérité. « S’il va de soi que nous avons un devoir de mémoire, nous avons également un devoir de vérité », a-t-il affirmé. Ce devoir de vérité, le chef de l’Etat l’a présenté en un tableau des réalisations du Cameroun sur le plan de l’éducation, la santé, les transports, les institutions entre autres, de 1960 à 2014.

Sur le plan de l’éducation, le chef de l’Etat a rappelé que le Cameroun, au moment de son indépendance, avait un taux de scolarisation de 3%. Aujourd’hui, il est de 90%, « chiffres de l’Unicef », a-t-il précisé. De même sur le plan de la santé, moins d’un demi-millier de structures sanitaires existaient en 1960 contre 2260 formations publiques aujourd’hui. L’espérance de vie qui se situait à 42 ans est « passée à 52 ans actuellement », a souligné Paul Biya. Sur le plan des transports, le réseau routier, qui était estimé à 621 Km de routes bitumées, est composé aujourd’hui de 250.000 Km. Le président s’est félicité, dans le domaine maritime, de ce que le Port de Douala est le premier port dans la sous-région de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Sur le plan industriel, point de chiffres cette fois, mais les perspectives qu’augureraient les barrages en construction au Cameroun. La capacité énergétique qui en découlera à terme devrait permettre, selon Paul Biya, de « transformer nos matières premières [.] développer notre industrie de l’aluminium [.] utiliser le gaz comme source d’énergie de nos usines ». Sur le plan institutionnel enfin, le président s’est félicité des progrès accomplis par le Cameroun sur la voie de la démocratie, dont la récente mise en place du Sénat, la future installation du Conseil Constitutionnel. « Nous avons fait d’un Etat embryonnaire, un véritable Etat démocratique », a déclaré le chef de l’Etat. Après cette peinture quantitative, le président a invité les Camerounais à chérir la diversité culturelle qui est la caractéristique principale de l’identité du Cameroun.

Le président de la République du Cameroun, Paul Biya, a présidé ce 20 février 2014, à la place des fêtes de Buea, le défilé civil et militaire. Parade organisée dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de la Réunification du Cameroun. Après le discours du maire de cette ville, Patrick Ekema, qui a remercié le chef de l’Etat pour les infrastructures dont Buea a bénéficiées dans le cadre de cette célébration, il est revenu au président de prendre la parole. Après son allocution, il s’en est suivi un défilé civil et militaire puis une remise des cadeaux de la part des chefs traditionnels des deux régions anglophones du Cameroun : le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Ce 20 février 2014 était jour de célébration solennelle du cinquantenaire de la Réunification du Cameroun. Evénement survenu le 1er octobre 1961.

Pour le chef de l’Etat camerounais, ces cinquante dernières années ont été positives.
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Paul Biya: Un acte pour «montrer l’importance qu’il y a à cultiver l’unité»

Le chef de l’Etat camerounais s’est exprimé pour donner la signification de la remise de peine accordée à certains prisonniers le 18 février 2014.

Après l’inauguration du monument des cinquantenaires de l’Indépendance et de la Réunification à Buea au cours de la journée du 19 février, le président camerounais a répondu à quelques questions de la presse. Celles du directeur de l’Information à la télévision publique nationale, Charles Ndongo. Concernant le décret pris le 18 février 2014 pour accorder des commutations et remises de peines, Paul Biya a expliqué que : « C’est pour montrer l’importance qu’il y a à cultiver l’unité. Nous avons voulu que ce soit un grand moment de joie et que cette joie atteigne même les personnes en marge en quelque sorte de la société. Certains retrouvent la liberté. Aussi, nous voulions que ce soit un grand moment de joie et d’allégresse pour renforcer l’unité nationale. »

Le chef de l’Etat a également apprécié le monument qu’il a inauguré. « Il est magnifique, très expressif et je crois qu’il représente réellement le Cameroun réunifié, l’unité camerounaise dans sa diversité. C’est une belle réalisation », a-t-il jugé. Sur la célébration du cinquantenaire de la réunification proprement dite, Paul Biya a invité ses compatriotes à renforcer l’unité. « C’est un événement intérieur, pour que les Camerounais se sentent plus unis, plus proches les uns avec les autres au-delà des diversités culturelles, linguistiques et cela c’est le but final. Les monuments sont des symboles mais ce qu’on veut c’est que les Camerounais se sentent de plus en plus unis », a déclaré Paul Biya au cours de son deuxième jour passé dans la région du Sud-Ouest.

le chef de l’Etat a souhaité qu’en ce cinquantenaire, les Camerounais se sentent plus unis
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Grâce présidentielle: des personnalités bientôt libérées

Michel Thierry Atangana et Titus Edzoa devraient recouvrer la liberté après la grâce du chef de l’Etat. Mesure intervenue le 18 février dans le cadre de la célébration de la Réunification

Les campagnes médiatiques pour la libération du Franco-camerounais Michel Thierry Atangana prendront peut être fin avec la publication par le chef de l’Etat camerounais d’un décret accordant la grâce à une large catégorie de prisonniers. La cour Suprême avait en effet maintenue la condamnation de Michel Thierry Atangana et Titus Edzoa, ex Secrétaire général de la présidence de la République, à 20 ans de prison le 17 décembre 2013. La haute juridiction confirmait ainsi le verdict rendu au tribunal de grande instance du Mfoundi le 4 octobre 2012, portant sur le détournement de deniers publics liés aux marchés routiers. Les deux personnalités avaient toutefois déjà purgé une peine de prison de quinze ans avant cette nouvelle peine. Dans le texte signé par le chef de l’Etat hier, il est indiqué à l’alinéa 5 du premier article qu’il accorde : « une remise totale de la peine restant à purger en faveur des personnes condamnées à une peine d’emprisonnement à temps, pour détournement de deniers publics, et dont le séjour en milieu carcéral, en raison des condamnations intervenues, pour des infractions de même nature, est supérieure à dix ans.»

Intervenant dans les colonnes du quotidien Le Jour, l’avocat de Thierry Michel Atangana a affiché une réjouissance modérée à l’annonce de cette nouvelle. « On va tout de même rester vigilant. J’ai d’ailleurs dû annuler mon voyage en France où je devais donner une conférence de presse ce jeudi (20 février 2014 ndlr) au sujet de cette affaire avec Me Dupond Moretti, l’avocat français de Thierry Michel Atangana. Mais il faut d’abord s’assurer que notre client est effectivement libre », a relevé Me Bernard Kéou. D’autres personnalités enfermées pour des détournements de deniers publics dans le cadre de l’opération dite « épervier » devraient également bénéficier de cette mesure. Elle concerne diverses catégories de prisonniers : Des personnes condamnées à vie à celles purgeant un an d’emprisonnement. Les personnes en état d’évasion ne bénéficieront pas de cette grâce.

Paul Biya a en effet signé, le 18 février 2014, un décret portant sur la commutation et la remise de peines d’une large catégorie de prisonniers. Ce texte a été signé dans la mouvance de la célébration du cinquantenaire de la Réunification du Cameroun dont les activités ont débuté le 16 février dernier à Buea. Elles devraient connaître leur point culminant avec la célébration proprement dite de cette réunification le 20 février. Le droit de grâce du chef de l’Etat est reconnu par la Constitution du 18 janvier 1996 qui dispose en son article 8, alinéa 7, que le président de la République : « exerce le droit de grâce après avis du Conseil supérieur de la magistrature ». Ce geste intervient généralement au Cameroun à l’occasion de grands événements comme la célébration de l’unité nationale le 20 mai.

Lire le décret

Le décret intervient dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de la Réunification
PRC)/n

Des investissements de 25 milliards de F dans le Sud-Ouest

Ce montant a servi à la réalisation des infrastructures dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de la Réunification.

Les activités autour de la célébration du cinquantenaire de la réunification du Cameroun auront coûté près de 25 milliards de F CFA en termes d’investissements réalisés principalement à Buea. En intègrant les dépenses destinées à couvrir les activités « phares » de certaines commissions du Comité national d’organisation (CNO) ainsi que les administrations qui ont coordonné la tenue de cet événement ce montant s’élève à 25 milliards de F Cfa. Ces précisions ont été apportées par e ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, qui a tenu un point de presse le 14 février 2014, quelques heures après l’annonce par le Cabinet civil de la présidence de la République de la date de la tenue de cet événement le 20 février prochain.

Issa Tchiroma Bakary a indiqué que, sur les 35 milliards de F CFA de dépenses publiques, le gouvernement a consacré près de 25 milliards de F CFA aux investissements directs tandis que 10 milliards ont couvert les dépenses du CNO et des administrations impliquées dans l’organisation. Les investissements ont trait aux travaux de réfection de 33 Km de voirie urbaine dans la ville de Buea, la réhabilitation de trois axes routiers qui permettent désormais d’entrer à Buea par Limbe ou Kumba, les travaux de réhabilitation du réseau de distribution d’eau, les travaux autour des réseaux de distribution d’électricité. Il est à relever que certaines infrastructures n’ont pas encore été livrées à l’instar du complexe artistique en construction dans le quartier « Mbongo Square », qui abritera une salle de spectacles en plein air et un bâtiment des arts.


Journalducameroun.com/Eugène C. Shema)/n

Réunification du Cameroun : Enfin la célébration !

Attendue depuis 2010, la date de célébration de la réunification a été rendue publique par le cabinet civil de la présidence de la République. Ce sera le 20 février 2014.

« Monsieur le président de la république, son excellence Paul Biya, effectuera, en compagnie de Son Epouse Madame Chantal BIYA, une visite officielle dans la Région du Sud-Ouest, pour présider, le jeudi 20 février 2014 à Buea, les manifestations du Cinquantenaire de la Réunification du Cameroun », indique intégralement le communiqué qui a été rendu public ce vendredi en début d’après-midi. Information du directeur du cabinet civil de la Présidence de la République, Martin Belinga Eboutou.

Il faut dire que cette date vient rassurer nombre de Camerounais sur la tenue effective de cet événement qui a été tant reporté. On se souvient en effet que c’est dans son discours « à la Nation » du 31 décembre 2009 que le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, eut à annoncer la célébration des cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification du Cameroun. « Mes chers compatriotes, Le cinquantenaire de l’indépendance en 2010 vient comme en prélude au cinquantenaire de la Réunification que nous célébrerons en 2011 », avait -il alors déclaré. Dans son discours à la jeunesse prononcé le 10 février 2014, le président de la République indiquait que ce serait « dans quelques semaines ».

Si l’indépendance que le Cameroun a acquis le 1er janvier 1960 a été effectivement célébré en 2010, il a fallu attendre ce 14 février 2014 pour être fixé sur la date du cinquantenaire de la Réunification, événement survenu le 1er octobre 1961. Cette date rappelle l’intégration du Southern Cameroon (qui était alors britannique) à la République du Cameroun (francophone), indépendante depuis 1960. Buea, chef-lieu de la région du Sud-Ouest, sera l’hôte de cet événement. La ville fut de 1961 jusqu’à l’avènement de l’Etat unitaire en 1972, la capitale de l’Etat fédéré du Cameroun occidental. Au début du XXè siècle, c’est également elle qui fut érigée, pendant une courte période, de 1901 à 1909, en capitale de la colonie allemande du Cameroun.

Les commentateurs politiques pourront s’interroger sur la symbolique du 20 février 2014 comme choix de célébration pour une réunification qui a eu lieu un 01er octobre. Il faudra toutefois se rappeler que le cinquantenaire de l’indépendance n’a pas également célébré un 01er janvier. Le clou des festivités pour cet événement avait en effet été la tenue de la Conférence internationale « Africa 21 » du 18 au 19 mai 2010 sur le thème : « L’Afrique, une chance pour le monde : réalités et défis ». Buea redevient le 20 février, le temps d’une célébration, la capitale.de la réunification.


PRC)/n

Réunification du Cameroun: Célébration dans l’oubli et la contestation

Le 1er octobre 1960, les deux Cameroun, anglophone et francophone, se réunissaient. Cette année devait être célébré le cinquantenaire. Mais rien n’a eu lieu… Pour le moment !

Ce lundi 1er octobre, jour de célébration de la réunification, est apparu comme un jour ordinaire pour le commun des camerounais, vivant dans la partie francophone du pays. Il y a 50 ans pourtant, c’était un grand jour de fête au Cameroun. Au prix de longues négociations, Ahmadou Ahidjo le premier président de la partie francophone du pays, réussissait à convaincre son homologue anglophone John Ngu Foncha de l’utilité de se mettre ensemble pour ne faire qu’un. Pourtant le Président de la République, dans son discours de fin d’année à la nation, avait annoncé des célébrations dès que possible et un comité d’organisation avait été mis en place. Le Président Biya parlait de donner toute la dignité et la ferveur à cette célébration. Il indiquait que la réunification a été le premier pas de la nation camerounaise dans la construction de son unité : Je voudrais dire que le cinquantenaire de notre Réunification, intervenue comme vous le savez le 1er octobre 1961, sera célébré avec toute la solennité nécessaire. Seule la concomitance de la date de l’anniversaire de cet évènement historique avec celle de l’élection présidentielle nous a empêchés de le commémorer au moment où nous l’aurions souhaité. Il le sera dès que possible, à Buea, avec toute la dignité et la ferveur voulues, car nous ne devons jamais oublier que la Réunification fut le premier pas de notre Nation vers son unité faisait savoir Paul Biya.

A Yaoundé où on retrouve le monument de la réunification, aucune activité n’a été menée, pas de levée spécial de drapeau, en somme un jour ordinaire pour de nombreux camerounais. Les échos de la réunification sont venus comme à l’habitude, du côté de la région du sud-ouest. Selon les médias qui rapportent les faits, un groupe de près de 100 personnes se trouvant dans une église a été encerclé par la police : Nous avons été mis aux arrêts le matin. Nous étions en train de prier lorsque les policiers sont arrivés. Dans un premier temps, ils ont quadrillé l’église. Nous avons continué de prier. Par la suite, des cars de police sont arrivés et sans nous faire prier, on nous a embarqué comme des voleurs de grands chemins. Arrivés à la police judiciaire, nous avons été contraints d’apposer nos empreintes digitales sur du papier. Il nous est revenu que les ordres sont venus de Yaoundé. Tout ce que nous voulons c’est de manifester en toute quiétude, indique Emmanuel Ndong du bureau du Southern Cameroon National Council (SCNC), selon une information rapportée par le journal Le Messager. Au sein de la police, on assure que le renseignement a marché et que l’église était un subterfuge. Une marche devait suivre par la suite. Le rituel ne varie pas des autres années.

Les partisans du Southern Cameroon National Council choisissent le 1er octobre pour manifester surtout leur désapprobation de la réunification. Ces manifestations sont régulièrement interdites par le gouvernement. Les historiens affirment que la protestation tire ses origines des fondements même de la réunification du Pays. En 1961 lorsque l’ancien président Ahmadou Ahidjo du Cameroun francophone et son homologue John Ngu Foncha du Cameroun anglophone signent l’acte de réunification, les deux hommes ne s’étaient pas accordés sur la même vision du fédéralisme. Foncha aurait accepté la fédération tout en pensant à une confédération où Buea jouerait véritablement le rôle de capitale d’un Cameroun occidental suffisamment autonome. Ahmadou Ahidjo, quant à lui, acceptait la fédération tout en considérant qu’elle n’était qu’une étape vers un État unitaire où Yaoundé deviendrait la seule et véritable capitale du Cameroun. Bien que non officiellement reconnu, Le Southern Cameroon National Council se veut être un mouvement politique qui prône la sécession du Cameroun anglophone et la création de l’état indépendant d’Ambazonie, du nom de l’ancien territoire du Cameroun occidental. C’est depuis 1999 que le SCNC commémore chaque année ce que ses dirigeants appellent le jour de la grande tristesse. Le gouvernement a toujours interdit et réprimé ces manifestations, mais se déclare ouvert au dialogue pacifique et fraternel.

Monument de la réunification, à Yaoundé
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Fête nationale: Le Cameroun a célébré ses quarante ans d’unité

Dans la capitale, la célébration a été marquée par les activités traditionnelles de défilé, réceptions et feu d’artifices. Malgré le boycott de quelques partis d’opposition

Tradition respectée.
Le Cameroun célébrait le 20 mai 2012 le quarantième anniversaire de son unification. Une ultime cérémonie qui clôturait une semaine débutée dans la localité de Bakassi reconquise en 2002 après des années de désaccord avec le Nigéria voisin, et celle Darak à l’extrême nord du pays aux confins du Lac Tchad. Le thème de la célébration cette année a mis en avant le rôle de l’armée dans la consolidation de l’unité du pays, et celui qu’il pourrait continuer à jouer dans ce sens. Les autorités ont choisi : « Armée camerounaise au service d’une nation forte, prospère et résolument tournée vers l’émergence, dans un climat de paix et d’unité ». Comme il est de tradition, les célébrations ont débuté par le défilé militaire. Pour les curieux de Yaoundé qui ont fait le déplacement du boulevard du 20 mai, ils ont pu voir à nouveau l’appareil des forces armées et de police en marche. Un passage militaire qui aura eu deux principales attractions, le défilé des forces armées congolaises et le passage du BIR Delta (bataillon d’intervention rapide) et son équipement d’intervention. Après les militaires, les civils ont pris le relais avec pour la première fois le défilé des députés juniors, une version non effective du parlement et qui regroupe parfois des jeunes dans le rôle de représentant des populations. Le moment attendu aura été celui des partis politiques. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais au pouvoir n’a pas manqué au rendez-vous. Ils a été accompagné par des parties proches du pouvoir, à l’instar de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP) de Maïgari Bello Bouba, formation politique représentée à l’Assemblée Nationale, l’Union des Populations du Cameroun (UPC), le Front National pour le Salut du Cameroun (FNSC) du ministre Issa Tchiroma, l’Alliance Nationale pour la Démocratie et le Progrès (ANDP) du Ministre Hamadou Moustapha et le Mouvement pour la Défense de la République (MDR).

. Mais absence de la première dame et boycott de l’opposition
La célébration pour certains s’est achevée dans les quartiers où les uns et les autres ont pu se retrouver autour d’un verre retrouvant parfois aussi, ceux qui n’ont pas fait le déplacement du boulevard pour regarder le défilé à la télévision. Comme chaque année, une réception était organisée au palais présidentiel. Dans la soirée, les feux d’artifice ont fait leur entrée en scène. Trente minutes durant, de nombreuses personnes proches du boulevard ont pu voir le spectacle du ciel illuminé. Tout aura donc été presque parfait à l’exception de grosses absences. La première, l’épouse du chef de l’Etat n’aura été aperçue durant cette célébration. Madame Chantal Biya a été annoncée, mais n’a finalement été vue ni à la place du défilé, ni à la réception, alimentant de nombreuses conversations avec à la clé plusieurs commentaires difficile à confirmer. Autre absence, celle – là prévisible, celle des partis politiques signataires de l’accord de Foumban. « Nous ne serons pas là, le parti au pouvoir sera tout seul avec quelques micro-partis qui sont à sa solde. C’est très symbolique, nous pensons qu’aujourd’hui l’unité nationale n’existe plus que sur papier. Nous pensons que l’heure est grave et l’heure n’est pas à la fête », déclarait déjà Josuah Osih le vice-président du Social Democratic Front (SDF) sur les ondes de RFI dans la matinée du jour de la fête. 7 autres partis ont suivi le même mot d’ordre. Donc l’UDC d’Adamou Ndam Njoya, le CPP de Kah Walla, et d’autres partis qui disent protester contre une unité factice au Cameroun. Proche du parti au pouvoir, on déplore une attitude à deux vitesses : « Lorsqu’il faut jouir des avantages du pays comme le salaire de député, certains n’hésitent pas à revendiquer leurs droits de camerounais, mais quand il faut remplir son obligation de citoyens, on trouve à redire, comme si le 20 mai on célébrait la fête de Paul Biya, je trouve que ce n’est pas juste », a commenté Messanga Nyamdi, professeur de droit et militant du RDPC. Ce boycott et l’absence de la première dame risquent d’alimenter toutes les chroniques dans la semaine, avec ses vérités et contre-vérités.

Quelques images du défilé
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20 mai 2011: le Chef de l’Etat camerounais a présidé la grande parade militaire et civile à Yaoundé

Le défilé militaire et civil aura duré 3 heures 30

Le Président de la République, S.E. Paul BIYA a présidé ce vendredi, 20 mai 2011 à Yaoundé, siège des institutions nationales, les festivités de la Fête Nationale. Des manifestations grandioses marquées par la parade militaire et le défilé civil des élèves du primaire, du secondaire, des étudiants des universités d’Etat et institutions privées universitaires, ainsi que des militants de 27 formations politiques. Un moment de célébration symbolique des vertus de l’unité, de la paix et de la stabilité du Cameroun.

3 heures 30 minutes d’horloge. C’est le temps qu’aura duré le grand défilé militaire et civil marquant la célébration de la Fête Nationale du Cameroun ou Fête de l’Unité ce vendredi, 20 mai 2011 au Boulevard du 20 mai à Yaoundé. Des manifestations présidées de bout en bout par le Président de la République Paul BIYA, avec à ses côtés la Première Dame du Cameroun, Madame Chantal BIYA ; en présence des représentants des grands corps de l’Etat, des membres du corps diplomatique accrédité à Yaoundé, de divers invités et d’une foule nombreuse. Comme à l’accoutumée, la parade militaire placée cette année sous le commandement du Général de Brigade Hippolyte EBAKA, a donné à voir et à apprécier le sens de la discipline, de l’engagement, de l’honneur et de la fidélité aux institutions de la République de nos forces de défense et de police, ainsi que d’autres forces paramilitaires telles que la douane ou l’administration pénitentiaire. Elle a donné lieu à une communion symbolique intense entre le Peuple et son Armée, soudés autour des valeurs d’unité, de paix et de stabilité, garantes du développement socio-économique et de la prospérité du Cameroun. En effet, la Fête Nationale du 20 mai se célèbre cette année sous le thème : « Armée camerounaise, creuset de l’Unité Nationale, socle des Institutions stables et démocratiques, garante du développement socio-économique». En tout cas, les Camerounais et le premier d’entre eux, le Chef de l’Etat, Chef des Armées, S.E. Paul BIYA, et les amis du Cameroun ont su une fois encore apprécier le savoir-faire et le savoir-être des éléments de nos forces de défense.

Le Président du Cameroun et son épouse ce 20 mai 2011 à Yaoundé
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Le défilé civil quant à lui a donné lieu aux passages d’ensembles dynamiques accompagnés de symboles et de messages profonds. Les jeunes du primaire et du secondaire et les étudiants à travers des chants patriotiques, des pancartes, des banderoles et des gestes ont exprimé leur patriotisme et magnifié leur attachement à l’unité et la paix si chères aux Camerounais. « Jeunesse célébrons la paix » ; « Notre grand Cameroun », pouvait-on, par exemple, entendre chanter les milliers d’écoliers issus des établissements primaires des sept arrondissements que compte la capitale camerounaise qui ont déferlé au Boulevard du 20 mai. Tout cela sous les acclamations du Chef de l’Etat.

Quant aux partis politiques, ils ont témoigné par leur grand nombre, le dynamisme de la démocratie camerounaise qui s’enracine chaque jour grâce à l’engagement personnel du Chef de l’Etat et leur profond attachement aux valeurs d’unité et de paix. 27 formations politiques des plus connus au moins connus ont ainsi aligné des carrés de militants qui ont défilé fièrement devant les tribunes. Parmi eux, on peut citer, le Social Democratic Front (SDF), l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP), le Mouvement Progressiste (MP), l’Union des Populations du Cameroun (UPC), le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), le parti au pouvoir, qui a fait une véritable démonstration de sa vitalité en tant que parti populaire et le mieux implanté dans le pays. En cette année électorale au Cameroun, l’occasion était certainement belle pour les 27 formations politiques de frapper les esprits.

Image d’illustration
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Indépendance – Réunification – Unification: Un point sur l’histoire du Cameroun

La fête nationale est célébrée le 20 mai, jour de la réunification du Cameroun francophone avec le Cameroun anglophone

Le Cameroun politique avant les indépendances
Contrairement à de nombreux pays en Afrique, le Cameroun n’a pas officiellement été la colonie d’une puissance occidentale. Dans les années 1860-1870, les Français et les Allemands commencent à s’intéresser au Cameroun. Le gouvernement allemand envoi Gustav Nachtigal négocier la mise sous tutelle allemande du Cameroun avec les chefs Dualas. Deux traités en ce sens sont signés avec des chefs de l’estuaire du Wouri appelée « Cameroon River » par les Britanniques. Ce sont les traités germano-Douala. Le premier de ces traités qui date du 12 juillet 1884 marque la naissance internationale du Kamerun comme entité moderne. Après la deuxième Guerre mondiale et la défaite allemande, la Société des Nations (SDN) et l’ONU son successeur (après l’échec de la SDN) changent le statut du Kamerun qui, de protectorat, est placé sous tutelle de la France et de la Grande Bretagne. C’est la partie française qui connaitra le plus de difficultés, celles que les gouvernements français successifs choisissent de taire encore aujourd’hui.

Une indépendance donnée aux fidèles
Selon la version officielle, la France durant le protectorat d’abord avec la SDN et la tutelle ensuite avec l’ONU a contribué au développement politique et économique du futur Cameroun. Au plan politique, la direction française met à son actif la création des assemblées électives. L’assemblée Représentative du Cameroun (ARCAM) en 1946, qui deviendra Assemblée Territoriale du Cameroun (ATCAM) en 1952, avec des pouvoirs plus étendus. Officiellement aussi, dès les années 1940, les autorités coloniales françaises encouragent la diversification agricole. C’est l’apparition de nouvelles cultures de rentes comme le café dans l’ouest ou le coton dans le nord. L’élevage et l’exploitation du bois prennent une dimension nouvelle grâce aux nouvelles routes. Cette période est aussi celle de l’ouverture de nouvelles écoles tant publiques que privées, dont le Lycée Général Leclerc (1952). Les autorités coloniales commencèrent à envoyer les meilleurs étudiants à Dakar et en France pour suivre des études supérieures. Dans cette version, l’Union des Populations du Cameroun(UPC) de Ruben Um Nyobe est frappé d’interdiction pour trouble à l’ordre public et association avec le communisme. L’UPC prend alors le maquis et Um Nyobe est tué au cours d’un combat. Le 1er janvier 1960, le Cameroun sous tutelle française devenait indépendant et prenait le nom de République du Cameroun.

Exploitation économique
Depuis plusieurs années, de nombreux historiens et autres chercheurs revendiquent un devoir de mémoire. Les jeunes générations camerounaises sont mieux outillées pour parler de la fin de la monarchie en France avec des détails et dates, et totalement ignorants de l’histoire de leur propre pays. Selon de récentes sources historiques, la France, principale puissance d’accompagnement vers l’indépendance a géré le Cameroun plus comme une puissance coloniale que comme un protecteur ou un tuteur. De récentes recherches démontrent que l’exploitation des matières premières camerounaises et la commercialisation de produits transformés étaient au centre des initiatives françaises.

Monument de la réunification, à Yaoundé
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L’accès à certaines ressources stratégiques est resté une priorité de l’État français. Notre ligne de conduite, c’est celle qui sauvegarde nos intérêts et qui tient compte des réalités. Quels sont nos intérêts? Nos intérêts, c’est la libre exploitation du pétrole et du gaz que nous avons découvert ou que nous découvririons, affirmait le général De Gaulle en 1961 dans un discours officiel. Trois points principaux marquent la marche vers l’indépendance au Cameroun, s’aligner sur les positions françaises à l’international, accorder prioritairement les concessions économiques à la France, ne pas être proche du communisme. Pour le dernier, il était difficile pour les camerounais de l’époque vivant sous le mode communautaire, de ne pas être séduit par les idées communistes.

Indépendant mais divisé et dominé
Sur le plan politique, de récentes études et recherches démontrent que contrairement à la version officielle, l’indépendance n’a pas été octroyée au Cameroun. Elle a été obtenue au prix du sang de nombreux nationalistes patriotes. Pendant la période d’avant les indépendances, et même bien longtemps après, la politique française influence considérablement celle de ses colonies. Le tort d’Um Nyobe qui plus tard sera taxé de maquisard est d’avoir voulu implanter au Cameroun une économie de type socialiste. Ce que les jeunes leaders camerounais de l’époque ignorent, c’est que la guerre froide entre communisme et capitalisme implique tellement d’enjeux que les différents protagonistes sont prêts à tuer dans les deux camps. Une ignorance qui va aussi emporter la place d’André Marie Mbida. Dans son processus de conduite du Cameroun vers l’indépendance, des historiens rapportent qu’il s’est refusé à mener une guerre contre le maquis. André marie Mbida d’après cette version se refusait d’accéder à une indépendance dans la discorde. Il sera mis en minorité par son parlement et remplacé par Ahidjo Ahmadou au poste de Premier ministre. C’est dans cette super-domination politique et économique française, que le Cameroun accède à l’indépendance le premier janvier 1960. Aujourd’hui peu de choses restent de ce jour historique. La fête nationale est célébrée le 20 mai, jour de la réunification du Cameroun francophone avec le Cameroun anglophone. Cinquante ans après, les Camerounais ont du mal à célébrer une indépendance dont ils ignorent pour beaucoup, la valeur et l’importance.

Cette année est célébrée le cinquantenaire du pays
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John Ngu Foncha, celui qui uvra pour la réunification du Cameroun

Né en 1916, il est décédé en 1999 en ayant marqué la vie politique camerounaise par son empreinte

Tout commence pour lui en 1959 lorsque qu’il devient Premier ministre du Cameroun britannique. Il garde le poste jusqu’au 1er octobre 1961. C’est la date à laquelle le Southern Cameroon devient indépendant et se réunifie immédiatement avec l’ex-Cameroun français. Ils forment alors la République Fédérale du Cameroun. John Ngu Foncha en devient le Vice-Président. Entre temps, celui qui a commencé sa carrière comme instituteur a fait beaucoup de choses dans l’univers politique devant conduire aux indépendances du Cameroun.

Des bancs de l’école à la politique
Né le 26 juin 1916 à Bamenda, le petit John fait ses études primaires dans la même ville. Il va au Nigéria voisin pour continuer ses études et revient au Cameroun avec un diplôme d’instituteur. Le virus de la politique s’empare de lui lorsqu’il fonde avec quelques camarades les mouvements tels que le Cameroon’s Youth League (CYL), le Cameroon’s National Federation (CNF) ou encore le Kamerun National Congress (KNC). En 1955, il fonde aussi le Kamerun National Democratic Party (KNDP) avant d’accéder en 1961 au poste de Vice-président de la République Fédérale du Cameroun indépendant. Il sera également Premier ministre du Cameroun Occidental de 1961 à 1965.

Lorsqu’en 1966, l’atmosphère politique change, on le retrouve encore aux avant-postes. Il sera de l’aventure lors de la formation du parti unique, l’Union nationale camerounaise (UNC). Son parti, le Kamerun National Democratic Party est phagocyté par l’UNC, le parti du Président Ahmadou Ahidjo. En 1970, la désullision est grande lorsque le président Ahidjo le remplace au poste de Vice-Président du Parti. Il se retire de la vie politique et accède au poste honorifique de Grand Chancelier des Ordres Nationaux bien plus tard, en décembre 1979.

Il reviendra au devant de la scène au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais(RDPC) jusqu’à sa démission. Le 9 juin 1990, il démissionne de son poste de Vice-Président du RDPC et se retire une fois de plus. Le 18 juillet 1990, il est remplacé au poste de Grand Chancelier des Ordres Nationaux. Il deviendra par la suite un opposant, proche des indépendantistes du Southern Cameroon national council. En 1994, il conduit la délégation du de ce mouvement à l’ONU pour demander plus d’autonomie pour les provinces anglophones. Le 10 avril 1999, John Ngu Foncha décède. L’on retient de l’homme qu’il a été un acteur majeur de l’unification et de la réunification des deux parties du Cameroun. Il s’est impliqué de manière décisive dans le rapprochement entre la partie du pays sous administration britannique et celle sous administration française.

John Ngu Foncha, de retour des Nations unies
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Cameroun: Communiqué de presse du ministre de la communication

A l’occasion de la célébration du 01 Octobre, anniversaire de la réunification des deux Cameroun

Le gouvernement de la République porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale que la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), institution spécialisée de l’Union africaine, a rendu sa décision sur la communication N° 266/2003 Kevin Ngwane Ngumne et autres, contre l’Etat du Cameroun, au cours de sa 45e session tenue à Banjul du 13 au 27 mai 2009, et ce, six ans après sa saisine par Dr Kevin Ngwane Ngumne et autres.
Aux termes de cette décision, la Commission a rejeté toutes les prétentions sécessionnistes des intéressés agissant comme représentants du Southern Cameroons National Council (SCNC) et de la Southern Cameroons Peoples’ Organization (SCAPO). Elle a également récusé les allégations de discriminations et de violences à l’encontre de la communauté anglophone contenues dans ladite communication.
La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples recommande notamment au SCNC et à la SCAPO en question d’abandonner toutes velléités sécessionnistes, et d’envisager de se transformer en parti politique en cas de nécessité, pour apporter leur contribution en tant que citoyens à la construction du Cameroun. Elle leur recommande, en outre, d’engager, dans le respect des lois et règlements de la République, un dialogue constructif avec l’Etat du Cameroun, sur les problèmes constitutionnels et les autres griefs soulevés par eux, en l’occurrence le sentiment de marginalisation dont souffrirait la communauté anglophone.
La Commission africaine a offert ses bons offices en vue de la mise en uvre, au niveau national, des recommandations ci-dessus.
Conformément aux procédures internes à l’Union africaine, la décision susvisée a été enregistrée et validée lors du dernier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation panafricaine à Syrte en Libye, les 1er et 2 juillet 2009
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