Bamenda : Toujours pas de reprise des cours

Malgré les arguments du Premier ministre Philemon Yang, des écoles restent peu fréquentées, désertes ou carrément fermées

La ville de Bamenda n’a pas repris le chemin de l’école. Du moins, pas autant que l’espérait le Premier ministre, Philemon Yang. Ce vendredi 10 mars, de nombreux établissements sont restées fermés. Les élèves des sections francophones de certaines écoles bilingues ont, comme d’habitude, poursuivi les cours, mais sous la vigilance des forces de sécurité. A  l’ENIET de Bamenda, par exemple, les enseignants étaient présents mais, seuls les étudiants francophones étaient sur le campus. L’école publique bilingue était déserte ce matin du 10 mars 2017. Le collège St Michael est resté fermé mais la police a patrouillé au sein de l’établissement. A 8h30, certains élèves espérant la reprise des cours rentraient déjà chez-eux.

Les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest sont paralysées depuis plusieurs semaines par des tensions. Tout est parti d’une grève des enseignants (dont le mot d’ordre a été levé  le 03 février) pour prendre la forme de revendications identitaires. Depuis, les cours n’ont pas repris en raison des pressions populaires. Parents et élèves sont menacés par de jeunes gens dans la rue s’ils n’observent pas eux aussi la grève des cours. Presque quatre mois de retard sur les programmes scolaires. Toutes choses qui ont fait planer le spectre de l’année blanche. Pour sauver les meubles, le gouvernement a entrepris des mesures qui, pour l’instant, s’avèrent infructueuses. La récente carte du président de la République a été d’envoyer son premier ministre calmer le jeu dans le Nord-Ouest et tenter de ramener la communauté éducative de cette région sur le chemin de l’école. Pour le moment, la mission de Philemon Yang n’a visiblement pas produit les effets escomptés.