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Un appel à des « villes mortes » observé dans le Cameroun anglophone

A Bamenda, chef-lieu d'une des deux régions anglophones, les boutiques sont restées fermées et les écoles n'ont pas ouvert lundi…

A Bamenda, chef-lieu d’une des deux régions anglophones, les boutiques sont restées fermées et les écoles n’ont pas ouvert lundi

Des journées [« ville morte »] ont été suivies ce lundi 09 janvier dans plusieurs cités des régions anglophones du Cameroun, fief de l’opposition au régime du président Paul Biya, à l’appel d’organisations sécessionnistes, a-t-on appris de sources concordantes.

A Bamenda, épicentre de la contestation des anglophones qui protestent contre leur « marginalisation » dans le pays à majorité francophone, « tout est mort », a affirmé sous couvert d’anonymat un enseignant joint par l’AFP depuis Yaoundé.

Lundi marquait la rentrée scolaire au Cameroun après les vacances de Noël. Les autorités, de même que les élites des régions anglophones, avaient appelé à la reprise des cours dans ces zones où ils sont suspendus depuis novembre du fait de troubles et d’appels à la grève.

De leur côté, certaines organisations anglophones prônant la partition du pays, à l’instar du Consortium de la société civile du Cameroun anglophone (Crcsc) ; avaient appelé à une opération « ville morte » en zones anglophones.

Cette organisation avait invité les populations à rester chez elles. Objectif : faire pression sur le gouvernement pour qu’il trouve des solutions concrètes aux revendications anglophones.

« Si la reprise des cours est effective dans huit régions (francophones), ce n’est pas le cas dans le nord-ouest et le sud-ouest », a rapporté la radio d’Etat.

Selon elle, les parents se sont abstenus d’envoyer leurs enfants à l’école par « peur de représailles » alors que les autorités avaient déployé des forces de sécurité autour des établissements scolaires.

« A l’avenue commerciale (de Bamenda, chef-lieu d’une des deux régions anglophones), les boutiques sont fermées. Les écoles n’ont pas rouvert », a ajouté l’enseignant interrogé.

« Il n’y a pas de trouble mais les gens sont chez eux », a-t-il poursuivi, précisant que le secteur des transports était également paralysé.

Des violences ont éclaté fin novembre dans cette ville réputée frondeuse et la sécurité y a été renforcée avec notamment le déploiement de militaires. Le 08 décembre, des affrontements entre police et manifestants avaient fait au moins deux morts.

A Buéa, chef-lieu de la seconde région anglophone, c’est également « la paralysie », a indiqué un autre enseignant de la ville.
La minorité anglophone représente environ 20% des 22 millions d’habitants du pays.

Une minorité d’anglophones réclame la création d’un Etat indépendant baptisé Southern Cameroon. Les modérés penchent pour le fédéralisme.
« Le Cameroun est un et indivisible. Il le demeurera », leur a répondu Paul Biya fin décembre dans son discours de fin d’année.


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