Commémoration: Difficile 1er octobre pour le SCNC, Southern Cameroon National Council

Des centaines de ses partisans ont été arrêtés et un homme désigné comme étant leur leader a annoncé lui aussi être surveillé

Elles seraient aujourd’hui près de 200 personnes détenues dans la région Sud Ouest du Cameroun, après avoir voulu effectuer une marche interdite le 1er octobre dernier. Ils appartiennent ou sont tous proches du Southern Cameroon National Council (SCNC), un mouvement séparatiste qui demande l’indépendance de la partie Anglophone du Cameroun. Ces arrestations interviennent, alors que le pays sort à peine du choc provoqué par la survenance des incidents sur le pont du Wouri à Douala la capitale économique. Toujours durant le weekend, on a aussi appris l’assignation à résidence d’un homme désigné comme étant le leader du SCNC. Mola Njoh Litumbe a fait circuler un communiqué où il confirmerait cette information. Mes chers camarades, ne pouvant joindre mon chauffeur afin qu’il m’accompagne voir les nôtres détenus dans des centres d’arrêts, je me suis résolu à conduire moi-même. Lorsque j’ai voulu sortir de chez moi, j’ai été bloqué par une forte escorte policière, qui m’a appris qu’elle avait reçu l’ordre de me maintenir en résidence surveillée, ordre donné par le gouverneur de la région du Sud-ouest. Ceci est la réponse pacifique et amicale que la République du Cameroun donne à nos revendication , peut on lire dans ce communiqué, selon une information rapportée par l’agence Associated Press. Le 1er octobre de chaque année est date anniversaire de l’indépendance définitive du Cameroun anglophone, et donc de la réunification officielle des deux Cameroun.

Les partisans du Southern Cameroon National Council choisissent ce jour là, pour manifester leur désapprobation à la situation. Ces manifestations sont régulièrement interdites par le gouvernement. La protestation selon des historiens, tirerait ses origines des fondements même de la réunification du Pays. En 1961 lorsque l’ancien président Ahmadou Ahidjo du Cameroun francophone et son homologue John Ngu Foncha du Cameroun anglophone signent l’acte de réunification, les deux hommes ne s’étaientt pas accordés sur la même vision du fédéralisme. Foncha aurait accepté la fédération tout en pensant à une confédération où Buéa jouerait véritablement le rôle de capitale d’un Cameroun occidental suffisamment autonome. Ahmadou Ahidjo, quant à lui, acceptait la fédération tout en considérant qu’elle n’était qu’une étape vers un État unitaire où Yaoundé deviendrait la seule et véritable capitale du Cameroun. Bien que non officiellement reconnu, Le Southern Cameroon national Council se veut être un mouvement politique qui prône la sécession du Cameroun anglophone et la création de l’état indépendant d’Ambazonie, du nom de l’ancien territoire du Cameroun occidental. C’est depuis 1999 que le SCNC commémore chaque année ce que ses dirigeants appellent le jour de la grande tristesse. Le gouvernement a toujours interdit et réprimé ces manifestations, mais se déclare ouvert au dialogue pacifique et fraternel.

Le SCNC est un mouvement séparatiste qui demande l’indépendance de la partie anglophone du Cameroun
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Présidentielle 2011: Entre appel au boycott et indifférence des camerounais

Un groupe politique camerounais a invité ses membres à ne pas se rendre dans les centres de votes, alors qu’au sein de la population, l’indifférence règne

Le Southern Cameroon National Council (SCNC), un groupe politique camerounais qui revendique l’indépendance de la parti anglophone, a demandé à ses militants et à toutes les personnes originaires de cette partie du pays, de ne pas se rendre aux urnes le 09 octobre prochain lors de l’élection présidentielle. L’information rapportée par le site du Daily nation un journal camerounais, mentionne que, dans un communiqué le chef de ce mouvement justifie sa consigne par le fait que le Cameroun anglophone ne fait pas partie du Cameroun. Nous serons bientôt libérés de cette dépendance et les anglophones qui iront voter le 09 octobre, le feront à leurs risques et périls aurait affirmé le communiqué, selon ce journal. Il reste difficile de déterminer les raisons d’une telle sortie. Il est aujourd’hui admis par de nombreux observateurs, que le SCNC n’a pas réussi à acquérir la légitimité du Cameroun anglophone. De nombreux experts estiment que ce groupement fait uniquement de la mauvaise publicité, pour faire entendre parler d’eux. D’autres organisations notamment de la diaspora appelle aussi au boycott de ces élections, au motif qu’elles seront favorables au « Dictateur » Paul Biya. Plusieurs candidats et adversaires du président sortant et candidat à sa propre succession ne sont pas de cet avis.

Il sera pourtant difficile pour le SCNC de se faire entendre. Ce mouvement ne fait pas l’unanimité dans le Cameroun anglophone. Lors du fédéralisme, le Cameroun anglophone était dominé par l’actuelle région du Nord-Ouest dont la principale ville est Bamenda. Au sein des populations du Sud-ouest (Buea), il se dit qu’à cette époque, le gouvernement de Bamenda marginalisait les populations de la région Sud-ouest. Très peu sont donc d’accord pour une sécession, où ils ne seront peut être pas les vainqueurs. Si parfois on a du mal à s’identifier aux francophones, on s’identifie encore moins aux gars du SCNC de Bamenda, parce que dans l’histoire, ils n’ont pas toujours été corrects avec nous, affirme Benjamin Itoe, originaire de Kumba. Pourtant le taux d’abstention risque d’être important au-delà de toute consigne politique. En cause, la population camerounaise est détachée des questions politiques. L’environnement aussi y est favorable. Alors qu’on vient de franchir le weekend de campagne, une personne, est véritablement en vue, c’est le candidat Paul Biya. On retrouve son image à tous les carrefours de Douala et de Yaoundé. Qui veux tu que je vote mon frère, je ne vois aucun candidat dans l’opposition et je ne vois pas comment Paul Biya peut organiser des élections et les perdre déclare Thierry Sop, un conducteur de moto à Douala la capitale économique du Cameroun, à la vue du passage du cortège de l’un des candidats. Au final, le discours sur la paix semble gagner de l’ampleur. Je ne vote pas, mais même si je le ferai, ce serait Paul Biya, au moins avec lui on peut avoir une certaines stabilité, indique pour sa part Florence K, une étudiante.

L’affiche de campagne du président sortant Paul Biya, candidat à sa propre succession
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