L’intervention d’Issa Tchiroma fait suite au rapport publié vendredi par Amnesty International qui reproche au gouvernement de détenir illégalement le correspondant de RFI depuis le 28 juillet 2015
Amnesty International reproche au gouvernement camerounais de détenir secrètement et illégalement le correspondant de RFI Ahmed Abba depuis le 28 juillet 2015. Des accusations rejetées samedi, 31 octobre, par le ministre camerounais de la Communication (Mincom), Issa Tchiroma Bakary.
Dans un rapport publié vendredi 30 octobre 2015, l’Organisation non gouvernementale (Ong) accuse les autorités camerounaises de placer en détention secrète le journaliste Ahmed Abba, correspondant de langue Hausa pour la radio française Radio France Internationale (RFI). Elle demande également au Cameroun d’indiquer son état de santé, en même temps que les charges retenues contre le journaliste.
Le ministre camerounais de la Communication, porte-parole du Gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, en réponse à ces accusations, a donné des précisions sur RFI et dans le quotidien national, en rapport avec ce journaliste, aux arrêts depuis trois mois, dans la région de l’Extrême-Nord au Cameroun.
Selon le Mincom, le journaliste Ahmed Abba n’a pas été arrêté du fait de l’exercice de sa profession de journaliste, comme affirme Amnesty International. Selon Issa Tchiroma il est sous exploitation: «Monsieur Ahmed Abba est encore sous investigation. Grâce à l’exploitation de ce monsieur, on est en train de démanteler des réseaux. S’il n’y avait pas des faits suffisamment convaincants, on ne l’aurait pas gardé un seul jour. Et cette détention obéit aux dispositions de la loi anti-terroriste».
Pour ce qui est de l’état de santé du détenu, le porte-parole du Gouvernement rassure. «Ahmed Abba se porte très bien». Le ministre ajoute, en ce qui concerne le statut du détenu que «pour l’instant la présomption d’innocence lui est accordé.»
A la question de savoir pourquoi Ahmed Abba n’a pas accès à son conseil, Issa Tchiroma affirme que «son avocat aura accès à lui lorsqu’au terme de son exploitation, il sera remis par exemple à la gendarmerie pour l’enquête conformément à la loi anti-terroriste»
