Sourire en coin, cheveux bien coupés, Walla Neranta est passé maître dans l’art du «soya»
Situé en plein centre commercial de la ville de Ngaoundéré, son local jouxte le lieu dit Adamaoua Loisirs. A quelque mètre de son comptoir c’est déjà une forte odeur de viande grillée qui vous accueille. Une manière de vous souhaiter la bienvenue. Difficile alors de résister à son attrait. Des gigots de viandes sont entassés les uns sur les autres, de quoi vous mettre l’eau à la bouche. Mais pour Walla Neranta, vendeur de viande grillée communément appelée «soya», tout cela rentre désormais dans son train train quotidien. Sourire en coin, cheveux bien coupés, l’allure de ce garçon renvoie à celle d’un homme ordinaire, un homme comme il en existe beaucoup. Sauf que son amour pour la viande est très poussé. On me livre la viande fraîche à 9H15 et je mets au feu. J’achète 100 kilogrammes à 200 000 francs. À la question de savoir si le métier nourrit son homme, il répond: Je trouve quand même un peu de bénéfice. Environ 40 000 francs à chaque achat. Parce que je peux acheter pour 200 000 francs, ça ne finit pas le jour même.
Toutes ces choses qui lui ont permis de faire des investissements. J’ai déjà construit ma maison avec ça et je nourris ma famille, ajoute-t-il. Bienheureux qui comme lui, gagne honnêtement son pain quotidien. Avec déjà plus d’une décennie passée dans cette activité, on pourrait volontiers le qualifier d’expert. Ça va bientôt faire quinze ans que je fais le soya. Pour lui, le client est roi et doit être traité comme tel. Je ne fais pas de problèmes avec mes clients avoue-t-il. Sur la question de savoir s’il n’ya pas certains clients qui le «dérangent», il déclare énergiquement «non !» Il suffit tout simplement de s’arrimer au tarif en vigueur, quelquefois négociable selon ses humeurs. Le prix commence à 500 francs et peut monter. Son activité, il la veut pérenne. Pour preuve, plusieurs jeunes camerounais sont déja passés à son école. J’ai déjà formé plus de 25 enfants qui se sont tous installés à leur propre compte à ce jour, que ce soit à Ngaoundéré ou ailleurs.