Cameroun : 36 morts dans l’attaque d’Akwaya (officiel-Mindef)

Dans un communiqué en date du 28 juin 2022, le ministre de la Défense dresse le bilan des événements survenus le 25 juin à Ballin dans l’arrondissement d’Akwaya.

36 morts ! Ce sont 32 civils dont cinq nigérians et quatre terroristes. A cela s’ajoutent plusieurs blessés dont les terroristes en fuite, un centre de santé de Ballin, une cinquantaine d’habitations, une dépouille et son cercueil incendiés. C’est  le bilan du ministère de la Défense (Mindef) rendu public dans la soirée du 28 juin 2022.

Il fait suite à « une attaque terroriste d’une innommable cruauté et d’une insoutenable barbarie perpétrée dans la matinée du samedi 25 juin 2022 aux environs de 04 heures par des bandes armées sécessionnistes à Ballin, arrondissement d’Akwaya, département de la Manyu, région du Sud-Ouest », informe le communiqué qui écarte la thèse d’un affrontement communautaire à Bakinjaw, largement diffusée par les médias ces derniers jours.

Selon le Mindef, « les assaillants lourdement armés et évalués à une centaine, ont fait irruption dans le domicile d’un élu de la nation, en l’occurrence le député Martin Aka, où plusieurs personnes étaient réunies à l’occasion des obsèques de son défunt frère, et ont immédiatement ouvert un feu nourri et aveugle sur la foule, mettant le feu sur son domicile et le cercueil contenant la dépouille du frère de l’élu, avant de se retirer sous la pression des forces de Défense et de sécurité arrivées en intervention ».

Le communiqué précise la stratégie utilisée par les assaillants. « Repartis en plusieurs groupes, ces irrédentistes ont simultanément attaqué le poste de gendarmerie de céans, incendié plusieurs habitations, ainsi que le centre de santé de Ballin ». Dans la foulée, les populations ont adopté la position de riposte. « Meurtries et furieuses, les populations du village vont sortir en masse, et dans un mouvement de révolte spontané, pour riposter farouchement et à leur manière aux assauts de la horde terroriste », peut-on lire dans le communiqué.

Tandis que les assaillants ont replié dans la forêt, les autorités ont organisé des diligences. Les blessés ont été admis à l’hôpital régional de Buea. « Les actions de ratissage continuent sur le terrain pour retrouver les assaillants », précise le communiqué signé du capitaine de vaisseau Cyrille Serge Atonfack Guemo, chef de la division de la communication du Mindef.

Les séparatistes du Nigeria menacent de riposter contre ceux du Cameroun

Le groupe séparatiste nigérian de Biafra est en colère contre les « Ambazoniens » du Sud-Ouest Cameroun, accusés d’avoir tué sept civils nigérians et une vingtaine de civils camerounais.

 

 

« Nous avons donné cinq jours aux Ambazoniens pour qu’ils présentent des excuses à nos leaders et à la communauté Bashu de l’Etat de Cross River. Sinon, nous allons fermer les frontières et attaquer les positions des combattants amazoniens ». C’est la pression que le groupe séparatiste Biafra met aux séparatistes anglophones du Sud-Ouest Cameroun dans un communiqué exploité par nos confrères de aa.com.

Cette menace fait suite à un drame qui s’est déroulé dimanche 29 mai 2022 à la frontière Cameroun-Nigeria. De la même source, un affrontement entre les terroristes séparatistes anglophones et la population civile a eu lieu à Kajifu et Obonyi situées dans l’arrondissement d’Akwaya, département de la Manyu dans la région du Sud-Ouest Cameroun.

Les assaillants « ont attaqué des habitations ainsi que des églises où des personnes étaient regroupées pour des cultes de dimanche. Ils ont voulu enlever des personnes pour les emmener avec eux, mais la population s’est opposée. Ils ont lâchement ouvert le feu sur nos populations. Entre dimanche et lundi, nous avons enterré 17 personnes. 65 autres personnes ont été blessées », explique le maire d’Akwaya, Ekwalle.

Et ce n’est pas tout. Certaines personnes ont tenté de fuir le combat en allant se réfugier dans la localité de Bashu située à l’Etat de Cross River au Nigéria. Elles ont été rattrapées à l’entrée du pays. « Les séparatistes se sont affrontés aux riverains de Bashu. Nous avons sept membres de la communauté de Bashu qui ont été tués, lundi, par les séparatistes anglophones du Cameroun », annonce un ancien parlementaire de l’Etat de Cross River Cletus Obun à nos confrères de aa.com.

Après le drame, aucune communication officielle n’a encore été faite ni au Nigéria ni du côté du Cameroun.

Cameroun : l’Armée neutralise une dizaine de terroristes et libère une sénatrice détenue en captivité

La sénatrice Elizabeth Regina Mundi kidnappée le 30 avril dernier est libre depuis lundi 30 mai 2022, grâce à une intervention des forces de Défense et de Sécurité.

 

 

 

Les forces de Défense et de Sécurité viennent d’arracher la sénatrice Regina Mundi des mains de ses ravisseurs qui la détiennent en captivité depuis quatre semaines. Cette libération est survenue au cours d’une opération d’approche d’un refuge terroriste. Elle a été menée depuis la matinée du dimanche 29 mai 2022 dans la localité d’Ashong. C’est dans l’arrondissement de Batibo, département de la Momo, région du Nord-Ouest.

Selon un communiqué du ministère en charge de la Défense (Mindef), «les terroristes ont ouvert un feu nourri pour stopper la progression de nos hommes dans la soirée du lundi 30 mai 2022». Pendant ce temps, «certains de leurs camarades tentaient de s’échapper avec les otages retenus en captivité dans leur repère».

La riposte des forces régulières a conduit au bilan communiqué par le Mindef suivant :

– plusieurs otages libérés, dont la sénatrice Elizabeth Regina Mundi ;

– une dizaine de terroristes neutralisés, et plusieurs autres blessés et en fuite ;

– 03 terroristes capturés ;

– plusieurs fusils d’assaut et des munitions de divers calibres saisis ;

– 14 Engins Explosifs Improvisés saisis et désamorcés ;

– un véhicule pick-up tout terrain utilisé par la bande terroriste saisi ;

– le véhicule de la Sénatrice Elizabeth Regina Mundi récupéré.

Plus d’une dizaine d’otages libérée dasn le Nord-Ouest Cameroun
Elizabeth Regina Mundi, la sénatrice libérée

Pour rappel, la femme politique Elizabeth Regina Mundi, sénatrice du Nord-Ouest a été kidnappée le 30 avril 2022. De sources médiatiques, ses ravisseurs avaient demandé en contrepartie de son relâchement, la libération de 75 combattants séparatistes incarcérés et une rançon. Dans leur démarche, les ravisseurs lui auraient demandé de déclarer sa démission en qualité de sénatrice et d’exprimer son amour pour l’ « Ambazonie ».

Cameroun/Massacre de Kumba: des terroristes qui prétendent protéger tout en massacrant (député)

L’honorable Lawson Tabot Bakia, député RDPC de Kumba-Centre urbain, estime qu’il ne faut pas permettre à nouveau à des “voyous” de saboter l’année scolaire

 

“Attaque ignoble”, “exécution sommaire barbare”. L’honorable Lawson Tabot Bakia, député RDPC (parti au pouvoir) de Kumba-Centre urbain, ne manque pas de qualificatifs pour décrire ce qui s’est passé à l’école privée « Mother Francisca International Bilingual Academy » de Fiango, à Kumba (Sud-Ouest) samedi 24 octobre. Dans cette école, “j’ai vu quatre cadavres de jeunes camerounais, certains avec des crânes complètement ouverts”, s’est indigné le député dans une publication faite samedi. 

“Les habitants de Kumba doivent désormais dénoncer ces terroristes qui prétendent les protéger tout en les massacrant au quotidien”, a affirmé Lawson Tabot Bakia, s’alignant sur la position du gouvernement qui attribue aux sécessionnistes la responsabilité du massacre perpétré samedi matin à Kumba.

“De quoi étaient coupables ces enfants ? [six de 9 à 12 ans assassinés samedi et 13 grièvement blessés, NDLR]”, a questionné le député. 

“Nous ne permettrons plus à des voyous de ruiner à nouveau l’avenir de nos enfants […] de saboter notre année scolaire”, a-t-il affirmé, assurant que l’ambiance “sereine” prévalant à Kumba avait permis le retour en classes – depuis le 05 octobre – de plus de 10 000 élèves des sections élémentaire et secondaire.

“Le maire de la ville de Kumba, les maires des communes de Kumba 1er, 2e et 3e et moi-même avons pris l’engagement de payer les factures des blessés lors de l’attaque et d’apporter une aide financière aux familles qui ont perdu leurs enfants”, a ajouté l’honorable Lawson Tabot Bakia.

Cameroun: l’armée inflige de «lourdes pertes» à Boko Haram

Selon le Mincom, le bilan des opérations militaires menées à Ngoshe depuis le 19 décembre comprend la destruction des usines de fabrication d’explosifs et des centres d’entraînement des terroristes

Mesdames, Messieurs

Je vous souhaite la bienvenue à cette rencontre à laquelle je vous ai conviés, pour vous entretenir sur les dernières nouvelles du front de guerre contre le groupe terroriste Boko Haram.

En effet, suite aux incursions répétées des terroristes de Boko Haram sur notre territoire, nos vaillantes forces de défense et de sécurité engagées sous la bannière de la Force multinationale mixte, et en parfaite synergie avec le commandement de l’Armée de la République fédérale du Nigéria, mènent depuis le 19 décembre 2016, des opérations spéciales dans la localité de Ngoshe et ses environs en territoire nigérian.

Cette offensive d’envergure qui se poursuit jusqu’à ce jour, a permis aux Forces de la Coalition menées par la Force Camerounaise, de prendre position dans cette partie du territoire nigérian. Elle a été rendue possible grâce aux renseignements fournis par diverses sources.

L’opération proprement dite consiste au ratissage de la zone, avec pour objectif le démantèlement définitif des bases logistiques des terroristes de Boko Haram.

À l’heure qu’il est, le bilan des opérations se présente ainsi qu’il suit : plusieurs usines de fabrication d’explosifs détruites ; une dizaine d’engins explosifs neutralisés ; des centres d’entraînements des terroristes démantelés ; une centaine de terroristes définitivement neutralisés ; une trentaine de combattants faits prisonniers et remis aux Forces nigérianes ; des centaines d’otages libérés et remis aux Forces nigérianes.

Malheureusement, au cours de cette campagne victorieuse, trois soldats de nos forces de défense ont perdu la vie. Notamment:

– le 02 janvier 2017, du soldat de deuxième classe Godwe Fulbert, du Bataillon d’Intervention Rapide, mortellement touché par un engin explosif improvisé lors d’une opération de fouille dans des maisons suspectes ;
– le 07 janvier 2017, les soldats de deuxième classe Abessolo Biloa Aimé Prosper et Ngondi Boris Parfait, également du Bataillon d’Intervention Rapide, tombés sous le coup de tirs ennemis alors qu’ils éclairaient la progression de leurs camarades de combat.

Les trois éléments que nous avons perdus au cours de ces combats, sont de la cuvée 2014 des commandos d’élite du Bataillon d’intervention rapide de nos forces armées.

Ils auront été, tout au long des trois années passées sous les drapeaux, des militaires disciplinés, acharnés au travail et d’une rare abnégation.

La nation tout entière rend hommage aux mémoires respectives de ses dignes fils ainsi tombés sur le champ d’honneur, pour leur sens du sacrifice, pour leur courage et leur patriotisme qui leur aura coûté jusqu’à ce que l’on puisse avoir de plus cher, c’est-à-dire la vie.
Le président de la République, Paul Biya, adresse aux familles si durement éprouvées ses condoléances les plus attristées.

En son nom, nous témoignons aux familles si durement éprouvées, la compassion de la nation tout entière et le réconfort de l’État.
Je voudrais à ce sujet, indiquer à quel point le sacrifice de ces trois valeureux fils de la nation doit demeurer un exemple à suivre pour chacun de nous, dans cette guerre que nous impose un ennemi venu d’ailleurs, cette guerre que personne dans notre pays n’aura cherché.

Au-delà de l’éclat que suscite cette énième odyssée victorieuse dans la lutte contre l’incarnation du crime et de l’obscurantisme que représente Boko Haram, il importe de rappeler la ferme détermination de Son excellence Paul Biya, président de la République, chef de l’Etat et chef des armées, à pousser cette horde de barbares jusqu’à son dernier retranchement et aux limites de son éradication définitive sur le territoire national.

Le chef de l’Etat renouvelle à tous les pays de la ligne de front directement engagés dans le combat contre Boko Haram et à l’ensemble des pays amis de la communauté internationale qui nous apportent leur appui dans le combat que nous menons contre l’idéologie éculée et le rétropédalage civilisationnel de cette horde criminelle, le ferme engagement du Cameroun à continuer de mener cette bataille sans répit, jusqu’à la victoire finale.

À nos forces armées et à nos forces de sécurité, je voudrais ensuite, et au nom du gouvernement, dire que le peuple camerounais est fier d’elles, fier de leur bravoure, de leur loyauté, de leur patriotisme, de leur altruisme, de leur sens du sacrifice et de leur professionnalisme, grâce auxquels notre pays est aujourd’hui en passe de réduire au silence définitif, l’agression à la fois gratuite et déraisonnée que Boko Haram nous impose voici près de quatre ans.

Grâce à l’engagement de nos forces de défense et de sécurité, des autorités administratives, des comités de vigilance et de la nation tout entière, il est clair aujourd’hui que Boko Haram est en train de vivre ses derniers moments dans cette agression dirigée contre notre pays.

Mais nous devons tous rester vigilants car, quoique considérablement affaiblie, cette nébuleuse conserve encore quelques capacités de nuisance.

Nous devons donc continuer d’être unis et solidaires dans l’ultime combat à mener pour sa disparition définitive.

Je ne saurais naturellement terminer sans vous dire, à vous les journalistes, toute la reconnaissance du gouvernement et de la nation tout entière, pour l’excellent travail que vous n’avez de cesse d’abattre, en termes d’accompagnement et de soutien à l’engagement de notre pays contre l’agression injustifiée que nous impose le terrorisme incarné sur nos terres par Boko Haram.

Je vous remercie de votre aimable attention.

Issa Tchiroma, photo d’illustration
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Cameroun: une attaque de Boko Haram fait six morts

Cinq militaires et un civil ont été tués au cours d’une incursion des islamistes du groupe terroriste nigérian, dans la nuit de lundi à mardi

Un groupe armé présumé « lié » à la secte terroriste nigériane Boko Haram a attaqué un poste de gendarmerie camerounais dans la nuit de lundi à mardi à Darack, une île du lac Tchad à la frontière avec le Nigeria, tuant six personnes dont le chef d’unité et quatre éléments avec un civil, apprend-t-on de sources sécuritaires mardi matin.

L’attaque a été menée par des jihadistes présumés lourdement armés lundi 21 novembre « aux environs de 21H30 » locale (20H30 GMT), a indiqué un responsable sécuritaire joint par ce mardi matin.

« Le commandant de la brigade de gendarmerie a été tué avec quatre de ses éléments surpris par cette attaque », a-t-il précisé sans fournir de détails sur le nombre de forces de sécurité présentes au poste au moment du raid attribué à Boko Haram.

L’on ne sait pas non plus s’il y a eu des blessés, mais une autre source a fait état de la mort d’un civil. « C’est un membre de comités de vigilance. Il a été abattu par les assaillants après l’attaque du poste de gendarmerie », a-t-il dit.

Dans la même nuit, et alors qu’une opération de ratissage était organisée dans la zone, une kamikaze déguisé en femme a été abattu par des éléments de la Force multinationale mixte (FMM). La kamikaze qui s’était introduit dans le camp des déplacés de Kolofata avait sur elle neuf charges explosives.

Selon la même source, la ceinture d’explosifs a pu être désamorcée par des démineurs de l’«Opération Alpha» conduite par le Bataillon d’intervention rapide (BIR). Néanmoins, l’attaque n’a pas été annoncée officiellement jusqu’ici par l’armée camerounaise.

Selon un rapport publié en fin de semaine dernière par International Crisis Group, l’insurrection du mouvement jihadiste au Cameroun a fait 1500 morts, 155.000 déplacés internes et 73.000 réfugiés depuis deux ans et demi.


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Afrique: pour les terroristes, tous les chemins mènent au Mali (Minusma)

A mesure que les extrémistes sont chassés des zones de conflits, ils trouvent refuge dans ce pays dont les frontières sont mal contrôlées, a déclaré la porte-parole de la Minusma, Radhia Achouri

Une superficie de plus de 1,2 million de km², entouré de sept pays en « situation vulnérable » avec « des frontières très mal contrôlées », le Mali offre un tableau « complexe » alliant données géopolitiques, économiques et sociales.

A mesure que les terroristes sont chassés des zones de conflits en Afrique, ils trouvent refuge au Mali, a déclaré dans un entretien la porte-parole de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), Radhia Achouri.

Ce constat repose sur un tableau « complexe ». Septième pays africain par sa superficie (1 241 238 km²), le Mali est limitrophe de sept pays qui se trouvent, pour la plupart, en « situation vulnérable » avec « des frontières très mal contrôlées », a précisé la fonctionnaire onusienne.

Fragilisé, un temps, par une guerre s’appuyant sur des « revendications socio-politico-économiques », le Mali est lui-même devenu un foyer de tension terroriste, dans la mesure où il a bénéficié, selon des observateurs, d’anciens réseaux radicaux en Algérie et des flux des anciens combattants de la guerre de Libye (2011).

Par ailleurs, on observe [i « sur le terrain [malien], (…) des alliances, des complicités, entre ceux qui ont un agenda radical religieux et (..) ceux qui ont un agenda purement pécuniaire »], distingue Achouri, en ajoutant un élément d’attraction pour les terroristes concernant la possibilité de leur « financement à travers les trafics d’armes, de drogues ou trafics humains ».

Dans cette situation où il est souvent « difficile de savoir qui est qui », un état décrit comme « ni de guerre ni de paix » s’est installé, comme le rappelle Achouri. Une situation propice à l’accueil des terroristes qui sont aux portes du pays. « Des conflits régionaux, la [situation d’insécurité qui perdure en] Libye, la présence de Boko Haram [au Niger frontalier]. Tous ces éléments ont beaucoup contribué à faire du phénomène terroriste au Mali un défi de plus en plus présent. Plus on chasse les terroristes [d’autres zones de conflit], plus ils trouvent refuge au Mali ».

Autant de raisons qui font de la résolution de la question sécuritaire « un défi, non seulement pour le Mali mais pour toute la région du Sahel », poursuit la porte-parole de la Minusma.

De ce « radicalisme actif » et de « la présence néfaste et agressive des narco-trafiquants », le Conseil de sécurité des Nations-Unies a récemment « tiré les leçons ». Le 29 juin dernier, il prorogeait d’un an le mandat de la MINUSMA en lui enjoignant d’agir avec plus de « robustesse ».

[i « La vocation de la mission n’a pas changé. Le Conseil de Sécurité n’a fait que rappeler qu’il avait autorisé la Minusma dans le cadre de son mandat à avoir recours à la force (…) surtout pour la protection de la population civile [en agissant] avec plus de robustesse »]. Un besoin qui découlait, aussi, du « bilan assez macabre » enregistré par cette mission, depuis son déploiement en 2013, avec près d’une centaine de morts parmi les Casques bleus.

« Recalibrer » le mandat de la Minusma offre, par ailleurs, la possibilité de mieux « assister l’armée malienne pour qu’elle se déploie progressivement et coupe la voie à tous ces groupements qui sont le véritable défi non seulement pour la stabilité du Mali mais pour celle de la région », réitère Achouri.

Toujours au titre de la lutte contre le terrorisme, même si « la vocation de la Minusma n’est pas d’établir des stratégies » en la matière, elle identifie les besoins maliens et les communique au quartier général (QG) de l’Organisation des Nations unies (ONU).

Celle-ci intervient ainsi souvent, à travers ses institutions, comme l’équipe spéciale de lutte contre le terrorisme (CTITF) « pour discuter avec les responsables maliens dans quelles mesures elle peut les assister dans l’établissement de leur propre stratégie. »

« Il y a plus de deux semaines, il y a eu une visite du Quartier Général de New-York au Mali. Elle a eu lieu après une grande réunion organisée à Bamako regroupant des experts maliens, les ministères concernés, la société civile, des responsables régionaux et les partenaires de la communauté internationale pour épauler le Mali » dans sa stratégie antiterroriste.

Comme « la solution au terrorisme n’est pas exclusivement militaire », la porte-parole de la Minusma a insisté sur l’activation « d’urgence » de la mise en uvre de l’accord de paix d’Alger, signé et paraphé l’été dernier entre Bamako et les groupes armés de Nord. Cela passe par le rétablissement de la confiance entre les partenaires politiques, un obstacle de taille à la concrétisation de l’accord de paix entre des groupes, « qui étaient, il y a peu de temps, en train d’enterrer leurs morts respectifs ». Restituer la confiance, est donc « un processus qui requiert du temps. »

La mise en uvre de l’accord était ainsi, et jusqu’à il y a quelques semaines, bloquée. Le Gouvernement et les groupes armés du Nord exprimaient des divergences sur la question de savoir « par quel bout de l’accord de paix fallait-il commencer ? » rappelle Achouri. Un bras de fer s’est alors engagé, les groupes armés soutenant l’installation, d’abord, d’autorités intérimaires dans les régions du Nord, Bamako étant, de son côté, partisan de l’activation du dossier sécuritaire. « En définitive on a signé une entente [en juin dernier]. Il n’y a aucune raison pour qu’on pense qu’ils n’ont pas agi de bonne foi. Je crois que tout le monde a senti l’urgence. »

La mise en uvre de l’accord de paix permettra la neutralisation des groupes armés du Nord, « avec leurs assises et bases d’appui » en permettant le redéploiement des forces de sécurité et de l’armée malienne reconfigurée selon l’accord » pour être plus « représentative ». Elle s’accompagnera du « retour des services de base et des dividendes de la paix », dans un pays où la jeunesse est majoritaire (75%), dés uvrée et dépourvue de toute perspective. Elle constitue, à ce titre, un terreau pour les terroristes et autres forces négatives, alerte Achouri.

« On (les terroristes, i.e) peut vous payer 100 USD en échange du dépôt d’un engin explosif improvisé. Parfois, on ne sait même pas ce qu’on dépose. Il y a des coins au Mali ou l’on se demande comment les gens arrivent à survivre », a illustré Radhia Achouri, ajoutant que certains finissent par rejoindre les groupes terroristes ou de narcotrafiquants en raison du « désespoir. »


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Cameroun: les crimes de Boko Haram sont aussi économiques

Après avoir amassé des milliards de F avec les prises d’otages, attaques de banques et de bases militaires, les terroristes, ces derniers mois, se sont rabattus sur le vol de bétail à grande échelle

Iza n’a pas l’allure d’une contrebandière en zone de guerre. Et pourtant cette frêle dame d’une quarantaine d’années, avec ses cheveux tressés et son piercing dans le nez typique de l’ethnie kanouri se déplace avec aisance de part et d’autre de la frontière, entre le nord-est du Nigeria et l’extrême nord du Cameroun. Même si la région est infestée par Boko Haram et ses affidés, petits et grands bandits, simples éleveurs, commerçants, flics ou chefs traditionnels. « C’est ma vie, Boko Haram n’y change rien, dit-elle. Il faut faire les affaires avant la saison des pluies. »

Officiellement, la frontière est fermée. Mais plusieurs ethnies sont chez elles des deux côtés. Comme Iza, elles connaissent le lacis de pistes cahoteuses prisées par les terroristes et les pirates de la brousse, prêts à tout pour du cash. Sur ces chemins de terre, on croise aussi des bergers et des milliers de déplacés en loques qui errent dans un paysage semi-désertique, sec et bouillant de chaleur, parsemé de maquis et de champs.

Massacres et razzias
En cette journée de juillet, Iza vend ses marmites sur le marché d’un des camps de réfugiés improvisé, non loin de la mosquée de Kolofata. Cette ville camerounaise de 15 000 habitants à moins de 20 km de la frontière est la plus meurtrie de la région, avec sept attentats-suicides ces douze derniers mois. Des milliers de jeunes miséreux des villages alentour ont rejoint Boko Haram, attirés par l’argent, le pouvoir et, pour certains, par une chimère islamiste radicale. Ils se sont retrouvés dans la forêt de Sambisa, aujourd’hui encerclée par l’armée nigériane, pour suivre une formation militaire et idéologique de deux mois, avant de passer à l’action.

Ces jeunes terroristes shootés au Tramadol traversent donc la frontière de nuit pour perpétrer des massacres et des razzias de subsistance à Kolofata et dans les environs. Lundi 4 juillet, les djihadistes ont attaqué des commerçants à Gonerie, à une vingtaine de kilomètres. Un mort et plusieurs blessés. Mercredi, à 10 km de Waza, vers minuit, ils ont fait une incursion et volé bétail et denrées alimentaires, tuant deux personnes. Jeudi, vers midi, ce sont encore deux personnes qui sont mortes sous leurs assauts dans les champs des environs de Kolofata.

Pas une semaine ne passe sans que la guerre n’endeuille la ville. Le maire et chef traditionnel a été enlevé en 2014. Libéré, il a quitté Kolofata. Son numéro trois a été placé en détention l’année suivante, suspecté de collusion avec Boko Haram. Reste le second, Chetima Seini Yerima, 77 ans, « trop vieux pour partir », comme il dit, malgré les menaces téléphoniques et le kamikaze qui s’est fait exploser non loin de sa maison.

Flottant dans son grand boubou blanc, l’homme aux traits tirés assure un semblant d’autorité coutumière dans une ville débordée par l’afflux de réfugiés, privée d’écoles, de lumière et de prêches du vendredi à la mosquée. « On est plongés dans les ténèbres, soupire celui qui est aussi conseiller municipal RDPC, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, le parti au pouvoir. Boko Haram a anéanti l’économie de Kolofata et de la région. Les agriculteurs ont trop peur d’aller au champ, de nombreux commerçants ont fermé et bientôt il y aura plus de réfugiés que d’habitants. »

Chetima Seini Yerima ne sait plus où donner de la tête, entouré par des agents doubles qui collaborent tantôt avec l’armée, tantôt avec Boko Haram. Informations, essence et vivres se vendent au plus offrant. Même les enfants sont suspects, utilisés par Boko Haram comme bouchra (« bonne nouvelle », en arabe), le nom que la secte a donné aux kamikazes. Certaines routes sont minées. Sa ville autrefois prospère est devenue folle. Seule la présence des quatre-vingt-cinq volontaires du « comité de vigilance » et des troupes d’élite de l’armée camerounaise, la Bataillon d’intervention rapide (BIR), apaisent les angoisses de l’adjoint au maire.

Marmites « Obama »
Pas de quoi miner le moral d’Iza, aussi souriante que le visage de Barack Obama ornant ses dizaines de marmites neuves empilées comme des poupées russes sur le sol brûlant du « marché des réfugiés ». Elle n’est pas une femme à rater l’opportunité de gagner quelques milliers de francs CFA. « Là où il y a un peu d’argent, j’y vais et je ne m’occupe pas du reste », dit-t-elle. Ce jour-là, ses clients, kanouri pour la plupart, vivent dans des abris de fortune faits de paille, dépourvus d’assistance mais sous surveillance étroite du comité de vigilance.

Selon ce dernier, près de 2 500 réfugiés sont arrivés et des centaines d’autres s’ajoutent chaque semaine. Ils ont échappé au sort réservé aux 15 000 déplacés – principalement des femmes et des enfants – qui s’entassent dans un quartier de Banki, côté nigérian de la frontière. A Kolofata, les réfugiés sont confinés dans ce coin du centre-ville, interdits de se mêler à la population par peur des infiltrations. Parmi eux, il y a le Nigérian Gugur Baba, 43 ans, enlevé il y a un an à Bama. Fait prisonnier par Boko Haram durant cinquante jours, les yeux bandés dans la forêt de Sambisa, il s’est évadé et a marché des jours. Depuis quelques semaines, il aide Iza à écouler ses « marmites Obama ».

Malgré eux, Gugur Baba, Iza et leurs compagnons d’infortune irriguent l’économie de Boko Haram. Car Iza se fournit en marmites et autres produits « chez les femmes de Boko Haram qui les vendent à prix cassés », comme elle dit. Ses marchandises proviennent en fait des pillages du groupe terroriste dans la région. Chaque semaine, elle marche deux jours jusque Koté Kura, au Nigeria, pour s’approvisionner. Elle règle parfois en espèces, le plus souvent avec des sacs de mil. « Les prix des épouses de Boko Haram sont imbattables. Elles ont besoin d’écouler leurs produits très vite et préfèrent être payées en denrées alimentaires », explique-t-elle.

A travers des acteurs comme Iza, des victimes comme Gugur Baba et les notables corrompus de la ville, Boko Haram contrôle indirectement ce petit marché de fortune. Il en va ainsi dans de nombreuses localités du coin. « Tout laisse à croire que ces acteurs de l’économie informelle transfrontalière sont en contact étroit avec Boko Haram et achètent le silence ou la complicité des autorités locales qui en tirent profit », constate un militaire préoccupé par cette « mainmise économique » de la secte sur la région.

Structure décentralisée
Le groupe terroriste semble aujourd’hui incapable de combattre de front les armées nigériane, camerounaise et tchadienne. Les militaires camerounais ont mené onze opérations transfrontalières depuis novembre 2015. De ce côté du bassin du lac Tchad, finis les assauts menés par des centaines de combattants lourdement armés. A l’image de son chef présumé, Abubakar Shekau, la secte djihadiste donne l’impression d’être affaiblie ou de tenter de se régénérer.

L’organisation laisse apparaître une structure décentralisée avec des « émirs » commandant certaines zones et une myriade de petits groupes autonomes. Une grande partie des hommes, d’abord massés dans la forêt de Sambisa, se sont repliés sur le lac Tchad. Là, ils jouissent de la bienveillance de certains pêcheurs, comme ceux de l’ethnie boudouma, et auraient recruté des anciens rebelles tchadiens et autres professionnels de la gâchette en déshérence. Ils multiplient les attentats pour semer la terreur sur les îles et les rives afin de mettre la main sur l’activité de la pêche. Tirant profit d’une diversité géographique qui complexifie les actions des armées voisines, ils lorgnent désormais sur la partie camerounaise du lac, la plus poissonneuse, où a été déployée la Force mixte multinationale (FMM) des pays du lac Tchad.

L’implantation de Boko Haram dans cet espace lacustre, à cheval sur le Niger, le Nigeria, le Cameroun et le Tchad, lui a ouvert d’importantes opportunités logistiques. C’est en tout cas ce que révèlent les interrogatoires du Camerounais Bana Fanaye. Ce père de trois enfants, 30 ans, trafiquant de motos et ancien responsable d’une cellule de Boko Haram à N’Djamena, a été condamné à mort après avoir orchestré l’attentat qui a frappé la capitale tchadienne le 15 juin 2015, tuant 38 personnes.

Dans ses confessions, on découvre que le financement de cette opération, avalisée par Abubakar Shekau alors établi à Sambisa, a été récupéré au Nigeria. Puis, après divers subterfuges, l’argent a été acheminé à Amtchoukouki, au Cameroun, avant de traverser un bout du lac Tchad en pirogue et de se retrouver à Kousseri, la ville camerounaise qui fait face à N’Djamena, de l’autre côté du fleuve Logone. Bana Fanaye évoque l’implication de nombreux pêcheurs boudouma dans ce « transfert de fonds qui suit un labyrinthe », selon les mots des enquêteurs tchadiens.

Maïduguri, plaque tournante
Mais Boko Haram n’a pas pour autant délaissé l’Extrême nord du Cameroun, si stratégique pour son financement et son ravitaillement en armes et munitions, provenant le plus souvent du Soudan et du Tchad. Les attaques-suicides et les incursions sont quasi quotidiennes. « Au Cameroun, Boko Haram, c’est d’abord le fric et les armes, explique un analyste. Les militaires se sont attelés à briser les chaînes logistiques du groupe et se sont concentrés sur les trafics d’armes et d’essence, ce qui a eu un effet sur la mobilité des terroristes. »

Les forces camerounaises ont ainsi interpellé plusieurs membres de Boko Haram chargés de millions d’euros ou de bordereaux de transferts d’argent. Ils traquent aussi les innombrables trafiquants ralliés à la secte par conviction ou, le plus souvent, par opportunisme. « La contrebande est au c ur de cette guerre, souligne Issa Souaibo, directeur de l’Ecole normale supérieure de Maroua, la grande ville du nord. Boko Haram est aussi une entreprise criminelle à but lucratif qui intègre beaucoup de contrebandiers, vit de crimes et de violences génératrices d’importants revenus dans un environnement de détresse socio-économique. »

Si les grands axes du trafic des armes sont désormais en partie sous le contrôle des armées de la région, le groupe terroriste use des voies détournées et exploite les failles d’une économie informelle transfrontalière. Et ce de Bangui à Maroua, de N’Djamena à Kano, en passant par Maïduguri, plaque tournante depuis des décennies des armes, des pierres précieuses, de l’ivoire, de voitures et d’essence.

Chaque nuit, des b ufs s’évaporent
Après avoir amassé des milliards de francs CFA avec les prises d’otages d’étrangers ou de notables locaux, les attaques de banques et de bases militaires, Boko Haram, ces derniers mois, s’est rabattu sur le vol de bétail à grande échelle. L’extrême nord du Cameroun en est l’épicentre. Chaque nuit, ou presque, des b ufs s’évaporent. « Entre 800 et 1 000 têtes de b ufs disparaissent chaque semaine depuis six mois. On sait bien que ce trafic permet à des éléments du groupe terroriste de survivre, et d’entretenir leurs hommes, mais ce n’est pas suffisant pour se développer », confie une source sécuritaire qui enquête sur ce fléau.

Là encore, Kolofata n’est pas épargnée. « On ne sait plus comment lutter contre ces razzias de troupeaux dans la zone », soupire l’un des responsables du comité de vigilance. Le plus souvent, ils opèrent la nuit, abattent le berger et conduisent le cheptel au Nigeria avant de les réintroduire sur les marchés au bétail. Ou de les revendre à bon prix dans des réseaux parallèles. Une sorte d’évasion fiscale rurale qui préoccupe Abuja et Yaoundé. Le Nigeria et le Cameroun ont fermé plusieurs marchés au bétail le long de la frontière. Car cette activité peut générer jusqu’à 200 000 euros par semaine rien que pour Kolofata et ses environs. Une broutille, peut-être, à l’échelle d’une organisation terroriste ralliée à l’Etat islamique. « Ça démontre que l’organisation vivote, qu’elle est économiquement asphyxiée », veut croire un militaire, qui soupçonne un appui financier venant des monarchies du Golfe.

Que ce soit pour des « marmites Obama », des b ufs, de l’essence ou des armes, le groupe terroriste conjugue ultra-violence et optimisation du fruit de leurs pillages en pratiquant un dumping sur ce qu’il vend, tout en faisant monter les prix de ce dont il a besoin. Entre le Cameroun et le Nigeria, les crimes de Boko Haram sont aussi économiques.


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Boko Haram: les armées des pays du lac Tchad s’unissent davantage

Les chefs d’État-major des armées du Nigeria, du Tchad, du Niger et du Cameroun se sont réunis le 08 juillet à Diffa, pour faire le point des opérations engagées contre les terroristes

C’est une première. Vendredi 08 juillet 2016, à Diffa (sud-est du Niger), les chefs d’État-major des armées du Nigeria, du Tchad, du Niger et du Cameroun se sont réunis pour, selon « La voix du Sahel », la radio nationale nigérienne, « faire le point des opérations contre la nébuleuse islamiste Boko Haram ».

Le général nigérian Lamidi Adeosun, qui commande la Force multinationale mixte constituée par les armées des quatre pays, a également pris part à cette rencontre, a souligné la radio.

Un mois après l’attaque meurtrière de Bosso
Cette réunion des chefs d’État-major intervient un mois après l’attaque massive de Boko Haram à Bosso (Niger), près de la frontière du Nigeria. Dans cette attaque meurtrière du 3 juin contre les positions militaires du Niger, 26 soldats, dont deux Nigérians, avaient été tués. Plusieurs civils avaient également été tués, sans que l’on connaisse le bilan exact.

D’ailleurs, selon la télévision nigérienne, « pour encourager et soutenir » ses troupes, le chef d’État-major des armées du Niger, le général Seyni Garba, a fêté mardi 5 juillet la fin du Ramadan avec les soldats stationnés dans cette zone. Il a aussi « rendu visite aux troupes tchadiennes déjà sur place », a souligné la télévision.

Après l’attaque de Bosso, le régime de Niamey (capitale du Niger) avait annoncé une contre-offensive, en coordination avec le Nigeria et le Cameroun, « dans les plus brefs délais » pour prendre « en tenaille » Boko Haram.

Cette opération, dont la date n’est pas encore divulguée, sera menée à partir du sud-est du Niger, sous le commandement de la Force multinationale mixte, avait expliqué Hassoumi Massaoudou, le ministre nigérien de la Défense.

En mars 2015, les armées du Tchad et du Niger avaient déjà mené une offensive d’envergure sur le sol nigérian et étaient parvenues à chasser les combattants de Boko Haram de plusieurs de ses fiefs, dont Malam Fatori et Damasack (Nigeria) près du Niger. Mais après le départ des militaires, Boko Haram a réoccupé ses deux anciens bastions.

Deux mois après le sommet d’Abuja
Cette rencontre des chefs d’État-major des armées à Diffa fait suite aussi au sommet international sur la sécurité à Abuja (Nigeria), le 14 mai dernier, auquel François Hollande a participé, aux côtés des chefs d’États des pays frontaliers du Nigeria (Bénin, Cameroun, Tchad et Niger), mais aussi d’une délégation de l’Union européenne et des communautés économiques d’Afrique de l’Ouest et Centrale (Cédéao et CEEAC), d’un représentant des États-Unis (Antony Blinken, secrétaire d’État adjoint), et de la Grande-Bretagne (Philip Hammond, chef de la diplomatie britannique).

Ce sommet d’Abuja se voulait signe d’une coopération militaire régionale et d’un soutien international croissant pour tenter de mettre fin à l’insurrection islamiste de Boko Haram.


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Cameroun: dans les méandres de la justice appliquée aux « terroristes »

La condamnation par le tribunal militaire de personnes jugées pour terrorisme au Cameroun est souvent entourée d’une certaine discrétion. Enquête sur cette opacité

Au Cameroun, un tribunal militaire a condamné à mort 89 hommes jugés coupables de terrorisme en lien avec Boko Haram. Le silence a été fait sur cette affaire, et l’on ignore si ces condamnations ont été appliquées – et si non, où sont détenus ces condamnés.

J’étais déterminé à en apprendre plus.

Au ministère de la Défense, le service des communications m’a dit ne pas être autorisé à commenter le verdict rendu le 16 mars en vertu d’une loi antiterroriste controversée promulguée en décembre 2014.

«Même ici, on n’en parle pas», a expliqué Tar Tar, le présentateur d’«Honneur et fidélité» – une émission hebdomadaire de la radio d’État s’adressant aux forces armées.

L’information étant encore «classée», il m’a renvoyé vers le haut de la chaîne de commandement. «Allez-y, le colonel est dans son bureau.»

Le bureau du colonel Didier Badjeck se trouvait plus loin dans le même couloir. Les secrétaires-soldats de la réception étaient aimables – c’était un bon début. Malheureusement, les mots «journaliste» et «Boko Haram» ont déplu. L’ambiance s’est vite dégradée après ça.

«Le colonel n’est pas dans son bureau», m’a dit une sentinelle au regard sévère. Toutes mes autres questions sont restées sans réponse.

Mais j’avais le numéro de téléphone portable de M. Badjeck.

Lorsqu’il a fini par décrocher, ce dernier m’a conseillé de me rendre directement au tribunal militaire, «ou de (l’)appeler la semaine prochaine».

J’ai tenté ma chance au tribunal.

Les bureaux de l’autorité militaire chargée de juger les affaires de terrorisme se trouvent au siège de la Marine nationale. Arme automatique à la main et gilet pare-balles sur le dos, le soldat de faction à la porte m’a coupé la route. Il avait pour instruction de ne laisser entrer aucun journaliste dans le tribunal.

Au terme de courtes tractations (au cours desquelles j’ai fait valoir que j’étais «envoyé» par le ministère de la Défense, en esquivant ses demandes répétées de voir mon laissez-passer), son supérieur est intervenu. J’ai finalement obtenu l’autorisation de passer la barrière, après leur avoir cédé ma carte de presse et mes documents d’identité.

Un fourgon cellulaire était garé devant le tribunal. Sa porte arrière était ouverte. À l’intérieur, des suspects de Boko Haram attendaient d’être jugés, pieds et poings liés. Outre les 89 hommes déjà condamnés, on estime à près de 1 000 le nombre de personnes inculpées en lien avec Boko Haram.

Les hommes du fourgon avaient l’air quelconque, vêtus ordinairement et non d’une tenue de détenus. Aucun d’entre eux n’avait l’air blessé, simplement sans défense et un peu désespérés.

Cela faisait 10 ans qu’il n’y avait plus eu d’exécutions au Cameroun. Mais compte tenu de l’ampleur des exactions commises par Boko Haram – plus de 1 200 personnes tuées en trois ans – le gouvernement peut se permettre une réponse d’une sévérité inhabituelle.

Le soldat le plus gradé a soudain eu l’air de se demander si la présence d’un journaliste était une bonne idée. «Ces hommes dans le fourgon sont des combattants de Boko Haram capturés dans la région de l’Extrême-Nord et ramenés ici», a-t-il dit. «Vous ne pouvez pas y aller. Vous savez que c’est une question sensible»

Alors que je sortais, l’un des soldats à la porte m’a dit: «Revenez lundi avec un mot du colonel. Demain c’est Vendredi saint, c’est férié».

Lundi – de retour au bureau de M. Badjeck. Les simples soldats du service des communications se sont montrés tout à fait disposés à évoquer les procès de Boko Haram, et impatients d’en savoir sur les événements en cours au tribunal militaire.

Le colonel, un peu moins. Après avoir enfin accepté d’entendre la raison de ma visite, il est resté muet comme une carpe. « Vous savez, c’est une question sensible et je ne veux pas y être mêlé », a-t-il dit. À contrec ur, il a pris mes questions écrites en promettant de me rappeler.

J’ai attendu tout le lundi. Puis la journée du mardi, et celle du mercredi: toujours pas d’appel.

Le jeudi 31 mars, je me suis à nouveau présenté au ministère de la Défense. La sécurité avait été renforcée suite aux menaces de Boko Haram de s’en prendre à une grande ville du Cameroun. Les bâtiments du ministère se trouvent à quelques kilomètres à peine de l’Assemblée nationale, de l’ambassade française et du quartier général militaire.

Au téléphone, le colonel m’a dit qu’il était en réunion avec le ministre de la Défense Joseph Beti Assomo mais qu’il serait bientôt de retour à son bureau. «Avant que nous nous asseyions pour parler», a-t-il dit, «sachez que le ministre de la Défense a décidé que personne ne peut commenter le procès et la condamnation des suspects de Boko Haram».

Pas franchement encourageant.

De retour à son bureau, M. Badjeck s’est assis avec raideur. «Comme je vous l’ai dit, personne n’est autorisé à parler des procès de Boko Haram. Si vous souhaitez plus de renseignements, adressez-vous à la présidence.»

Il a ajouté que M. Assomo, le ministre, avait fait interdire un événement organisé par un mouvement cherchant à faire publier les noms de 1 200 personnes assassinées par Boko Haram depuis que l’insurrection s’est infiltrée au Cameroun à partir du Nigéria voisin, en 2013.

«Lorsque vous voyez ce qui se passe sur le terrain et que vous lisez ce qu’en disent les journaux, c’est à se demander si les journalistes travaillent pour Boko Haram», a-t-il dit.

Il a ouvert le dossier «Images» de son ordinateur, et a commencé à en extraire des photos de cadavres et de morceaux de corps jonchant le site des attentats-suicides, et d’enfants brûlés vifs lors de descentes de Boko Haram contre des villages.

«Ces gens n’ont rien fait pour mériter ça. Si vous voulez savoir ce que pense le colonel Badjeck, je pense que ces insurgés devraient être tués.»

Mais il ne m’a pas dit si les 89 hommes inculpés avaient eu un avocat pour les défendre. Ni quand et comment ils seraient exécutés ou si ça avait déjà été fait.

«Je ne peux pas répondre à ces questions», a dit M. Badjeck.


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Guibai Gatama est le directeur de la publication du bihebdomadaire francophone L’Oeil du Sahel, qui offre la couverture la plus exhaustive sur Boko Haram.

C’est lui qui a eu l’idée de publier le nom des victimes, et il a été accusé par le chef de la police de liens avec les insurgés. Il constituait ma dernière chance de découvrir quelque chose.

Les suspects de Boko Haram sont défendus par des avocats engagés par l’État, a-t-il expliqué. «Ce que l’État verse aux avocats pour chacun dossier n’est même pas suffisant pour couvrir leurs frais de transport jusqu’au tribunal. Vous vous rendez compte? Ils sont payés 5 000 francs CFA (environ 10 dollars) par dossier.»

«Ils sont jugés par groupes. Par exemple, « Attaque de Kolofata » : tous les insurgés capturés lors de cette attaque sont jugés ensemble et l’avocat qui les défend est payé 5 000 francs CFA pour tout le procès.»

En vertu de cette loi antiterroriste, la décision des magistrats militaires est définitive. Il n’y a pas d’appel possible.

La loi prescrit la peine de mort pour toute personne jugée coupable d’activités susceptibles de conduire à une rébellion généralisée ou d’actes perturbant le fonctionnement normal de l’État ; toute personne fournissant des armes, du matériel de guerre ou des virus dans l’intention de tuer; toute personne jugée coupable d’enlèvement avec des intentions terroristes ; toute personne jugée coupable de financer directement ou indirectement le terrorisme.

La peine de mort s’applique également à «toute personne coupable de financer directement ou indirectement des actes de terrorisme » et « toute personne recrutant des citoyens en vue de leur participation à des actes terroristes».

Alors, M. Gatama a-t-il pu me renseigner sur le sort des «terroristes» de Boko Harama jugés coupables? Me dire s’ils sont vivants ou morts? Malheureusement, il n’en savait rien. L’enquête continue.

Un soldat camerounais à Fotokol (Extrême-Nord Cameroun), à la frontière avec le Nigéria, le 17 février 2015; après des combats entre les troupes camerounaises et les insurgés de Boko Haram
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Violences meurtrières en Tunisie

Le bilan des attaques survenues lundi dans la localité de Ben Guerdane fait état de plus de 40 morts parmi lesquels environ 10 membres des forces de l’ordre, 7 civils et 28 assaillants

En Tunisie, de nouveaux heurts ont opposé des forces de sécurité et de présumés terroristes. L’attaque a eu lieu dans la matinée de lundi, 07 février 2016, dans la ville de Ben Guerdane dans le sud du pays, à la frontière avec la Libye. Le bilan est lourd. Il fait pour l’instant état de 28 assaillants tués, 10 membres des forces de l’ordre et 7 civils. Le président tunisien a condamné cette attaque qualifiée de « sans précédent » et « coordonnée ».

Ben Guerdane vient de connaître sa deuxième série de violences armées en six jours. Sur place, des habitants parlent d’une situation sous contrôle désormais avec l’envoi de renforts militaires importants.

C’est un scénario inédit qui s’est déroulé en Tunisie : à l’aube, des hommes armés ont attaqué simultanément une caserne, mais aussi des postes de la police et de la garde nationale dans cette ville de Ben Guerdane, à une trentaine de kilomètres de la frontière libyenne. Des tentatives déjouées suivis d’échanges de tirs entre les assaillants et les forces de l’ordre sous les yeux de nombreux habitants venus soutenir les forces armées. Les autorités ont dû appeler au confinement de la population pour éviter la mort d’autres civils.Suite à cette attaque, un couvre-feu nocturne vient d’être décidé par les autorités pour la ville de Ben Guerdane.

Une enquête est évidemment ouverte. Les forces de sécurité vont maintenant interroger les six suspects arrêtés pour tenter de dresser le profil de ce groupe armé et de démanteler d’éventuelles autres cellules terroristes. Les enquêteurs vont également tenter de savoir si ces hommes se sont infiltrés depuis la Libye.

Mercredi dernier, cinq terroristes présumés avaient déjà été abattus dans la région de Ben Guerdane. Les autorités tunisiennes sont en état d’alerte. Elles s’attendent à des représailles, en particulier depuis le raid américain le 19 février dernier à Sabratha en Libye. Un raid qui visait un camp de l’organisation Etat islamique.

Patrouille de l’armée tunisienne en juillet.
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Cameroun: l’armée met la main sur une dizaine de terroristes

De nombreuses armes ont également été saisies au cours d’une opération militaire conjointe menée dans la nuit de dimanche à lundi dans la localité d’Achigachia

Quatre attentats terroristes ont frappé simultanément, lundi, 25 janvier 2016, la localité de Bodo dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Selon un nouveau bilan provisoire dressé mardi par le ministre de la Communication (Mincom), porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma Bakary, l’on dénombre au moins 32 morts et 68 blessés.

Attribuée à la secte islamiste Boko Haram, cette quadruple attaque est la plus violente subie par le Cameroun depuis le début de l’année 2016, d’autant plus que son bilan pourrait être revu à la hausse.

Dans un communiqué lu sur les ondes de la radio nationale mardi matin, le Mincom a indiqué que les blessés « dans un état grave » ont été conduits lundi soir, par hélicoptère, à l’hôpital militaire de Maroua, capitale de l’Extrême-Nord.

Alors que de premières informations avaient fait état d’un triple attentat suicide, le porte-parole du Gouvernement a précisé que quatre explosions ont en réalité secoué la localité de Bodo.

S’exprimant devant la presse lundi soir, le Gouverneur de la région, Midjiyawa Bakary, a précisé, de son côté, qu’il s’agissait de deux attentats suicides, à l’entrée et à la sortie de la localité, doublés de deux explosions de bombes cachés dans des sacs de légumes dans le marché hebdomadaire.

Dans la même communication lue sur les ondes de la radio, Issa Tchiroma Bakary a indiqué que Boko Haram a enregistré de lourdes pertes, avec 17 terroristes « neutralisés » et de nombreuses armes et munitions saisies, à la suite d’une opération militaire conjointe dans la localité d’Achigachia (Extrême-Nord), un des points d’appui du groupe terroriste.

Menée dans la nuit de dimanche 24 à lundi 25 janvier, cette opération a été conduite par le secteur numéro un de la Force Mixte Multinationale (FMM) appuyé par les forces de défense camerounaises, « en parfaite synergie avec l’armée nigériane ».

« Seulement trois blessés légers auront été enregistrés dans les rangs des forces de défense camerounaises au terme de cette opération », conclut le porte-parole du Gouvernement.

De nombreux morts enregistrés au cours des attentats de lundi à Bodo.
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Cameroun: l’armée fait échec à des tentatives d’incursion de Boko Haram

Plusieurs tentatives d’incursion du groupe islamiste en territoire camerounais ont été déjouées dans la nuit de mercredi à jeudi

Les forces de défense et de sécurité du Cameroun ont mis en déroute plusieurs tentatives d’incursions de la secte terroriste nigériane Boko Haram dans la nuit de mercredi à jeudi, apprend-t-on de sources sécuritaires.

Dans la perspective de la célébration du réveillon du nouvel an, jeudi 31 décembre, le groupe terroriste a tenté plusieurs incursions en territoire camerounais qui se sont soldées toutes par un cuisant échec.

« Au petit matin, les terroristes ont essayé d’attaquer à la fois les localités de Fotokol, Kerawa, Dabaga, mais nous avons réussi à repousser leurs assauts », ont indiqué les sources sécuritaires.

Dans sa riposte, l’armée camerounaise a abattu une vingtaine de terroristes tandis que d’autres ont retraversé la frontière pour se réfugier au Nigeria.

« Le haut commandement militaire est sur le qui-vive car nous nous attendons à des attaques en cette période de festivités marquant le début d’une nouvelle année. Nous avons tenu compte de cette actualité pour renforcer nos positions », explique-t-on au sein du commandement central à la quatrième région militaire à Maroua.

Le gouvernement réitère la vigilance aux populations étant donné que des kamikazes pourraient profiter des festivités du nouvel an pour faire leur incursion parmi des habitants et commettre des attaques suicides.


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Boko Haram: le Cameroun salue le travail des comités de vigilance

Après de nouveaux attentats-suicide dans le nord du pays, le gouvernement camerounais a salué l’efficacité des comités de vigilance, chargés de surveiller les terroristes potentiels

Après de nouveaux attentats-suicide dans le nord du Cameroun, le gouvernement camerounais a salué l’efficacité des comités de vigilance, chargés de surveiller les terroristes potentiels.

La ville de Fotokol dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, frontalière du nord-est du Nigeria, a été à nouveau frappée par le terrorisme samedi 21 novembre. Quatre femmes kamikazes se sont fait exploser dans des attaques séparées près de la ville. Un chef traditionnel local et quatre membres de sa famille ont été tués dans l’une de ces attaques.

Les trois autres terroristes ont déclenché leur charge sans faire de victime, après avoir été apparemment repérées par des membres d’un comité de vigilance. Le gouvernement a salué leur action d’autant que le chef traditionnel tué dans l’attentat était justement chargé de la coordination locale de ces comités.

Pour le moment, ces attaques n’ont pas été revendiquées, mais le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ex-Boko haram) est pointé du doigt par les autorités.

« Arrêtés grâce au concours de ce comité de vigilance »
Midjiyawa Bakari, gouverneur de l’Extrême-Nord du Cameroun, souligne lui aussi le rôle clé joué par les comités de vigilance dans la lutte contre ce groupe terroriste. La lutte contre Boko Haram « dépend de leur connaissance du terrain, leur connaissance culturelle et géographique qu’ils peuvent apporter pour déceler ou pour intercepter ces fauteurs de troubles, explique-t-il. Le renseignement est crucial parce que ces populations de part et d’autre partagent la même culture, les mêmes habitudes. »

Le gouverneur de l’Extrême-Nord du Cameroun assure que les comités de vigilance ont « mis en déroute beaucoup de kamikazes. (…) Il y a eu des cas à Fotokol où les membres de comité de vigilance nous ont indiqué en temps réel que ces gens-là (les terroristes de Boko Haram, ndlr) s’apprêtaient à venir. Beaucoup ont été arrêtés grâce au concours de ce comité de vigilance. »

Plus de moyens pour les comités de vigilance
Par conséquent, les autorités ont décidé de mieux équiper les comités de vigilance, dont plusieurs membres ont déjà été tués en fouillant ou en interpellant des suspects. Midjiyawa Bakari explique d’ailleurs que les membres de ces comités sont de plus en plus souvent la cible des terroristes. « Les Boko Haram ont compris que la population s’est désolidarisée de ses actes barbares », analyse le politique.

Il explique que du matériel a été mis à disposition de ces comités pour lutter plus efficacement contre Boko Haram. « Au départ ils n’avaient que des gourdins, mais la très haute hiérarchie, notamment le chef de l’Etat, a bien voulu mettre à leur disposition un outillage approprié, à savoir les jumelles pour permettre de voir à distance les éventuels fauteurs de troubles. Ils sont également dotés de détecteurs de métaux pour pouvoir contrôler les différents colis, mais ils veulent également des portables pour pouvoir informer les autorités, les forces de défense et de sécurité. Ils ont des torches, ils ont des bottes, ils ont des gourdins et ont même parfois des machettes pour pouvoir travailler de jour comme de nuit. »

L’implication des comités de vigilance dans la guerre contre Boko Haram au Cameroun.
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Aux terroristes impunis chantres de la légalité

Par François Zoomevele Effa

Mesdames, Messieurs, je ne peux m’empêcher d’être sidéré par les crimes et délits que vous commettez sans vergogne et qui, loin de vous froisser vous servent d’arguments et de preuves pour proclamer votre toute puissance votre suprématie, votre arrogance, dans une mauvaise foi à nulle autre pareille.

Vous qui venez de bombarder un hôpital, oui un hôpital, faisant des dizaines de morts et blessés en Afghanistan, vous avez comme d’habitude d’abord nié, puis, acculés par la réalité vous avez du bout des lèvres reconnu votre erreur. Vous continuez à semer la terreur partout où ça vous chante, sachant que rien ne vous arrivera, et, comme d’habitude, la page sera tournée, la vôtre mais pas celle des victimes.

Des victimes qui comme d’habitude deviendront les méchants, à l’instar de ces amérindiens que vos ancêtres avaient harcelés, guerroyés, diminués et confinés jusqu’à ce jour dans des réserves.
Des victimes comme toutes celles de vos bombes atomiques de Hiroshima et Nagasaki comme si la notion de crime de guerre n’existait pas pour vous.

Des victimes sans compter au Vietnam, et celles que vous continuez de provoquer avec ce conflit que vous avez provoqué, légitimé par un outrageux mensonge du Président Busch père: des armes chimiques à destruction massive en Irak qui n’ont jamais existées.

Des victimes de tortures d’arrestation arbitraires, et de traitement infamants de la prison de Guantanamo, une honte des droits de l’homme dans le pays qui se proclame première puissance démocratique mondiale.

Mais, vous aussi, Mesdames et Messieurs qui soutenez les terroristes, les rebelles de l’illégalité comme ceux jadis de la Côte d’Ivoire qu’on appelait « assaillants » naguère, et que vous avez portés au pouvoir suite à des guerres que vous alimentiez en armes et en mensonges diplomatiques, avec la complicité de votre Cour Pénale Internationale, je ne sais pas si vos ancêtres les gaulois seraient fiers de vous!

Peut-être seraient-ils fiers de votre Dame Morano qui prône une France uniquement de Blancs, faisant des ressortissants des territoires et départements d’outre-mer des sous français sans doute, laissant pour compte tous autres non blancs ayant obtenu légalement leur nationalité française. Ils ne seraient bons qu’à gagner des médailles sportives, et quand ils seraient trop influents ou intelligents comme Alexandre Dumas, on les transformerait en Blanc dans les films comme ce fut le cas avec Gérard Depardieu.

Alors Monsieur le Premier ministre français, vous qui avez saisi à deux fois le conseil d’état afin d’empêcher Dieudonné de se produire dans un spectacle que vous estimiez antisémite, votre réaction n’est pas proportionnelle au fait de Madame Morano, dont le racisme frise celui d’un certain Adolphe, et de sa race aryenne. En laissant impuni dans votre république des actes comme ceux-là, vous terrorisez ceux qui sont français, et qui ne sont pas des blancs.

Je ne puis terminer cette lettre sans m’adresser à ceux qui, dans les républiques bananières, sont les terroristes attitrés des libertés et des démocraties. Comme chante une certaine Maman, «On vous connaît». Vous paradez honteusement d’un régime à l’autre, d’un gouvernement à un autre, mais, vous vous savez terroriste, même en col blanc, pour avoir provoqué des guerres congolaises et ivoiriennes, mis en prison et assassiné des journalistes et hommes politiques, salissant leur mémoire comme avec Bibi Ngota (n’est-ce pas Monsieur TSIROMA), et que dire du scandale avec ENO MEYOMESSE!

Il va de soi que même en rêve je ne pourrai vous saluer, pire encore, respectueusement.

François Zoomevele Effa.
Journaludcameroun.com)/n

Les leçons des récents attentats de Maroua et de Fotokol

Par Ndjama Benjamin

Un double-attentat a frappé Mercredi 22 Juillet la ville de Maroua. Les auteurs étaient deux jeunes filles de moins de 15 ans qui faisaient la mendicité. L’une s’est faite explosée au quartier Barmaré et l’autre à l’entrée du marché central. Ces deux attentats ont fait 13 morts et 32 blessés.

Il s’agit du deuxième double-attentat en 10 jours. Le 12 Juillet deux femmes Kamikazes faisant la mendicité s’étaient faites exploser à Fotokol tuant 13 personnes dont 10 civils.

Que nous enseignent ces attentats? On constate d’abord qu’ils obéissent au même mode opératoire. Dans les deux situations, celle de Maroua comme celle de Fotokol on a eu droit à un double-attentats et à chaque fois les deux attentats sont commis à intervalle de quelques secondes. Les auteurs sont des femmes. A Fotokol comme à Maroua elles font la mendicité.

Les femmes Kamikazes sont souvent les femmes des combattants, elles se donnent la mort pour venger un mari tué aux combats. Elles rêvent aussi comme les hommes de mourir en martyr. Le recours à des femmes kamikazes a été fréquent ces derniers mois. Une femme
s’est donnée la mort à l’Etat de Gombe au Nigeria; une fillette de 7 ans s’est faite explosée à Potiskun. Il faut s’attendre à voir prospérer ce mode d’action.

Nous entrons dans une nouvelle configuration de la guerre contre le Boko Haram. Le mouvement islamiste a d’abord cherché des corps à corps tels qu’on les observés dans ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui la grande bataille de Fotokol. Nous avons assisté à un face à face entre deux armées belligérantes. Il a donné lieu pendant la période allant du 25 Août au 21 Septembre 2014 à de multiples assauts au cours desquels l’organisation djihadiste mobilisait des centaines de combattants. Elle a tenté pendant l’un de ces assauts de détruire le pont qui traverse la rivière sur la frontière entre le Nigeria et le Cameroun. Cette attaque fut sans succès et les soldats camerounais parvinrent à prendre le contrôle du pont.

Les multiples incursions du mouvement terroriste se sont soldées par de lourdes pertes en vies humaines. Le groupe terroriste y avait essuyé des dommages considérables. L’armée camerounaise a triomphé de ces affrontements non sans y perdre plusieurs soldats. Nous sommes sortis victorieux de ces corps à corps parce qu’ils correspondaient aux schémas d’une guerre classique où le vainqueur est supposé être le plus puissant militairement.

Le Boko Haram a essayé par la suite de multiplier la forme de ses interventions. Il infiltrait le territoire camerounais pour voler du bétail, pratiquer des enlèvements.les djihadistes ont subi pendant les présidentielles nigérianes et au lendemain de celles-ci de sérieux revers. On a parlé d’innombrables pertes en matériels et en vies humaines, de territoires conquis qu’ils devaient finalement abandonnés. On a cru que le mouvement islamiste vivait l’enlisement. On a même cru que la guerre allait vers sa fin.

Le président Buhari qui prenait les commandes du Nigeria en déclarant des les premières heures le besoin d’en découdre avec les terroristes, récoltait en période d’état de grâce les bénéfices politiques de ce déclin apparent du Boko Haram. On constate à posteriori, qu’il ne s’agissait pas tellement d’un déclin, mais vraisemblablement d’un repli stratégique dont la fonction était d’endormir un peu ses adversaires, et de resurgir par la suite en essayant désormais d’évoluer sur un nouvel angle d’attaque par lequel le mouvement terroristes infiltrerait les populations, s’y installerait, et essayerait de multiplier les attentats.

Les auteurs de ces attentats viennent-ils du Nigeria, ou vivent-ils depuis un certain temps à l’intérieur du pays. Nos forces de sécurité ont le double défi de mieux surveiller les frontières et d’accroître le travail de veille policière à l’intérieur du territoire national. Le terroriste qui pourrait nous frapper la prochaine fois, ne traversera peut-être pas la frontière, il se pourrait qu’il habite déjà le pays. Avouons que tout ceci est un peu perturbant, angoissant et déstabilisant. On disait l’islam d’Afrique noire tolérant.

Tout ceci ne devrait pas nous concerner. Le Cameroun n’est pas comme la France ou les Etats-Unis le terrain d’un conflit de civilisations.
Il faudra s’attendre à voir le Boko Haram multiplier des assauts sur le mode des attentats. Cette guerre sera peut-être longue et difficile. Elle aura sur les populations un coût considérable en termes de surveillance accrue sur la vie personnelle, de restriction des libertés. Les contrôles systématiques des personnes et des véhicules vont s’intensifier.

La force régionale mise sur pieds attaquera les islamistes sur le terrain de la guerre classique. Or ces derniers tenteront de diversifier les cartes, les terrains de combat, les modes opératoire, les modes de présence. Ils vont se fondre dans la population et deviendront de plus en plus insaisissable.


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Attentats de Fotokol: l’association Yakamata condamne la lâcheté des terroristes

Par c-ideas Group

Onze personnes ont été tuées lundi dernier dans la localité de Fotokol, suite à deux attentats terroristes initiées par la secte Boko Haram. Des sources sécuritaires indiquent que deux femmes kamikazes, les visages voilés se sont fait explose, l’une au milieu d’une foule qui s’apprêtait à rompre le jeûne du Ramadam, et l’autre non loin d’un camp des éléments de Bataillon d’Intervention Rapide (BIR).

Cet attentat terroriste, le premier du genre sur le sol camerounais depuis le début de la guerre contre Boko Haram a suscité un véritable émoi au sein de la population camerounaise, et surtout une vague de condamnation tout azimuts. Le Chef de l’Etat Paul Biya a condamné un acte de lâcheté., la présidente de la Commission de l’Union africaine, la France, l’Onu, tous ont réagi dénoncer cette barbarie. L’Association Yakamata, organisation apolitique de promotion des valeurs d’entraide et de solidarité entre les musulmans, choquée par ses attentats à Fotokol n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué, intitulé «au Yakamata nous sommes tous Fotokol».

El Hadj Oumarou, président national du Yakamata condamne avec la dernière énergie cet acte criminel qui a ôté la vie à onze personnes. «Notre mouvement, promeut la paix. Nous sommes contre toute forme de violence. Rien ne peut justifier les agissements de ces criminels. Ces actes sont le fait des gens sans conscience, sans foi ni loi. Ils doivent être anéantis.».

Sensibilisation
En cette douloureuse circonstance, l’Association Yakamata présente ses sincères condoléances aux familles endeuillées et à la population de Fotokol. Elle saisit cette occasion pour réitérer son indéfectible soutien au Chef de l’Etat, Chef suprême des armées, Son Excellence Paul Biya, dans sa croisade contre ces terroristes, ennemis du progrès et obstacles sur la route de l’émergence du Cameroun. «C’est aussi l’occasion pour notre association, de saluer le courage, la détermination des Forces de Défense et de Sécurité au front, dans le cadre de la préservation de l’intégrité territoriale du Cameroun», conclut El Hadj Oumarou.

Il y’a quelques mois, l’association Yakamata a publié un ouvrage de sensibilisation contre Boko Haram. L’idée de ce projet éditorial porté par son président était alors d’informer les populations sur le mode opératoire de cette secte, et surtout sur l’aide que le citoyen ordinaire pouvait apporter au gouvernement pour une lutte plus optimale contre cette secte. Cette action s’ajoute à une contribution significative à l’effort de guerre faite par les membres de cette association. Un peu comme pour dire qu’elle est véritablement au front de la lutte contre ces terroristes.

Fotokol.
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