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Cameroun: le programme Bêkou parvenu à son terme

Pendant deux années, le programme initié par la GIZ a permis d’améliorer les conditions de vie des réfugiés centrafricains, des…

Pendant deux années, le programme initié par la GIZ a permis d’améliorer les conditions de vie des réfugiés centrafricains, des déplacés internes et des communautés hôtes dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord.

«Bêkou»! La grande majorité des Camerounais ignore ce mot. Mais, pendant deux années, le programme ainsi dénommé a suscité de l’ «espoir» dans les cœurs des réfugiés centrafricains, déplacés internes et communautés d’accueil de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord. Construction et réhabilitation des forges, solutions alternatives aux difficultés d’approvisionnement en bois et promotion du genre, nombreuses sont les réalisations accomplies par la GIZ et ses partenaires dans le cadre de ce programme financé à hauteur de 4, 38 millions d’euros (plus de 54 millions de F. CFA) par le Fonds fiduciaire Bêkou de l’Union européenne.

A Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est, la journée du mardi 20 juin 2017 a été marquée par les activités de clôture du programme Bêkou. La cérémonie y  relative s’est déroulée en présence du gouverneur de l’Est, Grégoire Mvogo,   des maires de Djohong, Touboro, Betaré Oya et Kentzou.

Le Cameroun accueille plus de 259 000 ressortissants de la Centrafrique. Ceux-ci ont dû fuir leurs régions d’origine du fait des violences entre les Seleka et les anti-Balaka. Survenu au cours de l’année 2013, ce conflit inter-communautaire opposait les milices de la Seleka, en majorité musulmane et fidèle au président Michel Djotodia, à des groupes d’auto-défense chrétiens et animistes, les anti-balaka, fidèles à l’ancien président François Bozizé.

«L’afflux des réfugiés centrafricains dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord a causé  des problèmes liés à l’accès aux ressources naturelles et aux services sociaux de base dans les localités d’accueil. Cela a créé des tensions dans les villages. Il fallait trouver des solutions durables à la situation », indique Rodrigue Djakou Yapo, expert en eau et infrastructures sociales de la GIZ.

Pour le Haut-commissariat des nations unies (HCR), les problèmes liés à l’accès aux ressources de subsistance restent un défi majeur dans l’encadrement des réfugiés et déplacés internes. L’institution indiquait, le 30 mai dernier, que cette situation tend à aggraver la vulnérabilité des populations locales et à entrainer d’énormes risques de stabilité et de coexistence pacifique entre les autochtones et les réfugiés.

Selon la coopération allemande, les principales sources de tension entre les réfugiés et les communautés hôtes étaient liées à l’accès à l’eau potable ainsi qu’au bois de chauffage. «Bêkou» a contribué à résorber ce problème par la construction et la réhabilitation de 100 forages dans les villages hôtes ainsi que de cinq boutiques de vente des pièces de pompes. 54 latrines et 14 aires de lavage ont également été construites dans les localités de Betaré Oya, Yokadouma, Garoua Boulaï, Touboro, Ngaoui, Djohong et Gari Gombo.

Environ 1565 réfugiés et autochtones du village Mbile ont bénéficié d’une formation de 14 jours sur la fabrication de fours améliorés et briquettes de Sciure, pour réduire leurs besoins en bois pour la cuisine. «Avant la formation, les femmes étaient obligées de parcourir des kilomètres pour chercher du bois. Il y avait alors beaucoup de problèmes, les femmes étaient par exemple bastonnées ou violées sur la route. Maintenant on ne souffre plus. Chacun sait fabriquer des briquettes de sciure», explique Garim Alioum, un réfugié présent à la cérémonie de mardi.

«A ce moment, chaque famille de réfugiés de Mbile possède un foyer amélioré. Ils peuvent continuer à fabriquer les briquettes de sciure de bois à leur convenance. Ainsi, cela réduit même la coupe des arbres c’est très important», souligne Rodrigue Djakou Yapo.

La protection de l’environnement, l’aspect genre et la prise en compte de la situation de personnes handicapées sont d’autres aspects que touche le programme Bêkou.

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