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Un sénateur RDPC juge «précipitée» une éventuelle présidentielle anticipée

Sa Majesté Mohaman Gabdo Yahya, lamido de Banyo dans l'Adamaoua, estime que le Cameroun fait face à des chantiers plus…

Sa Majesté Mohaman Gabdo Yahya, lamido de Banyo dans l’Adamaoua, estime que le Cameroun fait face à des chantiers plus prioritaires

Le lamido de Banyo – l’un des trois arrondissements que compte le département du Mayo-Banyo – , dans la région de l’Adamaoua, a fait une sortie dans le quotidien privé Mutations ce lundi, pour donner son point de vue sur certains appels à une élection présidentielle anticipée au Cameroun. Dans un contexte où le Cameroun mène une guerre contre Boko Haram, et est engagé dans de nombreux chantiers de développement, Sa Majesté Mohaman Gabdo Yahya estime qu’une élection présidentielle serait «précipitée».

«Je fais aussi référence ce combat que les pouvoirs publics doivent gagner contre la pauvreté, à tous ces chantiers qui doivent être livrés pour transformer et améliorer le cadre de vie des populations, à ces écoles, ces hôpitaux que le président de la République a promis aux Camerounais et qu’ils espèrent légitimement voir sortir de terre. Je pense à l’électricité et à l’eau potable que nos concitoyens veulent plus disponibles, à ces axes routiers dont le bitumage est annoncé, sans occulter l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations qui va mobiliser totalement notre Nation. Les attentes et les chantiers sont nombreux», étaye le sénateur RDPC dans la tribune publiée ce 28 mars.

«C’est pourquoi, soutient-il, une anticipation de la présidentielle en l’état actue des choses me parait précipitée. Je ne vois pas l’intérêt de raccourcir de deux ou une année le mandat du président de la République. A moins que cela ne dissimule en réalité la lassitude de certains de le voir diriger le pays».

Le chef traditionnel, qui est par ailleurs membre titulaire du Comité central du parti au pouvoir, reconnait cependant avoir associé son nom à une motion plaidant pour une candidature de Paul Biya à la prochaine élection présidentielle. «Une exhortation légitime à laquelle j’ai joint ma modeste voix», écrit-il. Toutes choses qui l’amènent à considérer que les appels et contre appels concernant la candidature de Paul Biya sont lègitimes, «nul n’ayant le monopole de l’amour du Cameroun qui est un bien commun».

Toutefois, insiste-t-il, «le président de la République a lui-même déclaré que les élections sont certaines, mais lointaines. C’est dire que l’anticipation de la présidentielle n’a rien d’une priorité y compris au plus haut niveau de l’Etat».

Dans la tribune publiée dans le quotidien privé Mutations ce lundi, le lamido de Banyo revient aussi sur le débat lié à l’âge du président de la République actuel. «Comme chacun le sait, depuis 2008, le verrou de la limitation des mandats a été levé et la Constitution ne fixe pas non plus un âge maximal pour accéder à cette fonction. En conséquence, le président Biya étant un citoyen camerounais qui remplit toutes les conditions légales pour faire acte de candidature, il me paraît inique et malhonnête de le disqualifier (.) L’expérience tunisienne nous enseigne que le peuple qui a porté la révolution a décidé de confier les rênes du pouvoir à un homme de 88 ans. Au nom de quelle science infuse le président Biya serait-il donc en incapacité de diriger le Cameroun à 83ans?», questionne le sénateur.


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