Les habitants de la capitale politique du Cameroun prennent des mesures palliatives pour la réhabilitation des routes qui desservent la cité, l’objectif étant de faciliter leur déplacement dans leur environnement le plus proche.
Les Yaoundéens vivent avec une nouvelle maladie qui influence aussi bien leur moral que leur physique. Ce malaise d’un autre genre s’appelle «Route». A Yaoundé, par exemple, plusieurs routes et voies qui desservent les sept arrondissements, centres administratifs, centres commerciaux et zones industrielles, sont truffées de nids de poules, d’énormes creux accueillant des eaux stagnantes, surtout en cette période de pluie.
Les véhicules sont obligés d’avancer très lentement, pour mettre parfois deux à trois fois plus de temps que sur une voie bitumée. A Mokolo, lieu-dit ancien stationnement de Douala, par exemple, il faut protéger sa voiture, ne pas «gratter» la peinture du voisin, ne pas cogner les conducteurs de mototaxis. Autant d’embûches qui sont déjà difficiles à surmonter au quotidien. Mais lorsque s’ajoute le mauvais état de la route, ça devient un vrai parcours du combattant.
Travailleurs, étudiants, écoliers, commerçants, livreurs de boissons, etc.., se battent pour être à l’heure. Dans les quartiers, le tableau n’est pas différent. Ceci se produit sous le regard passif des autorités. Un moto-taximan de la route de Nkolmesseng s’exclame « quand je pense que le sous-préfet lui-même emprunte cette route tous les matins et tous les soirs, quelle image! » Les populations de ces zones, quant à elles, ne croisent pas les bras face à cette situation. Elles développent des astuces pour y parvenir.
Toujours dans ce quartier, où la route est totalement dégradée, les jeunes se sont transformés en manoeuvres. Ils organisent des journées d’investissement humain pendant lesquelles, ils bouchent les différents trous qui se trouvent sur cette route. Ils se servent de la terre, du gravier et même des cailloux pour boucher les trous les plus profonds. Ils se voient souvent récompensés par des usagers qui leur laissent des pièces, des billets et aussi de l’eau pour les encourager. Mais ce n’est pas la seule mesure prise par les populations pour arranger les choses.
Toujours dans le quartier Nkolmesseng, le tronçon reliant le carrefour Safari au quartier Balum a été goudronné grâce à certains habitants plus aisés que la majorité du quartier. Ceux-ci n’ont pas hésité à mettre la main dans la poche et à se servir de leur relation pour goudronner cet axe. Cette route, nous dit un agent de la commune d’arrondissement de de Yaoundé 5ème, “fait partie des routes que le gouvernement envisage de bitumer pour relier Nkolmesseng au quartier Eleveur”. Mais nul ne sait quand exactement ce sera le cas.