La pharma américaine Pfizer a commercialisé en Suisse une réplique meilleur marché de son médicament phare contre le dysfonctionnement érectile
Depuis le mois de mai dernier Viagra doit lutter en Suisse contre un adversaire meilleur marché et issu des mêmes laboratoires: le Sildenafil-Pfizer. (PFE 27.48 -0.65%) Comme son nom l’indique, le générique de la pharma américaine contient le même principe actif, le citrate de sildénafil. Selon Sven Seitz porte parole de Pfizer Suisse, Pfizer avait de bonnes raisons commerciales de saborder sa star. «En Suisse, le brevet du Viagra tombera le 22 juin 2013″ a t-il expliqué. Pfizer tente donc de couper l’herbe sous les pieds de la concurrence qui veut sa part d’un marché juteux.
Selon l’ouvrage «Dysfonctionnement érectile. et si on en parlait», de l’urologue et andrologue genevois Alain Bitton, pas moins de 110†000 comprimés sont prescrits chaque mois en Suisse. Pfizer aura donc du souci à se faire quand sa molécule tombera dans le domaine public en Suisse. Après une longue lutte juridique, la filiale canadienne de la pharma israélienne Teva a ainsi pu commercialiser au Canada sa version de la pilule bleue, le Novo-Sildenafil. Un tiers meilleur marché que le Viagra, il serait aussi moins cher encore que l’autogénérique de Pfizer. Mais même avec des réductions, comme celles accordées par la pharmacie en ligne suisse Zur Rose sur les médicaments contre les troubles de l’érection, toutes ces pilules restent chères. d’autant plus qu’elles sont rarement remboursées par les assurances. «Les dépenses consacrées à la recherche sont amorties depuis belle lurette, commente François Steiert, conseiller national (PS/FR) et vice-président de la Fédération des patients. Les prix de ces médicaments sont calculés en fonction de ce que le patient est prêt à payer pour les obtenir, rien d’autre.» En clair, les génériques à venir feront pression sur Pfizer, mais ils ne sont pas près de devenir réellement bon marché en Suisse.