A 24 ans, elle est l’une des rappeuses les plus demandées sur la scène hip hop du Cameroun. Et pourtant…
Prenez une musique soul, fusionnez avec du jazz, ajoutez-y un zeste de RnB. Vous pensez sans doute à Erica Badu, Music Soul Jam, Common ou Dwele. Ce qui n’est pas mal vu. Et lorsqu’on y introduit des sons afro, on obtient du 20 Cent. Ce son hard core à la sauce Béti dont les amoureux du rap Kmer ne se passent plus lors des concerts dédiés au genre. Elle est belle et jeune, avec déjà une grosse réputation qui lui colle à la peau. « Je suis moi-même surprise de jour en jour » s’exclame la petite star. Des scènes, elle n’en compte plus. Tellement elle est sollicitée. Mais comment une fille qui a connu une enfance gâtée, une adolescence de rêve dans une famille aisée se retrouve-t-elle à faire du rap ? Eteme Françoise de son vrai nom, fille Béti de la région du centre, voit le jour le 09 octobre 1986 à Douala. Ville cosmopolite aux multiples influences, c’est ici qu’elle grandit. Quatrième d’une famille de cinq filles, celle qui plus tard, pour des besoins artistiques deviendra 20 Cent, crée très vite une alliance avec sa s ur aînée Florence, déjà encrée dans le paysage du rap camerounais notamment à travers le label Big Boss Entertainment Kamer. Les deux filles poussent la chansonnette sous le nom de groupe « Brown Angels », et c’est cette dernière qui permet à 20 Cent de s’ouvrir. « J’étais trop carré rap. Ma s ur m’a permis de toucher d’autres rythmes, à travers les artistes comme Tom Yom’s, ou Racine Sagath que j’interprétais ».
Une poupée au grand toupet
A la base, elle rêvait d’être interprète. Mais pas de chanson. Elle voulait rouler dans les « grands milieux, et voyager partout dans le monde » avoue-t-elle. C’est ce qui explique les deux années qu’elle passe à l’université de Buea après son Baccalauréat, qu’elle décroche à 17 ans au Lycée de la Cité des Palmiers. Mais le rêve de la jeune Eteme se brise lorsque son acolyte de s ur quitte le Cameroun pour l’Europe. Tout ce qu’elle veut désormais, c’est partir aussi. De multiples tentations, mais rien. « Finalement je me suis dit qu’il fallait peut être que je travaille d’abord bien ici, avant de revoir l’option de l’Europe ». C’est donc nourrie de ce nouveau défi que « je me lance à fond dans le truc ». Le truc, c’est le rap. Ne nous méprenons pas. En 2007, elle apparait en première plage dans la compilation « Le clash », en même qu’elle fait déjà les ch urs et les premières parties de concerts de grands artistes. Celle de sa cons ur Lady B en 2009, le festival Couleurs Urbaines la même année et en 2010 le Massao, les premières parties d’Ayriq Akam au CCF de Douala et d’Ebène au CCF de Yaoundé. En octobre 2010 à l’occasion du premier anniversaire du Kamer Hip Hop Show, elle est la seule fille programmée aux côtés de Duc-Zy, Nkukuma, Prosby et Killamel, qui l’avait déjà invité dans son album. Tous ces grands messieurs qui ne lui font aucunement peur, contrairement à d’autres rappeuses. « Je ne considère pas de genre dans le rap, je ne vois que des artistes. Je ne me sens pas inférieure, pas du tout complexée. Dans le milieu je n’ai pas de problème, je suis autant respectée » affirme la jeune dame qui a toujours été nourrie par « l’envie de connaître ».

Urban Ladies
Au moment où elle prépare « probablement pour début 2011 » un maxi de six titres, 20 Cent que l’on présente comme le leader de la nouvelle génération de rappeuses au Cameroun, fait actuellement l’affiche de la compile « Urban Ladies » sortie le 09 décembre 2010. Première compilation de rap 100% féminin au Cameroun et en Afrique, le projet mis sur pied par le jeune promoteur Achille Djoumsie, réunit plusieurs autre rappeuses dont Adomine, Amina, Neverdie et Nickdel. En attendant de la voir sur scène pour la présentation de son maxi single, le public peut la sur la chaîne de télévision Canal 2, où elle coprésence l’émission de Hip Hop « Mboa » avec Tony Nobody, le boss de « Blaxity », la boîte pour laquelle elle travail depuis bientôt deux ans. lLe rap c’est certainement son affaire, mais 20 Cent, comme toute femme, reste habité par un idéal, « me marier, faire des enfants, être une femme indépendante » affirme celle qui annonce déjà que l’album qui va suivre le maxi sera le premier et le dernier de sa carrière solo, une carrière qu’elle n’avait pas prévue. « S’il doit avoir un deuxième, ce sera avec ma s ur que je souhaite retrouver pour relancer notre groupe ».
