Le centre est à Njombé à 80 km de Douala sur l’axe Douala-Bafoussam où des variétés de bananes font l’objet d’études diverses.
Les missions du Carbap
Les routards qui traversent cette zone ne semblent pas le savoir mais le chemin qui les conduit à l’ouest en provenance de Douala ou vice-versa se retrouve au niveau de Njombé au c ur d’une gigantesque bananeraie de plusieurs centaines d’hectares. C’est que sur des dizaines de kilomètres le véhicule qui les transporte franchit des plants de bananiers plantains installés de part et d’autre de cette route, à moins d’un kilomètre d’un petit pont et les plus curieux peuvent voir sur la droite un grand panneau blanc libellé en vert, bleu et noir avec dans son coin supérieur gauche un logo représentant un bananier et sur lequel les écriteaux indiquent clairement que nous sommes au Carbap, car le nom, l’adresse et le numéro de téléphone de la structure y sont inscrits. Un paysage idyllique qu’il n’est pas possible d’apprécier la nuit du fait de l’absence d’éclairage à ce moment-là. Les pays de la sous-région en créant le Carbap ont voulu mettre l’accent sur une spéculation clé autour du plantain qui a un rôle important en matière de sécurité alimentaire mais qui n’a pas encore bénéficié de la recherche qu’il mérite au vue des potentialités et des réponses qu’il peut apporter. Notamment nous observons qu’en terme de productivité le niveau est faible, près de 4 tonnes à l’hectare face à des potentialités qui vont au-delà des 30 tonnes, voilà pourquoi en général les enjeux de ces recherches ont poussé les états de l’Afrique centrale à créer le Carbap fait remarquer le Dr Jean Daniel Ngou Ngoupayou le directeur du Carbap. Tout comme des êtres humains, les bananiers et plantains sont exposés à un certain nombre de nuisance qu’il faut éradiquer et de l’autre coté les performances agricoles des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) sont faibles pour faire face à la demande en consommation, parmi plusieurs raisons c’est en résumé les motivations de la création en 2001 du Carbap. Le Dr Jean Daniel Ngou Ngoupayou précise [i la mission globale est donc de développer et de diffuser des technologies innovantes en vue d’améliorer la productivité et la compétitivité des filières bananiers et plantains en Afrique de l’ouest et du centre. Ainsi le mandat est basé sur un triptyque recherche, formation et appui au développement, ceci en faveur des pays de la sous-région et au-delà. Le Carbap est un centre à forte spécialisation bananes et plantains, au niveau mondial c’est l’un des trois centres qui existent et l’unique en Afrique. Dans ce centre on lutte contre les maladies et les ravageurs, un autre volet concerne l’installation, le suivi des pépinières et des plantations, la prospection, la collecte et l’identification. L’analyse physico-chimique et sensorielle fait partie des missions tout comme le conditionnement, le transport, l’appui technique aux unités de transformation des fruits, le montage et la gestion des projets nationaux et sous régionaux.
Le fonctionnement du Carbap
Pour remplir ses missions, neuf disciplines scientifiques et six laboratoires sont sur pied, trente cinq chercheurs et assistants de recherche accompagnés de 120 assistants d’appui sont mobilisés pour l’exploitation des 30 hectares de terrain d’expérimentation. Une fois la récolte achevée les produits sont orientés vers les différents laboratoires, le premier arrêt après le champ est le laboratoire de technologie post récolte ce laboratoire se situe aussi bien en aval qu’en amont de la recherche, dans cet optique en amont de la recherche nous travaillons avec un programme d’amélioration génétique, c’est un programme qui fait la servissions variétale c’est-à-dire qui crée des variétés, en aval on détermine les caractéristiques des variétés qu’on reçoit des autres structures pour définir leur qualité explique Nkouandou Mama technicien supérieur en agro-industriel et l’un des deux employés du laboratoire de technologie post récolte. Passé cette étape, il faut faire une recherche sur d’éventuelles maladies, des méthodes de traitement existent pour éradiquer des dangers. Il y a aussi une possibilité de multiplier, gérer et diffuser le matériel végétal, un processus qui se pratique dans le laboratoire biotechnologie où le Pr Emmanuel Youmbi maître de conférence à l’université de Yaoundé 1 assure l’essentiel nous avons 2 types de matériel végétal, il y a du matériel indexé IETC qui est débarrassé de toute trace de virus ce qui fait du Carbap le centre de multiplication pour la sous région. La lutte contre les ravageurs se développe au laboratoire entolome-hématologie, dans ce département on étudie deux types de maladies qui s’attaquent au bananier, le premier groupe ce sont les nématodes qui sont des petits vers de taille microscopique, ils vivent dans le sol et se nourrissent des racines, ce processus pourrit la racine et l’empêche de jouer son rôle fondamental. De même les charançons ont des effets néfastes à cause de leurs larves qui attaquent les plantes. Dans le laboratoire d’agronomie on régente les problèmes associés à la culture du bananier plantain il y a le problème du matériel végétal c’est-à-dire la semence de base, la technique pour en découdre est baptisée technique de pif (plan issu de fragment de tige) permet de révolutionner cette production, donc à partir d’un rejet on peut en fonction des variétés produire au minimum une vingtaine mais on peut aller jusqu’à plus d’une centaine de plants révèle le Dr Moise Kwa responsable du laboratoire d’agronomie. L’un des laboratoires importants du Carbap, c’est le site de collection des bananiers plantains utiles au programme génétique des bananiers. Il s’agit d’une collection qui comprend plus de 700 variétés de bananiers sur les 1300 qui existent de part le monde, et parmi les 700 que l’on retrouve ici nous avons près de 150 variétés de plantains avoue Pascal Noupadja qui est sélectionneur et il ajoute que [i cette collection nous sert de base pour la création de nouvelle variété de bananiers restants aux maladies. Tous ces laboratoires fonctionnent sous la coupe du département scientifique que chapote le coopérant sénégalais Omar Diouf pour satisfaire les besoins du marché on procède par des études socio-économiques, celles-ci vont de la production à la création des prototypes adaptés aux difficultés rencontrées, ce travail se coordonne grâce au département que j’ai l’honneur d’assurer. Au final le rôle fondamental du Carbap est la mise à disposition du matériel végétal de qualité, 10 ans après sa création la structure entend satisfaire cette ambition.
